Qui est à la hauteur des enjeux dans la lutte contre l’islamisme djihadiste ?

La succession des meurtres de masse perpétrés par l’islamisme djihadiste en général et par Daech en particulier montre l’incapacité de l’offre politique française et internationale d’assumer ce nouveau type de guerre.

Pour l’extrême droite, pour les ténors de la droite et pour le gouvernement solférinien, il faut à chaque meurtre de masse un renforcement de l’état d’urgence et une nouvelle loi antiterroriste, inopérants, inefficaces et donc inutiles, ce qui a pour unique conséquence d’accélérer le déclin de la démocratie et le passage à la « démocrature ». Tout au plus pouvons-nous voir comme seule différence que les uns développent leur ultra-laïcisme anti-laïque et raciste et que pour les autres, il s’agit de se distinguer par une surenchère imbécile.

La partie munichoise de la gauche de la gauche demeure incapable de proposer un idéal au peuple puisqu’elle cultive en la matière le déni du réel. Comment peut-elle alors « partir du réel pour aller vers l’idéal » (Jean Jaurès) ? Si elle a raison de nous dire qu’il ne faut pas faire d’amalgame entre l’islamisme djihadiste et la grande majorité des musulmans, encore faudrait-il qu’elle soit capable de nommer la menace car « mal nommer les choses ajoute au malheur du monde » (Camus). À chaque fois, la partie munichoise de la gauche de la gauche nous « bassine » avec l’idée que le ou les meurtriers ne sont que des déséquilibrés, des abrutis, des victimes du système et que cela n’a rien à voir avec l’islam. Il faudrait cesser ce « psychologisme » apolitique à deux sous. Même la revendication du meurtre de masse par Daech ne les fait pas changer d’avis. Pourtant de nombreux théologiens musulmans comme Soheib Bencheikh par exemple disent le contraire, à savoir que cela a à voir avec l’islam comme la Manif pour tous a à voir avec l’église catholique et que l’extrême droite juive en Israël a à voir avec le judaïsme ! (suite…)

Deux textes de Denis Kessler pour servir à l’éducation populaire La ligne politique du mouvement réformateur néolibéral

NDLR - Ces deux textes de Denis Kessler, ex-vice-président du Medef, datant respectivement de 2007 et 2013, sont d'extraordinaires documents de base pour une éducation populaire refondée (un grand merci à notre ami Yves pour l'envoi du second texte). Tout y est, tout est dit ! La ligne politique du…

Une crèche associative, solidaire, innovante : Baby-Loup Pour les enfants, pour les femmes, pour la mixité sociale et culturelle

La crèche Baby-Loup est née d’un constat : pour pouvoir travailler et acquérir leur indépendance financière, les femmes d’un quartier pauvre de Chanteloup-les-Vignes n’avaient pas de moyens de garde pour leurs enfants. Leurs horaires de travail étaient atypiques : quelques heures tôt le matin, tard le soir ou en week-end, des…

#VotationTravail : prenez la parole Une votation citoyenne sur la loi El Khomri

Appel à l'initiative de : CGT, FO, FSU, SOLIDAIRES, UNEF, UNL, FIDL La démocratie ayant un sens pour les salarié-e-s, les jeunes, les privé-e-s d’emplois,les retraité-e-s, les organisations syndicales et de jeunesse, mobilisées depuis presque 3 mois décident d’une VOTATION CITOYENNE dans les entreprises, les administrations et les lieux d’étude.…

L’avenir de la Sécurité sociale rime avec l’écologie

Vivre dans un environnement sain, est-ce un droit ? La réponse devrait être OUI :

  • Le principe premier de la déclaration de Rio (conférence des Nations Unies pour le développement et l’environnement, 1992) est ainsi rédigé : « Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature ».
  • L’article premier de la Charte de l’environnement, adossée en 2005 à la Constitution française, proclame que « chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de sa santé ».
  • La Charte européenne de l’environnement et de la santé des États-membres européens de l’OMS, signée en 1989, énonce le droit de chacun à un « environnement permettant la réalisation du niveau le plus élevé de santé et de bien-être » ainsi que le devoir de chacun de « contribuer à la protection de l’environnement dans l’intérêt de sa propre santé et de la santé des autres ».

Mais tous ces écrits n’engagent que ceux qui y croient puisque les lois tendancielles du capitalisme génèrent une logique contradictoire avec ces propos. L’écart entre le droit et la réalité est de plus en plus important.
La question environnementale fait souvent la une de l’actualité, que ce soit lors d’un épisode climatique extrême ou au moment d’un pic de pollution. Ces événements semblent toucher les populations de manière indifférenciée, mais la réalité montre que ce sont les plus démunis qui pâtissent plus que les autres des dégâts environnementaux. Ce sont les pays les plus pauvres qui subissent les pires conséquences du dérèglement climatique ou de la perte de biodiversité, et ce sont aussi, au sein des pays riches, les populations les plus pauvres qui habitent dans les territoires les plus touchés par la pollution de l’air et le bruit. Ce sont également les plus modestes qui ont le plus de difficultés à faire face à la hausse des prix des ressources, et en premier lieu celui de l’énergie. Les dégradations environnementales touchent en priorité les populations les plus précaires, et renforcent encore cette précarité. Autrement dit, problèmes sociaux et problèmes environnementaux sont étroitement liés et se renforcent mutuellement. Les deux questions ne peuvent donc être dissociées. (suite…)

La résistance syndicale est de retour contre la loi El Khomri

L’oligarchie capitaliste mène la lutte des classes avec vigueur. Warren Buffett, l’une des plus importantes fortunes du monde, déclarait il y a quelques années : “There’s class warfare, all right, but it’s my class, the rich class, that’s making war, and we’re winning.” (Il y a une lutte des classes, évidemment, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous sommes en train de gagner.)
Pour faire mentir ce membre éminent de l’oligarchie, encore faut-il que la résistance syndicale sans laquelle rien n’est possible soit à la hauteur des enjeux. Déjà, à contre-courant des commentateurs qui répètent la doxa néolibérale, ReSPUBLICA avait noté la rupture opérée lors du congrès de la CGT d’avril 2016 (1)http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/apres-son-congres-2016-ou-en-est-la-cgt/7397986. Une fois passé ce congrès, il est vite apparu aux forces vives de la CGT que les manifestations « saute-mouton » étaient de moins en moins efficaces vu la situation difficile que vivent les travailleurs tant de la classe populaire ouvrière et employée (53 % de la population française) que des couches moyennes intermédiaires (24 % de la population française). A noter que les camarades du privé de Sud-Solidaires sont sur ce point en accord avec leurs camarades de la CGT.
Eh bien, disons-le sans détours : la résistance syndicale est de retour. Et autour d’une partie du secteur privé, ce qui est nouveau sous notre soleil et très intéressant à la fois. Les assemblées salariales ont voté la grève reconductible dans le secteur des raffineries, suivi par le secteur des centrales nucléaires. (suite…)

Qui sont les nuitdeboutistes ? Enfin une étude sérieuse !

Voici une étude qui va remettre en question les analyses hâtives des détracteurs de Nuit Debout… C’est dans cette perspective que la commission Sciences Sociales Debout a mené une enquête sociologique, la seule aussi développée à ce jour, qui présente les occupants de la place de la République et leurs motivations.…

La gynécologue Danielle Gaudry et le Planning Familial : un combat historique pour l’obtention du droit à l’avortement

Danielle Gaudry, militante féministe, s’est engagée auprès du Mouvement Français pour le Planning Familial depuis le début des années 70. Elle participe aujourd’hui encore aux activités du MFPF bénévolement, et donne des consultations et des vacations salariées. Elle nous livre un témoignage historique sur ces périodes charnières pour l’émancipation des femmes…

Après son congrès 2016, où en est la CGT ?

Nouvelle bifurcation pour la CGT. La radicalisation du discours est manifeste. L’unification de la centrale sur le retrait de la loi El Khomri en est le ciment. Le « syndicalisme rassemblé » sur les bases de la CFDT, c’est comme Capri, c’est fini. Le virage par rapport à l’ère Thibault-Le Paon est enfin pris.
Un congrès animé qui a vu suivant les scrutins une abstention d’environ 10 % et des votes contre de 25 à 30 %. La raison principale est la « neutralité » du rapport d’orientation qui n’a pris à bras-le-corps aucun sujet important, en dehors de celui du fonctionnement des structures CGT.
Mais Philippe Martinez et son équipe ont pris la mesure de ce mécontentement par un discours d’ouverture plus « punchy » que le rapport d’orientation. Ils ont tenu compte des débats du congrès, puisque le secrétaire général a appelé dans son discours de conclusion du congrès à des grèves massives le 28 avril, précisant même que la possibilité de la reconduction du mouvement serait soumise aux travailleurs comme cela fut demandé par un nombre significatif de délégués.
Les votes massifs pour la désignation de la direction confédérale montrent que le congrès fut satisfait des inflexions que nous résumons ici et que de nombreux délégués critiques ont apporté leurs mandats à la direction confédérale. Ce fut un congrès vivant, et non un congrès stalinien comme celui de la CFDT, par exemple. (suite…)

Les « Social impact bonds », cheval de Troie du libéralisme Ou la marchandisation de l'action sociale

Article paru dans le quotidien Le Progrès social Les Social impact bonds (SIB) débarquent en France. Ce dispositif très libéral, né au Royaume-Uni en 2010, et qui a déjà essaimé dans les pays anglo-saxons, consiste à faire financer par une entreprise privée, des actions sociales relevant normalement de financements publics.…

« Appel du courage laïque, social, démocratique, féministe et républicain » L'exemple du 94

NDLR – En raison du succès de la réunion organisée dans le Val-de-Marne, les participants souhaitent voir leur initiative élargie à d'autres départements. ReSPUBLICA soutient une telle campagne de réunions sur la laïcité. Nous communiquerons prochainement à nos lecteurs les informations nécessaires pour signer cet appel ; d'ores et déjà,…

Maya Surduts nous manquera

L'hommage de Prochoix : http://www.prochoix.org/wordpress/?p=940 Maya Surduts, qui incarnait la CADAC (Coordination des associations pour le droit à l’avortement et à la contraception) depuis plus de vingt ans, vient de nous quitter. C’était une très grande figure du militantisme. Née à Riga, d’un père physicien et communiste, elle faisait partie…

De quoi « Nuit debout » est-il le nom ?

La lente décomposition de la gauche de la gauche et de l’ensemble de ses organisations politiques sans exceptions, l’implosion programmée des néolibéraux solfériniens devait bien susciter de nombreuses nouvelles pratiques sociales. Nous avions déjà relaté la poussée de la demande sociale d’éducation populaire par des structures locales des associations, des partis, des syndicats, des collectifs, des universités populaires, des MJC, des écoles, des universités. D’autant que ces demandes vont de moins en moins vers les responsables nationaux de ces organisations mais bien vers des centres de ressources (1)Le Réseau Education Populaire, par exemple, intervient plus de 400 fois par an. ou des intellectuels.

Par ailleurs, une multitude d’initiatives locales voient le jour dans des domaines très différents dans des secteurs très différents comme l’écologie, le féminisme, l’action solidaire, la laïcité, etc.

Sur le plan électoral, la candidature de Jean-Luc Mélenchon est pour l’instant la seule qui à gauche fait son chemin.

Mais voilà, une nouvelle pratique voit le jour : « Nuit debout ». Au commencement fut le verbe de François Ruffin et de Frédéric Lordon. Lors de l’avant-première du film « Merci Patron » réalisé par Ruffin, fondateur du journal Fakir, à la salle Olympe de Gouges à Paris, c’est Lordon, qui fixa un premier rendez-vous à la Bourse du travail le 23 mars pour débattre de ce qui pourrait « faire peur » à l’oligarchie. Plusieurs réunions se sont alors succédé au même endroit. La décision fut alors prise de ne pas se coucher après la manifestation du 31 mars contre la loi El Khomri à Paris. Le mouvement « Nuit debout » sur la place de la République est alors lancé. (suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Le Réseau Education Populaire, par exemple, intervient plus de 400 fois par an.