L’exécution de Troy Davis cette nuit soulève, à juste titre, l’indignation. Son cas est exemplaire : malgré les doutes nombreux qui pèsent sur la thèse de sa culpabilité, la sentence a été non seulement prononcée mais encore exécutée. D’un côté le doute, de l’autre une certitude (dont on peut penser « raisonnablement » qu’elle est mal fondée) dont les effets sont meurtriers et irréversibles – dont les effets sont irréversibles parce que meurtriers. Le problème de la peine de mort est ainsi concentré de manière exemplaire et tragique. Mais un autre cas d’exécution capitale, contemporain de celui de Troy Davis, est peu, sinon pas du tout, commenté : celui de Lawrence Brewer. On l’apprend de manière subreptice, comme si son cas était honteux. (suite…)