Les néolibéraux de droite ou de gauche ont fait mine de croire que l’on pouvait continuer à appliquer des politiques d’austérité notamment sur la protection sociale pour privatiser les profits et socialiser les pertes sans conséquences pour les citoyens et leurs familles.
Déjà, en 2012, l’espérance de vie des femmes avait diminué de 0,2 an mais un black-out conséquent des médias néolibéraux avait masqué la nouvelle. Il est vrai que cela était dû principalement à la surmortalité lors d’un grand froid début février qui avait atteint de nombreuses femmes âgées vivant seules ou dans des « mouroirs » manquant d’équipements et de personnel.
Mais cette fois-ci, dans le bilan démographique 2015 de la France de l’Insee, ce sont les deux sexes qui sont concernés et sur un volume plus important. L’espérance de vie à la naissance en 2016 est en diminution chez les hommes (78,9 ans, soit – 0,3 an) comme chez les femmes (85 ans, soit – 0,4 an). Nous serons donc attentifs pour les années suivantes. L’Institut de veille sanitaire parle de 3 300 décès supplémentaires dus à la canicule et 18 000 décès liés à une épidémie de grippe. Conclusion : le système de santé français n’est plus capable de faire face aux canicules, au grand froid, et à des épidémies de grippe. Et on accepterait cela, une année sur deux, comme une fatalité ?
L’autre raison serait le vieillissement de la population, qui est indéniable. Mais personne ne pourra cacher la baisse des naissances et la hausse des décès qui sont engagés en 2015 : 40 000 décès en plus (pour un total de 599 000) – un niveau que nous n’avons jamais atteint depuis la Libération – et 20 000 bébés en moins (pour un total de 791 000). Le solde dit naturel (naissances diminué des décès) qui en résulte (200 00 personnes) est en baisse de 22,8 % par rapport à 2014, ce qui n’est pas rien. Quant au solde migratoire, il est positif de 47 000 personnes. Donc avec l’augmentation de 247 000 personnes, la population française est aujourd’hui de 66,6 millions de personnes en deuxième position dans l’UE.
Ajoutons qu’on se marie moins, de plus en plus tard, et que le service public de la petite enfance est de moins en moins à la hauteur des enjeux du désir d’enfant, tant pour les couples mariés que pour les autres. En 20 ans, l’âge du mariage est passé de 32 ans et 6 mois à 37 ans et 4 mois pour les hommes, et de 30 ans à 34 ans et 9 mois pour les femmes.
Combien d’années faudra-t-il attendre pour comprendre l’effet des politiques d’austérité sur longue période ? Et enfin agir !