Réforme des rythmes scolaires : le Conseil d’Etat ne suit pas

Le Conseil d'Etat vient de rejeter le projet de décret visant à permettre un assouplissement des taux d'encadrement des activités périscolaires Le but affiché de la réforme des rythmes scolaires mise en œuvre par notre gouvernement socialiste est d'écourter la journée de classe des élèves. De mauvais esprits eurent tôt…

Lettre aux donateurs du journal

Paris, le 31 mai 2013 Chers amis lecteurs et soutiens du journal, En 2012 ou 2013, vous avez répondu à nos appels et effectué un don à Respublica, afin de conforter son indépendance et encourager sa ligne éditoriale. Nous tenons très chaleureusement à vous en remercier et vous proposons de…

Prostitution : encore un effort pour être abolitionnistes !

NDLR Dans son numéro du 12 juillet 2012 Respublica publiait sans prendre parti deux poins de vue respectivement favorable (Abolition 2012) et hostile (le Planning) à la pénalisation du client en invitant le lecteur à se faire une opinion. Avec ce texte, nous relançons le débat auprès de nos lecteurs.

Pourquoi revenir aujourd’hui sur la question de l’abolition alors que tous les arguments possibles « pour », « contre » et « comment » semblent avoir été déjà mille fois exposés ? Disons d’emblée que nous ne discuterons ici ni des positions prohibitionnistes, ni des positions règlementaristes. En revanche la position abolitionniste officielle de la France – où le scepticisme fait bon ménage avec la résignation – se voit interrogée de deux façons : le calendrier parlementaire annoncé par Najat Vallaud-Belkacem amène les partis politiques et le mouvement associatif et citoyen à se positionner, tandis que les médias favorisent jusqu’ici l’expression du scepticisme à l’égard d’un changement législatif ; des schémas de pensée anciens et des résistances demeurent dans l’esprit de nombreux camarades, qu’il est temps de lever pour que le débat progresse et soit porté devant le public de façon raisonnée, sans se cacher qu’il est difficile pour chacun de s’abstraire de la dimension intime de la sexualité que la question implique. (suite…)

« Entrée du personnel » (M. Frésil)

Rubrique "Cinéma" en collaboration avec l'association 0 de Conduite En pénétrant dans les différents abattoirs industriels de Bretagne et de Normandie, Manuela Frésil s’est attelée à une des tâches les plus périlleuses et aussi l'une des plus tabous du cinéma, celle de filmer le travail, et pas n'importe quel travail.…

Sortie de la crise ou crise dans la sortie du capitalisme ?

Ou : Pour passer de la « gauche de la gauche » à la « gauche de gauche » (1)Nous reprenons ici la définition de la « gauche de gauche » de Pierre Bourdieu. C’est bien parce que des élus de gauche ont trahi leur engagement à partir de la fin des années 70 (en France à partir du tournant néolibéral de 1983), que nous devons parler de « gauche de gauche », mais il ne s’agit pas pour autant de nous complaire dans une « gauche de la gauche » définitivement minoritaire et extrémisée. Le Front de gauche devrait avoir comme objectif de construire une « gauche de gauche » appuyée majoritairement par les couches populaires ouvriers et employés et par les couches moyennes intermédiaires.

Nous avons eu droit à l’intensification des politiques néolibérales depuis plus de 30 ans en Europe, suivant une séquence de poupées russes : « baisse du profit en Europe dans l’économie réelle », « déformation du partage de la valeur ajoutée », « désindustrialisation de toutes les économies européennes consécutive à la chute de la R&D », « fuite en avant des capitalistes dans la financiarisation de l’économie et la spéculation financière internationale », « cadeaux fiscaux aux couches riches et aux couches moyennes supérieures », « éclatement des bulles financières », « remplacement des dettes privées par de la dette publique », « crise de la dette publique », « spirale des politiques d’austérité ». Devant ce déferlement du mal-vivre consécutif aux politiques néolibérales de l’oligarchie, les résistances et les formes de l’éducation populaire se développent. Mais la question du « que faire ? » taraude les responsables et les militants des organisations politiques, syndicales ou associatives.
Alors se développent dans la « gauche de la gauche », toutes les impasses des prééminences surplombantes, ces simplifications théoriques et idéologiques produisant des idées simples et uniques censées nous ouvrir d’un coup de baguette magique, le chemin du nirvana. (suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Nous reprenons ici la définition de la « gauche de gauche » de Pierre Bourdieu. C’est bien parce que des élus de gauche ont trahi leur engagement à partir de la fin des années 70 (en France à partir du tournant néolibéral de 1983), que nous devons parler de « gauche de gauche », mais il ne s’agit pas pour autant de nous complaire dans une « gauche de la gauche » définitivement minoritaire et extrémisée. Le Front de gauche devrait avoir comme objectif de construire une « gauche de gauche » appuyée majoritairement par les couches populaires ouvriers et employés et par les couches moyennes intermédiaires.

La vidéo « École en danger », ou comment analyser le présent sans comprendre le passé

La vidéo « On vous fait un dessin “École en danger” » exprime le point de vue du PCF et du Front de gauche sur la démolition libérale de l’école. Un point de vue sans doute supposé rassembler ceux qui veulent une vraie politique de gauche pour l’école et qui refusent la politique menée par la droite et poursuivie par V. Peillon et G. Fioraso. (suite…)

Grandeur et décadence du capitalisme français (suite) : La Compagnie Générale d’Electricité – Episode n°3 : CEGELEC & Cie

On se souvient que dans l’épisode 2, le PDG d’ALCATEL, Serge TCHURUK, 2001 avait imposé à ALSTOM, dont il souhaitait se débarrasser, le rachat préalable de CEGELEC, qui était une filiale commune à ALCATEL, ALSTOM & GEC. ALSTOM voulant à son tour s’en délester, compte tenu des ses difficultés de…

Déchets nucléaires : que faire ?

À mesure que s'accumulent les stocks de combustibles irradiés et de déchets nucléaires provenant du cycle électronucléaire, des centres de recherche, des activités militaires, industrielles, médicales, la question du devenir de ces matières se pose aujourd'hui une acuité et une urgence d'autant plus grandes que certaines décisions doivent être prises…

Les enseignements de la séquence des 1er et 5 mai 2013

Un an après l'arrivée de François Hollande à la présidence de la République française, la configuration de la lutte culturelle, politique et socialea radicalement changé. Un syndicalisme rassemblé avait permis de mobiliser contre la politique néo-libérale de Nicolas Sarkozy des millions de travailleurs, dans le conflit des retraites en 2010.…

Années 30, le retour ?

Le courrier reçu de C. Jenger et publié dans le dernier numéro de Respublica s’interroge sur un retour des années 30. Le parallèle est a priori politiquement pertinent, tant certaines prises de position dans le débat sur le « mariage pour tous » peuvent en effet faire penser à celles des ligues fascistes d’alors, même si leur violence, physique ou verbale, en est encore très loin. D’autres rares références à ces années sont plutôt centrées sur l’aspect économique.

Sous cet angle, le parallèle est combattu par ceux qui veulent voir dans la crise actuelle un phénomène ponctuel et non une constante du capitalisme, le refus de l’histoire permettant aux économistes de marché de nier la réalité : comme l’après-1929, l’après-2007 n’est pas une crise conjoncturelle parmi d’autres, une crise due aux excès d’une finance mal maîtrisée ou aux erreurs stratégiques néo-libérales, mais la fin de la gestion par une fuite dans la financiarisation, de la crise du profit apparue dans les années 70 (voir l’ouvrage Néo-libéralisme et crise de la dette). (suite…)

Quartiers Nord de Marseille : un témoignage et un appel aux autorités publiques

NDLR – Depuis plusieurs décennies, les quartiers populaires des banlieues permettent à beaucoup de « gloser ». Seuls les groupes mafieux et intégristes s’installent durablement dans ceux-ci. Les pouvoirs publics avalisent le retrait des services publics, de l’école laïque et républicaine, des systèmes de santé et de protection sociale, le retrait des politiques de développement économique et social, le retrait des politiques sociales de logement, le retrait des politiques culturelles et d’éducation populaire pour instrumentaliser ses quartiers par des discours sécuritaires et ou communautaristes.
Donnons la parole à ceux qui veulent le changement ici et maintenant.

Aperçu : Construire avec la participation directe des habitants des quartiers populaires une stratégie globale d’intervention de prévention et de sécurité contribuant à mettre en place des moyens pour lutter contre l’occupation des lieux par des jeunes identifiés par la police : cages d’escalier, entrée principale des cités, installation « conviviale » sur les parking des cités, des espaces verts, devant les collèges, les lycées, devant les alimentations de nuit… Cette manière d’occuper ces « espaces » qui sont souvent mobiles dans un même territoire pour fuir les représailles d’autres réseaux démontre que la vente de stupéfiants est connue, au vu et au su de tous. C’est même parfois des lieux où les plus petits se retrouvent recrutés occasionnels. Ces lieux démontrent aux yeux des habitants que la vente de produits se banalise et devient un simple business. Ce marché fonctionne bien et les revendeurs deviennent « des voisins » pour les jeunes.
Les familles fragilisées devront bénéficier d’un accompagnement social et psychologique adapté.

Une législation sur la dépénalisation /légalisation de la vente de résine de cannabis
La protection des mineurs devra faire l’objet d’une attention particulière ainsi la prévention de la récidive pour éviter l’accumulation des délits qui alourdissent le parcours du jeune. L’idéal pour supprimer le trafic, c’est d’introduire la dépénalisation dans l’immédiat, suivie d’un travail saisi par une commission parlementaire sur la légalisation de la consommation de la résine de cannabis. Les associations spécialisées sur les conduites additives et les associations de parents et d’usagers devront participer. (suite…)

La direction nationale de la CFDT pousse dehors son coordonnateur Sanofi

La CFDT reste cohérente avec sa nouvelle ligne stratégique. Son alliance stratégique avec le Medef l'entraîne à faire la chasse aux responsables locaux "coupables" de manifester contre la loi du Medef avec la CGT. La direction confédérale, droit dans ses bottes, visait particulièrement Pascal Vially, coordonnateur CFDT chez Sanofi, l'entreprise…

Intervention et politiques des puissances impérialistes en Syrie :  le cas francais

NDLR – L’auteur insiste sur le manque de cohérence (de « logique ») entre les positions françaises en matière d’intervention en Syrie et au Mali. De fait, dans l’un et l’autre cas, des intérêts stratégiques et économiques peuvent soit freiner la volonté de lutter contre l’islamisme, soit la conforter.
Sa condamnation de l’intervention française au Sahel ne fait cependant pas l’unanimité au sein de la Rédaction de ReSpublica comme en témoigne un précédent article. Un « coup d’arrêt » militaire à portée de main n’était pas à négliger, même si à terme il ne règle rien en l’absence d’une remise en cause des politiques néolibérales dans la région.

 

La France a joué et joue encore un rôle important depuis le début du soulèvement populaire en Syrie, qui peut surprendre. A priori, beaucoup d’éléments auraient dû pousser ses dirigeants à une grande prudence, notamment son désengagement relatif et celui de l’Union européenne vis-à-vis de « l’Orient compliqué » (comme disait le Général de Gaulle), et ses moyens très affaiblis, en cette période de crise et d’austérité. Or, elle a délibérément fait le choix d’une attitude  « en pointe » sur ce dossier, parmi les pays les plus engagés dans une politique interventionniste de gardien de l’ordre néo-libéral imposé d’abord par les Etats-Unis.
Quels sont les ressorts de cette attitude ? Nous tenterons de formuler quelques hypothèses sur cette question.
Un rapprochement avec l’engagement actuel de la France au Mali, s’il n’est pas au cœur du sujet, pourra être esquissé. Lui aussi peut apporter quelques lumières….

(suite…)

Alors que les pays arabes et/ou islamistes sont dans la tourmente, les  »idiots utiles » du communautarisme persistent

Touchés par un exode rural important, ces pays ont développé des villes de façon anarchique avec leur lot d’espoir, de désillusions, de précarité sous toutes les formes, de délinquance, de chômage. L’indigence des services publics rajoute au mécontentement. D’autant que la plupart des pays étaient dirigés par des dictatures rentières et sécuritaires. Ces dictatures vivaient et administraient par la rente foncière, commerciale ou liée à la vente des matières premières fossiles. Mais ce que les « nouveaux chiens de garde » ont oublié de dire, c’est que pour vivre grassement de la rente, il faut éviter d’investir dans la sphère de constitution des libertés (école, services publics, santé et protection sociale) qui seule peut permettre de passer de droits formels aux droits réels ! Les prédateurs de la rente au pouvoir ont préféré sous-traiter aux islamistes (principalement des Frères musulmans) tout ou partie de la sphère qui aurait pu être constitutive des libertés. De ce fait, ils ont donné aux islamistes une implantation nationale y compris en banlieues, en zones périurbaines et rurales. Les démocrates, eux, n’existaient que dans les villes et ne recrutaient que dans la petite et moyenne bourgeoisie urbaine.
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La chronique de « 0 de Conduite »

NDLR : Nous inaugurons dans ce numéro une rubrique régulière consacrée au cinéma, avec la collaboration de  "0 de Conduite", partenaire du Réseau Education Populaire. On trouvera sur le site du REP la charte de l'association qui « défend toutes les formes cinématographiques, pourvu qu’elles donnent à (sa)voir, par leur…

Pour une éducation populaire politique

Tribune parue le 2 avril sous l'en-tête : Comment susciter davantage l’engagement des jeunes ? En décembre 2012, le Credoc publiait un rapport, « Les jeunes d’aujourd’hui : quelle société pour demain ? » Vaste question. Les louables efforts de ses rédacteurs pour éviter le stigmate n’empêchent pas la – cruelle – réalité des chiffres.…