Le lobby bancaire fait la loi face aux régulateurs : révision à la baisse de Bâle III

Le comité de Bâle, régulateur mondial des banques, avait décidé en 2010 de règles prudentielles dites Bâle III, pour renforcer la résistance des banques en cas de nouveau krach. Il vient d’assouplir lesdites mesures.
Comme vous le savez, quand les banques prêtent de l’argent, elles n’ont pas cet argent, elles le créent, par inscription en compte. Pour sécuriser la création monétaire, elles doivent donc répondre à des règles concernant les ratios de leur bilan, notamment le ratio de fonds propres qu’elles doivent garder en réserve par rapport aux prêts consentis.
Dans le projet Bâle III de 2010, les actifs « très liquides » retenus pour le calcul du ratio étaient essentiellement composés des obligations gouvernementales et des fonds déposés auprès des banques centrales. Aujourd’hui, les régulateurs du comité de Bâle ont élargi la prise en compte des fonds pertinents à certaines actions, aux obligations d’entreprises notées au-delà de BBB- et à des titres adossés à des crédits hypothécaires résidentiels très bien notés. (suite…)

Le vote ouvriers-employés, clé de la transformation sociale et politique

Nous voilà entrant dans une nouvelle année. Nous avons montré dans notre dernier édito que cette année ne se présente pas sous de bons auspices pour la transformation sociale et politique, notamment en regard de la politique gouvernementale. Mais la question est aussi de savoir si le Front de gauche sera à la hauteur des enjeux ! Chance, c’est l’année des congrès des deux partis principaux du Front de gauche, le PC et le PG. Et nous avons même les textes qui servent de support aux motions définitives de ces congrès. Pouvons-nous lire dans ces textes des propositions de politiques alternatives à même de permettre d’enclencher la nécessaire transformation sociale et politique qui s’appuierait sur la volonté populaire générale ? Disons-le, on peut y lire beaucoup de bonnes choses. Mais, disons-le aussi, des manques font que le Front de gauche n’est pas à la hauteur des enjeux.
Principalement, rien n’est proposé pour rassembler les couches populaires ouvriers-employés dans une dynamique de transformation sociale et politique. (suite…)

La guerre sociale est bel et bien enclenchée

« La lutte des classes existe, et c’est la mienne, celle des riches, qui la mène et qui est en train de la gagner, » dit Warren Buffet, l’un des hommes les plus riches du monde. Dans les situations critiques, l’oligarchie dit ce qu’elle fait et fait ce qu’elle dit. Alors que les organisations salariales et politiques n’assument pas la réalité de la lutte des classes, qui se manifeste aujourd’hui par une grande offensive contre les droits culturels, sociaux et politiques, offensive qui va nous conduire à des guerres sociales dans tous les pays. Devant l’impossibilité d’une troisième guerre mondiale (vu le niveau des armements actuels) pour résoudre la crise globale que nous traversons, l’oligarchie engage des guerres sociales dans chaque pays. C’est pourquoi nous devons étudier « les mécanismes par lesquels la violence sociale s’exerce, et ne cesse de s’exercer et de recommencer à s’exercer », afin de se donner les moyens de réinventer une gauche digne de ce nom à l’échelle française, européenne et internationale. (suite…)

Des vœux pour ceux qui nous lisent et pour ceux qui ne nous lisent pas

Chaque aventure éditoriale procède d’une ambition ; dès le début celle de ReSpublica était de l’ordre du politique, je vais m’en expliquer.
Ce journal appelle d’abord à refuser d’être une poussière sur la table des débats, jusqu’au prochain rendez-vous électoral. A réfléchir avant d’apporter son bulletin de vote à ceux qui feront « bon » usage de notre mélancolie et de notre nausée. A ne pas céder à la tentation de l’abstention qui gagne tant de nos concitoyens.
Pour tous ceux qui ne veulent plus être balayés d’un revers de parole, il est nécessaire de lire et échanger des opinions mais également de partager nos inquiétudes sur les promesses des politiques.
Car les années de la Présidence précédente et les premiers mois de l’actuelle nous appellent à être vigilants à l’égard de toutes les propositions de campagne… C’est pourquoi nous refusons les reculades, les temporisations pour créer du débat alors qu’il n’en était pas besoin, et alors même que la capitulation en rase campagne devant les diktats européens a été immédiate…

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On ne peut contourner sans cesse le débat stratégique

Il est toujours possible de retarder le débat stratégique mais pas indéfiniment… Celui que nous avions entrouvert dans notre dernière livraison du journal, vient de resurgir suite à l’annonce du départ de Marc Dolez du parti de gauche.
Bien que nous ne partagions pas toutes les réponses apportées par Marc Dolez et leurs conséquences, force est de constater qu’il répond aux questionnements du débat stratégique qui ont été largement évacuées par le Front de gauche en croyant que seule l’euphorie du sentiment et de la croyance permettra la nécessaire émancipation culturelle, sociale et politique. (suite…)

Nouvelle donne résultant des législatives partielles de décembre 2012

Sur fond record d’abstentions, la saga de l’UMP n’a pas affaibli la mobilisation des électeurs UMP. Le Front de gauche augmente légèrement son pourcentage de voix mais dans un environnement moins concurrentiel dans la gauche de gauche. Le Front national ne fait pas de percée supplémentaire à celle effectuée en juin 2012. Par contre l’effondrement du PS est patent : en six mois, le candidat socialiste de la circonscription du Val-de-Marne n’est même plus au deuxième tour, le candidat de la circonscription des Hauts-de-Seine fait nettement moins bien que la somme de son score de juin 2012 et des candidats socialistes et écologistes qui n’avaient pas voté pour lui au premier tour de juin 2012. (suite…)

Impossible pour la zone euro et l’Union européenne de s’entendre !

Alors que le budget 2013 de l’Union est infime (138 milliards d’euros, soit 1,26 % du PIB européen), rien ne va plus ! Les désaccords font la une des journaux. Il n’y a même pas eu d’accord sur de grands travaux européens qui auraient pu être une petite bouffée d’oxygène à court terme. Soyons clairs cependant, cette bouffée d’oxygène n’aurait été que de courte durée vu qu’en période de crise intense due à la crise de profitabilité du capital, ces nouveaux débouchés ne seraient acquis qu’au prix d’un endettement encore plus grand et donc inacceptable pour l’oligarchie capitaliste. (suite…)

Nous vivons une époque formidable où tout devient possible !

Il était une fois les Trente glorieuses où tout était plus simple. Deux camps et quelques dissidences ici et là. Aujourd’hui, tout devient possible. Le meilleur comme le pire. L’inouï comme l’abject. Il y aurait de quoi remplir un livre. Et ces exemples sont pleins d’enseignements pour qui est en mesure de les décrypter. Voilà des sujets de réunions publiques qui rendraient plus sexy les initiatives d’éducation populaire ! Avis aux amateurs ! (suite…)

Refusons le débat interne au Medef sur le « choc de compétitivité »

Tout se passe comme si le débat interne du Medef devenait par excellence le débat de toute la France. La mise en scène est caricaturale : à Gallois la défense de la position dure du Medef , à Moscovici le porte-parolat de la fraction molle du Medef. Où est la souveraineté populaire là-dedans ? Une fois de plus, nous avons devant nous la « société du spectacle » (Guy Debord) qui montre bien que nous sommes en pleine bataille culturelle. Gallois, l’ancien responsable de la commission économique du Céres, bras droit de Jean-Pierre Chevènement, aujourd’hui bras armé du Medef… Moscovici, ancien vice-président du Cercle de l’industrie (le principal lobby des patrons du CAC 40 ) avec Alain Lamassoure (UMP)… (suite…)

Le meilleur des mondes est en marche ! Que fait-on alors ?

Quel merveilleux monde nous avons ! Plus de Sarkozy, rien que du Hollande ! La gauche au pouvoir avec tous les pouvoirs dans toutes les institutions. Avec un slogan qui ne peut que nous faire plaisir : « Le Changement, c’est maintenant ! ». Il paraît qu’il y a encore des aigris, des citoyens qui n’ont pas encore compris que nous sommes dans le Nirvana. Sanofi s’allie à Coca-Cola pour lancer des boissons « beauté » dans les pharmacies françaises, vous voyez bien que nous sommes dans la félicité ! Quand je pense que des personnes sarcastiques osent encore dire que « les promesses n’engagent que ceux qui y croient ». Ces « emmerdeurs » mériteraient un traitement de type Pussy Riots à la Poutine ! (suite…)

Ne pas laisser l’oligarchie imposer l’austérité et la récession aux peuples : comment être à la hauteur ?

La menace se précise à court terme. Mais avec plus de 60.000 manifestants (comptage effectué par lignes par Respublica avec trois points fixes) à Paris contre le traité, nous avons vu les effets d’une grande détermination. Nous avons également eu des remontées sur de nombreuses réunions en province qui n’ont pu monter à Paris (faute d’une organisation de type de celle utilisée le 16 janvier 1994 – où nous étions environ 1 million contre la volonté de Bayrou et Balladur de renforcer l’inique loi Falloux de 1850 – avec la location de trains entiers organisée par les structures nationales syndicales et une mobilisation sur plusieurs mois !) (suite…)

Rentrée : la mobilisation contre le TSCG devient l’axe du combat de la gauche de la gauche

François Hollande ayant décidé de faire voter le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) de l’Union économique et monétaire au pas cadencé dès le mois d’octobre, la gauche de gauche s’organise. Le Front de Gauche a déclaré dimanche dernier que c’était l’objectif central de la rentrée. ATTAC a décidé de faire de même. Avec ce traité c’est le traité de Lisbonne puissance 10 car il y aura avec ce traité un cadenaçage complet de la souveraineté populaire. Aucun déficit ne sera permis (maximum 0,5 %). Cela empêchera tout investissement de long terme visant au développement économique social et écologique. Or seuls ces investissements de long terme peuvent nous éviter le chaos & l’austérité et préparer le changement nécessaire de paradigme. (suite…)

A nouvelle séquence, une seule solution : la révolution… citoyenne. Et pour cela, devenez correspondant du réseau Respublica !

Nous vous proposons notre dernière chronique avant la période estivale en trois points :

  • d’abord une synthèse du sommet européen des 28 et 29 juin où on a vu notre nouveau président de la République chausser les pantoufles du néolibéralisme ;
  • puis, une première réflexion sur la présentation de la politique du gouvernement par J.M. Ayrault
  • et enfin, pour engager effectivement la nouvelle lutte (différente de celle d’hier), la proposition de devenir, en plus de vos autres appartenances, correspondant du réseau Respublica. Citoyens éclairés, militants et responsables d’organisations, vous pourrez alors soutenir le journal Respublica, travailler à une globalisation des combats au travers d’un modèle politique et social alternatif au modèle politique actuel ; vous pourrez, à votre rythme personnel, travailler à l’alliance des couches populaires et des couches moyennes intermédiaires via leur armement idéologique par la formation et l’éducation populaire.

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Terra Nova précise la feuille de route du gouvernement socialiste

Le célèbre journal de référence du néolibéralisme, nous avons nommé le journal Le Monde, nous prépare aux dures réalités des prochains mois. Pour cela, il organise un débat entre deux « experts » néolibéraux tous les deux députés, Eric Woerth pour l’UMP et Olivier Ferrand pour le PS, ce dernier aussi responsable du club de réflexion néolibéral de gauche Terra Nova (voir Le Monde des 24 et 25 juin 2012). (suite…)

La nouvelle donne du 17 juin 2012 n’est pas suffisante pour empêcher la marche vers la dictature financière : la résistance doit donc continuer !

En premier lieu, notons la nouvelle montée spectaculaire du Collectif de la gauche radicale Syriza en Grèce. 4,5 % en 2009, 16,8 % en mai 2012, 26,9 % en juin 2012. Voilà le produit d’une ligne stratégique offensive basée sur les réalités objectives et subjectives grecques. Par sa détermination à refuser la politique d’austérité en Grèce, il a réussi une montée électorale spectaculaire. Il a en partie siphonné l’électorat néo-stalinien du Parti communiste KKE qui passe de mai à juin 2012 de 8,5 % à 4,49 %. Ce parti qui refuse même de rencontrer Syriza commence à payer son arrogance et ses discours stratosphériques sans débouché politique. Syriza est aujourd’hui le principal parti d’opposition au futur gouvernement austéritaire que la droite néolibérale Nouvelle Démocratie va sûrement constituer avec les socialistes néolibéraux du Pasok. (suite…)