Jaurès, Boudiaf, Rabin : comprendre les stratégies de l’extrême droite Et ne pas être complice de la décomposition des gauches

31 juillet 1914, 29 juin 1992, 4 novembre 1995 : Jean Jaurès, Mohamed Boudiaf, Yitzak Rabin, que de similitudes dans la stratégie de tension de l’extrême droite à trois moments paroxystiques en France, en Algérie, en Israël, avec le meurtre d'hommes-clés pour figer la situation au profit des extrêmes nationaliste, islamiste,…

Comment combattre l’islamisme jihadiste ?

Il est évidemment impossible de ne pas chercher à répondre à cette question. Si beaucoup de citoyens acceptent l’état d’urgence, c’est parce qu’ils y voient une désagréable nécessité qui nous a été imposée par les « fous de Dieu ». Et si la fonction première de l’État est la protection des citoyens,…

Les retards de la gauche de la gauche en matière d’analyse et de nouvelles pratiques sociales

Comme déjà indiqué dans une précédente chronique (1)http://www.gaucherepublicaine.org/chronique-devariste/regionales-2015-le-processus-de-decomposition-de-la-gauche-de-la-gauche-est-engage/7397189, la gauche de la gauche voit reculer son influence en milieu populaire (53 % de la population). Elle semble incapable de penser la fracture sociale qui s’est opérée. Mais cela ne suffit pas à comprendre la mutation en cours dans les recompositions politiques. Car la mutation sociale des partis s’accompagne d’une nouvelle ségrégation spatiale. C’est la fracture spatiale. Cet autre phénomène qui accompagne le précédent est le phénomène de gentrification en cours depuis plusieurs décennies largement soutenu par le mouvement réformateur néolibéral. La cécité de la gauche de la gauche a été également encouragée par les élus de toutes les gauches (y compris le PC) et par leurs conseillers, urbanistes et architectes, bureaucrates de la politique de la ville, qui ont accompagné ce mouvement dont la cause principale est la dynamique intrinsèque de la formation sociale capitaliste en crise du profit.

Fractures spatiale et sociale

Ce phénomène montre qu’il y a trois dynamiques principales dont le fil conducteur à l’œuvre est de voir, petit à petit, les couches populaires partir vers la périphérie et les classes bourgeoises reconquérir les villes centre et même certaines banlieues. Bien évidemment, tout cela a été accéléré par la volonté de désindustrialisation de l’oligarchie capitaliste, par la suppression progressive des grandes concentrations ouvrières, et par la dissuasion du marché immobilier en forte hausse lié au fait que les le mouvement réformateur néolibéral a toujours favorisé la rente.

D’abord la dynamique des métropoles, regroupant de plus en plus les gagnants de la mondialisation (ou qui se considèrent comme en faisant partie), soit la majorité des couches moyennes supérieures, une partie des non-salariés aisés et une partie des couches moyennes intermédiaires. C’est l’une des conséquences des actes I, II, III de la décentralisation qui s’est concrétisée récemment avec la loi Notre et la loi Mapam. De ce point de vue, chaque gouvernement a fait pire que le précédent. C’est aussi là que se crée l’emploi. A noter que c’est la première fois dans le capitalisme que la majorité des salariés ne vivent pas là où sont créés les emplois !

Puis, la France périphérique, composée des zones péri-urbaines (regroupant les villes qui ne sont pas des métropoles) et rurales, qui font vivre 60 % de la population française. C’est cette France qui voit augmenter fortement les couches populaires abandonnées par les dirigeants nationaux des partis néolibéraux de droite et de gauche mais aussi de la gauche de la gauche. Malgré beaucoup de publicité, cette France ne crée que peu d’emplois par rapport aux métropoles. Le fait que de nombreux endroits de cette France périphérique sont des zones dortoirs de plus en plus éloignées des métropoles où se trouvent le plus d’emplois, modifie bien plus l’aménagement du territoire que d’autres sujets dont on parle beaucoup plus.

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La COP 21 : le climat devra s’adapter au marché ou comment on garde le logiciel qui a conduit au réchauffement climatique

NDLR - Voir l'article de l'auteur publié dans ce journal peu avant la COP21 : http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/cop-21-les-raisons-dun-echec-programme-ou-pourquoi-la-conference-sur-le-climat-naura-pas-lieu/7397051 La COP21 s'est achevée par les superlatifs « moment historique », « rendez-vous avec l'histoire », « premier texte universel dans l'histoire des négociations climatiques », « génie diplomatique » de la France ou encore « premier accord universel et contraignant portant sur…

ReSPUBLICA au seuil d’une année charnière

2015 aura marqué un nouveau tournant pour le pays. La naissance du non de gauche le 29 mai 2005 , la crise de 2007-2008 qui laisse cette gauche sans réponse, les grandes mobilisations de 2010 sur les retraites qui n’ont pas arrêté le mouvement réformateur néolibéral, la bonne surprise des 11 % du Front de gauche à la présidentielle de 2012, puis les attentats de 2015 et les élections régionales de décembre 2015 : le point de non-retour de la décomposition de la gauche de la gauche est atteint.

Sans visibilité sur les lignes stratégiques qui seront adoptées pour l’élection présidentielle de 2017, et sauf à sombrer dans le gauchisme, maladie infantile de la transformation culturelle, sociale et politique, ReSPUBLICA va poursuivre avec vous, en 2016, l’analyse des faits, la recherche d’un modèle politique et du discours à porter par une « gauche de gauche ».

La nécessité de la double rupture que votre journal promeut depuis longtemps en politique intérieure comme pour les pays atteints par les intégrismes – rupture anti-capitaliste et rupture anti-communautariste – n’a-t-elle pas progressé auprès des militants et des citoyens, en partie sous l’effet des événements de janvier et novembre ? Nous voyons se renforcer les courants laïques des organisations de l’Autre gauche dont des représentants nous ont contactés pour travailler ensemble : ce n’est pas le moment de suivre les extrémistes de l’extrême centre qui croient encore à la possibilité d’un compromis avec les Indigènes de la République ! Nous ne pouvons plus par ailleurs nous satisfaire du discours antilibéral, c’est bien le discours anticapitaliste qui est nécessaire lorsqu’on porte attention aux lois tendancielles du mode de production. (suite…)

L’approche de Pablo Iglesias sur quelques grandes questions politiques : florilège Choix de textes traduits et présentés par Alberto Serrano

Pablo Iglesias, quelques jours avant le scrutin du 20 décembre, recevait les journalistes du quotidien en ligne « Publico » dans son désormais célèbre mais toujours modeste appartement, hérité de sa grand-mère, dans le quartier populaire madrilène de Vallecas. La forme et le fond Interrogé sur le ton très rude et la…

Combattre efficacement le FN : avec la gauche de gauche… si elle existe !

Ce n’est pas avec le social-libéralisme que le FN sera battu. Car le FN fait son beurre sur les ravages causés par les gestions néo-libérales : insécurités physique, sociale et culturelle, relégations territoriales, dislocation des repères symboliques, absence de perspective politique progressiste. Les promesses économiques du FN sont connues : taxation de 15% des résultats nets des 50 plus fortes capitalisations boursières, nationalisation des banques, création de nouvelles tranches d’impôts sur les hauts revenus, augmentation de 200 euros des salaires inférieurs à 1,4 SMIC, retraite à 60 ans. Ce « programme économique », assorti de l’idée que l’immigration est  l’arme du grand capital  « pour peser à la baisse sur les salaires et les droits sociaux des travailleurs français », ne peut être que populaire. Il a fait partie des munitions dont le FN s’est doté pour récupérer le 6 décembre 2015 des centaines de milliers de votes ouvriers et employés qui allaient naguère à la gauche. Avec sa phraséologie huilée et bien adaptée aux souffrances sociales, il peut aujourd’hui escompter, pour les prochaines échéances électorales, accentuer le passage des couches populaires de la gauche à l’extrême droite, en conquérant les suffrages d’ouvriers et employés qui se sont abstenus le 6 décembre. (1)Voir la chronique d’Evariste dans le n° 798.

C’est pourquoi le premier axe de notre travail d’éducation populaire est de montrer que le programme économique du FN est une immense escroquerie, puisqu’il ignore la réalité de la crise structurelle qui mine le capitalisme et qu’il impute l’austérité aux seuls intérêts du capital et de la finance. Au lieu de proposer une autre politique favorable aux couches populaires, il maintient la croyance fataliste dans la légitimité des possédants.

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Notes de bas de page

« A demain Gramsci », de Gaël Brustier

En cette fin d'année morose pour les républicains en général et la gauche en particulier, voila un livre à recommander pour ceux qui croient encore en la possibilité d'une gauche des idées tournée vers l'action. Avec A demain Gramsci (édition du Cerf, 2015), Gaël Brustier nous livre une analyse aussi…

Venezuela : la défaite bolivarienne aux élections législatives

Le président Chavez avait largement remporté les élections d’octobre 2012, avec environ 8,2 millions de voix contre un peu moins de 6,6 millions pour l’opposition. L’élection de son successeur Maduro avait été gagnée avec environ 7,6 millions de voix contre un pu moins de 7,4 millions de voix. À la…

COP 21 : tout cela pour ça ?

La COP 21 fut un énorme succès de communication des médias néolibéraux et une gigantesque victoire diplomatique du gouvernement français qui a fait signer un texte à 195 États du monde. Pour arriver à quoi ? A rien ou pas grand-chose. Jamais on n'a eu un battage médiatique d’une telle vigueur.…

Les attentats du 13 novembre à Paris : la terreur de l’Etat islamique, l’état d’urgence en France, nos responsabilités

NDLR - Pierre Rousset et François Sabado​ sont membres de la 4e Internationale. Nous signalons leur texte car il se démarque des positions privilégiant un certain anti-impérialisme, récemment affichées par la direction du NPA. Solidarité avec les victimes ! Les 13 novembre constitue un changement dans la situation politique nationale et…

Oui, Daesh a à voir avec l’islam

Laissons d’abord la parole à Abdellah Tourabi, directeur de publication du journal marocain Tel quel : « Oui, ça a à voir avec l’islam ». À chaque fois que se produit un attentat ou que le monde découvre une atrocité commise par Daech, on entend immédiatement des affirmations du genre “ça n’a rien…

Attentats 2015 : la gauche de la gauche à la peine

Paradoxalement, la succession des attentats a fourni des réactions habituelles et prévisibles de la part du gouvernement solférinien, de la droite néolibérale et du FN. Le gouvernement solférinien a été capable en quelques heures de prendre le contre-pied d’une partie de sa ligne stratégique erronée antérieure au 13 novembre (nouvelle alliance avec la Russie après les pitreries françaises en Libye, en Ukraine et en Syrie, début de prise de conscience de la guerre nécessaire au total-terrorisme islamiste, etc.). Mais elle continue à intégrer cette prise de conscience à l’intérieur du mouvement réformateur néolibéral qui va l’empêcher de lutter contre toutes les causes multiples de cette crise globale. On ne le dira jamais assez, nous vivons, au sein de notre formation sociale capitaliste, plusieurs crises siamoises complémentaires dans la crise globale : la crise du profit capitaliste, la crise des impérialismes et la crise du mode d’organisation culturelle, sociale et politique.

La droite néolibérale est sur la même position que le gouvernement solférinien, mais fait de la surenchère. Du classique cousu main. Quant au FN, il bétonne sur son credo anti-républicain, contre l’immigration et contre les musulmans. Tout cela est huilé. Mais le plus triste est que c’est la gauche de la gauche qui est le plus à la peine. Incroyable. Tout simplement parce qu’elle est prise à contre-pied sur son compromis avec les adeptes du gauchissement du communautarisme anglo-saxon (contre le principe de la laïcité comme principe d’organisation sociale) qui sont en son sein. On ne peut pas impunément participer aux initiatives ultra-communautaristes et réactionnaires des Indigènes de la République, en meeting le 6 mars dernier à Saint-Denis ou en manifestation le 31 octobre à Paris, et être capable de faire face sérieusement après les attentats du 13 novembre.

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