Paris endeuillée. Une cohorte de victimes innocentes que leurs assassins voudraient les apôtres du vice et de la luxure. Des attentats coordonnés pour viser des terrasses de cafés et des lieux de spectacle. Une horreur qui cherche à atteindre l’humanité, à l’annihiler.
Il importe peu pour l’opinion de décortiquer le mode opératif des groupes terroristes. Des services spécialisés s’en occupent de façon prospective, d’où leurs capacités d’anticipation et de réactivité. Non, ce qui importe, ce qui doit importer, ce sont les logiques et stratégies des commanditaires et mentors de ces réseaux et groupuscules terroristes.
Derrière les desperados qui deviennent des bras armés, voire des corps piégés il y a des illuminés adeptes d’un obscurantisme religieux guerrier et conquérant. L’intégrisme salafiste dans la diversité de ses factions, Aqmi, Al Qaida, Isis, Boko Haram,… nourrit la haine de la raison, de la liberté et de l’humain. Variantes d’un projet théocratique, ils cultivent la même haine de la République et de la démocratie. Croire à la justification des attaques contre la France au prétexte de l’agression de la Syrie serait une naïve méprise. Le jihadisme islamiste trouve dans les prétentions hégémoniques occidentales un justificatif utile à son propre bellicisme qui, lui, est dirigé contre la modernité.
Il ne faut pas s’y tromper. Ce n’est pas la France interventionniste au Sahel et au Moyen-Orient, amie des potentats du Golfe et des petits régents du Sud, qui serait visée par l’islamisme. C’est la France des lumières, de la grande Révolution, la France des philosophes et des libres penseurs, la France du projet républicain laïque que les foudres islamistes visent.
Les obscurantistes par leur stratégie pensent pouvoir provoquer la stigmatisation des Français de confession musulmane dans l’optique de chercher à en en faire un potentiel cheval de Troie. Ils cherchent à créer une cassure au sein de la société française, à y provoquer une guerre civile. C’est dans la force des lumières que justement l’Etat français devrait chercher les armes de cette guerre : la raison, la culture, le savoir, la laïcité, la démocratie et la République. C’est dans cette direction qu’il faut s’orienter, loin des stigmatisations, des réactions primaires et des clichés dangereux.