A propos de la dernière chronique d’Evariste

Pierre N. nous a transmis le beau texte ci-dessous pour illustrer, déjà sous la Commune, la question de la représentation populaire dans le corps politique, sujet de la Chronique du n°760 : "L’impensé de toutes les gauches : l’exclusion politique de la classe ouvrière et employée" : CITOYENS, Notre mission est…

La VIe République pour quoi faire ?

Jean-Luc Mélenchon a pris l'initiative de centrer son combat pour la VIe République, VIe République qui doit être pour lui le candidat du peuple pour 2017. Sur le plan stratégique, il tente d'utiliser la stratégie de Podemos (« Nous pouvons » en espagnol) : parti politique crée en surplomb avec des statuts…

Hollande accélère la crise institutionnelle française

Jamais un président de la République française n'aura à un tel point et aussi vite renié ses propositions présidentielles. Jamais un président de la République n'aura cédé comme il vient de le faire à un groupuscule obscurantiste qui a provoqué des retraits d'élèves de l'école. Jamais un président de la…

Aux 7 péchés capitaux de l’autre gauche française, opposons 7 pistes d’émancipation !

Piste n°1 – L’histoire nous a appris que les transformations sociales et politiques ont toujours été le fait d’alliances de classes, incluant celle qui est la plus exploitée, la plus dominée, la plus expropriée.
Aujourd’hui, rien ne peut être tenté sans la classe populaire ouvrière et employée, qui regroupe 53 % de la population. Les chroniques d’Evariste « Désastre des gauches en France » et
« Le vote ouvriers-employés, clé de la transformation sociale et politique » indiquent quel est le travail politique et culturel à réaliser sans lequel toute espérance sera suivie d’une désillusion.

Piste n°2 – Jean Jaurès, fondateur de l’Humanité, stipulait que toute action exige un lien dialectique au sein de la double besogne. D’un côté le plan d’action immédiat, de l’autre, le projet d’ensemble.
Le programme du Conseil national de la Résistance suit cette règle. L’autre gauche en Europe également, notamment au Portugal, en Espagne, en Grèce, avec un score global 2 à 5 fois plus important. (suite…)

Progression de l’autre gauche en Europe et régression du Front de gauche en France : pourquoi ?

Dans le dernier édito de Respublica intitulé  25 mai 2014 : désastre des gauches en France ! Que faire ?​, nous avons montré que le désastre des gauches touchait aussi le Front de gauche et plus généralement toute la gauche de la gauche française sans exception. Et pourtant, l’autre gauche progresse dans de nombreux pays européens (Portugal, Espagne, Grèce, etc.). Quelques pistes pour répondre à ce paradoxe.
En 2009, Syriza faisait 4,7 % des voix et le Front de gauche, plus de 6%. Puis les deux partis progressent. Le Front de gauche atteint plus de 11% à la présidentielle de 2012.
En 2014, Syriza est le premier parti de Grèce avec 26,57 % et le Front de gauche perd 5 %  avec un peu plus de 6%. Devant l’enthousiasme romantique des militants du Front de gauche persuadés que l’attelage du Front de gauche les amènera à la victoire, le désastre français était pourtant programmé.
D’un côté, Syriza axe toute sa campagne contre les politiques concrètes d’austérité. Pendant ce temps, la gauche de la gauche française privilégie le relativisme culturel, priorise  l’écosocialisme, et témoigne de confusion stratégique (alliée au PS en promouvant un discours de rupture). En quelques mots, Syriza se préoccupe de ceux qui souffrent quand la gauche de la gauche française a des préoccupations plus abstraites pour la classe populaire ouvrière et employée, majoritaire dans notre pays, laissant les confessions prendre une part prédominante dans le caritatif et l’associatif . (suite…)

« Au-delà des vents du Nord : L’extrême droite, le pôle Nord et les Indo-Européens »

Interview réalisée par Nicolas Pomiès sur l'ouvrage Au-delà des vents du Nord : L'extrême droite, le pôle Nord et les Indo-Européens - PUL, mars 2014, 320 pages - Stéphane François (auteur), Laurent Olivier (préface) Historien et spécialiste des droites radicales, Stéphane François s’est intéressé dans son dernier livre Au-delà des…

Municipales : PC, l’autre Bérézina

À l’issue des municipales de 2008, un maire communiste ou apparenté était à la tête de 726 communes sur le territoire métropolitain. Parmi elles, 81 comptaient plus de 10 000 habitants et 28 plus de 30 000. Les déclarations officielles de la place du Colonel-Fabien portaient à 185 le nombre de communes…

Développer le fatalisme du chacun pour soi, ou rassembler pour vaincre ? Enseignements des municipales

Les deux tours des municipales viennent de nous donner un matériau absolument remarquable pour nous aider à comprendre la situation politique de la France et quels moyens stratégiques utiliser pour aider à la transformation sociale et politique. D’autant que, contrairement aux propos de certains, qui considèrent que les municipales relèvent de Clochemerle, les municipales sont un moyen politique indispensable à l’ancrage populaire des partis politiques. Et pour les républicains sociaux que nous sommes, c’est le moment de vérité quant à notre ancrage dans la classe populaire ouvrière et employée qui (« répéter c’est enseigner ») représente 53 % de la population active et retraitée (1)Ajoutons les couches moyennes intermédiaires salariées pour 24 %, les couches moyennes supérieures salariées pour 15 % et les professions non salariées pour 8 %.. Nous insistons sur ce point, car croire qu’un processus de rupture avec le capitalisme est possible sans le soutien massif de cette classe populaire relève au mieux de la naïveté petite bourgeoise : avis aux amateurs ! (suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Ajoutons les couches moyennes intermédiaires salariées pour 24 %, les couches moyennes supérieures salariées pour 15 % et les professions non salariées pour 8 %.

« La gauche radicale et ses tabous. Pourquoi le Front de gauche échoue face au Front national » par A. Bernier

Un livre ((Publié au Seuil, janvier 2014, 176 p. Voir aussi son article "Sortir de l'euro ne fera pas tout".)) à lire dans la séquence politique actuelle. Pourquoi ? Les conséquences des politiques néolibérales de droite (UMP) ou de gauche (majorité PS et EELV) deviennent de plus en plus scandaleuses. Dans…

Face à une offensive politique réactionnaire et factieuse, les républicains doivent (se) manifester !

D’abord de nature conservatrice, la fronde contre les projets sociétaux du gouvernement s’est vite transformée en mouvement réactionnaire. Ces trois derniers dimanche ont vu successivement se dérouler des manifestations qui, bien qu’étant sans commune mesure avec les manifestations contre le mariage de personnes du même sexe de l’an dernier, étaient d’ampleur significative : contre l’interruption volontaire de grossesse, contre le Président de la République, et enfin contre la future loi famille. D’apparence très diverses, ces manifestations étaient toutes d’essence réactionnaire, et si certains ont arpenté la rue trois dimanches consécutifs, c’est bien qu’elles avaient des points communs. (suite…)

Piteuses réactions à l’affaire Dieudonné, triste préparation du Front de gauche aux municipales… Engageons une stratégie du double front !

L’année 2014 commence mal, ou plutôt, disons que ce début d’année 2014 fait ressortir les faiblesses de la gauche en général et de la gauche de la gauche en particulier. Alors que Dieudonné est un raciste et un antisémite patenté (soutien à Faurisson, négationnisme, refus de choisir entre la Résistance et le nazisme, propos envers le journaliste de France Inter P. Cohen, etc.), la gauche en général et la gauche de la gauche en particulier ne sont pas unanimes à le constater. Nous voyons là une fois de plus que la gauche de la gauche n’est pas une gauche de gauche !
Premier motif de tristesse. (suite…)

Sens et non-sens des mobilisations protestataires en 2013 dans la perspective de la transformation sociale

Nous sommes dans une nouvelle phase des mobilisations contre les conséquences du néolibéralisme. Contrairement à la dernière déclaration de Jean-Luc Mélenchon, nous ne sommes pas en 1788 mais bien dans les années 30, avec une incapacité de l’oligarchie de résoudre la crise du capitalisme et la montée forte de l’extrême droite. Nous avons les mêmes contradictions au sein de la gauche qui n’ont été surmontées dans les années 30 que dans une courte période de quelques mois à partir de juin 1936. Ensuite, c’est bien la guerre 39-45 qui sauve le capitalisme en généralisant les normes de production américaines et de nouveaux modes de management générant des gains de productivité importants qui, associés à la forte destruction de capital, permettent les taux de profit élevés des Trente Glorieuses.

(suite…)

Se préparer aux municipales de 2014

Les élections municipales de mars 2014 choisiront 520.000 élus municipaux et 40.000 élus communautaires. Par la proximité de ces élus avec les citoyens, ces élections sont très importantes pour chaque territoire et pour la démocratie.
Elles vont se dérouler dans un contexte de grave crise économique, politique, sociale, culturelle, environnementale : les politiques néolibérales menées par l’UMP et le PS amènent la désespérance sociale et la peur de l’avenir ; l’abstention populaire grandissante redonne un avenir au Front national, formation d’extrême droite.

Premier regret : il y aura de nombreuses communes où il n’y aura pas d’autre choix au premier tour qu’entre des listes dirigées par des candidats proches de l’UMP, du PS ou du FN. Comme quoi, le Front de gauche, tiraillé par des contradictions fortes, n’est pas malheureusement, dans de nombreuses communes, à la hauteur des enjeux. (suite…)

Faut-il dissoudre le peuple ?

A écouter les commentateurs médiatiques aux ordres, et même certains militants politiques et syndicaux, sur l’élection de Brignoles ou sur la révolte des « bonnets rouges » en Bretagne, ne faudrait-il pas en effet se poser la question de Bertolt Brecht : « Ne serait-il pas plus simple de dissoudre le peuple » ?
Que se passe-t-il à l’élection de Brignoles ? Une partie significative des couches populaires habituées au vote à gauche choisit l’abstention. Elle en a assez de l’alternance sans alternative entre les néolibéraux de droite et de gauche alors que sa situation se dégrade. La droite ne mobilise pas. Le front pseudo-républicain de deuxième tour entre les néolibéraux de droite et de gauche ne fonctionne plus. Il n’y a pas de gauche de gauche sur place. L’extrême droite du FN, en embuscade, ramasse la mise.
Que se passe-t-il chez les « bonnets rouges » bretons ? Le refus de l’écotaxe n’a été que la « goutte d’eau qui a fait déborder le vase ». Rien de plus. Nous avons dit dans notre dernière chronique d’Evariste tout le mal que nous pensons de cette écotaxe, qui n’est qu’une façon que de mettre du péage sur des routes gratuites, car le raisonnement capitaliste de la taxe qui fait changer les comportements n’est plus de mise. Cela n’est défendu que par les capitalistes verts.
(suite…)

Classes moyennes et vote « privatif »

Selon Luc Rouban, dans une étude sur les enjeux des municipales 2014 (Du vote de classse au vote privatif, CEVIPOF, oct. 2013), « il devient difficile voire impossible de comprendre le vote [des citoyens] en termes collectifs et encore moins en termes de classes sociales », car ce vote « s’organise désormais bien…