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Courrier d’un lecteur et réponse d’Emilie

Réaction à l’article d’Émilie du 17 janvier 2018

Voir : http://www.gaucherepublicaine.org/combat-feministe/et-les-femmes-dans-la-liaison-du-combat-laique-et-du-combat-social/7401043

Le combat féministe est tout à fait juste et légitime, mais la façon dont il est présenté est agaçante, car dans son discours il donne l’impression d’accuser le patriarcat de tous les maux et de mettre tous les hommes dans le même panier. C’est intolérable. Personnellement, pendant des décennies de syndicalisme, j’ai toujours milité auprès de femmes qui étaient d’ailleurs dans mon syndicat plus actives et majoritaires que les hommes, présentes dans les instances, et nous avons toujours eu hier comme aujourd’hui une femme secrétaire nationale et j’ai toujours invité toutes les autres à s’engager. Sans oublier que professionnellement j’ai toujours eu sans problèmes des femmes comme responsables hiérarchiques.
Aujourd’hui, dans le combat de certaines féministes, je ressens parfois la haine de l’homme, tout simplement. J’entends certaines réclamer qu’après des millénaires de domination patriarcale il faudrait une domination matriarcale, comme une juste compensation. Comment être d’accord avec ce discours ?
Comment être d’accord avec ces discours qui n’émettent que des obligations et des contraintes.
Vous critiquez celles qui ont signé une tribune qui portait un discours différent, personnellement je l’ai trouvée maladroite, mais elle a eu le mérite d’exister et d’ouvrir un débat alors qu’on entendait depuis des semaines qu’un seul discours avec lequel on avait intérêt à être d’accord sous peine d’être traité de tous les noms d’oiseaux, car depuis quelque temps déjà sur ce sujet comme sur d’autres, c’est comme cela que ce déroule le dialogue. On ne peut discuter la pensée dominante émise par les universitaires adeptes de sciences sociales et humaines (qui sont des sciences que pour ceux qui veulent bien le croire), qui veulent déconstruire pour mieux reconstruire un humain façonné selon leurs aspirations.
Dans les faits, il faudrait s’adresser avant tout aux parents, et à tous ceux qui participent à la formation des esprits des enfants sans tomber dans la caricature.
Aux mères, pourquoi transmettent-elles des valeurs qui leur sont défavorables ?
Pourquoi ce sont des mères qui emmènent leurs jeunes filles se faire exciser ?

Dans l’immédiat il faut interdire le mariage et même interdire à deux adultes de sexes opposés de vivre sous le même toit sous peine que s’installent entre eux des rapports de domination.

Je ferai toujours une différence entre la femme qui se jette sur du Nutella lors d’une promotion, celle qui va perdre son emploi chez Carrefour, celles à qui on met des baffes pour qu’elles portent un foulard et la petite bourgeoise universitaire férue de mixité, qui mange bio, vote écolo et qui met ses mômes dans l’enseignement privé, celle qui a été pendant des années la patronne des patrons et n’a rien fait, toutes celles qui ont été ministre et qui n’ont pas fait plus, etc.
Mais vous avez raison, il ne peut y avoir d’égalité et de fraternité dans un système capitaliste qui par essence est inégalitaire et injuste. Une inégalité et une injustice qui sont  autant défendues  par des hommes que par des femmes.

H. Domergue

Réponse d’Emilie

Si nous avons conscience qu’au cours des dernières décennies, des hommes en plus grand nombre se sentent féministes ou sont féministes, nous regrettons qu’ils ne représentent pas une majorité au sein des associations, des syndicats, des partis politiques. Car eux aussi luttent contre la prison patriarcale dans laquelle la société les enferme, attendant d’eux des comportements « masculins » au sein de la famille,  comme en entreprise.

Dans notre tribune, nous évoquons les fléaux du patriarcat qu’ils relèvent des obscurantismes religieux, du conservatisme ou/et de la société capitaliste. Il ne s’agit pas de la guerre des sexes, ni de la revendication d’une société matriarcale. Tout simplement de l’abolition du patriarcat.

Les mouvements féministes, dans leur majorité,  souhaitent une société égalitaire et non la lutte de pouvoir que représente justement la société patriarcale dominatrice et oppressive.

Le patriarcat est antérieur au capitalisme comme aux religions qui cheminent main dans la main pour maintenir leur pouvoir de domination sur les individus et plus particulièrement sur les femmes.

Si assez d’hommes avaient fait leur révolution vis-à-vis du patriarcat, la violence institutionnelle serait abolie : égalité des droits sans devoir passer par des outils comme la parité, qui gomment à peine les inégalités entre les femmes et les hommes. L’éducation non sexiste serait instaurée depuis des décennies et nous n’aurions pas vu poindre les journées de retrait promues par des associations comme Sens commun pour obliger un gouvernement à annuler la mise en place des ABCD de l’égalité.

Les statistiques en matière de violences familiales, conjugales, démontrent que quel que soit le milieu social, elles se perpétuent.  Certes, cela ne s’appelle pas la guerre des sexes, tout simplement le contrôle de…., le  pouvoir sur…, la  domination.

Nous espérons que votre souhait d’interdire la cohabitation entre hommes et femmes est une boutade… Et nous serons avec plaisir à votre disposition si vous souhaitez organiser une conférence autour du féminisme.

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