Puisqu’on discute de l’histoire de France, je reprends ici pour les lecteurs de Mediapart un texte de mon livre Enseigner à vivre. J’y refais cette histoire sans rien en changer, mais à partir de l’intégration du divers via la francisation multiséculaire, ce qui permet de mieux franciser les jeunes descendants d’immigrés.
Apprendre à être Français est un enjeu majeur de la réforme de l’éducation, surtout en notre période de crise de l’intégration. L’histoire de France, telle qu’elle est enseignée, apparaît d’autant plus étrangère à l’élève d’ascendance immigrée, qu’Africain ou Martiniquais d’origine, c’est l’asservissement et l’esclavage qu’évoquent en lui l’histoire colonisatrice de la France, que Nord-Africain ou Vietnamien d’origine, il ne peut manquer d’évoquer les difficiles libérations gagnées et parfois les sanglantes guerres d’indépendance. Juif, il n’est reconnu comme citoyen qu’à la Révolution, mais contesté comme citoyen normal par l’antisémitisme. Musulman, il ressent les rejets qui s’accroissent contre sa religion.
En revanche, il est un visage de l’histoire de France, qui bien qu’essentiel, est ignoré ou méconnu. C’est celui qui identifie cette histoire à la formation progressive d’une unité multiculturelle. C’est celui qui inscrit un sceau d’universalité dans l’œuvre de ses penseurs, de Montaigne à Voltaire, et dans la Révolution française. Etre français c’est avoir été francisé.
L’histoire de France, pendant le cours d’histoire proprement dit, devrait être alors être présentée sous l’angle de la francisation.
Les quatre naissances de la France
Les origines mythico réelles de la France, telles que les enseignent les livres d’histoire pour écoliers, ont un caractère de complexité métisse. La première naissance reconnue est gauloise : divisée jusqu’à la conquête romaine, la Gaule se forme en s’unissant contre l’envahisseur. Aussi l’histoire future retient Vercingétorix comme le premier héros national. Mais le moment de formation précède de peu le moment de la désintégration puisque Vercingétorix une fois vaincu et immolé, la Gaule devient romaine. Or, dans notre mythologie nationale, Rome n’est pas considérée comme la puissance ennemie occupante, mais comme la co-formatrice, dans l’intégration mutuelle des deux composantes, d’une seconde naissance, celle d’une entité nommée justement gallo-romaine qui absorbe en elle la latinité dans la langue et la civilisation.
A cette seconde naissance va succéder une troisième, au cœur du chaos d’invasions qui s’installe dans la décomposition de l’Empire romain. Clovis est l’opérateur mythique de cette troisième naissance. Ce roi franc va donner à la France le nom qui semble définir la francité face à la germanité, puisque Clovis est désigné par les chroniqueurs ultérieurs comme le vainqueur des Alamans dans la bataille de Tolbiac (496) ; converti au christianisme et sacré à Reims, il apparaitra comme le fondateur de la France chrétienne. Mais ce n’est pas Clovis qui a battu les Alamans et les Francs étaient un peuple germanique dont la langue était telle. En fait Clovis opère la troisième naissance de la France en y intégrant la substance germanique et en y instaurant le christianisme.
La quatrième et véritable naissance a lieu en 987 avec le règne de Hugues Capet. Cette naissance est paradoxale, car l’espace proprement royal ne couvre que l’Ile de France, l’Orléanais et la région de Senlis. Le reste est divisé en plusieurs fiefs en fait indépendants, ethniquement et linguistiquement très divers, du comté de Bretagne au duché de haute Lotharingie, du comté de Flandre au comté de Provence.
La francisation continue
La France s’est faite, à partir des rois capétiens, en francisant des populations non franciennes : le francien était le dialecte d’oïl de l’Ile de France et de l’Orléanais qui, en s’imposant et se surimposant sur les multiples autres dialectes d’oïl et d’oc, est devenu le français.
C’est dire que la France s’est constituée par un multiséculaire processus de francisation de peuples et d’ethnies beaucoup plus hétérogènes que celles de l’ex-Yougoslavie par exemple.
La francisation ne s’est pas effectuée seulement en douceur, mais elle ne s’est pas effectuée seulement par la force. Il y a eu brassages et intégration dans la formation de la grande nation. L’identité française n’a pas impliqué la dissolution des identités provinciales, elle a effectué leur subordination, et elle comporte en elle l’identité de la province intégrée, c’est à dire une double identité.
Une idée certaine de la France
La Révolution française a apporté à la francisation une légitimation républicaine : en opérant une substitution de souveraineté, le peuple se proclame souverainement « grande nation » à la fête de la Fédération du 14 juillet 1790 où les représentants de toutes les provinces déclarent solennellement leur volonté d’être français. Dès lors la France incorpore, en sa nature même, un esprit et une volonté. La France, sans cesser de demeurer un être terrestre, devient un être spirituel et cela d’autant plus qu’avec le message de la déclaration des droits de l’homme, l’idée de France comporte désormais, dans sa singularité même, l’idée d’universalité. D’où l’amour que l’idée de France a inspiré à tant de proscrits, humiliés et persécutés dans le monde.
La polémique franco-allemande sur l’Alsace-Lorraine, au cours du 19ème siècle, affermit la conception spirituelle de l’identité française. Alors que l’Allemagne considère comme sienne cette terre germanique de langue et de culture, la France la reconnait sienne par son esprit et sa volonté d’adhésion. C’est bien l’idée volontariste et spiritualiste de la France que la Troisième République a fait triompher sur les idées de race et de sang que lui oppose le parti anti-républicain, dont du reste les trois composantes, monarchiste, catholique, xénophobe vont se dissocier.
La francisation par intégration d’immigrés
Aussi, dans le cadre intégrateur de la Troisième République, la francisation se poursuivra au 20ème siècle, mais de façon toute nouvelle, non plus à partir de territoires annexés ou ralliés, mais à partir d’immigrants venus des pays voisins. La France est alors le seul pays d’Europe démographiquement déclinant, où de plus les terres les moins fertiles sont abandonnées par leurs habitants. Cette situation attire les premières vagues d’Italiens et Espagnols. La Troisième République institue alors les lois qui permettent aux enfants d’étrangers nés en France de devenir automatiquement français et facilitent la naturalisation des parents. L’instauration à la même époque de l’école primaire laïque, gratuite et obligatoire permet d’accompagner l’intégration juridique par une intégration de l’esprit et de l’âme. Dans ce sens, le « nos ancêtres les Gaulois » que l’on a fait ânonner aux enfants d’immigrés ne doit pas être vu seulement dans sa stupidité. Ces Gaulois mythiques sont des hommes libres qui résistent à l’invasion romaine, mais qui acceptent la culturisation dans un Empire devenu universaliste après l’édit de Caracalla. Dans la francisation, les enfants reçoivent de bons ancêtres, qui leur parlent en même temps de liberté et d’intégration, c’est à dire de leur devenir de citoyens français.
Ainsi le processus multiséculaire de la francisation a formé la France. Au cours de ce processus, la Révolution française a introduit dans le code génétique de l’identité française un principe spirituel et l’idée d’universalité. Ce qui signifie que le ressourcement français, compris dans cette logique historique, n’est pas un processus de rejet et de fermeture.
Il y a eu certes des difficultés et de très grandes souffrances et humiliations subies par les immigrés, vivant à la fois accueil, acceptation, amitié, et refus, rejet, mépris, insultes. Des réactions xénophobes n’ont pu toutefois empêcher le processus de francisation, et, en deux et au plus trois générations, les Italiens, Espagnols, Polonais, juifs laïcisés de l’est et de l’orient méditerranéen se sont trouvés intégrés jusque dans et par le brassage du mariage mixte. Ainsi, en dépit de puissants obstacles, la machine à franciser laïque et républicaine a admirablement fonctionné pendant un demi-siècle.
Est-elle rouillée aujourd’hui ? Rencontre-t-elle des problèmes nouveaux qu’elle ne peut résoudre ?
Les difficultés nouvelles
Il y a eu, avons nous vu, une mutation dans la francisation quand celle-ci, au début du siècle, s’est effectuée non plus en provincialisant des territoires, mais en nationalisant des immigrés. Aujourd’hui, de nouvelles conditions semblent devoir appeler une seconde mutation.
Tout d’abord il y a l’exotisme de religion ou de peau chez de nombreux immigrés, venus des Balkans, du Maghreb, d’Afrique noire, d’Asie (Pakistan, Philippines). Il faut toutefois remarquer que la religion des immigrés cesse d’être un obstacle dès qu’il y a acceptation de la laïcité de la vie publique française, condition sine qua non de l’intégration, et cela a été le fait des juifs et des musulmans des précédentes générations, qui, comme les catholiques, ont pu garder à titre privé leur foi religieuse. Il faut remarquer aussi que les noirs et créoles des territoires d’outre-mer sont déjà entrés dans la nationalité française, de même que des Vietnamiens et Chinois. Mais l’extension du flux doit nous amener à concevoir qu’un caractère multi-ethnique et multi-culturel élargi devient un constituant nouveau de l’identité française, qui, comme déjà celle des pays d’Amérique du nord et du sud, va comporter en elle la possibilité d’intégrer dans son principe tous les constituants ethniques de la diversité planétaire.
En second lieu, nous sommes entrés dans une période de crise d’identité aux multiples visages. La double identité, provinciale et nationale, cesse d’être vécue de façon paisible dès lors que le courant d’homogénéisation mondialisant menace la première identité. D’où à partir de 1960 les réactions provincialistes de défense linguistique, culturelle et économique pour sauvegarder l’identité menacée. Un tel problème se pose également, bien que de façon différente, chez des immigrés qui veulent bénéficier de la civilisation française sans y dissoudre leur identité. Il ressort que l’identité française doit demeurer une double identité, et respecter désormais de façon attentive, y compris pour les français eux-mêmes, les diversités ethniques/culturelles, ce qui entraine un dépassement du jacobinisme homogénéisant.
En troisième lieu, le problème de la francisation se pose aujourd’hui dans le contexte d’une crise de la civilisation urbaine. Cette crise que subit le plus gros de la population française y favorise les rejets et les agressivités, ce qui favorise chez les récents immigrés le repli ghettoïque, la refermeture sur les solidarités d’origine, et la constitution de bandes adolescentes ethniquement fermées sur elles-mêmes. Tout cela fortifie la boucle causale où les hostilités s’entre-nourrissent les unes les autres, constituant autant de freins à l’intégration.
En quatrième lieu, les tensions extrêmes qui, depuis la guerre d’Algérie jusqu’à la guerre du Golfe et le nouveau djihadisme, renaissent périodiquement entre le monde arabo-islamique et le monde européo-occidental, ne sont pas près d’être apaisées tant que la crise du Moyen-Orient, avec d’abord le problème israélo-palestinien, puis les crises de décomposition irakienne, libyenne, syrienne, pèsent de façon damocléenne sur notre avenir. La tension muette, mais craintive et parfois haineuse de part et d’autre, constitue une barrière invisible à l’approfondissement de l’intégration des populations d’origine arabo-islamique. Les cas de Khaled Kelkal et Mohammed Mehra illustrent l’oscillation, chez bien des jeunes beurs pourtant nés en France, entre intégration, délinquance, djihadisme.
Enfin, la crainte de la ruée des immigrants pauvres du Sud et de l’Est dans une société vouée au chômage et menacée de crise crée un climat apte à favoriser les rejets aveugles. Ce qui pose le problème : le processus de francisation peut-il se poursuivre au moment même où tant de conditions psychologiques, sociales et économiques sont favorables aux xénophobies et racismes dans un processus de régression politique favorable aux refermetures nationalistes et ethnicistes ?
Aux couleurs de la France
Tout d’abord, retirons tout critère quantitatif abstrait qui déterminerait le taux d’immigrants intégrables. Une culture forte peut assimiler un très grand nombre d’immigrés. Ainsi, depuis le début de ce siècle, une Catalogne de 2 millions d’habitants a pu catalunyer 6 millions de non catalans. La force de la culture catalane était d’être une culture urbaine, dont la langue était parlée par la bourgeoisie et l’intelligentsia, et non une culture folklorique résiduelle des campagnes. La culture française est très forte. C’est une culture de villes, qui favorise rencontres de travail, de bistro, de loisirs (il faut voir comment une grande victoire de football francise immédiatement et provisoirement blacks et beurs) ; cette culture comporte un système éducatif généralisé et encore puissant. C’est une culture publique et civique de caractère laïque, et c’est cette laïcité qui seule est capable d’intégrer politiquement et intellectuellement, les diversités ethniques. C’est la culture laïque qui constitue à la fois un des caractères les plus originaux de la France et la condition sine qua non de l’intégration de l’étranger.
Mais nous devons cesser de lier uniformisation culturelle et laïcité. Il faut au contraire lier l’abandon du jacobinisme culturel à la régénération de la laïcité. Dès lors notre culture peut ouvrir davantage son universalité potentielle et accepter l’idée d’une France multiethnique et multi-culturelle, qui en s’ouvrant aux diverses couleurs de peau, demeurera aux couleurs de la France, c’est-à-dire Une.
Les Etats-Unis disposent d’une culture forte de nature différente. Elle est fondée sur les principes de leur Constitution, sur le rêve américain de réussite, et sur l’unification des mœurs, goûts, gestes, façons de parler qu’ont répandu le cinéma et la télévision, ce qui leur permet, en dépit d’énormes désordres, violences et iniquités, de métaboliser des immigrants de toutes origines et fabriquer des Américains. La France, qui s’est faite et développée dans et par la francisation permanente au cours d’une histoire millénaire, est différente. Son statut se trouve entre celui des autres pays européens dotés d’une histoire singulière, qui longtemps pays d’émigrants, ne savent pas intégrer leurs immigrés, et celui des Etats-Unis, pays d’immigration par nature.
Le problème n’est donc pas, dans son principe, celui de la quantité d’immigrants. Le problème est celui du maintien de la force de la culture et de la civilisation française. Il est inséparable du problème que pose le devenir de la société française.
Nous avons dit que la culture urbaine et l’éducation sont des facteurs fondamentaux de la francisation des immigrés. Mais la ville est en crise, l’éducation se sclérose. Le délabrement de civilisation est à la fois le problème de fond de notre société et le problème de fond de la francisation.
Une culture forte peut intégrer, mais non dans des conditions de crise économique et morale grave. Tout est lié aujourd’hui : politique, économie, civilisation. On commence à voir le lien entre ville-banlieues-logement-atomisation-jeunes-drogues-immigrés-chôomeurs, bien que chacun de ces problèmes comporte sa spécificité.
Avicenne, à la suite d’Hippocrate, disait qu’il faut traiter les causes d’une maladie et non ses symptômes. Mais il disait aussi que quand le malade est au plus mal, il faut traiter d’urgence les symptômes. Aussi, il est aujourd’hui nécessaire de réduire les symptômes (logements, crédits, loisirs, sports, etc…), mais il ne faut pas pour autant oublier les problèmes de fond, qui nécessitent l’élaboration d’une politique de fond : une politique de civilisation.
Une politique de civilisation viserait à régénérer les cités, à réanimer les solidarités, à susciter ou ressusciter des convivialités, à régénérer l’éducation. Ces quelques orientations ne formulent pas des solutions, elles indiquent des voies.
Il ne faut pas exclure l’hypothèse que nous soyons submergés par des crises en chaine, et qu’alors des régressions économiques, sociales, politiques entraineraient l’arrêt de la francisation. Une progression économique, sociale ou politique comporterait au contraire d’elle-même la poursuite de la francisation.
Enfin, il est nécessaire de situer le problème de l’immigration dans son contexte européen. Tous les pays d’Europe sont aujourd’hui en crise démographique, tous les pays occidentaux et nordiques comptent des populations immigrées. Le modèle français de naturalisation et d’intégration scolaire pourrait donc devenir un modèle européen, qui permettrait à l’Europe de rajeunir démographiquement et d’assumer sa nouvelle et future condition de province planétaire. De plus une citoyenneté européenne permettrait aux immigrants d’accéder à une multi-identité nouvelle, tout en provincialisant leur origine extra-européenne. Et, même au sein de cette conception européenne, l’originalité française demeurera, puisque, répétons le, l’histoire de France se confond avec l’histoire de la francisation.
Ici encore, la prospection d’un avenir nécessite le retour aux sources. D’où notre conviction : continuer la France millénaire, la France révolutionnaire, la France républicaine, la France universaliste, c’est aussi continuer la francisation. C’est continuer l’originalité française dans l’intégration européenne.
Mais une telle continuation nécessiterait une profonde régénération non seulement politique et culturelle, mais aussi pédagogique. De toutes façons, la route sera longue, difficile, aléatoire, et il y aura encore du sang et des larmes.
Note de la Rédaction de ReSPUBLICA
Ce texte nous a paru intéressant dans son développement de la notion de « francisation », d’un point de vue historique – très rapide – mais aussi tourné vers la situation actuelle. Ce qui en fait le point fort anti-communautariste, c’est son focus implicite sur la nation ne s’opposant pas à l’universalisme, contrairement à tous ceux qui, oubliant que la république est nationale, croient combattre le communautarisme en condamnant la nation, l’identité et le reste, ce qui fait le jeu du néo-libéralisme … dont les conséquences nourrissent le communautarisme. C’est pourquoi nous invitons nos lecteurs à poursuivre cette lecture par celle du texte de Pierre Hayat ci-après : « Quelle intégration pour sortir de l’impasse communautariste ? »
Nous regrettons au passage qu’au titre des « difficultés nouvelles », Edgar Morin ne mette qu’en cinquième et dernière position les « conditions psychologiques, sociales et économiques », témoignant par là d’un idéalisme affligeant, la seule solution envisageable apparaissant alors comme une politique de civilisation !
Ce texte ignore totalement l’impact des conditions matérielles de la vie, dont la dégradation consécutive à la crise postérieure aux Trente glorieuses explique toutes les « difficultés nouvelles » qu’il perçoit justement. Dans les années 20-30 par exemple, les Italiens ne concurrençaient pas les Français, ils devaient aller là où il n’y en avait pas (plus ou pas assez) : dans les mines ou dans les champs. Après la guerre, il y avait du travail pour tout le monde, ils ont pu finir par s’intégrer. Dans les années 60, l’afflux des pieds-noirs (accusés de venir en France manger le pain des Italiens !) a été absorbé en quelques mois. Quant à la Catalogne, très dynamique, elle reste la partie riche de l’Espagne alors qu’aujourd’hui la crise y développe le séparatisme, par refus de payer pour les autres régions, de même que l’Italie du Nord cherche à se séparer du poids mort du Sud.
Ce n’est pas la culture qui intègre, c’est le travail, et c’est la gestion néo-libérale de la crise du capital qui détruit, via la ghettoïsation, etc., « la force de la culture et de la civilisation française ».