Le protectionnisme : un gros mot ou une réponse sociale et écologique ?

Depuis la rentrée 2018, l’actualité économique ré-ouvre un débat qui oppose depuis bien longtemps les économistes. En effet, le président nord-américain Donald Trump a annoncé son intention de taxer les importations chinoises à hauteur de 200 milliards de dollars (10% sur les produits chinois, qui pourrait passer à 25% en…

L’Europe est en grand danger

Nous reproduisons, avec son accord, l'intervention du sénateur communiste Pierre Ouzoulias au Sénat, à l'occasion du débat préalable à la réunion du conseil européen des 28 et 29 juin 2018. Je souhaite, en préambule, par une déclaration préalable qui n’est pas sans rapport avec les sujets de nos débats de…

Une fois tous les cinq ans, le mirage de l’Europe sociale

Source : http://www.medelu.org/Une-fois-tous-les-cinq-ans-le (12 avril 2018) Les amateurs de comédies musicales connaissent bien Brigadoon, film de Vincente Minnelli sorti en 1954, et dont les principaux acteurs sont Cyd Charisse et Gene Kelly. On y voit deux Américains venus chasser la grouse dans les Highlands écossais où ils découvrent un village mystérieux, Brigadoon, frappé d’une…

La crise catalane espagnole : théâtre, actrices et acteurs, style et scénario, machinerie sous la scène Vers le scrutin du 21 décembre – chronique n°1

La revendication séparatiste catalane n’a jamais quitté la scène en Espagne, depuis le 18ème siècle. Tout au plus a-t-elle été étouffée, durant quarante ans au 20ème siècle, par le pouvoir fasciste de Franco, l’un des régimes les plus criminels de son temps. De 1701 à 1714, la guerre de succession…

Est-ce que la balkanisation de l’Europe est un bienfait pour l’humanité ?

L’ex-Tchécoslovaquie s’est scindée. L’ex-Yougoslavie s’est scindée en de nombreux nouveaux États. De nouvelles demandes de balkanisation sont de nouveau faites au sein de ces nouveaux États. Est-ce mieux aujourd’hui ? L’Ukraine est aujourd’hui divisée, même si ce n’est pas acté par les autres pays. La Grande-Bretagne, l’Italie, la France, l’Espagne, la…

Nos coups de cœur de la semaine

Le double baiser de la mort de Manuel Valls Sur le bloc de François Cocq (France insoumise, élu depuis 2008 à Champigny-sur-Marne (94) le 29 mars 2017 En annonçant ce matin qu’il voterait à la présidentielle pour M. Macron, Manuel Valls vient de faire d’une pierre deux coups : par son baiser…

Mendès France et les risques du Marché commun Discours de Pierre Mendès France du 18 janvier 1957 à l'Assemblée nationale

Mesdames, messieurs, cet important débat porte sur deux séries de questions. Il y a d'abord un problème d'orientation générale — on pourrait dire un problème de politique générale — et puis se posent des problèmes d'exécution, qui sont plutôt de nature technique. Sur le problème général, sur le problème proprement…

Critiquer l’euro ou critiquer le capitalisme ?

Le Traité de Rome était un projet d’Europe des nations fondé sur les supposés avantages du libre échange entre elles : contre le nationalisme, l’intégration européenne apporterait la paix et la prospérité. Au moment du 70e anniversaire dudit Traité, le constat d’échec est patent : stagnation économique, chômage de masse, montée…

Lu pour vous : précarité et inégalités croissantes

1/ Plus d'un travailleur sur 3 connaît des fins de mois difficiles Lu sur le site de la Confédération européenne des syndicats (CES/ETUC) : https://www.etuc.org/fr/presse/plus-dun-travailleur-sur-3-conna%C3%AEt-des-fins-de-mois-difficiles#.WD722H27lv1 Selon l’enquête européenne sur les conditions de travail publiée aujourd’hui, plus d’un tiers des travailleurs disent avoir des fins de mois difficiles voire très difficiles.…

Le Brexit a été voté. Mais que va-t-il se passer ?

Beaucoup de commentateurs reprennent la litanie des « chiens de garde » médiatiques sur le chaos qui attend la Grande-Bretagne. Pendant qu’exulte de joie la partie de la gauche de la gauche qui confond le visible et le réel et qui croit qu’il suffit de l’application d’une simple surplombance pour ouvrir la…

De quoi le « Brexit » est-il le nom ?

En simplifiant à l’extrême, il s’agit d’une « sortie de secours » de l’Europe… mais par la droite.

Pour paraphraser le vieux Marx, tout matérialiste se doit d’abord de manier la dialectique. En suivant cette méthode, le « Brexit » indique, en fait, qu’une fraction significative de la classe bourgeoise anglo-saxonne ne retrouve plus son compte dans son alliance avec la micro-couche financière. La contradiction interne à la bourgeoisie est telle qu’elle remet en cause le dispositif de pouvoir en Europe.

Le cliquet ayant sauté, nous allons donc assister à une accélération de la décomposition de l’institution européenne dans les mois et les années à venir. L’alliance de classe est rompue. Car la récession est passée par là depuis dix ans : après les couches populaires et intermédiaires, la petite-moyenne bourgeoisie commence aussi à souffrir, en particulier en raison de l’effritement des revenus de son épargne et de ses rentes, et cela dans tous les pays d’Europe. Les injections de liquidités (QE), les taux négatifs, sont certes indispensables pour sauver le système financier et bancaire, mais cela engendre une dévalorisation des actifs au détriment de la classe bourgeoise classique. Bref, la micro-couche financière saigne le rentier !

Hélas, dans cette fin de cycle historique, la droite dispose d’une énorme longueur d’avance. Nous payons cash le « refus devant l’obstacle » de Tsipras et du gouvernement grec de Syriza en juillet 2015. Car la sortie de l’Europe par la gauche est pour le moment encore introuvable. La droite mène la danse dans l’espace occidental ! A Londres avec Boris Johnson et à Washington avec Donald Trump, un projet cohérent de gouvernance droite/extrême droite est en passe de se mettre en place.

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Que s’est-il dit au Sommet pour un plan B (Paris, 23-24 janvier 2016) ? Une synthèse

Lire le document complet, établi sur la base d'une prise de notes par Y. Thiébaut et qui porte sur les séances plénières et les tables rondes : « L’euro à quelles conditions », « Pour reconquérir une souveraineté économique », « Audit, moratoire, défaut : pour maîtriser les outils », « Pour reconquérir une souveraineté économique ». En voici un…

Europe, Grèce, « plan B »… Une réflexion venue d’Espagne "Critique amicale à Varoufakis et à certains secteurs des gauches sur ce qui s’est passé en Grèce"

NDLR - Vicenç Navarro, professeur de sciences politiques et sociales à Barcelone et professeur de politiques publiques à l’université John Hopkins, a enseigné dans plusieurs pays durant ses années d’exil au temps de la dictature franquiste ; il a conseillé le gouvernement Allende, les gouvernements cubain, suédois, espagnol, le gouvernement fédéral…

Zone euro : le plan C entre dans le débat

Le 18 janvier 1957, Pierre Mendès-France déclarait à l’Assemblée nationale : « L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit le recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement  »une politique », au sens le plus large du mot, nationale et internationale. » Sa critique cinglante des traités de Rome montre le caractère prémonitoire de son analyse de ce qui fut la première pierre de l’ordolibéralisme dans la construction européenne.
Quant à ceux qui allaient constituer plus tard « les alters », ils n’ont vu la menace qu’en 1986, lors de la signature de l’Acte unique européen. D’autres membres de l’Autre gauche française actuelle ont même voté oui à Maastricht en 1992. Il a fallu le célèbre édito d’Ignacio Ramonet dans le Monde diplomatique de décembre 1997, intitulé « Désarmer les marchés », la création d’Attac et, plus tard, la bataille pour le non au traité constitutionnel européen (TCE) pour coaguler le non de gauche du 29 mai 2005 : 31,3% des voix exprimées. Ce non de gauche était plus important que le non de droite et d’extrême droite, mais aussi plus important que le oui de gauche. L’Autre gauche a donc fantasmé sur la possibilité d’un débouché politique de ces 31,3 % des voix. Errare humanum est, perseverare diabolicum ! Ce non de gauche au TCE ne correspondait à aucun oui pour une ligne et une stratégie cohérentes. Ces 31,3 % se sont déchirés autour de « mots magiques » qui structurent la multitude des organisations existantes. Les nostalgiques des impasses révolutionnaires d’hier ont développé un néo-gauchisme, les porteurs de solutions simplistes totalement idéalistes se sont comportés comme les messies d’une nouvelle alliance, les escrocs promoteurs du communautarisme anglo-saxon comme nouveau paradis de la révolution ont fait florès dans l’Autre gauche, tandis que d’autres se transformaient en syndics comptables pour protéger leur volume d’élus par des alliances à géométrie variable. Conséquence : le vote populaire des ouvriers et des employés pour le non de gauche se réfugie alors dans l’abstention et les responsables de l’Autre gauche française perdent totalement le lien avec les couches populaires qui avaient constitué la majorité des 31,3 % des voix. (suite…)