Candidat du Peuple, candidat du 11 janvier Lettre ouverte à Jean-Luc Mélenchon

M. Mélenchon, vous avez engagé la bataille de l’élection présidentielle de 2017, exceptionnelle par les possibilités historiques qui s’y présentent. Le système politique s’écroule dans toute l’Europe, par l’effet de souffle de l’effondrement de la social-démocratie. Effondrement mérité : de Tony Blair à François Hollande en passant par Schröder, Gonzalez, Renzi,…

« Rue Barbès – Banlieue sud », par Jean Estivill

Au sirop de la rue Barbès d'Ivry, à ses mômes et leurs parents, à ce qu'elle était, à ce qu'elle est encore dans la mémoire de ceux qui y ont lampé leurs jeunesse, l'auteur de cet opus ne rend pas seulement hommage, il en rallume les feux. Manu, le narrateur,…

Petites Poucettes et mineurs isolés

Je vais vous raconter une petite histoire, celle du Pays où j'ai vécu et travaillé. Il était une fois… des enfants. Pas de bol, peu de temps après leur naissance on les avait affublé du doux non de Cas Sociaux (pour les meilleurs) ou d’Inclassables (pour les pires). Allez savoir…

Aux Insoumis la patrie reconnaissante !

L’année électorale qui s’annonce risque de nous imposer non pas un débat républicain ordinaire mais une fracture ouverte au sein du peuple qu’il nous sera difficile de guérir. Tout semble en effet réuni pour que deux blocs s’affrontent face à face en mai et juin prochains. Qui donc aura contribué…

Révolution !

Voilà un mot qui avait une signification précise pendant deux siècles : celle d’un changement radical de système politique. Aujourd’hui, c’est le titre du dernier livre d’Emmanuel Macron qui propose des changements pour que rien ne change. Pourquoi cette transformation radicale du sens d’un mot ? Y-a-t-il d’autres mots qui ont subi cette mutation ? Peut-on mener une transformation sociale et politique conséquente sans réfléchir sur les causes de ces changements de signification ? N’y-a-t-il pas un lien entre ces changements de signification des mots et la succession d’indignations sélectives sans suite qui traverse l’opinion publique aujourd’hui ?

Que sont devenus les mots forgés par le mouvement ouvrier et par la dynamique républicaine ?

Remarquons que tous les mots tels que révolution, république, démocratie, laïcité, solidarité, liberté, etc., ont subi ces mêmes changements sémantiques.

Ce qu’on appelle aujourd’hui démocratie est ce qu’on appelait pendant la Révolution française le gouvernement représentatif anti-démocratique. Sieyès, Mounier, les chantres de cette dernière définition s’opposaient alors à Condorcet qui lui définissait la démocratie sous ses quatre conditions révolutionnaires. Des élections, sans les trois autres conditions, ne constituaient pas pour lui la démocratie. Eh bien aujourd’hui, c’est la définition de Sieyès et Mounier qui devient la norme de la démocratie. Ce qui a permis à Charles Pasqua de dire en substance que les promesses des « politiques » pour se faire élire n’engagent que ceux qui y croient. Et les croyants sont aujourd’hui légion !

Idem avec « la solidarité » que beaucoup ne différencient plus de la charité des doctrines sociales des églises. (suite…)

Lu pour vous : précarité et inégalités croissantes

1/ Plus d'un travailleur sur 3 connaît des fins de mois difficiles Lu sur le site de la Confédération européenne des syndicats (CES/ETUC) : https://www.etuc.org/fr/presse/plus-dun-travailleur-sur-3-conna%C3%AEt-des-fins-de-mois-difficiles#.WD722H27lv1 Selon l’enquête européenne sur les conditions de travail publiée aujourd’hui, plus d’un tiers des travailleurs disent avoir des fins de mois difficiles voire très difficiles.…

Hollande ayant fait pire que Sarkozy, Fillon ferait largement pire que Hollande !

Le programme de François Fillon tourne le dos à toute transition énergétique et aura pour conséquence d’augmenter fortement les inégalités sociales de toutes natures (de revenus, de santé, scolaire, de logement, etc.). Le patronat ayant engrangé les cadeaux fournis par Hollande, Ayrault, Valls et Macron, change de cheval car Fillon va plus loin. François Fillon souhaite augmenter les seuils sociaux et permettre que des référendums d’entre prise soient organisés sans les syndicats. Il souhaite supprimer la durée légale du travail. Il ne resterait que la limite des 48 heures de la législation européenne ! Car bien sûr, le chantage au licenciement serait alors généralisé ! Et le chômage serait accentué. Il propose dans son programme de permettre au patron de faire des contrats CDI en supprimant toutes les protections du CDI actuel. Celui qui refuserait ne serait pas embauché ! La dégressivité forte des forte des allocations chômage serait instituée. Le passage du départ de la retraite à taux plein serait porté à 65 ans ce qui veut dire que la plupart des salariés le seront jusqu’à 70 ans ce qui fera que le chômage des jeunes serait accentué. Les comptes pénibilité-retraites seraient supprimés. La retraite publique serait désormais à points et le troisième niveau des complémentaires serait institué pour les plus riches. L’encadrement des loyers serait abandonné et les expulsions de locataires facilités : ce serait la victoire totale des propriétaires face aux locataires.

Augmenter de deux points l’impôt le plus injuste (la TVA) et diminuer fortement les impôts des sociétés, les cotisations des employeurs, la taxation des revenus financiers et du capital, supprimer l’impôt sur la fortune. Il veut créer une allocation sociale unique plus basse que les niveaux actuels. Et pour le quotient familial, il s’agit d’augmenter le plafond pour favoriser les familles riches au détriment des familles pauvres.

Pour lutter contre le chômage, il commence par proposer 500 000 emplois en moins dans la fonction publique, ce qui est plus important que le nombre de départs à la retraite dans la mandature. Sans dire où il les enlèvera !

Qui disait que la lutte de classes n’existait plus ? (suite…)

Comprendre la « rupture Fillon » dans la nouvelle donne capitaliste

Nous avons largement présenté, dans les colonnes de ReSPUBLICA, l’enchaînement de la période néolibérale : la forte baisse des taux de profit dans l’économie réelle à la fin des années 60 et au début des années 70, l’incapacité des nouvelles technologies à y faire face contrairement aux séquences précédentes, l’éclosion de la financiarisation mondialisée comme seul remède permettant la croissance forte des taux de profit, le processus de gonflement et d’éclatement des bulles financières privées, l’utilisation de l’argent public pour combler des dettes privées impossibles à rembourser, le développement des dettes publiques, le renforcement obligatoire des politiques d’austérité pour financer les dettes publiques, la nécessité pour le capitalisme et son oligarchie de comprimer de plus en plus la masse des salaires, donc d’entrer dans le cercle vicieux de remplacement des fonctionnaires par des CDI, de remplacement des CDI par des CDD, de remplacement des CDD par des contrats de plus en plus précaires (par l’uberisation entre autres).

Outre les reculs sociaux, l’entrée dans le processus de recul continu de la démocratie – lire et relire la fin de l’intervention de Pierre Mendès-France du 18 janvier 1957 (1)«…  L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit le recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement « une politique », au sens le plus large du mot, nationale et internationale… » – est une nécessité pour le capitalisme. (suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 «…  L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit le recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement « une politique », au sens le plus large du mot, nationale et internationale… »

« De la nation et de sa prise en charge et de sa déprise, d’une révolution l’autre », par Bernard Peloille

Bernard Peloille signe là un livre ((chez Inclinaison, 20 rue du Dr Blanchard 30700 Uzès ou www.inclinaison.fr)) qui intéressera tous ceux qui veulent connaître les soubassements théoriques de l’utilisation du concept de nation dans une théorie marxiste, c’est-à-dire en articulation avec celui des classes sociales. Le premier grand intérêt du…

Lu pour vous : laïcité scolaire – accords multilatéraux

"La folie suicidaire de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC)", par Jacques Berthelot Fascinée par les accords de libre-échange méga-régionaux (ALEMR) comme le TTIP (TAFTA), le TTP et le CETA, l'Union africaine  montre ses muscles en prétendant faire encore mieux entre ses 54 Etats [...] Il est utile aussi de…

« La face cachée du pape François », par Paul Ariès

Paul Ariès est sans doute connu de nos lecteurs comme théoricien de la décroissance (« objecteur de croissance »), de la « simplicité volontaire », pourfendeur de la mal-bouffe et la publicité, mais il a aussi écrit sur les sectes, le satanisme, la scientologie. Athée, il est proche des catholiques de gauche et a beaucoup…

Le PCF poursuit dans la voie de sa marginalisation progressive

Les cadres du Parti communiste ont choisi le 5 novembre dernier à une courte majorité une voie étroite qui privilégie de choisir un candidat communiste à l’élection présidentielle de 2017, candidat qui pourrait se retirer à la fin du mois de janvier 2017 dans le cas où Montebourg serait le…

Un peu de pédagogie sur le délit de blasphème

Nous vous recommandons deux textes : Un bref point de vue de Michel Seelig dans le Républicain Lorrain, précisant ce que signifie l'abolition du délit de blasphème en Alsace-Moselle, suite à un récent vote du Sénat : seelig-blaspheme. Le président du Cercle Jean-Macé rappelle : "Nous pouvons nous moquer d'une religion,…

Chiffres du chômage, controverses et manipulations

Le chômage et les controverses relatives à l’évaluation de son ampleur et la véracité des données fournis sont des phénomènes planétaires. Les débats et polémiques ainsi engendrées présupposent qu’il existe un chiffre objectif du nombre de chômeurs, que le découpage statistique entre chômeurs, population active occupée et population inactive est…