Deux réactions au N° 817

1/ Sur l'article Traditionalistes et ultra-libéraux à l'assaut de l'école Si on veut lutter contre les assauts contre l'école publique, il faut rétablir l'école de l'instruction. L'état de l'école actuelle favorise les attaques contre l'école, une école qui oublie sa mission première : diffuser la connaissance. Et les diverses réformes…

De quoi le « Brexit » est-il le nom ?

En simplifiant à l’extrême, il s’agit d’une « sortie de secours » de l’Europe… mais par la droite.

Pour paraphraser le vieux Marx, tout matérialiste se doit d’abord de manier la dialectique. En suivant cette méthode, le « Brexit » indique, en fait, qu’une fraction significative de la classe bourgeoise anglo-saxonne ne retrouve plus son compte dans son alliance avec la micro-couche financière. La contradiction interne à la bourgeoisie est telle qu’elle remet en cause le dispositif de pouvoir en Europe.

Le cliquet ayant sauté, nous allons donc assister à une accélération de la décomposition de l’institution européenne dans les mois et les années à venir. L’alliance de classe est rompue. Car la récession est passée par là depuis dix ans : après les couches populaires et intermédiaires, la petite-moyenne bourgeoisie commence aussi à souffrir, en particulier en raison de l’effritement des revenus de son épargne et de ses rentes, et cela dans tous les pays d’Europe. Les injections de liquidités (QE), les taux négatifs, sont certes indispensables pour sauver le système financier et bancaire, mais cela engendre une dévalorisation des actifs au détriment de la classe bourgeoise classique. Bref, la micro-couche financière saigne le rentier !

Hélas, dans cette fin de cycle historique, la droite dispose d’une énorme longueur d’avance. Nous payons cash le « refus devant l’obstacle » de Tsipras et du gouvernement grec de Syriza en juillet 2015. Car la sortie de l’Europe par la gauche est pour le moment encore introuvable. La droite mène la danse dans l’espace occidental ! A Londres avec Boris Johnson et à Washington avec Donald Trump, un projet cohérent de gouvernance droite/extrême droite est en passe de se mettre en place.

(suite…)

Petit journal deviendra grand : entrevue avec le rédac’ chef du « Progrès Social »

Trois mois et demi après la parution du numéro 1, êtes-vous satisfaits du chemin parcouru ? que souhaitez-vous développer ? C’est déjà une réussite d’avoir pu lancer le journal et d’avoir tenu plus de trois mois ((ReSPUBLICA avait salué la naissance du quotidien en février dernier, voir http://www.gaucherepublicaine.org/chronique-devariste/le-coup-de-coeur-devariste-un-nouveau-journal-un-vrai/7397613. Pour s'abonner…

Le couloir des miracles

Changement à la station Place de Clichy. Des familles entières installées avec leur pancarte « Syrian » pour mieux se distinguer des autres ? Ce mot qui résume la gravité de leur situation ? Ce mot qui justifie leur détresse ? Comme si était écrit « nous ne sommes pas des mendiants comme les autres,…

Islamophobie, le nouveau tabou À propos du rapport « sur l’islamophobie en Espagne en 2015 »

Publié en espagnol dans M’Sur le 4 juin 2016, traduction d'Alberto Arricruz (http://msur.es/2016/06/04/topper-islamofobia-tabu/) On ne va pas être en reste, se sont-ils dit. Voyez Israël, comme ça leur est facile : n’importe qui voulant critiquer ses politiques se fait accuser d’antisémitisme et le tour est joué. L’occupation de la Palestine ? Le…

Les enseignements de notre agenda culturel, social et politique

Six éléments principaux retiennent notre attention dans la période : le sens de la lutte contre la loi El Khomri, la continuation de la poussée de l’extrême droite européenne, la politique anti-sociale du gouvernement grec, le référendum britannique pour ou contre le Brexit, les élections espagnoles, et la campagne présidentielle française.

Approfondissement de la crise sociale en France

La poussée populaire de la manifestation du 14 juin contre la loi El Khomri montre les deux aspects de cette lutte sociale : d’abord la persistance du mécontentement populaire dans la rue et dans l’opinion, dans la volonté de dénoncer ce nouveau palier dans la destruction des conquis sociaux par la gauche néolibérale solférinienne, ensuite le fossé culturel grandissant entre les élites néolibérales et le peuple.
L’acharnement et les mensonges médiatiques ne suffisent plus à décontenancer le mouvement social. Le fait que plusieurs syndicats de policiers (dont un de droite !) aient ouvertement critiqué le gouvernement et la hiérarchie policière pour avoir instrumentalis
é les « casseurs » afin décrédibiliser le mouvement social, les laissant agir sans faire intervenir les forces de l’ordre pour procurer des images au 20 heures télévisé et ensuite les faire intervenir sauvagement sans distinguer les « casseurs » et les manifestants, cela aura largement fait contrepoint à l‘acharnement médiatique des « nouveaux chiens de garde ». Il est donc de plus en plus probable que ce fossé culturel avec le gouvernement ne sera plus comblé d’ici l’élection présidentielle française.

Nouvelle poussée de l’extrême droite en Europe

L’élection présidentielle autrichienne a montré une nouvelle fois la poussée de l’extrême droite en Europe. Nous rappelons ici notre analyse, maintes fois présentée dans ReSPUBLICA : cette poussée est due à la conjonction de la crise économique systémique du capitalisme et des politiques austéritaires (qui en sont la conséquence) de plus en plus massives des gérants du capital que sont les élites néolibérales patronales, nationales et européennes. (suite…)

Dans quelle crise sommes-nous ? n° 8

« La crise c’est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître. »
Antonio Gramsci

 

Les événements se sont accélérés depuis le dernier article de la série « dans quelle crise sommes-nous ? », daté de juin 2015.

Rappelons que cette série d’articles, au rythme annuel depuis 2009 (voir les précédents n°s 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7) , considère la crise dite des subprimes-Lehman de 2007-2008 comme le début de la fermeture du pli historique du XVIe siècle. Plus qu’une crise systémique, il s’agit en fait de la fin du capitalisme financier tel qu’il a pu évoluer depuis 500 ans. Un nouveau monde « en réseau » est en création et le combat pour son contrôle exacerbe les contradictions actuelles.

Depuis 8 ans, la crise est devenue globale. D’abord financière et économique, celle-ci s’est propagée progressivement à la sphère politique et culturelle des pays développés. L’évolution de ces bouleversements est de plus en plus mal contrôlée par les monopoles financiers.

Mais la crise, par sa dynamique propre, commence à faire apparaître un nouveau monde, avec de nouvelles formes d’organisation d’extraction de la plus-value qui modifient les rapports sociaux d’exploitation. Les monopoles financiers tentent d’en avoir la maîtrise, ce qui s’avère une entreprise délicate.

L’ordre règne à Athènes

Sur le plan politique, l’Europe apparaît comme le « maillon faible » dans l’espace du milliard de riches (Amérique du nord, Europe, Japon-Corée du sud, Océanie) depuis déjà plusieurs années. Elle subit une crise aux multiples facettes : économique, politique et sécuritaire avec l’afflux des réfugiés des guerres du Moyen-Orient. Par ailleurs, le capitalisme US et son « porte-avion » britannique en Europe menacent de quitter ce navire en perdition. (suite…)

Le coup du père François !

Reçu d'un militant ayant assisté au 37e Congrès du PCF : En ce dimanche 5 juin 2016, peu après la sortie de messe dominicale, le secrétaire national du Parti communiste français engage un discours enflammé, mettant en avant l’espoir populaire et traçant un avenir teinté de communisme ; soudain, c’est la…

Deux textes de Denis Kessler pour servir à l’éducation populaire La ligne politique du mouvement réformateur néolibéral

NDLR - Ces deux textes de Denis Kessler, ex-vice-président du Medef, datant respectivement de 2007 et 2013, sont d'extraordinaires documents de base pour une éducation populaire refondée (un grand merci à notre ami Yves pour l'envoi du second texte). Tout y est, tout est dit ! La ligne politique du…

Repenser notre démocratie Comment le Venezuela bâtit une démocratie participative

Avec les élites économiques contre eux, les médias contre eux, les institutions contre eux et même l’Église (encore très puissante) contre eux, les gouvernements de la gauche latino-américaine vont aux élections et participent à l’exercice institutionnel de la démocratie, ceci au moment où celle-ci est prise d’assaut et utilisée comme…

5 juin 2016 : une nouvelle étape politique

Il est de plus en plus clair que la seule réponse de l’oligarchie capitaliste et de ses gouvernements à toute demande sociale et politique est, d’une part, l’intensification des politiques d’austérité et, d’autre part, la tentative de criminalisation de toutes les contestations : essayons de comprendre les réactions possibles à cette situation.

Comprenons d’abord que le capitalisme n’est plus capable de maintenir des taux de profit élevés grâce aux innovations, à des hausses de productivité, à l’intensification du travail, ou même à la destruction de capital par la guerre. Sa seule survie possible réside donc dans le maintien des taux de profit par la baisse de la masse des salaires et donc par l’intensification des politiques d’austérité. Et que la globalisation financière et les associations régionales (de type Union européenne) ne servent qu’à cela.

Comprenons ensuite que la criminalisation des contestations n’est qu’une suite logique de ce qui précède. Les politiques actuelles de la police et de la justice doivent être mesurées à cette aune-là. On ne rappellera jamais assez qu’une partie des lois scélérates utilisées par le régime de Vichy ont été votées par la Chambre des députés élue au moment du Front populaire. Neuf mois fermes pour les Goodyear, l’utilisation des nouvelles techniques guerrières par la police (les grenades de désengagement entre autres) sont des symboles qui préfigurent malheureusement le régime qui risque de suivre. Si on ajoute – d’après la dernière étude du Cevipof – que les gardiens de la paix sont passés des années 80-90 à aujourd’hui d’une majorité « gauche républicaine » à 70 % de votants pour le FN aux dernières régionales, on voit clairement les dégâts des politiques néolibérales de droite et de gauche au ministère de l’Intérieur dans cette période.

Le spectacle politicien se met en place

La droite néolibérale croit son heure venue. Pour gagner la présidentielle, vu la poussée du FN et l’écroulement actuel du soutien populaire aux solfériniens, il suffit d’être présent au second tour et d’appeler les socialistes à faire ce qu’ils ont fait aux régionales (qui n’auraient été qu’une répétition générale pour la présidentielle) en PACA et dans les Hauts de France, c’est-à-dire voter pour la droite néolibérale. Alors que la droite néolibérale dévoile un programme pire pour les travailleurs que celui du gouvernement Hollande-Valls !
Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les amendements votés par le Sénat à la loi El Khomri et les projets des candidats à la primaire de la droite, Bruno Le Maire, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et François Fillon. La tendance s’affirme dans la période pour chaque gouvernement néolibéral, de droite ou de gauche, de devoir être plus dur que le précédent. (suite…)

Laïcité, la loi Carle aggravée

Un cavalier législatif introduit subrepticement par amendement d’élus bretons ((L’amendement 2146 présenté par Marylise Lebranchu a été préparé par Paul Molac (EELV), Nathalie Appéré (PS) et Jean-Jacques Urvoas (PS), députés du Morbihan, d’Ille-et-Vilaine et du Finistère ; il complète l’article L 212.8 du Code de l’éducation qui précise les conditions…

Dernières nouvelles de Sanders – 24 mai 2016

Sanders est à l’extrême limite de la stratégie radicalement démocratique qui a été la sienne et qui s’est avérée gagnante jusque là : il pousse à fond la démonstration que le parti démocrate n’est pas un parti démocrate, et nourrit le désir d’un véritable parti démocrate aux États-Unis, qui ne…

Espagne : quand la gauche radicale s’érige en nouvel étendard de la laïcité

L’incertitude sur la formation du futur gouvernement espagnol est la conséquence de la récente recomposition du paysage politique due à l’émergence de nouvelles forces aux élections générales de décembre 2015, tels Podemos d’extrême gauche issu du « mouvement des Indignés » de mai 2011, ou le parti de centre-droit Ciudadanos. Cette incertitude…