Pourquoi devons-nous passer d’une gauche de la gauche à une gauche de gauche ?

Gauche de gauche : l’expression « gauche de gauche » vient d’une tribune de P. Bourdieu, « Pour une gauche de gauche », publiée dans le Monde du 08/04/1998. Au lendemain d’élections de présidents de région alliés au FN, Bourdieu y fustigeait la gauche de gouvernement (Jospin, Chevènement, Hue, Voynet), menant depuis longtemps « une politique instrumentale et cynique, plus attentive aux intérêts des élus qu’aux problèmes des électeurs » (déjà !), qui déçoit les électeurs de gauche.
Cette expression est reprise encore récemment dans des titres de livres ou d’articles, mais la « gauche de gauche » de Bourdieu n’est pas la nôtre. D’une part, Bourdieu précisera lui-même, dans une interview ultérieure à Télérama (idem), que s’il appelle de ses vœux « une gauche vraiment de gauche », c’est uniquement en tant qu’intellectuel, et que parler de « gauche de la gauche » renvoie à un positionnement politique qui ne le concerne pas. D’autre part, selon lui, une « vraie gauche » doit dépasser « la prétendue fatalité des lois économiques » et s’atteler à « humaniser le monde social », ce qui est bien le projet de ce que nous appelons « gauche de la gauche » ; c’était le nom que s’était donné une liste de l’époque et qui est repris aujourd’hui pour d’autres tentatives de constituer des listes de « gauche pour de vrai », allant de la gauche du PS au NPA en passant par le PG, tentatives qui se heurtent le plus souvent aux stratégies partisanes nationales. (suite…)

Suffit-il de déclarer la guerre à la finance ?

Face au banditisme financier qui accompagne la phase actuelle du capitalisme, les néolibéraux de droite et les néolibéraux solfériniens n’ont qu’un mot à la bouche : « il faut réguler le capitalisme ». Pour accepter cela, il faut ne pas tenir compte des célèbres citations réalistes de Charles Pasqua : « les promesses n’engagent que ceux qui y croient » et « les dirigeants politiques ne sont pas des croyants en politique » ! (suite…)

Vers une privatisation du n°1 du logement social

Alors que la Fondation Abbé-Pierre indique dans son bilan annuel que 10 millions de Français subissent la crise du logement, voilà un rapport de la Cour des comptes qui va faire scandale : il révèle que la Caisse des dépôts réfléchit à une privatisation partielle de sa filiale, la Société nationale immobilière, le principal bailleur social en France. Les magistrats épinglent aussi des dérives affairistes. (suite…)

Face à une offensive politique réactionnaire et factieuse, les républicains doivent (se) manifester !

D’abord de nature conservatrice, la fronde contre les projets sociétaux du gouvernement s’est vite transformée en mouvement réactionnaire. Ces trois derniers dimanche ont vu successivement se dérouler des manifestations qui, bien qu’étant sans commune mesure avec les manifestations contre le mariage de personnes du même sexe de l’an dernier, étaient d’ampleur significative : contre l’interruption volontaire de grossesse, contre le Président de la République, et enfin contre la future loi famille. D’apparence très diverses, ces manifestations étaient toutes d’essence réactionnaire, et si certains ont arpenté la rue trois dimanches consécutifs, c’est bien qu’elles avaient des points communs. (suite…)

Courrier des lecteurs

1/ Quel bonheur que l'édito de Respublica de ce jour !!! Chaque mot, c'est ce que je vis et ressens. Dans les quartiers populaires où je vis, la gauche de la gauche a perdu, depuis le premier virage de 1983, les 2/3 de ses voix. Une partie des électeurs PCF se…

Hollande ne fait que continuer les politiques néolibérales de ses prédécesseurs depuis 40 ans

Quelle galéjade d’entendre ou de lire ici et là que la conférence de presse du président de la République a marqué un tournant majeur ! On nous refait le coup à chaque élection d’un nouveau président : le tournant Barre en 76, le tournant Mauroy en 82-83, le tournant Juppé en 1996, etc. Mais en réalité, chacun, après s’être fait élire sur un programme « en rupture » avec l’action du précédent pour revendiquer l’alternance et avoir joué l’alternative le temps de gratifier son électorat, revient aux choses sérieuses, dans la continuité du plan multi-décennal de restructuration néolibérale du capitalisme. Les candidats sont tenus de proposer des programmes alternatifs pour capter les voix nécessaires à l’élection, et l’heureux élu va tenter d’appliquer le sien, mais, s’il n’est pas adapté aux réalités, il va vite devoir revenir à ce que permet la situation du pays. En période de croissance, il ne s’agit que d’accompagner le mouvement, on peut feindre de l’organiser ; mais en situation de crise, les lois du capitalisme définissent le fond de la politique économique, toujours le même : restaurer le taux de profit par la baisse du coût salarial, via la casse des services publics et de la protection sociale.
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Le lobby catholique à la manœuvre

« Vous avez beau ne pas vous occuper de politique, la politique s'occupe de vous tout de même ». Charles de Montalembert (1810-1870, représentant du catholicisme dit alors libéral) On se rappelle qu'en 2013 des organisations qui interviennent dans des champs différents se sont coordonnées pour combattre la loi Taubira sur le…

Nos lecteurs réagissent et analysent

1/ Point de vue sur le rapport sur l'intégration Ce rapport n’est pas au fond d’un tiroir de Jean-Marc Ayrault: il est sur le site de Matignon, c’est loin d’être le cas de tous les rapports qu’il reçoit. Quand un gouvernement commande un rapport, ce n’est pas au hasard, c’est…

Prostitution : après le vote de la loi, ne pas baisser la garde

Après des réflexions préalables à la discussion de la loi publiées  dans ReSspublica - non sans réserves d'une partie de la Rédaction - relatives à la pénalisation des clients,  le législateur a tranché et nous souhaitions mentionner sous forme de courtes citations l'article de Esther Jeffreys et Huarya Llanque (Attac)…

Continuez à nous soutenir pour 2014 !

Chers amis lectrices et lecteurs, En cette fin d'année où votre journal s'honore d'avoir sorti 31 numéros depuis le début janvier et sensiblement élargi son audience, nous vous signalons deux nouveautés : d'abord l'introduction d'une "charte rédactionnelle" (voir Qui sommes nous ?) qui donne plus de lisibilité à la ligne…

Rétrospective et exposition Pasolini à la Cinémathèque

 En collaboration avec l'association 0 de Conduite La Cinémathèque Française rend hommage à Pier Paolo Pasolini, trente-huit ans après son assassinat sur la plage d’Ostie, près de Rome, assassinat crapuleux selon la version officielle de l’époque. Pasolini aurait été tué par un des jeunes hommes du sous-prolétariat qui l’attiraient. Mais…

Municipales 2014

Bonjour, Je viens de prendre connaissance de votre article sur les municipales. Je lui trouve dans son approche politique, malgré une référence au secteur suburbain et rural, une vision très urbaine; Vous le savez certainement, mais 86,4 % des communes ont moins de 2 000 habitants. L'immense majorité des élus municipaux et…

6e rencontres « Actualité de la pensée de Marx et nouvelles pensées critiques »

Sous le titre « Demain le monde !? Horizons de civilisation », elles ont lieu les 4, 5, 6 et 7 décembre 2013 à l’Université Montesquieu (Bordeaux 4), Amphithéâtre « Manon Cormier », organisées par Espaces Marx Aquitaine (contact Espaces.MarxBx@Gmail.com – Tél : 05.56.85.50.96 – 07.85.61.25.04) On y note la contribution de notre ami Michel ZERBATO, "Pour…

Sens et non-sens des mobilisations protestataires en 2013 dans la perspective de la transformation sociale

Nous sommes dans une nouvelle phase des mobilisations contre les conséquences du néolibéralisme. Contrairement à la dernière déclaration de Jean-Luc Mélenchon, nous ne sommes pas en 1788 mais bien dans les années 30, avec une incapacité de l’oligarchie de résoudre la crise du capitalisme et la montée forte de l’extrême droite. Nous avons les mêmes contradictions au sein de la gauche qui n’ont été surmontées dans les années 30 que dans une courte période de quelques mois à partir de juin 1936. Ensuite, c’est bien la guerre 39-45 qui sauve le capitalisme en généralisant les normes de production américaines et de nouveaux modes de management générant des gains de productivité importants qui, associés à la forte destruction de capital, permettent les taux de profit élevés des Trente Glorieuses.

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Une saison au Congo, d’Aimé Césaire, mise en scène de Christian Schiaretti

 En collaboration avec l’association 0 de Conduite

C’est une pièce sur l’indépendance du Congo Belge (Kinshasa), actuelle République Démocratique du Congo, et l’assassinat de son vibrant Premier Ministre, Patrice Lumumba, six mois après sa nomination, en 61.
C’est un oratorio où domine la puissance du verbe et la dimension poétique d’Aimé Césaire, sur un plateau où plus de trente-cinq comédiens et musiciens – dont un groupe émanant du collectif burkinabé Béneeré et une quinzaine de figurants venant de l’agglomération lyonnaise -, développent un jeu d’une impressionnante intensité. (suite…)