Comment une Inquisition moderne, avec l’aide du pape François, réprima le mouvement de protection des pauvres

NDLR – Article de George Monbiot publié dans le Guardian, le 18 mars 2013, sous le titre « Péchés cardinaux » et traduit de l’anglais par Hervé Le Gall

« Lorsque je donne aux pauvres de la nourriture, on me donne le nom de saint. Lorsque je cherche à connaître les raisons de leur pauvreté, on me donne celui de communiste ». Ainsi s’exprimait l’archevêque brésilien Dom Hélder Câmara. Son adage met en lumière, d’une part l’une des principales lignes de faille à l’intérieur de l’Église Catholique, d’autre part la vacuité du discours papal, lorsqu’il prétend se trouver du côté des pauvres. (suite…)

Centres de santé mutualistes : « faire du pognon avant tout »

Confrontés à de grandes difficultés financières, les 500 centres de santé de la Mutualité française doivent adopter un nouveau modèle économique, basé sur la rentabilité et la productivité. Un tournant radical contesté par le Dr. Alain  Beaupin, président de l’Union confédérale des médecins salariés et membre du bureau de l’Union…

« Tu déconnes Jean-Luc », une lettre ouverte

Tu déconnes Jean-Luc. Tu déconnes. Chavez est mort et ce n'est pas l'Amérique du Sud ici. Il n'y a pas tous ces paysans sans terre et tous ces miséreux éloignés du civisme et de la démocratie. Tu déconnes Jean-Luc parce que tu sembles faire comme si tu étais tout seul.…

Expulsions de Roms : le cas de Ris-Orangis

Après ces deux photos "avant/après" tirées du reportage de l'expulsion sur http://perou-risorangis.blogspot.fr/, nous ne pouvons mieux nous indigner qu'en citant l'action solidaire de la MJC de Ris-Orangis (Essonne) au travers du communiqué de la Fédération Régionale des Maisons des Jeunes et de la Culture en Ile‐de‐France qui : " apporte…

La gauche et l’éducation

On ne peut nier les bonnes intentions de la gauche à l’égard de l’éducation nationale, ni son engagement financier, même dans des conjonctures difficiles. Mais ces bonnes intentions, l’effort même consenti, ont souvent été contre productifs.
Non seulement la gauche n’a pas enrayé la perte de qualité de l’enseignement public, ni la dégradation certaine des conditions de travail des enseignants, mais à bien des égards elle les a accélérées. Il faut bien reconnaître, pour quelqu’un qui, comme moi, a enseigné 16 ans dans le fameux neuf trois, avant d’aller faire le mandarin dans les universités, qu’à chaque période de gouvernement de gauche, que ce soit sous monsieur Savary, monsieur Jospin, ou l’inénarrable Claude Allègre, on a assisté à une montée de la violence dans les quartiers difficiles, de la démagogie partout. La gauche a participé à la création de la situation désastreuse que nous connaissons aujourd’hui.

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« Féminisme : la révolution inachevée » de F-A Benomar

Le féminisme sonne souvent comme un gros mot, un mot qui attire à celle ou celui qui le prononce autant de sobriquets que de franche critique. La rengaine de nos opposants ne cesse de revoir notre combat, nos analyses ou nos revendications à la baisse, pointant du doigt une sempiternelle ligne jaune derrière laquelle nous ne sommes que des extrémistes qui quittons le sens des réalités. Et pourtant, que nous dit-elle, cette réalité ? Aujourd’hui en France, il existe 27 % de différences entre les salaires des femmes et des hommes. 80 % des travailleurs pauvres sont des femmes. L’écart de leurs retraites est de 38 %. Une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son compagnon. Une femme est violée toutes les sept minutes. Alors, est-ce le féminisme ou le machisme qui est aujourd’hui extrémiste et dominant ? (suite…)

Grandeur et décadence du capitalisme français : la Compagnie Générale d’Électricité. Épisode n°2

Résumé du premier épisode : La Compagnie Générale d’Électricité, apparue en France en 1898 est finalement scindée au bout d’un siècle tout juste en trois entités distinctes (ALSTHOM, CEGELEC, ALCATEL) après avoir connu un siècle de croissance ininterrompue et accompagné l’État dans le développement du secteur productif français. Ou en sont aujourd’hui les anciennes pépites de ce conglomérat qui, tout en soignant ses actionnaires, a tout de même traversé et servi trois Républiques ?

BILGER ou le (presque) fossoyeur d’Alsthom (source : la Bourse)

 Pierre BILGER, ENA, promotion Marcel Proust (1965-1967), inspecteur des finances, fut PDG d’Alstom de 1991 à 2003. Ses erreurs de management et de gestion ainsi que le désastre industriel intervenu dans le secteur des turbines conduiront la société au bord du dépôt de bilan. Comment a t-on pu en arriver là ? (suite…)

Alsace : les enjeux d’un faux référendum

En Alsace, les "informations" qui circulent concernant le faux référendum programmé pour le 7 avril prochain proviennent surtout de militants du OUI, surreprésentés dans la plupart des institutions, chez les élus et à la tête des rédactions de la presse du Crédit Mutuel : les quotidiens L'Alsace et DNA. Ces…

Sortir du capitalisme par la République sociale

NDLR : ce texte collectif a été porté à la connaissance de ReSpublica avant le Congrès du Parti de gauche, auquel il était soumis. S’il n’y a pas été repris dans sa totalité – et donc n’engage pas le Parti de gauche – nous avons souhaité le diffuser parce qu’il coïncide avec nombre de thèses privilégiées par ce journal.

Le capital a plongé l’humanité dans la plus grave crise financière, économique, sociale et écologique de son histoire, et n’en poursuit pas moins ses prédations sur les peuples du monde entier. Ce mode de production, fondé sur la marchandisation et l’exploitation de la vie humaine et de l’écosystème, n’est pas une fatalité. Cette formation sociale et historique n’est ni tombée du ciel, ni consubstantielle à une prétendue « nature humaine », qui élirait toujours mystérieusement la pire des solutions. Façonné par la main de l’humanité, le capitalisme peut par conséquent être défait par elle. Au-delà des réformes d’urgence face à la crise, développées notamment dans le programme L’humain d’abord et dans le Contre-budget du PG, notre responsabilité en tant que parti est donc d’oeuvrer concrètement à la libération des travailleurs et de l’ensemble des citoyens en défendant des mesures de rupture avec le capitalisme. Pour ce faire, le Parti de Gauche ne connaît qu’une seule médecine : la République sociale.
Ce texte est issu des différents travaux de la Commission économie du Parti de Gauche. Nous le proposons comme contribution à notre congrès.

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Analyse du discours présidentiel, ses présupposés et les leçons à en tirer pour l’action

En ce début de printemps, nous pouvons décrypter le mouvement « réformateur » de la communication hollandaise dont la dernière allocution télévisée du jeudi 28 mars est un morceau d’anthologie. Première caractéristique : le néolibéralisme est la fin de l’histoire De ce point de vue, il perpétue cette absence de perspective nouvelle qui…

Après l’arrêt de la Cour de cassation sur la crèche Baby Loup, quelle stratégie pour le combat laïque ?

Comme toujours, suite à cet arrêt, les Y-a-qu’à et les Faut-qu’on fleurissent sur la toile. Chacun y va de son point de vue. Sans effectuer le débat sur la stratégie à adopter. Car pour changer les choses, mieux vaut d’abord faire un état des lieux, puis définir les enjeux et enfin engager un processus qui mène vers une alternative. (suite…)

Enseigner les valeurs de la République à l’école publique : où situer les enjeux ?

Parmi les nouveaux enseignements obligatoires prévus par le projet de loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République, figure un « enseignement moral et civique » (art. 28), du cours préparatoire à la classe terminale. Le projet du ministre de l’éducation nationale d’introduire un enseignement moral et civique cohérent, doté de nouveaux programmes et d’une évaluation spécifique a été dévoilé au grand public par l’interview que Vincent Peillon a donnée au Journal du dimanche à la veille de la rentrée scolaire[1]. Dans cet entretien, le ministre a dit souhaiter « pour l’école française un enseignement qui inculquerait aux élèves des notions de morale universelle, fondées sur les idées d’humanité et de raison. La république porte une exigence de raison et de justice. La capacité de raisonner, de critiquer, de douter, tout cela doit s’apprendre à l’école ». L’annonce ministérielle a aussitôt suscité dans les médias interrogations et polémiques. (suite…)