Santé et protection sociale : quoi de nouveau durant l’été ?

Là où le gouvernement Sarkozy-Fillon faisait beaucoup de communication autour de beaucoup de mesures régressives, la stratégie médiatique du gouvernement Hollande-Ayrault est de faire beaucoup de communication pour ne pas dire grand-chose. Pourtant les urgences sont là. Et elles n’attendront pas très longtemps, car les échéances sont là : examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale le 10 octobre notamment. Comme ReSPUBLICA s’intéresse plus aux politiques gouvernementales qu’aux kilomètres de dépêches de Marisol Touraine, notre ministre, nous ne commenterons pas ses nombreuses déclarations qui ne sont que des déclarations d’attente. Sortons de la gangue du bla-bla avec une bonne nouvelle, si elle est maintenue : la réforme de la perte d’autonomie se ferait sans le recours aux  assurances privées souhaité par l’ancien trio infernal Sarkozy-Fillon-Bachelot. (suite…)

Santé : chronique avril-mai 2012

A quand la suppression des franchises ? Près de deux tiers des Français interrogés par l'institut CSA sont défavorables au système des franchises sur les soins retenues sur les remboursements effectués par l'assurance maladie, c'est ce que montre un sondage commandé par l'association Aides. Cela corrobore l'ancienne enquête d'opinion Ipsos réalisée…

Santé : que penser des engagements du nouveau Président ?

Voici le résumé des engagements pris durant la campagne par François Hollande, dans le domaine de la santé, de la dépendance et du handicap. Beaucoup de bonnes mesures sont prévues, nous verrons si elles seront concrétisées, dans la mesure où certains engagements ne sont pas chiffrés (pas de chiffrage sur les Missions d’intérêt général et d’aide à la contractualisation -MIGAC- supplémentaires, ni sur la réforme de la tarification à l’activité -T2A).
Nous pouvons regretter que cela n’aille pas assez loin avec certaines propositions comportant des risques : pas de suppression des dépassements d’honoraires, malheureuse confirmation du secteur 2, manque de clarté sur les partenariats publics-privés, pas d’engagement à augmenter le remboursement de l’assurance-maladie, autorisation d’une contractualisation mutuelles-assurance-maladie hors intervention de l’assurance-maladie, rien sur le développement des maisons de retraite publiques, rien sur l’arrêt de la tendance à la privatisation des lits hospitaliers, etc. (Pour comparer avec des propositions plus conformes aux intérêts des assurés sociaux concernant le système de santé et d’assurance-maladie, voir les pages 56 à 92 du livre Contre les prédateurs de la santé, écrit par Catherine Jousse, Christophe Prudhomme et Bernard Teper dans la collection « Osez la République sociale » (2ème édition, éd.) (suite…)

Entretien avec Jean-Luc Mélenchon (5/5)

Voici les 2 derniers extraits de l’entetien exclusif qui a été accordé par Jean-Luc Mélenchon à la rédaction de ReSPUBLICA. Cette semaine il est question de services publics, protection sociale et planification écologique. Vous pouvez voir l’ensemble de l’entretien en cliquant ici : entretien avec Jean-Luc Mélenchon. (suite…)

L’actualité en matière de santé et protection sociale

Nous vivons une période formidable ! Alors que le manque de personnels dans le secteur de la santé et de la protection sociale devient évident, que le management des personnels par le stress devient la règle, que la gabegie de la gestion hospitalière au profit des directeurs devient patente… les inégalités sociales de santé progressent de plus en plus, l’accès aux soins n’est plus égalitaire. La déformation du partage de la valeur ajoutée au détriment des salaires directs et des prestations sociales s’accélère, seules les personnes à partir du 8ème décile de revenus et les actionnaires tirent leur épingle du jeu.
Est-il fou de souhaiter que cela change et que l’on parte vraiment des besoins sociaux, sanitaires et médicaux ? Pourtant, de nombreux sujets liés à la santé et à l’assurance-maladie sont toujours dans l’angle mort de la campagne présidentielle, même si des questions comme la T2A ou le rôle des complémentaires émergent, nous allons le voir. (suite…)

Contre le quotient familial : aller au fond du dossier… et au-delà

Grâce à Christiane Marty, coauteure du livre Un impôt juste pour une société juste (Syllepse, 2011), les lecteurs de Respublica auront d’emblée, en faveur de la suppression du quotient familial, un argumentaire simple et vigoureux dans le premier article de ce numéro. Dans le blog de Jean Gadrey sur le site de Alternatives économiques, on en trouvera une version plus longue et davantage chiffrée  sous le titre « Le quotient familial, un coûteux privilège de classe » qui a ouvert un débat d »économistes et suscité de nombreuses et immédiates réactions. (suite…)

Le quotient familial, un privilège de classe bien plus qu’une aide aux familles

Un débat sur le bien fondé du quotient familial s’est engagé dernièrement sur la scène politique. Défendu à droite, critiqué à gauche, le quotient familial… divise. Rappelons que ce terme désigne le dispositif qui prend en compte les enfants dans le calcul de l’impôt sur le revenu. Il procure aux ménages une réduction d’impôt qui augmente – assez logiquement – avec le nombre d’enfants mais surtout – ce qui est problématique – avec le revenu. L’avantage fiscal est en effet très fortement concentré au bénéfice des ménages disposant des revenus les plus élevés : les 10% de foyers avec les plus hauts revenus se partagent 46% du total de la réduction d’impôt liée au quotient familial (soit 6,4 milliards d’euros en 2009) tandis que les 50 % les plus pauvres se partagent seulement 10 % de la somme (c’est-à-dire moins de 1,4 milliard). (suite…)

Ce que révèle le 3e plan d’austérité de Sarkozy : fiscaliser la protection sociale pour détruire les institutions salariales

Le MEDEF est aux anges, il peut faire couler le champagne. En une demi-année, voilà le troisième plan de rigueur et d’austérité de l’ordolibéralisme français. Les ménages et notamment les couches populaires (53% de la population française) et les couches moyennes intermédiaires (24% de la population française) seront les principaux payeurs, alors qu’ils ne sont en rien responsables de la triple crise actuelle. Le capital, qui est la cause de la triple crise, ne sera appelé à contribuer que de façon très minime et seulement après les présidentielles…
Et, de surcroît, les mesures annoncées manifestent le mépris des citoyens et de la démocratie. (suite…)

Sécurité sociale : comment étatiser pour mieux privatiser

Depuis longtemps, les contributeurs de ReSPUBLICA et les conférenciers du Réseau Éducation Populaire (REP) expliquent inlassablement que le projet du modèle politique néolibéral a pour objectif prioritaire la privatisation des secteurs rentables de la sécurité sociale dont le budget est supérieur au budget de l’État. Ils expliquent aussi que pour les néolibéraux la phase de l’étatisation est un point de passage nécessaire. (suite…)

Une collection de livres en appui à l’éducation populaire tournée vers l’action

Plusieurs membres du Réseau Éducation Populaire (REP) sont à l’origine d’une nouvelle collection de livres intitulée « Osez la République sociale ». Un éditeur, un directeur de collection, de nombreux auteurs travaillent sur ce nouveau chantier. Plusieurs caractéristiques en font une initiative singulière et d’abord le mode de production intellectuelle de la réflexion, sur un mode collectif, en parallèle avec la production d’autres outils, comme les diaporamas issus des séminaires de cohérence organisés au sein du REP. (suite…)

Oui, il faut tourner la page du quotient familial, mais uniquement dans le cadre global d’une réforme fiscale

Comme toujours le débat s’installe dans le pour ou contre de telle ou telle mesures sans la remettre dans le contexte général de son environnement. Même si l’on fait l’analyse des « gagnants » et des « perdants » en cas d’application de telle ou telle mesure, il est nécessaire de mettre en lumière les interdépendances dans le système global, car ce qui compte pour les citoyens et les salariés (et leurs familles), c’est le résultat global et non le résultat par « tranche de saucisson ». (suite…)

La réflexologie pour soigner l’hôpital ?!

En ces temps de tristesse comptable, à l’heure où il va nous falloir expier nos folies dépensières, une lueur d’espoir apparaît. Notre Bonne Mère l’APHP a décidé « d’introduire dans les hôpitaux des prises en charge et des traitements à la fois traditionnels et innovants ». Louons, avec notre directrice générale, « l’ouverture d’esprit des équipes médicales et paramédicales ». (suite…)

La protection sociale maltraitée durant l’été par les ordo-libéraux

Nous sommes habitués aux mauvais coups que les politiques ordo-libérales ((Dans la famille de pensée néolibérale, la pensée dominante aujourd’hui est l’ordolibéralisme. Cette théorie née en Allemagne donne à l’État la responsabilité de créer le cadre légal et institutionnel de la concurrence « libre et non faussée ». Elle crée une division des…

Repenser la protection sociale solidaire pour construire un nouveau modèle politique

Après le programme révolutionnaire du CNR en matière de protection sociale (1)La protection sociale comporte actuellement 4 branches de la Sécu (Assurance maladie, Retraites, Famille, Accidents du travail et Maladies professionnelles) et 3 branches hors Sécu (Assurance-chômage, Personnes âgées et dépendance et Handicap). L’ensemble est le premier budget humain (soit 31,3 % de la richesse produite mesurée par le PIB) qui est proche du double du budget de l’État, tous ministères confondus. et la déconstruction méthodique réalisée par le turbocapitalisme depuis près de trente ans, il convient de penser pour sortir de la crise actuelle un nouveau modèle politique incluant un nouveau développement de la protection sociale solidaire. (suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 La protection sociale comporte actuellement 4 branches de la Sécu (Assurance maladie, Retraites, Famille, Accidents du travail et Maladies professionnelles) et 3 branches hors Sécu (Assurance-chômage, Personnes âgées et dépendance et Handicap). L’ensemble est le premier budget humain (soit 31,3 % de la richesse produite mesurée par le PIB) qui est proche du double du budget de l’État, tous ministères confondus.

Un feu d’artifices(*), ou les dernières exactions gouvernementales à l’encontre de la protection sanitaire et sociale collective

Dans le domaine de la protection sanitaire et sociale, les décisions prises par les gouvernements libéraux qui se sont succédé depuis une décennie ont consisté à faire basculer le système collectif solidaire mis en place à la libération, vers un dispositif assurantiel privé. Les quelques semaines écoulées démontrent une accélération des atteintes à ce que certains nomment notre pacte social. (suite…)

Le leurre et l’argent du leurre

L’assurance maladie découvre les inconvénients des dépassements tarifaires

Il y a quelques semaines, nous exprimions le regret des lanceurs d’alerte anonymes, d’être peu ou pas entendu. Dans le tohu-bohu médiatique, l’anonymat est un obstacle infranchissable. L’actualité leur apporte parfois une caution qui ne les rendra d’ailleurs pas plus audibles. Mais après tout, ces cautions sont la revanche des doutes qui les assaillent quant à la justification de leurs efforts. (suite…)