Tout s’accélère : la destruction du monde ancien, la lutte des classes implacable qui est menée par les gérants du capital, la suppression un à un des conquis sociaux de la période précédente.
Mais aussi la décomposition des vielles structures du camp du travail : après la pitrerie du passage de témoin entre Thibault et Lepaon à la CGT, voici celle de l’incroyable vaudeville de la sortie de Pavageau à FO. Sans compter la pression des « indigènes de la république » dans le syndicat Sud-Education 93 dans sa complaisance avec le communautarisme voulu par l’islamisme politique. Ces trois farces sont de mauvais augure pour le camp du travail comme l’est la complaisance des syndicats au nom du « dialogue social biaisé » à accepter de ne plus négocier pour uniquement se concerter !
Si on ajoute le manque de visibilité dans l’avenir du PCF après le premier tour du vote qui désavoue la politique de son secrétaire national et qui place en position de leader une motion devenue base commune qui rassemble une hétérogénéité telle sur tous les sujets les plus importants qu’il est difficile de voir quelle sera la ligne stratégique finale (en dehors de la volonté unanime que le PCF ne soutienne plus un candidat hors du PCF). D’autant que le texte arrivé en troisième position souhaite une alliance avec la France insoumise !
Après la sous-estimation trop grand dans notre camp de la montée des alliances populistes d’extrême droite en Autriche, en Pologne, en Hongrie, en Ukraine, en Italie, on a pu voir la percée au Brésil d’un ancien putschiste de l’extrême droite brésilienne utilisant les « erreurs » de la gauche brésilienne. D’autant qu’en France, les droites (macronistes, LR et RN) font depuis 2017 plus de 70% des suffrages exprimés !
En France, après l’évidence de l’existence d’une milice privée au sein de l’Élysée pour assurer la sécurité du président, voilà que ce dernier utilise l’appareil judiciaire pour déconsidérer la principale force de gauche face à lui. Que la justice soit indépendante, soit. Mais ce qui est intolérable, c’est le deux poids, deux mesures vu que de nombreux autres candidats (dont le Président de la république) sont soupçonnés d’entorse à la loi. On reste surpris de la différence de traitement, mise en scène brutale pour l’un, mansuétude pour les autres. Tout cela ne dit rien de bon pour l’avenir immédiat. Les gérants du capital prépareraient, comme dans les années 30, l’union des droites avec l’extrême droite, ils ne s’y prendraient pas différemment. Car le dispositif macroniste a en fait utilisé les 15 jours du remaniement gouvernemental pour coordonner l’arrivée du nouveau ministre de l’Intérieur en même temps que cette « grandiose perquisition ».
Tout cela pour dire qu’il en est bien fini des règles de bienséance et de bienveillance entre hommes et femmes politiques dans cette 5ème république qui n’est plus qu’une imposture de république.
Que faire ?
Prendre la mesure que nos informations doivent être prise en dehors des médias qui nous aliènent. Comprendre que le pouvoir du nouveau monde n’hésitera en rien si il estime que son pouvoir légal mais non légitime est menacé. Comprendre donc que la lutte pour le droit à la sûreté devient un impératif catégorique. Comprendre que c’est le capital qui est à la source des politiques dominantes. Agir pour que les lignes stratégiques et le fonctionnement des organisations qui luttent pour l’émancipation et la conscientisation soient conformes aux intérêts du peuple mais sans oublier les couches populaires ouvrières et employés majoritaires en France et qui peuplent de plus en plus les zones périurbaines et rurales. Agir contre la loi tendancielle de bureaucratisation des organisations y compris celles de notre camp. Agir pour remiser au grenier les vieilles lignes stratégiques qui marchaient avant-hier mais qui sont rendues obsolètes par le « nouveau monde » ubérisé et de plus en plus violent. Agir pour changer les priorités de notre travail politique en fonction de ce « nouveau monde ». Et bien sûr, avec la volonté de créer des centaines de lieux de débat, de formation, d’initiatives d’éducation populaire refondée avec ses formes ascendantes et descendantes qui doivent être dialectiquement conduites.