À chaque période sa tâche principale. Comme le gouvernement Ayrault a décidé que le changement, ce n’est pas pour maintenant, il convient, pour ceux qui ne se résignent pas à l’ordolibéralisme de ce gouvernement, de déterminer la tâche principale de chaque militant conscient pour chaque séquence donnée.
Évitons de nous éparpiller dans une multitude d’actions multicartes sans ligne directrice stratégique indépendamment de la réalité concrète. Il convient pour nous d’avoir, à chaque séquence, une tâche principale et d’autres tâches qui ne peuvent qu’être secondaires. Ou dit autrement, chaque séquence doit voir émerger une tâche principale, suite à une analyse de la situation. En attendant la prochaine séquence qui verra réexaminer la ligne stratégique et donc la tâche principale.
Durant la séquence septembre 2011 à juillet 2012, la tâche principale fut celle de la campagne présidentielle et des élections législatives jusqu’aux premières décisions gouvernementales.
D’août 2012 à la mi-octobre 2012, la tâche principale a consisté et consiste toujours à mobiliser pour la manifestation du 30 septembre 2012 contre le traité budgétaire élaboré par Sarkozy et Merkel et que le gouvernement Ayrault et le Parti socialiste ont décidé de voter ! Puis interpeller les parlementaires socialistes pour que la gauche ne vote pas le traité Sarkozy-Merkel lors de la première quinzaine d’octobre pour éviter d’ouvrir la voie à une politique austéritaire sans précédent !
Car voter le traité Sarkozy-Merkel (que François Hollande n’a pas renégocié contrairement à ses engagements) (1)Le traité n’a pas changé d’une virgule depuis l’arrivée de François Hollande. Et nous avons déjà dit ce que nous pensons du pacte de croissance qui est un texte qui n’est pas à la hauteur de l’enjeu. 120 milliards, c’est moins de 1 % du PIB de la zone euro et pour plus de la moitié de cette somme, il s’agit de sommes déjà existantes et non encore utilisés et pour la petite moitié, il s’agit d’une mobilisation sur un plan pluriannuel de 5 ans. Autant dire que c’est de la poudre aux yeux !, c’est accepter de durcir les politiques d’austérité contre les couches populaires et les couches moyennes intermédiaires, mais également de s’engager sur le chemin de la suppression de la démocratie sociale et politique. Sans oublier que ce traité ne sortira pas la France de l’impasse de la triple crise. Tout au plus, cela lui permettra sans doute de gagner du temps, mais sans possibilité de sortir de l’impasse.
Si comme cela semble devoir se passer sur ce traité, l’alliance ordolibérale UMP-PS, bafouant la volonté du peuple (qui aujourd’hui voterait non sans doute au-delà du vote de 2005), permettait à ce texte scélérat de passer par la voie parlementaire, il nous resterait à résoudre la contradiction qui se nouerait sur la divergence entre la volonté générale du peuple et le gouvernement que ces mêmes électeurs ont élu. Pour dépasser cette contradiction, seule une gigantesque campagne politique d’éducation populaire tournée vers l’action peut permettre au peuple de faire surgir une nouvelle cohérence.
Mais en plus, il faut remarquer que de la mi-octobre 2012 à la mi-juillet 2013, c’est une séquence sans élections ce qui est assez rare. Voilà pourquoi cette séquence doit permettre de préparer la politique de temps long permettant de monter de plusieurs crans dans la prise de conscience.
Par ailleurs, la période d’intensification des politiques d’austérité ne pourra que radicaliser une nouvelle partie des couches populaires et des couches moyennes intermédiaires.
Sans compter que l’attaque contre le salaire socialisé et la cotisation sociale (au profit de la TVA dite sociale ou de la CSG), demandée par le MEDEF, revient à l’ordre du jour. Sans compter que ce gouvernement supprime pour les plus aisées la niche fiscale Scellier pour recréer immédiatement après la niche fiscale Duflot. Il s’agit là d’augmenter la défiscalisation du Scellier sous la condition d’effectuer l’achat d’appartement dans une contrainte de territoires. Beau bénéfice en perspective pour les couches aisées au lieu d’augmenter l’aide à la pierre.
Voilà pourquoi nous proposons aux citoyens éclairés, aux militants, aux responsables politiques, syndicaux, mutualistes et associatifs, que la tâche principale de la période qui vient (de la mi-octobre 2012 à la mi-juillet 2013) soit de démultiplier les actions d’éducation populaire de toutes natures : conférences classiques, stages de formation, cycles d’universités populaires, conférences sur les grands auteurs de l’histoire de la pensée, actions vidéos, cinédébat, actions théâtrales, conférences gesticulées, conférences populaires, théâtre-forum, etc. Votre journal électronique ReSPUBLICA reviendra sur ces différentes formes utilisées. N’hésitez pas à nous questionner, à nous inviter pour en débattre. Avec notre partenaire du Réseau Education Populaire, nous sommes actuellement sur un rythme de 200 initiatives par an grâce à votre demande directe ! Sans compter les autres réseaux dont nous parlerons aussi dans nos numéros ultérieurs.
Haut les cœurs, l’éducation populaire, ça va bientôt être pour maintenant !
Notes de bas de page
↑1 | Le traité n’a pas changé d’une virgule depuis l’arrivée de François Hollande. Et nous avons déjà dit ce que nous pensons du pacte de croissance qui est un texte qui n’est pas à la hauteur de l’enjeu. 120 milliards, c’est moins de 1 % du PIB de la zone euro et pour plus de la moitié de cette somme, il s’agit de sommes déjà existantes et non encore utilisés et pour la petite moitié, il s’agit d’une mobilisation sur un plan pluriannuel de 5 ans. Autant dire que c’est de la poudre aux yeux ! |
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