De la démystification des Frères

Les Frères musulmans égyptiens auront-ils autant de mal à percevoir leur défaite que les Américains à reconnaître la fin de leur leadership solitaire sur le monde ? Le discernement théorique est, en temps politique normal, rarement une qualité des acteurs politiques, pour des raisons de formation et d’alignements idéologiques, mais surtout…

Les hyènes du microcrédit

Les hyènes du microcrédit. Logique de la clochardisation 3. 11 juin 2013, par Bernard Nadoulek. Secrétariat de rédaction Elisabeth Massa Tous les pays européens connaissent le charme discret du fonctionnement des officines de crédit qui poussent au surendettement des ménages. En 2008, avec la crise des subprimes, nous pouvions penser…

Dans quelle crise sommes-nous ? (5)

« La crise c’est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître. »
Antonio Gramsci

Depuis « l’été des subprimes », en 2007, la crise a six ans et cette série d’articles en est à son cinquième numéro (voir 1, 2, 3, 4). Depuis que nous avons lancé cette réflexion, de nombreux éléments sont venus progressivement nous donner raison sur nos parti pris fondamentaux.
Oui, il s’agit bien d’une crise générale du « capitalisme tardif », pour reprendre l’expression de l’école de Francfort. Depuis une vingtaine d’année, notre courant républicain appelle cette phase « turbo-capitalisme » afin de mettre l’accent sur le caractère de monopolisme intégré, global et essentiellement financier de cette étape ultime du capitalisme. (suite…)

Liberté d’expression au Maghreb : deux appels

Appel à défendre et à sauver la liberté d’expression en Tunisie Deux ans et demi après la « révolution de la liberté et de la dignité » en Tunisie, qui a brisé les chaînes étouffant la liberté d’expression et d’information, les composantes de la société civile, signataires du présent appel,…

Intervention et politiques des puissances impérialistes en Syrie :  le cas francais

NDLR – L’auteur insiste sur le manque de cohérence (de « logique ») entre les positions françaises en matière d’intervention en Syrie et au Mali. De fait, dans l’un et l’autre cas, des intérêts stratégiques et économiques peuvent soit freiner la volonté de lutter contre l’islamisme, soit la conforter.
Sa condamnation de l’intervention française au Sahel ne fait cependant pas l’unanimité au sein de la Rédaction de ReSpublica comme en témoigne un précédent article. Un « coup d’arrêt » militaire à portée de main n’était pas à négliger, même si à terme il ne règle rien en l’absence d’une remise en cause des politiques néolibérales dans la région.

 

La France a joué et joue encore un rôle important depuis le début du soulèvement populaire en Syrie, qui peut surprendre. A priori, beaucoup d’éléments auraient dû pousser ses dirigeants à une grande prudence, notamment son désengagement relatif et celui de l’Union européenne vis-à-vis de « l’Orient compliqué » (comme disait le Général de Gaulle), et ses moyens très affaiblis, en cette période de crise et d’austérité. Or, elle a délibérément fait le choix d’une attitude  « en pointe » sur ce dossier, parmi les pays les plus engagés dans une politique interventionniste de gardien de l’ordre néo-libéral imposé d’abord par les Etats-Unis.
Quels sont les ressorts de cette attitude ? Nous tenterons de formuler quelques hypothèses sur cette question.
Un rapprochement avec l’engagement actuel de la France au Mali, s’il n’est pas au cœur du sujet, pourra être esquissé. Lui aussi peut apporter quelques lumières….

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Alors que les pays arabes et/ou islamistes sont dans la tourmente, les  »idiots utiles » du communautarisme persistent

Touchés par un exode rural important, ces pays ont développé des villes de façon anarchique avec leur lot d’espoir, de désillusions, de précarité sous toutes les formes, de délinquance, de chômage. L’indigence des services publics rajoute au mécontentement. D’autant que la plupart des pays étaient dirigés par des dictatures rentières et sécuritaires. Ces dictatures vivaient et administraient par la rente foncière, commerciale ou liée à la vente des matières premières fossiles. Mais ce que les « nouveaux chiens de garde » ont oublié de dire, c’est que pour vivre grassement de la rente, il faut éviter d’investir dans la sphère de constitution des libertés (école, services publics, santé et protection sociale) qui seule peut permettre de passer de droits formels aux droits réels ! Les prédateurs de la rente au pouvoir ont préféré sous-traiter aux islamistes (principalement des Frères musulmans) tout ou partie de la sphère qui aurait pu être constitutive des libertés. De ce fait, ils ont donné aux islamistes une implantation nationale y compris en banlieues, en zones périurbaines et rurales. Les démocrates, eux, n’existaient que dans les villes et ne recrutaient que dans la petite et moyenne bourgeoisie urbaine.
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Vers la démocratisation de l’entreprise ?

Constatant la situation actuelle, peut on espérer que la démocratie s’introduise dans l’entreprise ou faut il transformer sa nature même? Plusieurs réformes, préservant les  structures existantes, sont  en phase de réalisation:  Responsabilité Sociale des Entreprises, dialogue social, codécision à l’allemande.. Mais si on juge vraiment indispensable  procéder à des mutations…

Hugo Chavez, vérités et mensonges

Hugo Chávez Frias n’est plus. Il a fait couler beaucoup d’encre. Cette dernière a permis d’écrire des vérités et aussi beaucoup de mensonges, en général par omission.
Ainsi, on n’a guère souligné que la constitution du Venezuela donne des pouvoirs au peuple en cours de mandat des élus, comme le référendum révocatoire utilisé une fois contre Hugo Chávez Frias. Une idée pour la France ? (suite…)

Hugo Chávez, la mort d’un grand

Le Venezuela enterre aujourd’hui l’un des dirigeants les plus marquants de ce début de XXIème siècle. L’homme a monopolisé le débat politique vénézuélien et latino-américain durant plus de 20 ans. Détesté par les élites, adulé par les classes défavorisées, Hugo Chávez ne laissait personne indifférent. Son parcours personnel a contribué…

Égypte, suite (décembre 2012 – janvier 2013)

NDLR – Témoignage et libres réflexions : dans cette nouvelle rubrique “Carnets de voyage”, nous vous proposons en plusieurs livraisons les lettres de Ghislain, rédigées entre décembre 2012 et février 2013, en Égypte puis en Tunisie (il quitte ce pays au lendemain des obsèques de Choukri Belaïd).
Voir la première partie dans le n° 712.

Lettre 3

(8 janvier 2013)

Retour au Caire. La ville s’éveille tard et s’endort tard. Dans le quartier de Tahrir les nombreux cafés chichas installent tables et chaises sur les trottoirs et le soir les gens viennent par milliers fumer et/ou boire thé ou café turc. On voit plus de femmes le soir. Pulls, vestes, manteaux : c’est l’hiver. La majorité des femmes portent juste un foulard et une minorité se partage entre niqabs (qu’on ne voit pas au café) et cheveux au vent (souvent des Coptes). Les jeunes filles sont coquettes et souvent en jeans. L’habitude des voitures qui klaxonnent frénétiquement n’a pas l’air de gêner ces noctambules. (Moi si, beaucoup ! Tiens j’ai vu un motocycliste avec un casque en 25 jours !). Le danger en Égypte ? traverser une rue !
Il n’est pas difficile de sentir que cette ville souffre de surpopulation. La tension est palpable, l’impatience (klaxons) et la promiscuité engendrent des disputes (chez les hommes comme par hasard). (suite…)

Égypte : décembre 2012

NDLR – Témoignage et libres réflexions : dans cette nouvelle rubrique « Carnets de voyage », nous vous proposons en plusieurs livraisons les lettres de Ghislain, rédigées entre décembre 2012 et février 2013, en Égypte puis en Tunisie (il quitte ce pays au lendemain des obsèques de Choukri Belaïd).

Lettre 1

Dans l’avion mes voisins sont des bourgeois libanais vivant au Caire. Lorsqu’ils me quittent : « Bon séjour et surtout n’allez pas place Tahrir ! »
Nous arrivons de nuit à 2h 20, pas génial mais quatre banques sont ouvertes et je peux acheter le visa à la banque (15 euros), le policier mettant un tampon dessus sans même regarder !
Le taxi de l’hôtel est là. Nous traversons le Caire à toute allure, ce qui ne peut se faire qu’à cette heure. Le chauffeur me fait une visite commentée, ne met pas sa ceinture, coupe les lignes et grille tous les feux… Il faudra m’y faire : c’est la règle ici ! Je sens et vois la pollution. Le Caire est une des villes les plus polluées du monde .
A 6h du matin il fait encore nuit et – première reconnaissance dans le quartier – je trouve des jeunes qui installent des tables et je peux avoir un café (awa et non pas kawa ici) pour sortir de cette nuit blanche (le vol était 100 euros moins cher à ces heures peu pratiques ). (suite…)

La question sociale devient préoccupante en Algérie

L’Algérie, pays qui possède de fortes réserves de gaz et de pétrole, a toutes les potentialités pour se servir de ce point fort pour engager un développement économique autocentré débouchant sur des avancées économiques et sociales. Malheureusement, le système politique existant utilise uniquement la rente gazière et pétrolière pour « acheter la paix sociale » sans promouvoir un développement économique et social.
Nous vous présentons ci-dessous des éléments pris dans les publications officielles algériennes (ONS et CNIS) et dans la presse algérienne. (suite…)

L’assassinat de Chokri Belaïd et le bal des hypocrites dans la gauche française

Il y a un large consensus pour condamner cet assassinat. Tant mieux. Mais la lecture de certains articles écrits sur ce sujet par des organisations de gauche en France laisse un sentiment d’amertume dans la bouche.
Soyons clair ! Chokri Belaïd était un avocat, leader d’une des organisations de la gauche laïque en Tunisie. Son assassinat fait suite à de nombreuses interventions qu’il a faites contre les injustices sociales, pour le combat social, pour la transformation sociale et politique et contre le système islamiste en place autour du parti Ennahda. La veille de son assassinat, il avait fustigé ce parti islamiste comme vecteur de violence contre les citoyens démocrates. Il est clair que localement, un des enjeux du débat était le conflit entre la gauche laïque et la violence islamiste.  (suite…)

Face à l’internationale islamiste, construisons l’internationale laïque !

L’Algérie, une résistance détournée

Le 5 juillet 1962 l’Algérie arrachait de haute lutte son indépendance nationale, faisant l’admiration des peuples de la planète.

Malheureusement, l’Algérie du cinquantenaire n’est pas à la fête. Elle met en scène un pays meurtri par plus de 25 années de terrorisme islamiste et qui ne connaît ni l’essor socio-économique, ni la démocratie. La société est paralysée. Elle est écrasée par un système dictatorial. Au lieu de mettre l’Algérie sur les rails de la modernité et du progrès, le pouvoir en place n’a qu’une seule obsession : louvoyer pour perdurer et se reproduire. (suite…)