Pour ceux qui ont entendu parler de l’ouvrage récent de Thomas Piketty Le capital au XXIe siècle sans entreprendre (ou parvenir au terme de) la lecture de ses 950 pages, signalons la recension d’Eric Toussaint, elle-même très détaillée et en outre accompagnée de développements sur les propositions du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM).
Après un rappel des principales données relatives aux inégalités de patrimoine (mais aussi de revenus) dans le monde et à leur évolution dans le temps, Toussaint discute plus particulièrement les propositions de Piketty pour réduire à zéro le poids de la dette (non l’annulation de celle-ci mais le prélèvement d’un impôt exceptionnel progressif « de façon à épargner les patrimoines les plus modestes et à demander davantage aux patrimoines les plus élevés »), lui reprochant de ne pas proposer de limiter le paiement de l’impôt exceptionnel à la partie la plus riche de la société, et de ne pas proposer non plus de faire payer les banques.
La priorité que Piketty veut donner l’impôt progressif lui paraît négliger un programme complet de mesures, et comporter le défaut de ne pas faire appel à « la mobilisation sociale pour obtenir une inflexion des politiques en cours ».