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A propos de la police et du pouvoir

« Malgré les drames récents, on compte 2,5 fois moins de policiers morts en mission qu’il y a 40 ans », titre le 1er juin  Le Monde   » qui précise : « Plusieurs morts tragiques ont suscité l’émoi des forces de l’ordre. Pourtant, à rebours des discours sécuritaires, les policiers sont aujourd’hui mieux protégés et les morts violentes ont diminué en nombre ».

Il est évident, pour qui fait l’effort de se pencher sur l’histoire de la criminalité sur un siècle, que l’époque récente est plus sûre. Les ouvrages ne manquent pas, mais voilà, on se heurte à deux obstacles. Quand les difficultés économiques, et sociales se dégradent, il est plus facile de trouver des boucs émissaires à son angoisse, actuellement, les immigrés, et des solutions récurrentes : peine de mort, bagnes, travaux forcés et pourquoi pas colonies pénitenciaires de triste mémoire, comme celle de Mettray ( » la chasse à l’enfant  » de Prévert).

Pour le pouvoir, il s’agit de jouer sur ce sentiment de fragilité, lié à la paupérisation pour justifier, mesures liberticides et recours systématique à la police, qu’on flatte, alors qu’ en réalité, il l’ a toujours méprisée, comme en témoigne le peu de cas de ses revendications sur ses conditions de travail (attitude qui est la sienne pour tout le service public : enseignants, soignants…)

D’ailleurs cet instrumentalisation d’une police à vocation républicaine par un pouvoir aux abois, fait suite à sa tentative de créer, comme le fit Napoléon III, un système d’hommes de main (ceux de la société du Dix décembre, lire Marx La lutte des classes en France), avec Benalla qui commandait à des officiers supérieurs de la police.

Jean Estivill

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