Pour les travailleurs, le pire est à venir ! Que faire d’autre que reprendre l’offensive ?

Nous estimons que les lois tendancielles de la formation sociale capitaliste dans laquelle nous vivons ne permettent plus une sortie de crise par une simple relance de la consommation ou même par une restructuration altercapitaliste de l’appareil de production, de redistribution et d’échange de type 1945 (nous aurons à y revenir). Conformément à l’adage « ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison », nous continuerons, tant que les événements nous donneront raison, à promouvoir le débat sur toutes les conditions de la transformation culturelle, sociale, économique et politique. Et si les événements continuent à prendre certaines directions d’organisations à contre-pied, il suffit de persévérer et d’attendre.

Comme cela a été pointé par Evariste dans ses deux dernières chroniques (1)http://www.gaucherepublicaine.org/wp-content/uploads/lettres/20150825_respublica-lettre-complete_lettre-788.htm#titre-1 et http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/debat-francais-sur-leurope-la-gauche-de-la-gauche-les-alter-et-les-souverainistes-a-la-peine/7396648#more-7396648, la séquence grecque, allant de l’euphorie du 25 janvier 2015 et du référendum grec contre l’austérité jusqu’à l’aggravation de la politique austéritaire du 13 juillet, a bousculé le landernau du mouvement syndical revendicatif et aussi de la gauche de la gauche. Il convient donc de se préparer à l’aggravation prévisible de la crise, car la sortie du carcan de la zone euro (suite…)

Débat français sur l’Europe : la gauche de la gauche, les « alter » et les souverainistes à la peine

Tout était simple avant l’arrivée au pouvoir de Tsipras en Grèce. Pour les « alter » et la majorité de la gauche de la gauche, il fallait transformer l’euro libéral en euro social (avec plus ou moins de désobéissance tactique dans les rangs du PG !) grâce au soulèvement des masses populaires ou aux développements des mouvements sociaux ou encore dans la mise en orbite politique du non de gauche du 29 mai 2005 (31,3 % des votants). Pour les souverainistes (1)Le souverainisme est une idéologie qui stipule qu’il faut abandonner, dans un premier temps, toute lutte en dehors de celle pour la souveraineté nationale. Le souverainisme est une idéologie au service de la droite et de l’extrême droite dans laquelle tombe trop facilement une partie minoritaire de l’Autre gauche, qui la confond avec la souveraineté populaire.
Il faut séparer la République, qui implique à la fois la souveraineté populaire et la souveraineté nationale, du souverainisme, qui opère une alliance gauche-droite, voire extrême droite, pour tenter de supprimer progressivement la lutte des classes de nos nécessités militantes.
Nous sommes, nous, pour la souveraineté populaire dans la République sociale. Cette souveraineté s’exprime de deux façons complémentaires :
– par la souveraineté nationale, indispensable contre les communautaristes, alter-européistes et mondialistes,
– par l’autonomie populaire (les soviets, la Sécu de 1945, les assemblées de grève, etc.).
, une prééminence surplombante conditionnait tout le processus politique à savoir la sortie à froid de l’euro et de l’Union européenne avec comme obligation stratégique (car il y en a pas d’autre !) l’alliance stratégique de tous les nonistes de 2005, qu’ils soient d’extrême gauche, de gauche, de droite ou d’extrême droite.
Les idées des premiers ont volé en éclats le 13 juillet 2015 lors de l’acceptation du 3e mémorandum austéritaire par le gouvernement Tsipras. Pour les seconds, ils en profitent pour réitérer l’impasse noniste gauche/droite pour les uns et gauche-droite/extrême droite pour les autres contre l’Union européenne et la zone euro. (suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Le souverainisme est une idéologie qui stipule qu’il faut abandonner, dans un premier temps, toute lutte en dehors de celle pour la souveraineté nationale. Le souverainisme est une idéologie au service de la droite et de l’extrême droite dans laquelle tombe trop facilement une partie minoritaire de l’Autre gauche, qui la confond avec la souveraineté populaire.
Il faut séparer la République, qui implique à la fois la souveraineté populaire et la souveraineté nationale, du souverainisme, qui opère une alliance gauche-droite, voire extrême droite, pour tenter de supprimer progressivement la lutte des classes de nos nécessités militantes.
Nous sommes, nous, pour la souveraineté populaire dans la République sociale. Cette souveraineté s’exprime de deux façons complémentaires :
– par la souveraineté nationale, indispensable contre les communautaristes, alter-européistes et mondialistes,
– par l’autonomie populaire (les soviets, la Sécu de 1945, les assemblées de grève, etc.).

Réflexions autour de l’actualité grecque et espagnole pour notre travail d’éducation populaire politique dès la rentrée de 2015

Il n’est pas dans l’objet de ReSPUBLICA :
– de faire ni du commentaire idéaliste, ni du commentaire solipsiste (1)Conception selon laquelle le moi, avec ses sensations et ses sentiments, constitue la seule réalité existante dont on soit sûr., ni du commentaire matérialiste vulgaire. Nous essayons d’appliquer à l’actualité la dialectique matérialiste avec nos connaissances des lois tendancielles du capitalisme tant sur le plan économique, que politique et culturel. Notre objectif est d’alimenter le débat avec tous les militants et citoyens éclairés pour lesquels nous avons beaucoup d’empathie.
– de donner des conseils aux militants grecs, espagnols ou français, car nous ne sommes ni un parti ni un embryon groupusculaire visant à le devenir. Nous avons de l’empathie pour tous ceux qui agissent, même quand nous estimons qu’ils font des erreurs.
Notre seule volonté est de rester conforme à notre objet, à savoir produire des textes pour susciter le débat critique et propulsif et faire le travail d’éducation populaire politique que nous pratiquons avec le Réseau Education Populaire (REP). Rien de plus, mais rien de moins !

Première réflexion : le « gauchisme » est toujours la maladie infantile de toute transformation culturelle, sociale et politique

Pour toute transformation culturelle, sociale et politique, il faut la plus grande justesse quant à la ligne, la stratégie, l’organisation, la réflexion institutionnelle et il faut le lien culturel, social et politique avec les couches populaires et plus généralement avec le peuple. Prenons le temps de réfléchir à cette dernière condition. Tous ceux qui n’ont pas ce lien ou qui n’y travaillent pas, n’ont aucune chance de participer de façon propulsive à ladite transformation culturelle, sociale et politique. Et ce quels que soient les enthousiasmes des meetings ! Avoir raison sans le peuple voire contre lui, c’est l’inefficacité assurée et donc l’ouverture de la voie au fatalisme, aux « yaqua et fauqu’on », à l’entre soi mortifère et au solipsisme (Voir note 1.). (suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Conception selon laquelle le moi, avec ses sensations et ses sentiments, constitue la seule réalité existante dont on soit sûr.

Qu’est-ce qu’être Français? Un texte d'E. Morin complété par un commentaire de la Rédaction de ReSPUBLICA

Puisqu'on discute de l'histoire de France, je reprends ici pour les lecteurs de Mediapart un texte de mon livre Enseigner à vivre. J'y refais cette histoire sans rien en changer, mais à partir de l'intégration du divers via la francisation multiséculaire, ce qui permet de mieux franciser les jeunes descendants d'immigrés. Apprendre…

Quelle intégration pour sortir de l’impasse communautariste ?

L’emprise conjointe qu’exercent les idéologies communautariste et nationaliste sur la société française, est aujourd’hui un enjeu politique. Ces deux idéologies qui prétendent se combattre, se rejoignent par leur autoritarisme, leur enfermement identitaire et leur haine de la République. Et pourtant, une partie de la gauche et de l’extrême gauche évite…

Pour reconstruire une alternative, rejoignez les collectifs « combat social, combat laïque »

La sortie de la période dite « des Trente Glorieuses » s’est effectuée dans une crise sans précédent. Dès les années 70, le capitalisme n’est plus capable d’assurer aux capitalistes un fort taux de profit et une accumulation du capital conforme à son essence. Cela a pour conséquence que l’on ne peut plus penser une alternative dans le capitalisme avec des recettes néo-keynésiennes, comme celles proposées par les stars atterrées et atterrantes de l’Autre gauche.

De plus, le niveau atteint par l’armement n’autorise plus une troisième guerre mondiale permettant (entre autres) une destruction massive de capital et donc la reprise de son accumulation, comme ce fut le cas avec la Deuxième Guerre mondiale, fermant ainsi la séquence ouverte par la crise de 1929-1931 (crise des crédits hypothécaires, bloc-or, crise des débouchés) qu’aucun gouvernement des années 30 n’avait réussi à juguler, à supposer qu’ils aient essayé. Point complémentaire : l’écroulement du communisme soviétique à la fin des années 80 a entraîné les principaux responsables de l’Autre gauche à jeter le bébé nécessaire à la transformation sociale et politique (l’analyse de Marx, d’Engels, de Rosa Luxemburg, de Jaurès, de Gramsci, des communistes républicains de la Résistance, des communistes de gauche du PCI, etc.) avec l’eau sale du bain (le marxisme-léninisme, les trotskismes et le stalinisme).

(suite…)

Pour sortir de l’impasse, réconcilions la gauche avec la laïcité et la nation

Toutes les gauches en Europe ont été traumatisées par les nationalismes de droite et d’extrême droite du XXe siècle. Sauf le communisme soviétique. Après son écroulement fin des années 80, le néolibéralisme, devenu l’idéologie dominante, s’installe partout. Même les gauches anti-néolibérales sont influencées par l’idéologie libérale. Nous y reviendrons plus loin.

Sur d’autres continents, il en va autrement. En Amérique latine, le patriotisme est très marqué à gauche depuis la résurgence de la « Révolution bolivarienne » à la fin du siècle dernier. Même en Grèce, on ne peut pas comprendre la victoire de Syriza sans la dimension patriotique. Allons au bout du raisonnement, dans le monde actuel, nous disons pas de transformation sociale sans dimension patriotique. C’est déjà ce que disait le grand Jean Jaurès. Il développait l’idée que la transformation sociale et politique en France et en Europe devait lier les ruptures sociales de grande ampleur (y compris, disait-il, de l’entrée de la démocratie dans l’entreprise, ce qu’ont oublié toutes les gauches françaises) avec le patriotisme de gauche contre le nationalisme de droite et d’extrême droite, aujourd’hui alliés au néolibéralisme et que la bourgeoisie utilisera quand bon lui semblera. (suite…)

Après les élections de mars 2015, tout est à reconstruire !

Toutes les gauches reculent. Le parti socialiste a vécu le plus grand basculement vers la droite de son histoire électorale. Sa descente aux enfers est en marche. Avec 13,34 % sous ses couleurs, le PS est en dessous de son plus bas historique des européennes (13,9 %). Il a fallu toute la manipulation du ministère de l’Intérieur et des médias néolibéraux aux ordres pour faire croire qu’il était au-dessus de 20 % grâce à divers amalgames avec le PRG, EELV ou le PCF. Ce parti va donc tenter, pour freiner sa chute, d’entraîner d’autres forces politiques et sociales dans l’abîme en appelant à un rassemblement de toute la gauche sans modifier sa politique néolibérale. Les carriéristes seront bien sûr d’accord. Leurs leaders entreront alors au gouvernement.

La majorité de l’Autre gauche, toujours confuse dans sa stratégie, appuyée sur une alliance sociologique minoritaire sans les ouvriers et les employés (un comble pour ceux qui veulent une transformation sociale et politique par les urnes !), que nous détaillerons plus loin dans ce texte, développe toujours une praxis (dialectique entre la pratique et la théorie) marginalisante. La majorité de l’Autre gauche se console comme elle peut en disant qu’elle a mieux résisté que ce qu’elle avait prévu dans sa désespérance dépressive ! La marche vers sa marginalisation continue. Jean-Luc Mélenchon a donc raison de parler de l’illisibilité de la stratégie du Front de gauche en appelant à un sursaut. Et si on considère que la plupart des composantes de l’Autre gauche rejette la notion d’un prolétariat majoritaire, rejette la nation, la République sociale, la laïcité, il apparaît clair que ces composantes de l’Autre gauche deviennent, à leur corps défendant, les supplétifs du mouvement réformateur néolibéral en empêchant la construction de l’alternative populaire autour de la classe populaire majoritaire (ouvrière et employée) alliée aux couches moyennes intermédiaires (les couches moyennes intermédiaires représentent 24 % de la population et les cadres 15 %). (suite…)

Le PCF et le peuple

Reçu de Denis Billon au sujet de l'article Comment un appareil s'éloigne de sa base Très intéressant l'article de Julian Mischi sur l'évolution des militants du PCF au niveau sociologique. Pourquoi le PC coule lentement comme un bateau percé? D'abord parce qu'il n'a pas survécu à la débâcle de l'Union soviétique.…

Mines défaites et flambée d’orthodoxie à gauche

Didier HANNE a notamment publié, en collaboration avec Antoine Artous : Droit et émancipation aux éditions Syllepse (2005) et L’impossible gauche morale ? Revue Contretemps, n°18 (2e trimestre 2013). Une question taraude fort peu les intellectuels de gauche, semble-t-il : pourquoi tant de gens votent-ils si mal ? Rappelons-nous, pourtant. Au premier tour de…

Fascism – Inc (Fascisme – SA), documentaire en libre accès d’A. Hadjistéphanou

A voir plus que jamais aujourd'hui, avec un sous-titrage en français, sur le site http://infowarproductions.com/fascisme_sa/. Il s'agit du dernier film d'Aris Hadjistéphanou et de son équipe qui a déjà produit Debtocracy et Catastroika (visibles sur le même site). ((A noter qu'ils refusent tout financement provenant de compagnies privées ou de…

Les Mystères du nazisme. Aux sources d’un fantasme contemporain, de Stéphane François

Ce livre propose une promenade dans le monde étrange, déconcertant parfois et toujours foisonnant, de nos contemporains qui croient en l'existence de la nature occulte du nazisme. Pourtant, il est indéniable que certains responsables du parti nazi furent des adeptes des théories ésotériques, comme l'ont mis en lumière certains travaux…

Le spectre des années 30 se rapproche

Dans la quatrième circonscription du Doubs, le Front national fait 49 % au deuxième tour. La digue entre l’UMP et le FN est rompue. Ce cataclysme a entraîné le mutisme des dignitaires de l’UMP. Toutes les forces politiques reculent sauf le FN. Quant au score de l’Autre gauche qui fut une…

Podemos : analyse d’un phénomène politique de masse

Note de l'auteur : Ces notes ont été écrites afin d'apporter aux Verts quelques éléments de réflexion et une grille de lecture sur Podemos, le nouveau phénomène politique de masse en Espagne. Étant donné la grande volatilité de la situation politique en Espagne et du flou qui entoure encore certains…