Le 10 février 2018, près d’une centaine de personnes – sur les 1 800 à ce jour dont on retrouve la liste sur le site www.combatlaiquecombatsocial.net – ont participé dans le 12e arrondissement de Paris à une rencontre destiné à donner chair au texte de l’appel. Cet appel a été publié le 15 décembre 2017 par le journal Marianne et par notre journal électronique.
Certains avaient envoyé des témoignages écrits ou filmés. D’ores et déjà, il a été évident que l’initiative redonnait confiance à ceux qui se sentent isolés dans la liaison du combat laïque et social, et le courage d’aller défendre cette idée si nécessaire au sein de leurs milieux respectifs, de prendre la parole dans l’espace public face aux communautaristes, aux identitaires et aux néo-concordataires, face à ceux qui ont une vue brouillée des enjeux : une ligne de démarcation raisonnée sera désormais plus facile à défendre au sein de la gauche, même s’il y a loin de la coupe aux lèvres…
La succession des prises de parole à la tribune tout au long de l’après-midi n’eut heureusement rien d’un défilé convenu de représentants d’organisations, comme c’est souvent le cas. Pour répondre à la question « Pourquoi ai-je signé cet appel ? », les intervenants ont parfois emprunté un langage très personnel, ainsi l’écrivain et journaliste Areski Metref, la directrice du Théâtre du Soleil Ariane Mnouchkine, ou le journaliste « rescapé » de Charlie Hebdo Antonio Fischetti. Les interventions de l’universitaire de l’éducation Jean-Louis Auduc et de l’historien Jean-Paul Scot ont été remarquées. Tandis que d’autres puisaient dans leur expérience concrète, comme l’élue FI de Montreuil Riva Gherchanoc ou le président communiste du Conseil départemental du Val-de-Marne, Christian Favier, ou encore Danielle Simonnet, co-présidente du Parti de gauche, et Marinette Bache de République et socialisme. La parole du syndicaliste Julien Gonthier, responsable de Sud industrie, l’intervention de Christian Gaudray, président national de l’Ufal, de Francis Vanhée de l’association laïque CREAL de Normandie, élargissaient le panel des interventions. Furent présents aussi Michel Jallamion, président de la Convergence nationale services publics, Patrice Hemet du MS21, Michèle Desseine du Pardem, les animateurs du Réseau Education Populaire. Ces derniers ont d’ailleurs reçu des demandes d’intervention en province dans les semaines et les mois qui viennent de la part de signataires de l’appel.
Les perspectives
Plusieurs projets sont prévus : créer une entité capable de prendre place dans le débat public par des interventions liées à l’actualité, le développement de partenariats/essaimages en régions, des cycle de formation (le matin du 10 février, l’exemple en fut donné sur place)
Au cœur de cette initiative, notre journal ReSPUBLICA continuera à couvrir le développement de cette campagne. La liaison du combat laïque et du combat social est dans l’ADN de notre journal depuis sa création au début de ce siècle. Nous souhaitons accueillir des arguments pour prolonger les réflexions et alimenter les débats sur la liaison entre les combats laïques, sociaux, démocratiques, féministes et écologiques qui restent ouverts. Par exemple, sur le combat social et politique contre le néolibéralisme, pour la défense de l’école publique, de la Sécurité sociale et des services publics, sur les solidarités internationales, mais aussi sur tout ce qui touche de près ou de loin à la bataille laïque. Nous souhaitons donc de nouvelles contributions mais aussi pouvoir les articuler, entre théorie et pratique, avec les actions d’éducation populaire correspondantes, celles de notre partenaire REP comme d’autres. N’hésitez pas à utiliser votre journal ReSPUBLICA comme un outil au service de la liaison entre combat social et combat laïque !