Election de Trump : ceux qui sont sidérés sont ceux qui n’ont pas compris la période

Notre journal a répété à l’envi que la crise systémique de la formation sociale capitaliste ne donne comme possibilité pour l’oligarchie que de durcir toujours plus les politiques d’austérité et donc d’augmenter les inégalités sociales. Tout simplement parce que les lois tendancielles de cette formation sociale ne permettent pas autre chose. Comme dans les années 30, les peuples ont alors deux issues : la gauche de gauche ou le processus de droitisation vers l’extrême droite. Le problème pour nous est que la gauche de gauche n’existe pas encore et que nous n’avons qu’une gauche de la gauche en décomposition.
En décomposition car elle est infesté de virus néolibéraux : stratégie du consensus contre la démocratie empêchant de répondre aux besoins du peuple, extrêmisation d’un extrême centre consensuel, maintien des discours perdants qui n’intéressent plus les citoyens, refus de penser le modèle politique post-capitaliste, amour du libre-échange, volonté de défendre l’Union européenne et la zone euro alors qu’elles empêchent toute politique progressiste, sous-estimation des réactions violentes de l’oligarchie en cas de processus « gauche de gauche », croyance que le volontarisme peut faire fi des lois tendancielles des formations sociales capitalistes, soutien au piège du système des primaires, amour du communautarisme anglo-saxon et haine de la laïcité comme principe d’organisation sociale permettant le plus haut niveau de liberté pour tous, dédain de la lutte des classes, dédain de la pratique de masse, refus de penser la lutte entre impérialismes, mépris du peuple et de la nation, acceptation de se couper de la classe populaire ouvrière et employée, refus de l’éducation populaire et de la bataille pour une nouvelle hégémonie culturelle, préférence pour des cartels d’organisations anti-démocratiques, culture de l’entre-soi, refus d’établir une ligne jaune avec les partis néolibéraux de droite comme de gauche, croyance que des partis de masse peuvent se constituer de manière endogène à partir de groupuscules coupés des masses, etc.
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Trump et le moment populiste

Publié en espagnol le 9 novembre 2016 dans « Publico » Un fasciste a gagné. Ce n’est pas banaliser le fascisme que de l’affirmer. Le fascisme n’est pas un phénomène exclusivement italien et allemand des années 30 ; c’est une façon de construire le politique. Certains politologues espagnols essayèrent de délimiter le phénomène…

Comprendre l’imbroglio syrien pour éviter d’être l’idiot utile d’un impérialisme ...ou d’un de ses alliés communautaristes ou intégristes

Les implications étrangères croissantes sont le fruit du développement des contradictions entre impérialismes Comme l’économie est toujours « déterminante en dernière instance », partons des problèmes géo-économiques. Acte 1 : De nouveaux gisements d’hydrocarbures ont été découverts en Syrie. La Syrie a donné le droit d’extraction des hydrocarbures et d’organiser la chaîne de…

Budget 2017 : l’offensive chaviste… Ce qu'on ne dit pas sur le Venezuela

Les médias-système recommencent à s’exciter sur le Venezuela… Vieilles ficelles : montrer les manifestations de la droite sans montrer les marches populaires qui défendent la révolution bolivarienne. Parler de crise humanitaire alors même que de nombreux produits reparaissent peu à peu dans tout le pays. Occulter le fait que face…

Nos fils de pute Les Etats-Unis et Daech

Publié en espagnol le 22 septembre 2016 sur M’Sur http://msur.es/2016/09/22/topper-Daech-hijos/3/. Traduction de Alberto Arricruz Comment se peut-il que la plus grande puissance militaire au monde bombarde sans répit, depuis un an, l’État islamique en Syrie et en Irak, sans que Daech ne plie ? C’est simple : sa disparition n’intéresse pas les…

Archaïsme et libéralisme économique : le libre échange

Traiter d'archaïques leurs opposants est une constante chez les partisans du libéralisme économique. Élément de communication électorale certes mais pas seulement. En effet, nombre de libéraux et néo libéraux le pensent effectivement, faute d'avoir réfléchi à la question. Et pourtant, non seulement ils proposent et mettent en œuvre des thèses…

Turquie : d’un coup, l’autre !

Les analystes peinent à caractériser ce qui s’est passé en Turquie le 15 juillet. Coup d’État, contrecoup, purge, reformatage de l’État, … Le discours officiel, faisant mention d’un complot de la Confrérie Hizmet – sorte de franc-maçonnerie musulmane - infiltrée dans la haute administration et l’armée et animée par le prédicateur, en…

Turquie : le putsch préventif Suivi de « Le mystère du beauf' »

Istanbul, le 20 juillet 2016 Article publié en espagnol dans msur.es : http://msur.es/2016/07/20/topper-turquia-golpe/. Texte traduit  par Alberto Arricruz, ainsi que l'Addendum du 24 juillet. ° °    ° Ce jour-là, le douzième jour des manifestations au parc Gezi d’Istanbul, une consigne commença à être relayée dans les réseaux sociaux : « Pas de théâtre ».…

Le Brexit a été voté. Mais que va-t-il se passer ?

Beaucoup de commentateurs reprennent la litanie des « chiens de garde » médiatiques sur le chaos qui attend la Grande-Bretagne. Pendant qu’exulte de joie la partie de la gauche de la gauche qui confond le visible et le réel et qui croit qu’il suffit de l’application d’une simple surplombance pour ouvrir la…

Quand le mouvement laïque marocain se manifeste !

Devant la montée de l’obscurantisme religieux au Maroc, notamment à l’occasion du mois de Ramadan, des citoyens ont décidé de réagir et de manifester leur colère publiquement. À l’initiative du « Mouvement progressiste pour une société libre et une patrie pour tous », quelque 200 citoyens, représentants de plusieurs associations et organismes…

De quoi le « Brexit » est-il le nom ?

En simplifiant à l’extrême, il s’agit d’une « sortie de secours » de l’Europe… mais par la droite.

Pour paraphraser le vieux Marx, tout matérialiste se doit d’abord de manier la dialectique. En suivant cette méthode, le « Brexit » indique, en fait, qu’une fraction significative de la classe bourgeoise anglo-saxonne ne retrouve plus son compte dans son alliance avec la micro-couche financière. La contradiction interne à la bourgeoisie est telle qu’elle remet en cause le dispositif de pouvoir en Europe.

Le cliquet ayant sauté, nous allons donc assister à une accélération de la décomposition de l’institution européenne dans les mois et les années à venir. L’alliance de classe est rompue. Car la récession est passée par là depuis dix ans : après les couches populaires et intermédiaires, la petite-moyenne bourgeoisie commence aussi à souffrir, en particulier en raison de l’effritement des revenus de son épargne et de ses rentes, et cela dans tous les pays d’Europe. Les injections de liquidités (QE), les taux négatifs, sont certes indispensables pour sauver le système financier et bancaire, mais cela engendre une dévalorisation des actifs au détriment de la classe bourgeoise classique. Bref, la micro-couche financière saigne le rentier !

Hélas, dans cette fin de cycle historique, la droite dispose d’une énorme longueur d’avance. Nous payons cash le « refus devant l’obstacle » de Tsipras et du gouvernement grec de Syriza en juillet 2015. Car la sortie de l’Europe par la gauche est pour le moment encore introuvable. La droite mène la danse dans l’espace occidental ! A Londres avec Boris Johnson et à Washington avec Donald Trump, un projet cohérent de gouvernance droite/extrême droite est en passe de se mettre en place.

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Islamophobie, le nouveau tabou À propos du rapport « sur l’islamophobie en Espagne en 2015 »

Publié en espagnol dans M’Sur le 4 juin 2016, traduction d'Alberto Arricruz (http://msur.es/2016/06/04/topper-islamofobia-tabu/) On ne va pas être en reste, se sont-ils dit. Voyez Israël, comme ça leur est facile : n’importe qui voulant critiquer ses politiques se fait accuser d’antisémitisme et le tour est joué. L’occupation de la Palestine ? Le…

Les enseignements de notre agenda culturel, social et politique

Six éléments principaux retiennent notre attention dans la période : le sens de la lutte contre la loi El Khomri, la continuation de la poussée de l’extrême droite européenne, la politique anti-sociale du gouvernement grec, le référendum britannique pour ou contre le Brexit, les élections espagnoles, et la campagne présidentielle française.

Approfondissement de la crise sociale en France

La poussée populaire de la manifestation du 14 juin contre la loi El Khomri montre les deux aspects de cette lutte sociale : d’abord la persistance du mécontentement populaire dans la rue et dans l’opinion, dans la volonté de dénoncer ce nouveau palier dans la destruction des conquis sociaux par la gauche néolibérale solférinienne, ensuite le fossé culturel grandissant entre les élites néolibérales et le peuple.
L’acharnement et les mensonges médiatiques ne suffisent plus à décontenancer le mouvement social. Le fait que plusieurs syndicats de policiers (dont un de droite !) aient ouvertement critiqué le gouvernement et la hiérarchie policière pour avoir instrumentalis
é les « casseurs » afin décrédibiliser le mouvement social, les laissant agir sans faire intervenir les forces de l’ordre pour procurer des images au 20 heures télévisé et ensuite les faire intervenir sauvagement sans distinguer les « casseurs » et les manifestants, cela aura largement fait contrepoint à l‘acharnement médiatique des « nouveaux chiens de garde ». Il est donc de plus en plus probable que ce fossé culturel avec le gouvernement ne sera plus comblé d’ici l’élection présidentielle française.

Nouvelle poussée de l’extrême droite en Europe

L’élection présidentielle autrichienne a montré une nouvelle fois la poussée de l’extrême droite en Europe. Nous rappelons ici notre analyse, maintes fois présentée dans ReSPUBLICA : cette poussée est due à la conjonction de la crise économique systémique du capitalisme et des politiques austéritaires (qui en sont la conséquence) de plus en plus massives des gérants du capital que sont les élites néolibérales patronales, nationales et européennes. (suite…)

Dans quelle crise sommes-nous ? n° 8

« La crise c’est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître. »
Antonio Gramsci

 

Les événements se sont accélérés depuis le dernier article de la série « dans quelle crise sommes-nous ? », daté de juin 2015.

Rappelons que cette série d’articles, au rythme annuel depuis 2009 (voir les précédents n°s 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7) , considère la crise dite des subprimes-Lehman de 2007-2008 comme le début de la fermeture du pli historique du XVIe siècle. Plus qu’une crise systémique, il s’agit en fait de la fin du capitalisme financier tel qu’il a pu évoluer depuis 500 ans. Un nouveau monde « en réseau » est en création et le combat pour son contrôle exacerbe les contradictions actuelles.

Depuis 8 ans, la crise est devenue globale. D’abord financière et économique, celle-ci s’est propagée progressivement à la sphère politique et culturelle des pays développés. L’évolution de ces bouleversements est de plus en plus mal contrôlée par les monopoles financiers.

Mais la crise, par sa dynamique propre, commence à faire apparaître un nouveau monde, avec de nouvelles formes d’organisation d’extraction de la plus-value qui modifient les rapports sociaux d’exploitation. Les monopoles financiers tentent d’en avoir la maîtrise, ce qui s’avère une entreprise délicate.

L’ordre règne à Athènes

Sur le plan politique, l’Europe apparaît comme le « maillon faible » dans l’espace du milliard de riches (Amérique du nord, Europe, Japon-Corée du sud, Océanie) depuis déjà plusieurs années. Elle subit une crise aux multiples facettes : économique, politique et sécuritaire avec l’afflux des réfugiés des guerres du Moyen-Orient. Par ailleurs, le capitalisme US et son « porte-avion » britannique en Europe menacent de quitter ce navire en perdition. (suite…)

Repenser notre démocratie Comment le Venezuela bâtit une démocratie participative

Avec les élites économiques contre eux, les médias contre eux, les institutions contre eux et même l’Église (encore très puissante) contre eux, les gouvernements de la gauche latino-américaine vont aux élections et participent à l’exercice institutionnel de la démocratie, ceci au moment où celle-ci est prise d’assaut et utilisée comme…

Dernières nouvelles de Sanders – 24 mai 2016

Sanders est à l’extrême limite de la stratégie radicalement démocratique qui a été la sienne et qui s’est avérée gagnante jusque là : il pousse à fond la démonstration que le parti démocrate n’est pas un parti démocrate, et nourrit le désir d’un véritable parti démocrate aux États-Unis, qui ne…