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Tout autour de nous, ils sont palpables, tangibles et multiples. Ce sont les signes que notre monde, celui de l'après guerre, s'en va définitivement. Nous sommes sortis depuis des années de l'ère gaulliste et des trente glorieuses, mais ses ressorts, ses usages, ses outils pour appréhender le monde, étaient toujours présents du fait même de l'héritage des générations. Beaucoup dans ce pays sont les petits-enfants de cette époque. Or, notre monde change à toute allure : la manière de traiter l'information et de l'échanger, la globalisation des échanges à l'échelle planétaire, tout nous propulse malgré nous dans un bouleversement qui nous dépasse et provoque en nous une sensation complexe, mélange d'angoisses, d'inquiétudes, de frustrations, de peurs, d'un sentiment de perte et de déracinement. Le futur n'est plus tant une source d'engouements et de stimulations, qu'une source d'inquiétudes... Il a perdu ce qu'il a été pendant des décennies : l'avenir prometteur.
Signe des temps, les vautours des êtres affaiblis et inquiets – les religions – se trouvent régaillardies et réaffirment le rôle de « liens », de « tranquillisants », de canalisateurs (et de catalyseurs... ) d'angoisses qu'elles chérissent tant. Se glisser dans les interstices d'un mur sain, c'est bien la nature du prêtre. Il n'est donc pas étonnant de les voir se renforcer, étendre leurs influences et pénétrer jusqu'aux organes du pouvoir sous l'entremise de leurs dévots (le cabinet de Christine Boutin et le recrutement de l'Opus Dei en sont une belle démonstration). Ce n'est d'ailleurs pas non plus un hasard si la nouvelle Europe réaffirme le rôle particulier des religions, si notre anglo-saxon de président va officiellement à la messe, et si les représentants des nations viennent de signer, ce jeudi 13 décembre 2007, le Traité de Lisbonne (comprendre le TCE-bis) dans un monastère. Tout fait sens.
Autre signe des temps, l'inquiétude qui ébranle le PCF. Le parti qui marque de son empreinte tout le XXe siècle de l'histoire de France est au pleine crise existentielle. Les militants s'interrogent sur le devenir de leur parti, sur les biens-fondés d'une nouvelle forme de mouvement, sur ce que c'est que « l'identité communiste » (encore et toujours le sujet de l'identité... ). Même le mot « communiste » est sujet à débat ! S'en étonnera t-on, le congrès prévu en ce mois de décembre a été commué en une assemblée chargée de réfléchir à l'avenir du parti. Réunie les 8-9 décembre, elle a conclu sur l'intérêt d'étudier « toutes les hypothèses ». Là encore, tout un symbole qu'il faut prendre à la mesure de ce qui se joue : Le PCF a toujours été pendant des décennies un symbole, un point d'appui, pour ou contre lequel on pouvait marquer une position. C'est en regard de cette histoire, qui est aussi celle de la France, que la situation actuelle vécue par les militants communistes doit être évaluée. Là aussi, la situation du PCF est tout un symbole de cette époque de tuilage qui est la notre.
Parce qu'il n'a pas de principe autre que l'enrichissement forcené, la voracité du capitaliste libéral le rend plastique et malléable. Ce n'est pas un hasard si son éthique de prédilection est celle du protestantisme : elle est la plus grégaire, la plus vulgaire, la plus compulsive de la peur, la plus portée sur la possession et l'accumulation compulsive. Parce que les valeurs de vie de l'éthique libérale anglo-saxonne sont distillées partout autour de nous à travers les média, elles sont autant de micro-bombes minant dans l'esprit de chaque individu-citoyen les valeurs du Pacte Républicain. Le Pacte Républicain est une éthique résolument différente, il se fonde sur une conscience de l'avenir commun, de la laïcité, des droits de l'Homme et de la paix dans la vie quotidienne des individus. Notre monde change sous ses assauts.
Dans ce contexte, nous avons des défis collectifs à mener, mais à l'évidence nous sommes tous confrontés, en tant qu'individu isolé, à la disparition de ce que nous avons connu. Notre combat dans une époque de tuilage est d'abord un combat individuel : chacun de nous a à mener, en son for intérieur, le deuil de ce qu'il a connu, de ce qu'il pensait voir se poursuivre, de ce à quoi il est viscéralement attaché. Tant que l'on n'a pas fait ce deuil, l'esprit, la créativité, le désir de bâtir... rien n'est libre. Or, il faut être libre pour créer du neuf et accepter le neuf que d'autres proposent.
D'ailleurs la pensée communiste ne se discute pas. Quand Lucien Sève explique qu'il ne pourrait rejoindre un parti qui ne serait pas communiste, c'est bien la preuve que l'on est en présence d'une affaire de deuil. Car comment pourrait-on imaginer que cet héritage tombe dans l'oubli, s'éteigne, disparaisse ? Absurde. Comment serait-il possible de réduire à rien un tel héritage, une telle histoire, ces luttes, ces ouvrages, ces aspirations ? Impossible. De fait, le questionnement de Lucien Sève et de beaucoup d'autres n'est donc pas tant « comment bâtir l'avenir ? » mais bien une manifestation de la peur d'avoir peut être à faire le deuil de ce qu'est aujourd'hui le PCF, et de tout ce qu'il symbolise.
Mais tous nous avons notre part de deuil à faire parce qu'une nouvelle forme d'agression éthique et culturelle, sociale et économique, nous oblige à vivre dans cette époque nouvelle. Sans cette étape, nous serons rivés à des outils pour penser le monde qui ne seront pas adéquats avec les réalités de cette nouvelle ère. Même nos modes d'actions et nos termes seront en décalage. Or, l'esprit ne se libère que lorsqu'il accepte la rupture et l'inéluctablilité du changement.
Aujourd'hui nous devons nous rappeler que l'audace a été la marque des grands hommes de gauche : l'audace d'oser le bouleversement, l'audace des nouvelles formes de mouvement et des nouveaux apports idéologiques. Le travail de deuil libère le regard tourné vers le passé, pour le laisser enfin libre de voir l'avenir et regarder ce qui existe souvent déjà tout à coté : un livre que l'on n'a pas lu parce que non orthodoxe, un militant avec lequel on échangeait peu parce que d'un courant historiquement adverse, une manière de concevoir la lutte que l'on n'avait négligé jusque là parce qu'inhabituelle. Comprenons que nos aînés ont eu leurs rôles à jouer, que le notre est différent, mais qu'il n'en est pas moins noble.
Ouvrons les yeux : Nicolas Sarkozy détruit les fondements de la droite gaulliste et républicaine. Son éthique et sa culture, par lesquelles il conçoit son action politique, font dériver la droite vers un « économisme » délaissant les principes politiques fondateurs au profit d'un bilan comptable. 10 millards d'euros de contrat pour un ticket à l'Assemblée Nationale, c'est peu cher payé. Mouammar Kadhafi ne s'y trompe pas ; et son démenti sur d'éventuels échanges à propos des droits de l'Homme montre à quel point le plus puissant n'est pas celui qu'on croit. Engoncé dans sa culture consumériste et pécuniaire, le libéral Sarkozy se ridiculise et prouve qu'il n'a aucun sens de la Politique et des valeurs qui animent tout citoyen membre du Pacte Républicain.
Entendons bien ! Ces principes fondateurs ne tombent pas du ciel ! Ils ne sont pas des révélations. Ils sont des constructions réelles maintes fois remaniées, testées, corrigées. La valeur du Pacte Républicain ne se mesure qu'à l'aune de la paix qu'il instaure, de l'entreprise de pacification des rapports humains qu'il produit, qu'à l'opportunité donnée à chacun de vivre sereinement son existence intime. Voilà les mesures concrètes et matérielles de la valeur du Pacte Républicain.
Or la droite sous l'impulsion de l'émissaire des Etats-Unis abandonne ce terrain et glisse vers l'économisme froid, entraînant avec elle la direction du PS. Le champ est donc libre pour nous de revendiquer le Pacte Républicain, de l'habiter, de le travailler, de repenser « l'individu fait citoyen » ; en somme, d'ancrer éthiquement et culturellement ces pensées à gauche. Mais nous ne serons capable de mener à bien cette tache qu'à la seule condition d'accepter, chacun, en tant qu'individu, le changement d'époque qui est le notre, d'accepter le rôle qui est le nôtre. Alors notre projet politique commun ne fera aucun doute.
Évariste
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Persuadés – comme nous le sommes aussi – que le voile islamique est humiliant pour les femmes, il est tentant de chercher à l’éradiquer de la société civile après l’avoir sorti de l’école avec les autres signes religieux. Toutes nos interventions ont eu le même sens : mettre en garde les militants laïques et féministes contre les dérives où les mènerait une aversion aveugle envers le voile. D’intervention en intervention, nous avons désigné cinq pièges. Dénoncer ces pièges nous a amenés à préciser notre conception de la République et de la laïcité tout en nous opposant aux conceptions ultra-laïcistes qui soutiennent la défense inconditionnelle de Mme Truchelut. Voici, en cinq points, la synthèse de nos prises de position et les références permettant d’en savoir plus.
Cette position nous a amenés à dire non aux deux dérives symétriques dont chacune menace la République à sa manière. La dérive communautariste qui prône le tout-tolérance, mais aussi la dérive ultra-laïciste qui prône le tout-laïcité. La première consiste à vouloir abolir la laïcité dans la sphère de l’autorité publique. La seconde consiste à vouloir supprimer la tolérance dans la société civile en la « nettoyant » de tout affichage religieux, ce qui abolit la liberté d’opinion.
Pour en savoir plus :
« La laïcité face au communautarisme et à l’ultra-laïcisme », à lire sur Mezetulle et sur Respublica.
Nous refusons la distinction faite par certains de nos contradicteurs entre d’une part l’opinion et de l’autre la foi religieuse. Selon eux, toute opinion pourrait s’afficher dans la sphère civile, sauf l’opinion religieuse qui, elle, devrait être cantonnée à la stricte intimité. Tel n’est heureusement pas la position du droit aux yeux duquel on ne saurait faire le tri entre différentes sortes d’opinion.
Nous sommes fermes sur le principe selon lequel la liberté d’opinion ne se divise pas. Les opinions sont libres pourvu qu’elles respectent le cadre expressément déterminé par la loi. La liberté dont use la femme voilée dans la société civile est la même que celle dont j’use pour dénoncer l’intégrisme. Réclamer l’interdiction du voile dans la société civile, c’est s’engager dans une logique analogue à celle des intégristes religieux qui réclament l’interdiction du « blasphème » et des caricatures.
Pour en savoir plus :
« Nous disons non à une politique du soupçon », à lire sur Mezetulle et sur Respublica.
Les inconditionnels de Mme Truchelut voudraient que le simple port du voile dans un gîte soit déjà considéré comme un délit de discrimination sexuelle. Ils s’opposent donc à la loi actuelle qui considère que porter un signe religieux n’est pas un délit, mais ressortit à la liberté d’opinion. Certes, le port du voile peut être un motif pour présumer d’une discrimination, mais il faut que cette discrimination soit avérée pour être traitée comme un délit.
Pour faire disparaître le voile des commerces, des transports, de la rue, les inconditionnels de Mme Truchelut oscillent entre deux positions aussi redoutables l’une que l’autre.
La première consiste à abolir la liberté d’afficher son opinion en matière religieuse : interdire les signes religieux dans la société civile.
La seconde consiste à réclamer des juges qu’ils condamnent pour discrimination sur simple présomption et non plus sur la constitution d’un délit. Pour autoriser les juges à condamner sur simple présomption, il faut accepter une « politique du soupçon ». On recourt en général à une telle politique en situation de guerre.
Pour en savoir plus :
« Nous disons non à une politique du soupçon », à lire sur Mezetulle et sur Respublica.
Une politique du soupçon cible une partie de la population considérée comme dangereuse et qu’on va pouvoir juger et condamner sur simple présomption.
Ainsi, le maccarthisme est un enfant de la guerre froide, alors que Guantanamo est un enfant de la prétendue « guerre des civilisations » voulue par Bush et Al Qaida. Le maccarthisme suspendait les droits et les libertés publiques pour toute personne « présumée coupable » d’accointance avec le communisme. L’actuelle administration américaine fait de même avec toute personne « présumée coupable » d’accointance avec le terrorisme islamiste.
Nous nous opposons à cette logique de « guerre des civilisations », la considérant comme erronée et dangereuse.
Pour en savoir plus :
« Etat de droit et dogmatisme intégriste », à lire sur Mezetulle et dans le numéro 39 (hiver 2006) de Prochoix.
Par horreur du voile, les ultra-laïques deviennent de plus en plus, malgré eux, « villiéro-compatibles ». Ils entrent dans une logique politique qui les amène nécessairement à chasser sur les terres de l’intégrisme chrétien. Cette villiéro-compatibilité est favorisée par une commune aversion pour le voile. Pour les intégristes chrétiens, ce dernier symbolise « l’envahissante » présence de la deuxième religion de France, la montée de l’islam en terre catholique. Pour les ultra-laïques, il symbolise la violence faite aux femmes par l’intégrisme islamiste. Pour des motifs différents se constitue une volonté commune de débarrasser la société civile de toute présence visible de l’islam, et notamment du voile.
Qu’une commune aversion puisse cimenter des alliances contre nature est attesté par l’expérience récente. Par aversion envers la mondialisation et envers le « grand satan » américain, une partie des néo-laïques s’est retrouvée dans les bras de Tariq Ramadan pour constituer l’alliance islamo-gauchiste.
A nos yeux, l’aversion ne peut pas être un motif pour nouer des alliances contre nature.
Pour en savoir plus :
« Le traquenard de l’extrême-droite chrétienne », à lire sur Respublica.
On a essayé de disqualifier nos interventions en nous faisant le coup du mépris. Que n’a-t-on pas entendu à notre sujet ? Nous ferions le jeu des islamistes ; nous serions de doux rêveurs, des intellectuels loin du terrain pour qui les « grandes idées » servent d’alibi à l’inaction. Nous serions des « bobos planqués » - on n’ose plus employer le terme « petit-bourgeois » qui sent trop les années 50.
Remarquons tout de même que quelques-uns qui nous désignent ainsi aujourd’hui ont trouvé bon naguère de relayer nos textes et de les faire signer au moment de l’affaire Redeker et de l’affaire des caricatures, et plus généralement de s’inspirer des « théories » (nous dirons plus modestement des concepts) que nous avons proposées en matière de laïcité. Certains semblent même avoir oublié que nous avons combattu en faveur de l’interdiction des signes religieux à l’école publique dès la première heure - mais il serait peut-être trop cruel de se pencher sur les motifs de cette amnésie.
Malgré tout ils ont raison à certains égards. Il y a bien une division entre nous, mais elle n’est pas celle que prétendent les inconditionnels du soutien à Mme Truchelut. A l’intérieur d’une commune aversion envers le voile et l’islamisme, la division passe entre d’une part ceux qui cèdent à leur aversion et ceux qui, malgré leur émotion, refusent de céder sur les principes de la liberté d’opinion et du jugement équitable. Nous refusons de brader, au motif de l’horreur que le voile nous inspire, la liberté d’opinion. Nous refusons une politique du soupçon. Nous refusons d’entrer dans la logique de la « guerre des civilisations ». Nous refusons de nous laisser embarquer dans des alliances douteuses dont la finalité est de « nettoyer » les terres chrétiennes de toute présence visible de l’islam.
D’accord pour lutter contre l’islamisme, mais pas au prix des principes fondamentaux de la République.
Marie Perret professeur agrégée de philosophie
Catherine Kintzler
www.mezetulle.net
Auteur de "Qu’est-ce que la laïcité ?", publié chez Vrin, 2007.
Jean-Marie Kintzler Philosophe
Licra, Grand Orient de France, Ni putes ni soumises, SOS Racisme, Comité Laïcité République, Confédération étudiante, Coordination française pour le lobby européen des femmes (Clef), Commission contre les extrémismes religieux, Migrations et cultures de Turquie (Elele), Histoires de mémoire, Laïcité Ecologie Association, Mouvement pour l’abolition de la prostitution, de la pornographie et de toutes formes de violences sexuelles et discriminations sexistes (Mapp), Regards de femmes, Syndicat de l’inspection de l’éducation nationale (SIEN-Unsa éducation), Syndicat national des personnels de direction (SNPDEN-Unsa éducation), Union des familles laïques (Ufal).
Pour tout contact :
En mai dernier, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) a donné raison à des mères d’élèves qui s’étaient vu refuser la possibilité d’accompagner des activités pédagogiques parce qu’elles arboraient un voile islamique. Ne pas faire la distinction entre les différentes situations où des parents d’élèves sont en lien avec l’école est une erreur lourde de conflits, déjà bien présents par endroits. Quand des parents ou d’autres personnes sont autorisés, par les directions d’école, à participer à l’encadrement d’activités d’éducation avec des élèves en situation d’apprentissage, ils deviennent de facto des auxiliaires éducatifs au côté des enseignants qu’ils accompagnent. Dissocier le professionnel de l’accompagnateur occasionnel illustre une réelle méconnaissance de notre système scolaire. Qu’il soit ou non rémunéré ne change rien. Cautionner la présence d’accompagnateurs se discriminant eux-mêmes par le port de signes distinctifs indiquant un choix politique et (ou) religieux, c’est oublier la valeur d’exemplarité de l’adulte aux yeux de l’élève.
Depuis plus d’un siècle, la République et son école exigent des enseignants et des personnels éducatifs un devoir de réserve et une stricte neutralité, de façon à protéger les enfants de toute propagande et préserver une liberté de conscience naissante. Comment tolérer que l’école, espace social singulier, institution fondamentale de la République, soit l’objet de pressions politico-religieuses ? Lieu premier d’apprentissage du «vivre ensemble», l’école peut-elle cautionner le principe rétrograde du marquage du corps féminin, objet supposé de convoitise devant être caché ? Comment concilier les valeurs qui permettent la cohésion sociétale avec l’affichage ostensible de codes vestimentaires qui clament, plus qu’un discours, le contraire de l’égalité femmes-hommes, principe constitutionnel ? La Halde prétend trancher sur les croyances intimes et, de fait, banalise des rituels controversés.
Il faut réaffirmer avec force que, dans notre démocratie laïque, il n’existe pas de droits spécifiques en fonction d’une appartenance ethnique ou religieuse. L’obéissance à des rites religieux, imposés ou choisis, ne peut autoriser le non-respect des lois et règles communes de la République. Confusion encore, la Halde semble ignorer les règles régissant le service public d’éducation. Pour justifier sa délibération en faveur des mères voilées comme parents accompagnateurs, elle cite une jurisprudence concernant l’application du principe de laïcité en milieu pénitentiaire. L’amalgame entre école et prison, entre écoliers et adultes incarcérés est surprenante, et l’ignorance des règles spécifiques concernant la laïcité dans les milieux fermés (prison, militaires en mission, etc.), stupéfiante. Pourtant, la circulaire d’application de la loi de mars 2004 sur les signes religieux dans l’espace scolaire, publiée au Bulletin officiel de l’éducation nationale (2004-084), est claire : elle exclut explicitement toute manifestation d’appartenance religieuse par «les agents contribuant au service public de l’éducation, quels que soient leur fonction et leur statut».
Une brèche a été ouverte dans laquelle, demain, d’autres formes d’obscurantisme pourront s’engouffrer. Cette prise de position ne respecte pas les millions de parents, de toutes origines, qui voient dans notre système scolaire l’outil essentiel d’élaboration d’une pensée autonome en accord avec la démocratie et les droits de l’homme. Pas plus qu’elle ne respecte les élèves en permettant la diffusion d’une image des femmes contraire aux idéaux universels d’égalité et de liberté. Rappelons que la Halde, instance mise en place pour informer les personnes s’estimant discriminées sur le territoire de la République, émet des recommandations et les rend publiques. Mais elle n’a ni autorité sur les citoyens ni agrément pour se substituer au pouvoir juridictionnel.
Nous demandons au ministre de l’Education nationale comme à l’ensemble des parlementaires, notamment ceux qui ont voté la loi du 15 mars 2004, loi d’apaisement et de concorde, de veiller au strict respect des principes de laïcité et de neutralité pour toute personne participant à l’encadrement d’activités scolaires dans le service public.
Voir cet article sur son site d'origine
La LICRA
Tribu K, groupuscule suprématiste noir qui professe une idéologique de type nazi, viscéralement raciste et antisémite, est dirigé par Kemi Seba. Ce dernier a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris le 30 novembre pour antisémitisme.
Kemi Seba a déclaré que le FMI ou l’OMS sont « tenus par les sionistes qui imposent à l’Afrique et à sa diaspora des conditions de vie tellement excrémentielles que le camp de concentration d’Auschwitz peut paraître comme un paradis sur terre ».
Dans un article paru le 3 décembre[1], le Mouvement des Indigènes de la République s’interroge sur son site : « On pourrait discuter de savoir si l’analyse, diffusée sur le site de la Tribu ka, mérite ou non, d’un point de vue strictement pénal, une sanction pour antisémitisme. »
Effarant conditionnel qui conduit ce mouvement à conclure que Kemi Seba « a été condamné comme Noir, et, à travers lui, c’est nous tous, Noirs, Arabes et musulmans, qui avons été condamnés ».
Nous exigeons de la direction du MRAP une condamnation sans appel et dans les plus brefs délais du Mouvement des Indigènes - mouvement qu’à ce jour le MRAP soutient toujours, suite à la décision de son conseil d’administration du 12 mars 2005 décision que les soussignés avaient fermement condamné,
Nous demandons que les membres de la direction du MRAP toujours signataires de cet appel en ligne sur Internet s'en retirent dans les meilleurs délais.
Le MRAP ne peut à la fois porter plainte contre Kemi Seba et collaborer avec une organisation qui laisse planer le doute sur l’antisémitisme de Tribu K.Le grand écart entre les acquis historiques du MRAP et le soutien aux cercles communautaristes prêts à toutes les compromissions n’est plus acceptable.
Signatures : Frédérique Ferry, Gérard Kerforn Nadia Kurys, Yves Loriette, Horiya Mekrelouf, Anne Savigneux, Maya Vigier, CA du MRAP
Nadia Kurys Vice-présidente du MRAP
La communauté internationale envisage de reconnaître l’indépendance du Kosovo. Un nouveau découpage de l’ex-Yousgoslavie pourrait donner raison aux ethnicistes à l’origine d’une guerre épouvantable au cœur de l’Europe, guerre que beaucoup espérait enfin enterrée. La Grèce et l’Espagne (et pas encore la France) s’opposent à cette déclaration qui donnerait des arguments aux séparatistes de leurs propres pays.
Au même moment, la Belgique connaît une crise sur son identité sans précédent qui pourrait aller jusqu'à remettre en cause son existence. Nul n’ose imaginer les conséquences qu’aurait l’explosion du pays, au cœur même de l’Europe, entre France et Allemagne. La Belgique fût l'un des pays fondateur de la CEE.
La Yougoslavie avait 74 ans, la Belgique en a 177. Ce sont de vieilles nations. Alors que penser que l’Union Européenne et de ses 50 ans ? Elle est passée de 12 à 27 membres en moins de 4 ans… Comment assurer la cohésion d’un tel ensemble de nations dont les histoires se sont entrechoquées, tant par les amitiés que par les guerres…
L’unité des États Nations s’est construite sur deux modèles au 19 et au 20e siècle. Certaines se sont refondées sur le fascisme et la guerre. D’autres ont choisi la souveraineté populaire et le progrès social, comme la France du front populaire. Certains États ont choisi le pire, d’autres inventèrent de nouvelles solidarités pour transformer la misère en certitude d'existences meilleures. Le libéralisme anglo-saxon joue fortement contre les espaces socialement et démocratiquement intégrés. Pour l’heure, l’Union se plie à l'impératif de cette éthique dominante : il se prépare à accepter le renoncement à l’harmonisation sociale au sein de l'Europe avec une clause non écrite qui interdit toute consultation des peuples sur leur avenir. Sur quel levier s’appuiera alors l’adhésion des individus ? Et surtout ceux qui traversent la crise à venir… Quels sentiments habiteront ceux qui subiront ce qu'ils n'ont jamais choisi ? Le Pacte Républicain assure la paix sociale notamment par sa légitimité reconnue par la souveraineté populaire. Quelle est la légitimité de la commission européenne et de la ligne culturelle et économique qu'elle destine à notre Europe ?
Une réponse face à l'angoisse est souvent le recours à la religion. Les religions savent l'avantage qu'elles tirent à détourner les mécontentements que le pouvoir politique crée par la misère qu'il instaure. Les nouveaux dirigeants polonais pensent fonder leur pays sur le catholicisme rigoureux. Tony Blair a tenté de recréer le « lien social » par la famille et les communautés. En Algérie, notre président n’est pas en reste : « Tout homme qui vient à elle (Constantine) ne peut s’empêcher, quelles que soient ses croyances, d’éprouver à son contact ce sentiment religieux d’être dans un de ces lieux sacrés où le Ciel paraît si proche et la foi si naturelle (…). La France et l‘Algérie ont besoin l‘une et l‘autre d‘une politique de civilisation qui ne produise pas seulement des progrès matériels mais qui produise aussi des valeurs, qui produise aussi de l‘identité, qui produise aussi une espérance ». Une véritable insulte aux combattants pour la laïcité, aux philosophes des Lumières, une gifle pour tous les citoyens du Pacte Républicain.
Emblème de l’histoire sans doute, le nouveau traité européen vient d'être signé dans un monastère. Comment ne pas y voir une portée symbolique lorsqu’on connaît le détail du traité de Lisbonne, son article sur « la contribution spécifique » des églises, son préambule du traité « s’inspirant des héritages culturels, religieux et humanistes de l’Europe » trouve dans ce contexte une portée bien plus dangereuse encore.
L’histoire nous apporte de précieux enseignements face aux difficultés du présent. Ces crises d’identité, qu’elles soient nationales ou européennes, peuvent se résoudre dès lors que le peuple s’implique dans la construction démocratique. Les individus-citoyens y trouvent la canalisation de leur énergie, l'inspiration pour bâtir un avenir serein, l'envie de voir ce futur prometteur se réaliser. Ainsi, en chassant les obscurantismes, ethniques ou religieux, de la pensée politique, les citoyens ont maintes fois prouvé qu'il savent se saisir pacifiquement de ses institutions et de la constitution des solidarités. La campagne pour le référendum sur le TCE en 2005 n'en est qu'un exemple parmi tant d'autres...
Voilà pourquoi la ratification de ce nouveau traité nécessite un référendum pour que chaque citoyen puisse décider en conscience de l’intérêt général européen. N’enfermons pas les décisions dans les petits cercles de belles personnes mais produisons de l’émancipation au coeur de chaque individu, citoyen de l'Europe. Cette émancipation constitue le meilleur rempart face aux répétitions de l’histoire funeste, et la plus grande assurance de voir l'avenir, non avec l'angoisse propre à nourrir les obscurantismes sangsues, mais avec la sérénité et l'assurance d'une existence meilleure à bâtir tous ensemble.
Thierry Duval
Avant tout, il faut aller regarder sur le site bakchich.info la vidéo de Guillaume Dasquié chez Paul Amar sur France 5. Ce journaliste indépendant décrit en détail la perquisition à son domicile puis la quarantaine d’heures de garde à vue au siège de la DST. C’est poignant : l’émotion de cet homme est à la hauteur de sa désillusion. Jusqu’à cet épisode, Guillaume Dasquié croyait en l’état de droit et à l’existence des libertés démocratiques, en particulier celles protégeant la liberté de la presse. Que diable, la France de 2007 n’est pas le Chili de septembre 73 ! Mais ces belles certitudes s’effondrent un certain matin lorsque six policiers « très polis » sonnent à son domicile… De menace en pression, le « dispositif » policier et juridique se met en place et amène Dasquié à parler. Sans révéler sa source, il cède à la pression et « balance » (l’expression est de lui) quelques noms d’intermédiaires pour pouvoir rentrer chez lui retrouver sa famille. Car la menace était tout simplement d’être incarcéré en préventive pendant de longs mois.
Regardez cette vidéo : vous aurez mal pour lui. Cet homme est ému d’avoir eu peur. Il a le courage de nous le dire. Oui, il a avoué et il a la honte des justes qui ont parlé. Guillaume Dasquié se sent sale. Le « dispositif » est satisfait, il a son information.
Regardons cette vidéo et disons à Guillaume Dasquié que nous sommes, au sens propre, en sympathie avec lui, que nous estimons son courage de nous dire, de nous décrire la violence policière et judiciaire qu’il a subie. Nous voulons lui dire : la honte n’est pas sur toi Guillaume, elle est sur les servants de la Machine, sur les ordonnateurs de l’Ordre qui usent de techniques perverses pour faire perdre la face à un homme… et en faire un exemple.
Oui, il faut voir cette vidéo et la faire circuler car il faut toucher du doigt la catastrophe qui nous attend. La rupture a eu lieu : pour garder le pouvoir, l’engeance Sarkozyste, à défaut de relance du pouvoir d’achat, ne peut compter que sur une « petite tyrannie ». Les médias seront donc vissés d’une poigne de fer. Et malheur aux journalistes qui ne joueront pas le jeu en refusant le cynisme. Le message est clair, le pouvoir nous dit en quelque sorte : « bien sûr Dasqué est innocent, bien sûr il n’a fait que son métier mais justement c’est avec des coupables et des cyniques que nous voulons travailler ».
Donc, l’alternative est simple : d’un côté, le confort, les facilités, la tranquillité, la renommée ; de l’autre, les harcèlements, les ennuis voire le chômage. Le Sarkozysme ne réinvente pas l’eau tiède, il applique les vieilles recettes des régimes autoritaires et celle en particulier de toujours miser sur la parti sombre de l’être humain. Ces gens sont des pessimistes pour lesquels le noir domine chez l’homme. Vous voulez une illustration de cet état de fait : le livre sur Rachida Dati, dont le titre provisoire était « la tricheuse », ne sortira pas, du moins pour le moment. L’auteur, un journaliste de l’Est Républicain, aurait subi une aimable pression du charmant Devedjian et a décidé de renoncer…
Renoncer, ne pas résister, ne pas faire preuve de courage et avoir honte de sa faiblesse ou de son cynisme, voilà le programme que l’on nous réserve.
L’infamie de la mise en examen de Dasquié pour divulgation de documents « secret défense » est parallèle à la révélation de l’arrêt depuis 2003 du programme nucléaire iranien par les services secrets américain. Comme quoi, nous ne devons pas prendre pour argent comptant les arguments changeants des pouvoirs exécutifs en matière d’ « intelligence ». En France, Dasquié a mené ce boulot d’investigation pour donner justement aux citoyens les moyens de comprendre. C’est ce que le sarkozysme ne veut pas. C’est justement le sens de notre engagement aux côtés de Guillaume.
Philippe Hervé
A l’heure où la politique qui tend à favoriser la rationalisation des soins devient de plus en plus criante de jour en jour et où les lois sur les franchises médicales sont votées et viennent se cumuler aux taxes (ticket modérateur de 18 €, forfait journalier de 16€ par jour, etc..) déjà existantes aggravant au passage davantage les inégalités face à l’accès aux soins, l’ UFAL trouve scandaleux que la Générale de santé, Groupe leader de l’Hospitalisation Privée en France, détenue par une poignée de dirigeants avec l’association de banques d’affaires, s’apprête à distribuer à ses actionnaires, lors d’une Assemblée Générale convoquée le 17 décembre prochain, des dividendes d'un montant d'environ 420 Millions d'Euros.
L’UFAL, association de défense des assurés sociaux, agréée par le ministère de la Santé, rappelle que le Groupe Générale de Santé a bénéficié indûment tout au long de ces dernières années, comme l’ont montré plusieurs journaux (le Canard Enchaîné du 14 février 2007, le Parisien dans son édition du 13 novembre, l’Humanité du 13 décembre dernier) de plusieurs millions d’euros versés à tort aux Cliniques de ce même Groupe par les Organismes d’Assurance Maladie et cela consécutivement à un bug informatique de leur logiciel. Même si une partie de ces sommes ont été depuis remboursées, il y a loin de la coupe aux lèvres au minimum parce que les intérêts de ces sommes sont tombés dans l’escarcelle du groupe privé et que le manque de transparence de la direction de la CNAM ne nous permet pas d’avoir une vue d’ensemble. Et ce n’est pas avec l’entrevue que nous a accordé la direction de la CNAM que nous pouvons être rassurés…
L’UFAL estime que rémunérer les actionnaires à partir du salaire socialisé que représentent les cotisations sociales des assurés sociaux est choquant.
L’UFAL appelle une nouvelle fois les autorités de l’Etat et de l’Assurance-maladie afin qu’elles puissent au plus vite contrôler qu’une partie de ces dividendes qui vont s’évaporer ne soient pas le fruit de ces sommes versées à tort par la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie.
L’UFAL souhaite par ailleurs qu’un grand débat s’installe pour éviter la continuation d’un partenariat public-privé dans le secteur de la santé et de l’assurance-maladie où le système privatise dans les cliniques privées les secteurs de la santé qui font des profits et laisse à l’hôpital public les secteurs déficitaires où les pertes sont alors socialisées.
Notre système de protection sociale n’est pas une marchandise qui doit être dépouillée de ses actifs.
Exigeons des cliniques privées le remboursement total des indus.
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L'Union Des FAmilles Laïques www.ufal.org
Séance du 4 décembre 2007, Intervention de Jack Ralite, Sénateur C.R.C.
En ces temps rendus difficiles, il y a plusieurs façons d’aborder le budget de la culture. Premièrement, le lire au fil des chiffres et de leur agencement ; ça ne donne pas grand-chose, chaque année étant vorace d’une nouvelle présentation. On devient orphelin.
Ainsi dans le budget 2008, par un changement de périmètre, les crédits du patrimoine monumental sont majorés artificiellement alors qu’ils baissent de 18 % en crédits de paiement et de 6,4 % en autorisations d’engagement.
Deuxièmement, croire les chiffres alors que nombreux sont ceux qui ne sont pas véritablement vrais, d’où un document en simulâcre qui somnambulise. Ainsi dans le budget 2008, le spectacle vivant stationnaire en écriture, baisse dans ses crédits d’intervention de 414 000 euros en crédits de paiement et de 715 900 euros en autorisations d’engagement.
Troisièmement, il y a la lecture quantitative, celle qui ravale les arts, leur création, leur rencontre avec les publics, leur pluralisme à une comptabilité anonymisant tout qui conduit à l’invisibilité démocratique. C’est le sarkozysme dans le budget, mais ça ne se voit pas à chiffres nus.
Les clés d’accès à la lecture qualitative du budget sont à prendre ailleurs dans deux documents : « L’ECONOMIE DE L’IMMATERIEL, LA CROISSANCE DE DEMAIN », de Maurice Lévy, Président du Directoire de Publicis, et Jean-Pierre Jouyet, alors Président de l’Inspection Générale des Finances (6 décembre 2006) et LA LETTRE DE MISSION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE A MADAME LA MINISTRE DE LA CULTURE (1er août 2007).
Synthétisons le premier document. Lors d’une journée de travail des Etats Généraux de la Culture, « La Culture à l’heure du Numérique », au Sénat le 16 mars dernier, Pierre Musso, Professeur de sciences de l’information et de la communication à Rennes-II et chercheur au département de science politique à Paris-I Sorbonne, a fait sur ce rapport un exposé très important.
C’est, je le cite, « une synthèse élaborée d’une approche technico-financière faite par huit inspecteurs des finances et onze dirigeants d’entreprises privées. (…) La figure symbolique du « bloc de pouvoir » formé par le patronat et l’Inspection Générale des Finances (…) Ce rapport joue un rôle fondateur. Il est l’équivalent du rapport Nora-Minc de 1978 sur « l’Informatisation de la société française ».
A l’époque, ce rapport s’appuyait déjà sur la mutation technique de la numérisation, rendue possible par la convergence des télécommunications et de l’informatique pour annoncer l’entrée dans une nouvelle société dite « de l’information » (…) Il invitait à déréguler le secteur des télécommunications. (…) Aujourd’hui le même raisonnement est revisité, mais au nom de l’économie et de la « société de connaissances » qui viendrait se substituer (…) à celle de l’information et l’englober. Il faut « déréguler les secteurs de la culture, de la recherche, de la création et de l’enseignement. (…) Hier il s’agissait de déréguler les tuyaux, aujourd’hui l’enjeu ce sont les contenus et les idées. (…) Le numérique a été érigé au rang de mythe rationnel indiscutable, (…) la naturalisation de la technologie permet au pouvoir de la manier comme un discours de la causalité fatale (…). C’est la combinaison de la fatalité de la technologie avec celle de la financiarisation du monde. (…)
Dans cette approche technico-financière, tout deviendrait immatériel : sur le modèle de la finance depuis longtemps dématérialisée (…). Les entreprises et les institutions, et même les nations, deviennent des marques, (…) les réseaux d’information, notamment internet, dématérialisent les objets, les territoires, les institutions, voire les hommes transformés en « actifs immatériels ».
Il convient de traiter économiquement le capital humain. ( …) La notion d’« immatériel » est appliquée à l’innovation, la recherche, la formation, l’enseignement, le design, la mode, en passant par la créativité, le jeu vidéo, la publicité, les marques, l’entertainment, l’esprit d’entreprise, l’ensemble du champ des immatériels lié à l’imaginaire, ce qui permet de mettre sur le même plan la création artistique et culturelle, la publicité ou les marques. (…)
Le rapport présente soixante-huit recommandations, voici les trois plus « fortes » :
l’Etat est invité à recenser et à valoriser -entendons à vendre- ses actifs immatériels. Inversément, le rapport souhaite reconnaître des actifs privés pour leur donner des avantages fiscaux, notamment dans la publicité.
Le rapport demande la transformation des universités et des musées sur le modèle américain en les identifiant par des marques. Pour les musées, il faut lever plusieurs tabous , donc vendre ou louer des œuvres.
Le rapport remet en chantier la loi DADVSI. Il faut ouvrir les aides du Compte de Soutien à l’Industrie des Programmes Audiovisuels, aux financements étrangers du Cinéma et de l’Audiovisuel, limiter la portée et la durée du droit moral de l’auteur. Il est proposé d’avancer vers une économie plus plastique et projeté de « gagner la bataille de l’immatériel » en agissant sur les fronts sociaux, technologiques, commerciaux, comportementaux, éducatifs.
Ainsi, le discours idéologique sur l’économie de l’immatériel pointe un fait majeur, l’importance de la connaissance et de la culture dans la société et l’économie, mais il vise à les standardiser en « actifs comptables », donc en signes valorisables, pour les soumettre à une financiarisation généralisée. L’esprit des affaires prétend s’imposer aux affaires de l’esprit. »
Maintenant, la lettre présidentielle sur la culture, d’une gravité extrême pour la création du spectacle vivant. Voyez plutôt : « Veillez à ce que les aides publiques à la création favorisent une offre répondant à l’attente du public (…) réformez à cette fin les conditions d’attribution des aides (…) exigez de chaque structure subventionnée qu’elle rende compte de son action et de la popularité de ses interventions (…) fixez des obligations de résultat (…) empêchez la reconduction automatique des aides et des subventions ». Ainsi les artistes seraient essentiellement des commerciaux.
La création du passé, le patrimoine n’est pas mieux traité : « Vous engagerez une réflexion sur la possibilité pour les opérateurs publics d’aliéner des œuvres de leur collection. » C’est la mise en cause de la notion « d’œuvre inaliénable » apparue au XIIe siècle, la Révolution Française la confirmant. Cette politique, le Président la veut « efficace » et « moins coûteuse ». Il faut « réallouer les moyens publics des politiques « inutiles » (…) au profit des politiques (…) que nous voulons entreprendre. (…) Un bon ministre ne se reconnaîtra pas à la progression de ses crédits, mais à ses résultats et sa contribution à la réalisation des projets présidentiels, y compris sur le plan financier ». Pour se garantir, il conclut : « Proposez des indicateurs de résultats dont le suivi sera conjoint » (Présidence de la République, Matignon, Bercy… et Culture). « Je ne suis pas un théoricien. Oh, je ne suis pas un intellectuel. Je suis quelqu’un de concret. », disait-il après son élection.
Quelle illustration de ce que disait Jean Vilar à André Malraux en mai 1971, sur les rapports Pouvoir – Artistes qui sont souvent « un mariage cruel ». « Il s’agit aussi de savoir si nous aurons assez de clairvoyance et d’opiniâtreté pour imposer au public ce qu’il désire obscurément. » (Jean Vilar). « La mémoire du créateur ne doit pas le rassurer dans l’immobilité illusoire du passé, mais le projeter dans le futur avec peut-être l’amertume de l’inconfort mais plus encore avec l’attirance de l’inconnu. » (Pierre Boulez). « Les œuvres d’art frissonnent du doute d’elles-mêmes, elles suscitent l’angoisse chez le spectateur. »(Baxter, auteur de théâtre anglais).
Nicolas Sarkozy veut imposer la répétition qui promeut l’entertainment, la culture de l’instant, de l’éphémère, du divertissement, du présentisme, lequel enferme et contribue à ce qu’une immense masse de gens devienne flottante dans « un état d’impondérabilité de ses valeurs ». Cette pratique va jusqu’à interdire l’espérance d’un au-delà de ce qu’on connaît. C’est fade comme le rire permanent de Ruquier. Soyons intransigeants sur la création car elle désactualise, met en rapport les générations et délocalise à la manière de la chanson de Renaud « C’est quand qu’on va où ? » :
« L’essentiel à nous apprendre,
C’est l’amour des livres qui fait
Qu’tu peux voyager d’ta chambre
Autour de l’humanité ».
La création permet de nouveaux commencements, au singulier (le je) et au pluriel (le nous). Un soir de mai à Aubervilliers, un Professeur du Collège de France, Predrag Matvejevitch, intervenant sur l’œuvre d’Ivan Andric, « Le Pont sur la Drina », eut ce propos : « Nous avons tous un héritage et nous devons le défendre et, dans un même mouvement, nous devons nous en défendre. Autrement, nous serions en retard d’avenir, nous serions inaccomplis. » Le Président de la République est bourré de retards d’avenir. J’évoquerai René Char : « L’inaccompli bourdonne d’essentiel ». Voilà la création.
La politique qui ressort du rapport et de la lettre est au service des grands groupes avides d’une dimension internationale. On sait par expérience que quand Vivendi ou les Télécoms ont grandi par rachats, notamment aux U.S.A., ils ont connu de lourds déboires préjudiciables aux finances publiques. Ces concentrations qui hier faisaient des compromis avec le pouvoir politique s’imposent aujourd’hui à celui-ci. A la politique industrielle a succédé la politique financière. Aux ententes négociées se sont substituées les stratégies financières imposées au pouvoir politique. Les ententes d’hier étaient à moyen ou long terme. Maintenant ce sont les actionnaires qui exigent le court terme, à travers des bilans trimestriels que le pouvoir suit. C’est un basculement.
Le monde culturel et artistique vit douloureusement cela. Quelques chiffres : le gel traditionnel d’un pourcentage de crédits est augmenté et externalisé des subventions. Pour les subventions de fonctionnement, on constate un moins 330 000 euros pour l’Odéon, 375 000 à Chaillot, 475 000 à la Comédie-Française, 250 000 au Théâtre National de Strasbourg et au Théâtre National de la Colline, près d’un million à la Cité de la Musique, 300 000 pour l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, un million cent mille au Parc de la Villette, 631 936 à Monum, etc… Cela s’inscrit dans la « Révision Générale des Politiques Publiques » (R.G.P.P.) décidée par l’Elysée et à l’étude au Ministère et dans un cabinet qui a déjà visité l’Opéra, Chaillot, le Conservatoire, le Musée d’Orsay.
Dans les régions, y compris l’Île-de-France, les décisions sont diverses mais cheminent vers un moins. En Rhône-Alpes, c’est moins 6 % pour l’ensemble des institutions et structures. La coupe sur 37 millions d’euros pour la région est donc de 2,4 millions d’euros. Pour la MC 2 de Grenoble, c’est moins 140 000, pour le Centre Dramatique de Saint-Etienne, moins 120 000. Même si le D.R.A.C. fait l’impossible pour maintenir aux jeunes compagnies leurs subventions, elles risquent de perdre dans la foulée les diminutions aux institutions.
J’étais le 24 novembre au soixantième anniversaire du premier Centre Dramatique National, à Saint-Etienne. Quel plaisir de voir un public de sept cents personnes, qui n’étaient pas un chiffre, mais une qualité de partenariats participant à l’aventure de Dasté, et qui, autour d’une belle politique de création de Jean-Claude Berutti et François Rancillac, pratiquent la coopération avec l’Afrique, l’Europe, les compagnies indépendantes. Neuf jeunes comédiens de l’école de théâtre présentèrent talentueusement l’histoire de la Comédie dans un montage de textes roboratifs. A Saint-Etienne, on travaille avec passion, on se souvient de l’avenir.
Clôturant cette chaleureuse fête de l’esprit et du cœur, on entendit un merveilleux texte de Michel Vinaver : « Eh bien, je te souhaite, Décentralisation, ma mie, de préserver ton identité liée à tes origines et aux ressources dont tu vis. Je souhaite que tu gardes ta différence ; que tu restes aventureuse et exploratrice prioritairement. Que tu ne cèdes pas à la tendance de tout mélanger à tout pour que tout ait le goût de tout. Fraye avec l’autre si tu veux, mais veille à ce que ne s’effacent pas les contours. Ne laisse pas se diluer ton génie particulier. L’altérité des deux théâtres, privé et public, est aussi bonne à prendre que celle des sexes. Chacun y trouve son compte. »
Autres soustractions : plusieurs opéras de province sont touchés. Tours avait perdu 300 000 euros qu’il a… récupérés. La Scène Nationale de Bar-le-Duc perd 150 000 euros sur les 300 000 qu’elle recevait. Les Centres Dramatiques Nationaux de la Région Parisienne perdent 3 %, résultat de + 2 % d’engagement de l’Etat et de - 4 % de gel du même Etat. C’est ainsi au Théâtre de la Commune à Aubervilliers et au Théâtre des Amandiers à Nanterre. Un cas mérite d’être souligné, le Théâtre de la Bastille que dirige Jean-Marie Hordé dont on connaît les choix de créations si originaux « d’un art inattendu ». Fin 2008, il sera au bord d’un dépôt de bilan si l’intervention nationale ne l’épaule pas. L’exercice des métiers du théâtre dans cette précieuse petite salle est miné. Souhaitons que le 28 janvier prochain son public, et au-delà, envahisse cette salle, « ce gai passage » pour le soutenir.
Parlant de si beaux textes offerts par cet équipement modeste, sautons à Chaillot dont l’essentiel de l’histoire, marquée par Vilar et Vitez, est un cadeau de textes. La décision d’ôter le théâtre, sans concertation avec les professions du théâtre et de la danse, ni même avec la direction de Chaillot n’est pas acceptable. Elle ne réussira pas à opposer théâtre et danse. Le premier perd un lieu d’une grande mémoire théâtrale, la deuxième perd la salle de quatre cents places prévue au Centre National de la Danse à Pantin. A ce jour, la page tournée du théâtre, à Chaillot, ne tombe pas sur une page « heureusement » écrite pour la danse. Heiner Müller disait : « L’herbe verte, il nous faut la faucher afin qu’elle reste verte ».
Il ne disait pas « il nous faut l’arracher ». En donnant à la danse, sans qu’elle l’ait demandé, un lieu où triompha le théâtre, on a arraché celui-ci à la mémoire du lieu, cette autre manière de dire le théâtre futur. J’ai été en grande complicité avec Jean Vilar, Antoine Vitez, Dominique Bagoüet et Maurice Béjart. Dans le « Robert », au mot « complicité », on lit : « (…) Entente profonde, spontanée », « Alliance mystérieuse », disait Maupassant. C’est en ayant « recours à ces sources », je ne dis pas « retour », que je vous demande, Madame la Ministre, de revenir sur la blessure faite à ces deux arts. Rendez Chaillot à la parole du théâtre, donnez aux danseurs la salle qu’ils avaient méritée au C.N.D.C. à Pantin. Nommant Vilar, je songe à une de ses phrases de 1957 : « A la vérité, je pense qu’on ne loupe rien quand on a le populaire dans la peau. »
Et si l’on disait un mot du populaire d’aujourd’hui, de son travail marqué par une intensification jamais connue, une suractivité, une mobilisation de tous les instants. Pierre Legendre dit « L’homme symbolise comme il respire. » Précisément, les conditions de travail d’aujourd’hui externalisent la respiration. Le sujet, même agité, devient désoeuvré. Yves Clot, psychologue du travail au Conservatoire National des Arts et Métiers, dit que ce néo-stakhanovisme blesse l’imaginaire, la pensée du travailleur. Il devient un « boxeur manchot ».
A ce moment, l’œuvre d’art ne lui parle plus. Il peut même lui devenir hostile. Temps libre et temps de travail sont devenus malades. L’artiste ne sort pas indemne de cette confrontation dont les grands groupes sont responsables, car c’est chez eux que se crée l’invivable travail en apnée, chez eux, quand il s’agit d’industries culturelles, que se fabrique le divertissement -consommation-compensation. Immense bataille qui rend grave le report du décret issu de notre vote unanime sur les programmes patrimoniaux de l’Audiovisuel. Je suis très préoccupé, comme les représentants des professionnels de l’audiovisuel, à propos de la réforme des décrets Tasca. Les questions posées dictent les réponses dans le sens de la concentration et du renforcement du pouvoir des diffuseurs. N’est-ce pas une illustration éloquente du pilotage conjoint grands groupes-pouvoir ? Et par contre une confirmation de la nécessité, pour y faire face, d’une alliance des forces du travail et des forces de la création ?
Avant de conclure, je ne voudrais pas oublier les méfaits du budget dans d’autres secteurs, celui de la magnifique Cité de l’Architecture et du Patrimoine qui n’a pas les crédits suffisants à son fonctionnement ; celui de l’Archéologie Préventive, et singulièrement de l’I.N.R.A.P. qui plonge si profond dans l’histoire de nos sociétés et qui a un sous-financement évident ; celui des Compagnies indépendantes, il n’est qu’à voir leur sort dans la région de Basse-Normandie où l’Etat est en état de carence. Le rapport de l’inspection générale des services du Ministère le note pour la danse. Celui du Cinéma, qui n’a pas donné la grande réponse demandée avec tant de pertinence par Pascale Ferran aux derniers Césars.
Il faudra bien faire bouger le curseur de l’aide automatique vers l’aide sélective. Celui de l’Emploi, sur lequel la CGT-Culture a fait une étude précise qui conclut : « A périmètre constant par rapport à 2007, il y a 186 suppressions d’emplois à temps plein bien réel ». Qui dit emploi dit Intermittence et celle-ci s’est aggravée. On a des intermittents intermittents. Et revient à la charge le projet medefien de scinder la couverture sociale de ces professions en une solidarité de base couverte par l’Etat, jumelée avec une solidarité spécifique pour certaines professions du spectacle, à prestations minorées pour les salariés, à cotisations diminuées pour le patronat. Celui des Musées, choisis pour expérimenter la gratuité et qui s’interrogent sur la compensation des pertes.
Madame la Ministre, j’étais comme vous, le 28 novembre, à l’inauguration du Salon du Livre de la Jeunesse à Montreuil. Toutes les interventions, du Maire Jean-Pierre Brard, du Président du Conseil Général Hervé Bramy, de la représentante du Syndicat des Editeurs de Livres de Jeunesse, et de vous-même, étaient heureuses. Chacune saluait une réussite, une avancée, un effort, des créations. Je vous y ai vue satisfaite comme l’était votre Directeur de la Musique, de la Danse, du Théâtre et des Spectacles, Monsieur de Saint Guilhem à l’inauguration du Théâtre de Montreuil le 16 novembre, avec le Maire et le Président du Conseil Général.
Dans les deux cas, la population montreuilloise et ses enfants était joyeuse de se retrouver autour de créations littéraires et théâtrales. La directrice du théâtre, Gilberte Tsaï, la directrice du Salon, Sylvie Vassalo, faisaient les honneurs des lieux. Et puis vous avez dit votre solidarité au cinéma « Le Méliès » de Montreuil, qu’U.G.C. et MK2 attaquent en justice parce qu’il y aurait concurrence faussée. L’an dernier le Méliès accueillait 300 000 spectateurs de cinéma d’Art et d’Essai, l’UGC à Rosny deux millions de spectateurs de films grand public. Qui est le dominant ? J’étais moi aussi heureux. C’est une figure rare que ces rassemblements dans une ville de banlieue. Cela rend optimiste parce qu’il est prouvé qu’avec une volonté politique partagée, on avance. Mais bien sûr le peuple de Montreuil ne veut pas la fin du social, ne veut pas d’une politique de la pitié, ne veut pas être considéré comme un peuple victime. Il veut simplement être considéré dans sa dignité. A réfléchir, à réfléchir… « Agir, travailler, répondre. Pas de petite digue qui ne mérite qu’on la garde. Ne pas dormir », disait Aragon.
Jack Ralite Sénateur C.R.C.
Le 10 Avril 2006, voilà ce que déclarait Khadafi devant les caméras Al-Jazeera TV à propos de l'Europe :
"Tout le monde doit devenir musulman. (...) Il y a 50 millions de Musulmans en Europe. Il y a des signes qu'Allah va faire triompher l'Islam en Europe — sans sabres ni armes ni conquête militaire. Les 50 millions de musulmans vont transformer l'Europe en un continent musulman en quelques décennies. (...) Allah mobilise la nation musulmane de Turquie. Ce qui ajoutera 50 autres millions de musulmans en Europe. C'est fâcheux pour l'Europe, comme ça l'est pour les Etats-Unis. Car ils vont devoir accepter de devenir Islamiques et suivre le cours de l'histoire ou déclarer la guerre aux Musulmans."
Pour voir la vidéo (source MEMRI).
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ProChoix
Une adolescente musulmane de 16 ans a été assassinée par son père dans la nuit de dimanche à lundi à Mississauga, une petite ville au alentours de Toronto. Les services de police ont arrêté Mohammed Parvez, un homme de 57 ans, qui les avait contactés après avoir tué sa propre fille et ont découvert une fille inanimée, gisant à terre. Dans un état critique, la jeune Aqsa Parvez a été transportée d’urgence à l’hôpital Credit Valley, puis transférée à l’Hôpital pour enfants malades. Les rapports de police indiquent que l’adolescente est décédée lundi en fin de journée, après avoir été étranglée.
Les amies d’Aqsa sont encore sous le choc. Une étudiante de l’école “Applewood Heights“ a indiqué que la jeune musulmane était victime des menaces de la part de sa famille très religieuse. Une autre de ses camarade âgée de 16 ans, Dominiquia H. Thompson, a déclaré “qu’elle a été menacé par son père et son frère“. Le père lui aurait dit : “si tu quittes, je vais te tuer“ en lui imposant le port du voile islamique depuis plus d’un an. Une autre amie de la victime, Ebonie Mitchell, 16ans, a affimé que le conflit avec son père se serait intensifié en début d’année scolaire, période à laquelle il arborait le code vestimentaire islamique. “Elle voulait seulement s’habiller comme nous“ précise-t-elle. “L’an dernier, tout son habillement était islamique y compris le hidjab et cette année, elle s’est tout occidentalisée. Elle voulait simplement ressembler à tout le monde. Et je pense que son père avait un problème avec cela“.
Parvez Aqsa dont le père a été accusé de meurtre mardi, était donc réfractaire au port du foulard. Les membres de la communauté islamique ont demandé à ce que la presse ne s’empare pas de ce drame pour dénigrer le hijab… “Les adolescents se querellent avec leurs parents depuis que le monde est monde à propos de plusieurs sujets“ a rappelé Atiya Ahsan, du Conseil canadien des femmes musulmanes, qui prétend que placer le hidjab au coeur de ce conflit serait une erreur. Il "a pris des proportions plus grandes que nature et c'est déplacé » a estimé Mme Ahsan. “ Lorsque vous avez des parents qui pensent que le fait de porter un morceau de tissu sur la tête rend plus spirituel ou fait de meilleurs musulmans, je crois que c'est une erreur et que cela cause des conflits inutiles dans la famille.“
Mohammed Parvez, le père assassin a été mis en détention jusqu'à sa comparution devant le tribunal hier, au palais de justice de Brampton. Son fils âgé de 26 ans, Waqas Parvez, est accusé d'entrave à l’enquête, sa comparution étant prévue pour le 14 décembre. En tout cas, aucun des deux hommes n'a encore déposé de plaidoyer. Ce père de famille avait accepté l’idée de tuer sa fille, avant de passer à l’acte. Socialement, la violence avait donc été admise comme norme comportementale, et la contestation de la norme a amené à la mort sacrificielle. Pour la cause...
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Nathalie Szuchendler egalibre.canalblog.com/
Attaques à la bombe en Algérie: Un appel de citoyens Algériens aux organisations citoyennes, aux partis et aux syndicats progressistes en Europe
Aujourd'hui 11 décembre 2007, Alger a été dévastée par deux bombes. Les premiers rapports font état de 62 morts et de 177 blessés. Selon les agences de presse, El Qaida- Maghreb a revendiqué les attentats.
Après une décennie de tueries et de terreur dans les années 1990 qui fit 200 000 victimes, le peuple algérien est épuisé. Pourtant cette nouvelle escalade dans la violence n'est pas une surprise pour nous. En dépit - ou à cause - de l'amnistie générale officielle offerte par l'état aux intégristes amés sous couvert de politique de réconciliation - c'est à dire un pardon présidentiel accordé sans même que soient établis ni les faits ni les responsabilités - les groupes islamistes armés n'ont jamais rendu leurs armes et les tueurs pardonnés ont continué à parader dans les villages, menaçant de nouveau leurs opposants et celles de leurs victimes ayant survécu à leurs atrocitiés, interdisant la musique, contrôlant la moralité et imposant l'apartheid sexuel.
Depuis des années, en Algérie comme dans d'autres pays musulmans, les gouvernements Européens et Nord Américains guidés par leurs intérêts pétroliers ont entretenu les relations les plus ambigües avec les forces politiques d'extrème droite travaillant sous couvert de l'Islam.
Mais cela fait aussi des années que la plupart des partis et des organisations progressistes en Europe et en Amérique du Nord, et également de progressistes en Asie et en Afrique ainsi que le mouvement altermondialiste, ont refusé de prendre les distances nécessaires vis à vis de ces mêmes forces d'extrème droite, sous le prétexte de défendre les droits des opprimés. Nous sommes nombreux et nombreuses, en Algérie tout comme dans les autres pays musulmans et dans la dispora nord africaine, à nous opposer au projet théocratique des groupes islamistes armés ( qui veulent imposer la loi de Dieu, telle que l'interprètent les forces religieuses d'extrème droite) et à défendre la république laïque ( qui est régie par les lois des hommes, donc amendables par la volonté et le vote du peuple). Mais c'est pratiquement sans aucun soutien de la part de ceux dans la communauté internationale qui auraient du être nos alliés, que nous avons livré cette bataille.
A la veille d'une nouvelle lutte contre l'extrème droite théocratique islamiste armée en Algérie, nous en appelons aux organisations citoyennes, aux partis et syndicats progressistes, aux groupes de droits humains et à tous les citoyens et citoyennes concerné/es en Europe et au delà, pour apporter un soutien direct, immédiat et durable sur le long terme, à toutes les forces, partis, syndicats progressistes, aux organisations citoyennes et aux organisations de femmes, qui travaillent pour une république laïque en Algérie. Prenez contact directement avec ces organisations, travaillez en réseau avec elles, échangeons ensemble. Elles ont, nous avons besoin de soutien et de visibilité.
C'est une illusion de croire que ce projet théocratique s'arrétera à vos frontières. Soutenir ceux et celles d'entre nous qui sont sur la ligne de front, c'est servir la liberté démocratique dans le monde.
Pour signer : contact@siawi.org
Premiers signataires: SIAWI, Secularism Is A Women's Issue ( siawi.org) - Marieme Helie Lucas, fondatrice Réseau international WLUML, coordinatrice SIAWI, Montpellier - Hakim Arabdiou, Paris - Selim Ducos, Paris - Lalia Ducos, militante associative défenseur des droits humains, Paris - Cherifa Kheddar, présidente Djazairouna, Blida - Amir Rezzoug, photographe, Marseille - Saleha Larab, journaliste, Alger - Samia Allalou, journaliste, Paris - Mohamed Ali Allalou, animateur radio, Paris - Aziz Smati, réalisateur, Paris - Karima Bennoune, Associate Professor Rutgers School of Law, Newark - Malika Zouba, journaliste, Paris - Mohamed Sifaoui, journaliste, Paris - Asma Guenifi, psychologue, Paris -
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SIAWI
Secularism Is A Women's Issue
www.siawi.org
Le passé colonial ne cesse de resurgir, faisant obstacle à des relations apaisées entre la France et les pays qu’elle a autrefois colonisés. Dans ce passé, l’Algérie a une place particulière, en raison des drames qui s’y sont déroulés. Aujourd’hui encore, trop souvent, l’évocation de la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962) est soumise à la concurrence des victimes, avec leurs souffrances et leurs mémoires, alors que l’ensemble des citoyennes et citoyens des deux rives de la Méditerranée aspirent à passer à autre chose. Mais pour construire un avenir de partage, il faut, au présent, voir en face le passé.
L’histoire apprend, au premier chef, que le système colonial, en contradiction avec les principes affichés par la République française, a entraîné des massacres de centaines de milliers d’Algériens ; et qu’il les a dépossédés, « clochardisés » – pour reprendre le terme de l’ethnologue Germaine Tillion – à une grande échelle, exclus de la citoyenneté, soumis au code de l’indigénat, et sous-éduqués, au déni des lois en vigueur.
Elle nous apprend aussi qu’il y eut de multiples souffrances de Français, parfois déportés en Algérie pour raisons politiques, ou embrigadés dans les guerres coloniales, ou encore pris dans un système dont ils sont devenus, à son effondrement, les victimes expiatoires – comme l’ont été les harkis, enrôlés dans un guêpier qu’ils ne maîtrisaient pas –, sans compter ceux qui ont soutenu l’indépendance algérienne et qui en ont payé le prix.
Quelles qu’aient été les responsabilités de la société, c’est bien la puissance publique française qui, de 1830 à 1962, sous la Ve République, a conduit les politiques coloniales à l’origine de ces drames. Sans omettre la complexité des phénomènes historiques considérés, c’est bien la France qui a envahi l’Algérie en 1830, puis l’a occupée et dominée, et non l’inverse : c’est bien le principe des conquêtes et des dominations coloniales qui est en cause.
En même temps, nous sommes attentifs aux pièges des nationalismes et autres communautarismes qui instrumentalisent ce passé. Ainsi qu’aux pièges d’une histoire officielle qui utilise les mémoires meurtries à des fins de pouvoir, figeant pour l’éternité la France en puissance coloniale et l’Algérie en pays colonisé. Et c’est précisément pour les déjouer – comme pour déjouer les multiples formes de retour du refoulé – que nous voulons que la souffrance de toutes les victimes soit reconnue, et qu’on se tourne enfin vers l’avenir.
Cela peut être accompli, non par des entreprises mémorielles unilatérales privilégiant une catégorie de victimes, mais par un travail historique rigoureux, conçu notamment en partenariat franco-algérien. Plus fondamentalement, dépasser le contentieux franco-algérien implique une décision politique, qui ne peut relever du terme religieux de « repentance ». Et des « excuses officielles » seraient dérisoires. Nous demandons donc aux plus hautes autorités de la République française de reconnaître publiquement l’implication première et essentielle de la France dans les traumatismes engendrés par la colonisation en Algérie. Une reconnaissance nécessaire pour faire advenir une ère d’échanges et de dialogue entre les deux rives, et, au-delà, entre la France et les nations indépendantes issues de son ancien empire colonial.
Paris-Alger, le 30 novembre 2007.
Pour voir la liste des signataires et pour signature en ligne, c'est appel est affiché sur le site de la LDH-Toulon
Tewfik Allal Le Manifeste des Libertés
Quels sont les enjeux de la conférence de Bali sur le climat ? Entretien avec Jean Jouzel, directeur de l'Institut Pierre-Simon Laplace et membre du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), co-prix Nobel de la Paix.
Une vidéo à voir sur le site DailyMotion.
L'Humanité www.humanite.fr
On connaissait les herbivores, les carnivores, les omnivores , voici les Locavores !
Cette nouvelle espèce est apparue à San Francisco il y a deux ans et, est devenue un véritable mouvement basé sur une idée simple : Consommer et manger local !
Les locavores (ou localvores) ne consomment donc que des aliments produits dans un rayon de 200 kilomètres. C'est donc tout un mode d'achat et de consommation à remettre en cause.
Adieu les fraises pour Noël, les tomates en février...
Chez un "locavore", l'assiette est donc aux couleurs de la saison.
Aujourd'hui tous les fruits et légumes sont disponibles toute l'année dans les rayons des grands magasins. Mais, il se trouve que la nature étant ce qu'elle est, c'est à dire, divisée en saisons, il n'y a que deux solutions pour que ces produits arrivent dans nos assiettes hors saison : soit ils viennent de très loin par avion, bateau ou camion soit ils sont en culture forcée dans des serres surchauffées. Dans les deux cas, leur bilan carbone est catastrophique !
Le locavore va donc privilégier les aliments cultivés ou élevés naturellement et va refaire connaissance avec les modes de conservation non industrialisé. Bonjour salaisons et conserves de grand-mère redécouverts !
C'est toute une diversité qui est réinventée en disant adieu au plastique et au surconditionnement des produits.
Quelle surprise pour l'Homme Moderne de s'apercevoir que finalement Dame Nature est généreuse car toute l'année pousse à coté de chez lui des tas de légumes différents !
Les locavores les mieux organisés s'associent en coopérative de consommation et ce sont les agriculteurs qui viennent les livrer à domicile. Les locavores chanceux transforment leur jardin en jardin ouvrier afin de partager leur production dans la coopérative.
Voici un bel exemple d'écologie concrète qui se marie parfaitement avec le concept d'AMAP (Association pour le Maintien de l'Agriculture Paysanne) qui permet à une coopérative de consommation de maintenir les maraîchers de proximité.
Le locavorisme doublé aux AMAP est un exemple d'utopie concrête représentant une alternative au mode de production et de consommation du libre-échangisme capitaliste transnational.
Pour en savoir plus :
Nicolas Pomiès
Si l’on excepte quelques extrémistes frustrés, chavistes et antichavistes semblent pour une fois d’accord sur une chose : à l’issue du référendum du 2 décembre 2007 sur la réforme constitutionnelle, c’est le Venezuela qui a gagné.
La marginalisation de l’opposition putschiste, la transparence et la relative tranquillité du processus électoral, l’acceptation sereine de ses résultats par le gouvernement, font honneur aux réflexes démocratiques de la société vénézuélienne, qui se sont manifestés dans les deux camps : autant pour les dénonciateurs pavloviens de la « dictature » chaviste. Reste que, pour le camp bolivarien, le choc est rude, et ce bien plus du fait de l’abstention massive de l’électorat chaviste que de la marge étroite de victoire du NON. Le mythe de l’invincibilité de Chávez est mis à mal, l’abstraction agressive des consignes de marche vers le socialisme est mise à nu. Sur la vague du malaise post-électoral, tout ce qui, dans les rangs bolivariens, se disait hier à mi-voix sous peine d’être traité de « traître » ou de « contre-révolutionnaire », remonte aujourd’hui à la surface : corruption généralisée, inefficience administrative, manipulation bureaucratique, culte de la personnalité, absence de débat interne. Sur les sites chavistes, mêlée aux réactions de défense les plus sectaires, une ambiance de « glasnost » tropicale défie désormais le poids de l’autocensure et de la déférence envers « le Commandant ».
C’est la richesse de cette discussion interne au sein du chavisme traumatisé que nous essayons entre autres de refléter ici. Peut-être sera-t-on surpris de la trouver souvent beaucoup plus audacieuse que les propos des défenseurs automatiques du gouvernement bolivarien en France.
À lire, sur le site de Mouvements :
Chavez doit apprendre à écouter, par Vladimir Villegas
Dans une interview au quotiden El Nacional, le vice-ministre des Relations Extérieures vénézuélien, Vladimir Villegas, trace un bilan autocritique d’une franchise sans précédent et en assume les risques politiques.
Que signifie le triomphe du Non ? par Sergio Delgado
Dans le camp chaviste, les verrous de l’auto-censure, qui maintenaient la critique dans un cadre très limité, ont sauté. Sur le site bolivarien le plus connu et le plus fréquenté, aporrea.org, nombre de militants expriment désormais sans réserve ce qu’ils ont sur le coeur.
Pourquoi la défaite ? par Javier Biardeau
Plus encore que la victoire très serrée du NON, c’est l’énorme abstention qui marque la véritable défaite du chavisme dans le référendum du 2 décembre dernier. Une analyse sans concession par un représentant de la gauche critique vénézuélienne.
Rejet de la réforme constitutionnelle au Venezuela : un "camouflet" ? par Christophe Ventura
Après la défaite de la réforme constitutionnelle promue par Hugo Chávez, où en sont ceux qui l’avaient soutenue par souci de solidarité avec le processus de changement au Venezuela ?
Voir cet article sur son site d'origine
Marc Saint-Upéry
Communiqué de presse
Ce week-end à Buenos-Aires, plus de 400 organisations et personnalités ont transmis une lettre ouverte[1] aux présidents des pays fondateurs de la Banque du Sud en exprimant leur appui critique à la création de cette nouvelle entité financière.
La déclaration met en avant les attentes positives quant à la mise en route d’une entité Sud-Sud. Celle-ci vise à reléguer à l’histoire d’une part, les organismes multilatéraux comme la Banque mondiale, le FMI, la Banque interaméricaine de développement (BID) et la Corporation andine de développement (CAF) -largement discrédités par leurs comportements anti-démocratiques, leur manque de transparence et les politiques régressives qu’ils mettent en oeuvre- et d’autre part les expériences négatives de l’ouverture économique qui ont eu pour conséquence toujours plus d’endettement et de sorties de capitaux, la dérégulation et la privatisation du patrimoine public ainsi que des services sociaux fondamentaux dans la région.
Cette lettre ouverte remise aux premiers mandataires de l’Argentine, de la Bolivie, du Brésil, de l’Equateur, du Paraguay, de l’Uruguay et du Venezuela met en avant la nécessité que la Banque du Sud fasse partie d’une nouvelle architecture financière régionale à laquelle viendraient s’ajouter dans le futur une monnaie commune et un Fonds du Sud dont la fonction serait d’être une Banque centrale à l’échelle continentale.
Signée par des organisations comme l’Alliance Sociale Continentale, la Coordination Andine des Organisations Indigènes, le Comité pour l’Annulation de la dette du Tiers Monde (CADTM), Jubilé Sud-Américas, Latindadd, Remte, OID, SEPLA, le Programme Dette Externe Illégitime de la Fédération Luthérienne Mondiale, le Service Paix et Justice – Amérique Latine, le Prix Nobel de la Paix Adolfo Pérez Esquivel et les Mères de Place de Mai -Ligne Fondatrice, Nora Cortiñas y Mirta Baravalle, la déclaration met l’accent sur l’importance du caractère public de la Banque du Sud dirigée par les pays participants sur une base égalitaire. Son financement devra s’effectuer proportionnellement à la capacité économique de chacun des pays et son fonctionnement sur une base à la fois sobre et transparente. Son objectif doit être l’intégration sur une base coopérative visant le plein-emploi, la garantie pour tous/tes dans les faits du droit à l’alimentation, à la santé, au logement et à une éducation universelle publique et gratuite, à la redistribution de la richesse, à la préservation de l’environnement et à la fin des inégalités y compris de genre et d’ethnie.
La lettre intitulée « Pour une Banque du Sud souveraine, solidaire, soutenable et pour l’intégration du développement continental » met en avant la nécessité d’ « un outil fondamental pour canaliser l’épargne régionale et mettre fin ainsi à des cycles récurrents de saccage de l’effort national et régional à travers des manœuvres du système d’endettement et de titres publics, la subvention de groupes économiques et sociaux privés privilégiés et/ou corrompus tant au niveau local qu’international et l’aval permanent à des mouvements spéculatifs d’entrées et de sorties de capitaux ».
Contacts : Damien Millet, porte-parole du CADTM France
[1] Banque du Sud, 2ème lettre ouverte aux Présidents d’Argentine, de Bolivie, du Brésil, l’Equateur, du Paraguay, de l’Uruguay et du Venezuela
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Le CADTM
Comité pour l’annulation de la dette du Tiers Monde
www.cadtm.org
dans les locaux de la librairie
coopérative EDMP
8, impasse Crozatier, Paris 12ème
métro Reuilly Diderot
Un débat sur la laïcité est organisé en partenariat entre l’ADLPF (Association des Libres Penseurs de France) et "L'Emancipation syndicale et pédagogique".
Ce débat sera animé par Jean-Paul SCOT, auteur du livre "L'Etat chez lui, l'Eglise chez elle. Comprendre la loi de 1905", historien et économiste.
La laïcité est un principe universel indispensable à la coexistence citoyenne, au développement d'esprits libres, critiques, capables de penser par eux-mêmes, de se comprendre et enrichir mutuellement, pour l'émancipation des individus et des peuples. La laïcité s'est développée en France au prix d'un long combat face à divers cléricalismes, dogmatismes et obscurantismes, pour aboutir à la loi de 1905 que nous défendons. Dans d'autres pays aussi, des mouvements laïques ont lutté et luttent toujours pour l'émancipation des esprits : en Belgique, Espagne, Italie, ... pays où prédominent d'autres religions (islam, religion juive, ...) ... etc... Ce n'est pas un "modèle français" mais un principe universel, inséparable de la démocratie, que menacent toutes sortes d'absolutismes de la pensée, notamment les intégrismes de diverses religions et sectes. Pourquoi et comment défendre cet outil d'émancipation des individus, hommes et femmes, et des sociétés ? Comment nous enrichir de nos différences ? Venez avec vos idées, vos textes pour débattre ensemble de laïcité, d'émancipation, de liberté de pensée. Des dossiers sur la laïcité seront disponibles (notamment un dossier réalisé dans le N° de juin 2007 de la revue "L'Emancipation syndicale et pédagogque" - mais pas seulement). Des livres aussi (l'EDMP est une librairie coopérative). contacts :
Nous espérons que d'autres mouvements laïques contribueront à la diversité du débat en apportant des documents, en participant à la discussion.
mardi 18 décembre 2007, 19:00Salle des documents cinématographiques
38, avenue des Ternes 75017 Paris
Métro : Ternes
Projection-débat :
« LBO - les insoumis » un film de Olivier Minh
Suivi d’un débat avec Philippe Matzkowski, animateur du collectif LBO.
L’achat-vente de sociétés (Leveraged buy-out ou LBO) est une technique très utilisée actuellement par les fonds d’investissement qui disposent de moyens considérables. Des fonds d’investissements rachètent une entreprise en faisant appel à l’emprunt. Les intérêts à payer étant considérables, l’acheteur doit rembourser son emprunt le plus vite possible.
L’obligation de rentabilité extrême qui est imposée à ces sociétés rachetées conduit à une politique économique orientée vers la rentabilité à très court terme : durcissement des conditions de travail, réduction des effectifs, voire le sacrifice de la production.
Ces opérations affectent des PME comme de grands noms de l’industrie : Picard, Taittinger, Cegelec pour la France, mais aussi dans le monde entier : Hertz, Toys’R’us, Intelsat...
Face à l’immense puissance de la finance internationale, le combat des salariés victimes de LBO semble perdu d’avance. Pourtant certains d’entre eux résistent et la mobilisation semble gagner du terrain. Ainsi s’est constitué le collectif LBO, créé des syndicalistes de la CGT et qui rassemble aujourd’hui des structures syndicales et associatives, des acteurs et spécialistes de ces questions. A leur initiatives, des actions ont été menées
La rencontre avec Philippe Matzkowski, animateur du collectif LBO, débutera par la projection du film « LBO - les insoumis » et se poursuivra avec un débat.
Pour en savoir plus :
CENTRE RABELAIS
Boulevard Sarrail (Esplanade)
MONTPELLIER
organisée par l'Antenne Languedoc-Roussillon de l'Association des Parents Gays et Lesbiens (APGL)
Le programme de cette conférence se veut d'aborder toutes les situations rencontrées par les homosexuels pour fonder une famille et vivre leur parentalité. Des thèmes encore peu accessibles comme le désir d'enfant chez les transexuels et la gestion pour autrui (GPA, mères porteuses) seront aussi abordés.
Toutes les infos (inscriptions, programmes, etc) à cette adresse: http://conf.homoparentalite.free.fr/