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L’écœurant spectacle de la politique

5 septembre 1791: publication de la Déclaration des droits de la femme, largement oubliés par le « machisme révolutionnaire »
20 septembre 1792:
l’armée populaire gagne à Valmy
21 septembre 1792:
la royauté est abolie
22 septembre 1792:
premier acte de la Première République
4 septembre 1870 :
après le désastre politico-militaire de « Napoléon le petit », ancêtre politique de Nicolas Sarkozy, la proclamation de la Troisième République qui allait produire dans le sang et les larmes une nouvelle page de l’émancipation humaine
Septembre 1918:
Les écrits de septembre de Rosa Luxembourg sur la révolution russe: un bijou de lucidité!
16 septembre 1959:
discours sur l’autodétermination du général De Gaulle
11 septembre 1973:
la bourgeoisie compradore chilienne alliée à l’impérialisme étasunien massacre le peuple chilien

J’ai été surprise que personne ne s’en souvienne. A droite et à l’extrême droite, cela n’étonne guère ; mais pourquoi un tel silence à gauche et à l’extrême gauche ? alors que pour moi, fille d’immigrés, née dans une autre culture, ces dates me font vibrer au diapason des autres dates qui symbolisent l’émancipation humaine !

A juste titre, Guy Debord ouvre sa Société du spectacle sur une triste réalité : « Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s’annonce comme une immense accumulation de spectacles. » Enfin des propos pesés, empêchant les personnes lucides de sombrer dans la désespérance et la dépression politique. Merci Guy ! en prolongeant aussi bien la critique marxienne du fétichisme de la marchandise développée dans le Capital (1867) que la théorie de l’aliénation exposée par Marx dans ses Manuscrits de 1844.
Comme Guy Debord, je pense que le capitalisme a encore une longueur d’avance dans son emprise dans les têtes de ceux qui devraient plutôt être des citoyens. Ainsi disait Antonio Gramsci : « la bataille pour l’hégémonie idéologique doit précéder la transformation sociale ».

Voyez plutôt.
Le vieux cacochyme d’extrême droite, anti-humaniste et nauséabond, Jean-Marie Le Pen sera encore présent aux régionales de 2010. Comment se fait-il que certains de mes concitoyens tombent encore sous son charme ?

Un autre exemple. Les Sarko boys continuent leur stratégie de contrôle social et politique. Ce matin encore, Estrosi a menti sur France-Inter comme un arracheur de dents, devant une ribambelle de journalistes aux ordres, qui n’ont, bien sûr, aucunement sourcillé. Il ose dire en toute impunité que ce gouvernement bonapartiste et néolibéral gardera La Poste publique, malgré le changement de statut. Mais diantre ! pourquoi donc changer de statut si ce n’est pour faire entrer les capitaux privés!
Et le sinistre Balkany qui joue les vierges effarouchées contre l’immoralité de Villepin dans l’affaire Clearstream!
Ces Sarko boys continuent de rassembler la droite, tant celle qui existe dans le PS que celle que toute citoyenne éprise d’émancipation ne peut qu’exécrer (ces chasseurs de Nihous et ces moralisateurs villiéristes et boutiniens de nos parties intimes).

Grâce au PS le vieil adage de nos grand-mères « la honte ne tue pas » n’a jamais été aussi vrai. Nous savons maintenant que Martine Aubry, celle qui a protégé, dans les piscines publiques, les femmes musulmanes des regards concupiscents des affreux hommes, doit son élection à un bourrage d’urnes ! Cela ne prouve qu’une chose : une femme peut être tout aussi perverse et immorale que les vieux barbons masculins. Passons, cela n’a pas l’air de gêner outre mesure ces hiérarques socialistes… Pourquoi n’a-t-elle pas démissionné ? Cela aurait eu beaucoup de panache!

Qu’à cela ne tienne, voilà nos amis socialistes qui se lancent dans les primaires sans ligne politique cohérente ni offensive. Ils n’ont pas dû voir qu’en Italie c’est exactement un tel manque stratégique qui a fait perdre la gauche! En France, les prévisions sont faciles à faire avec Dominique Strauss-Kahn (Directeur du Fonds monétaire international) et Pascal Lamy (Directeur de l’Organisation mondiale du commerce), ces deux éminents « socialistes » désignés par la droite la plus abjecte pour gouverner le monde par les politiques les plus anti-sociales depuis plus d’un quart de siècle! Cela embarrasserait-il les militants socialistes ?!

Reste la gauche de la gauche. Celle qui devrait nous sauver de la panade… Pourtant, voilà qu’ils se remettent aux comités antilibéraux dans la préparation de la présidentielle. Rappelez-vous les discours « plus unitaires que moi, tu meurs! », pour terminer avec une division voulue par tous les dirigeants de cette gauche de la gauche. Et bien, nous y voilà. On prépare les régionales de 2010 dans l’hypocrisie la plus théâtrale. Tout le monde est pour le rassemblement au premier tour de toute la gauche de la gauche, mais LO a déjà décidé de faire cavalier seul. Le PCF est pour le Front de gauche, mais ici et là se préparent des alliances PS-PC dès le premier tour. Le NPA déclare que l’accord devra se faire « dans l’indépendance vis-à-vis du PS et des Verts, impliquant le refus de toute majorité de gestion et par conséquent de participation à tout exécutif de région avec eux » fermant ainsi la porte à toute discussion de fond sur les politiques à suivre par les exécutifs régionaux. C’est hallucinant! Quant au second tour, le NPA en fait une question « tactique »,  » qui dépend des résultats du premier tour ». Autant dire que le NPA n’est là que pour faire la promotion du « beau Olivier ».

Seul le Parti de Gauche a une position réaliste et engageante qui me paraît juste (paquet électoral au premier tour de l’autre gauche jusqu’à la présidentielle comprise ; rassemblement sans conditions de la gauche au deuxième tour pour battre la droite ; participation aux exécutifs régionaux que sur la base d’une politique de rupture avec le passé social-libéral) mais ne se donne pas les moyens de peser efficacement par une vie militante peu ouverte sur le mouvement social (à part donner des leçons au mouvement social dans les manifs en extériorité au mouvement social lui-même) et par une pratique de la démocratie interne, pour le moins peu républicaine.

Condorcet définissait la démocratie républicaine par quatre conditions : un texte constituant (les statuts pour une organisation) permettant la démocratie républicaine ; l’information à tous les votants-adhérents des différentes idées; débat raisonné avec libre expression des différentes positions ; et application du suffrage universel pour arrêter la décision. Sans parler de la parité obligatoire hommes-femmes ouvertement anti-républicaine qui passe avant le choix des talents! Pourquoi pas 2/3 de femmes si leurs talents sont révélés?

Par ailleurs, pourquoi République et socialisme n’est pas admis dans le Front de gauche alors que Gauche Unitaire l’est ? Pourquoi pas une stratégie à front large pour élargir le Front de gauche ? Y-a-t-il une autre perspective que le Front de gauche ?

Pourrais-je arrêter là cette chronique ? Impossible. Impossible de rester stoïque face à la gauche dans son ensemble qui parle beaucoup d’égalité hommes-femmes sans jamais donner la priorité aux politiques permettant à la gente féminine de passer de l’égalité formelle à l’égalité réelle. N’en déplaise aux dirigeants politiques (hommes et femmes) : ce sont bien les femmes, très majoritairement, qui ont CHARGE EFFECTIVE ET MENTALE d’élever les enfants. Et c’est là que réside en France la principale injustice faite aux femmes! On attend donc de la part de la gauche de la gauche (dans son ensemble) qu’elle donne la PRIORITE à une politique de la petite enfance, conforme au combat féministe de l’égalité!

Zohra Ramdane pour Evariste

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