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ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine

n°546 - mardi 19 juin 2007

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1 - chronique d'Evariste

1 - Borloo est-il une taupe socialiste ?

Comment ont-ils pu tomber dans un piège pareil ? Je vois pour ma part trois hypothèses, pour tenter de comprendre la bourde de Borloo, suivi toute la semaine par Fillon, sur la TVA sociale. Première hypothèse, Borloo a le cœur à gauche, c’est une taupe socialiste, il parle tout le temps de social, et il a voulu avoir des alliés sur les bancs de l’Assemblée pour défendre ses projets. Deuxième hypothèse, il est totalement stupide, ce qui serait inquiétant pour un ministre aussi important.

Troisième hypothèse, c’est un génie au niveau de la stratégie, et il a compris, comme je l’écrivais dans ma chronique du numéro 544, qu’il fallait davantage de rose à l’Assemblée nationale, pour ne pas discréditer davantage un système électoral dont l’injustice se voyait de trop. D’où sa défense acharnée, mais suicidaire, de la TVA sociale.

Seul problème, le prix est élevé pour son camp. Il a coûté une bonne centaine de députés, et Renaud Dutreil se fait sans doute le porte-parole de tout le groupe UMP en exigeant qu’il s’explique devant eux.

Il a fait, d’autre part, de Laurent Fabius, qui lui a posé la fameuse question, le héros socialiste de la soirée, ce qui le consolera de son piètre score lors des primaires.

Finalement, grâce à Borloo, toute la gauche est contente. On avait reproché, à juste titre, son grand sourire à Ségolène, au soir de la défaite des présidentielles, alors que les initiés savaient, dès le soir du premier tour, que c’était plié, et qu’elle avait limité les dégâts entre les deux tours.

Hier soir, ils étaient tous souriants, comme Ségolène le 6 mai, tellement le premier tour leur avait fait craindre le pire.

Au Parti socialiste, toutes tendances confondues, ils pouvaient respirer, la campagne sur la TVA à 24,6 % a été payante.

Outre Laurent Fabius, promis sauveur suprême du Parti grâce à un discours sur le social retrouvé, Dominique Strauss-Kahn n’a jamais été aussi bien réélu.

Quant à Ségolène Royal, elle a fait le voyage à Bordeaux, et Juppé a perdu. Elle a été soutenir Montebourg, qui a été élu, et a proclamé aussitôt la mort des éléphants, et l’avènement des jeunes lions ! Deux de ses proches, Julien Dray et Jean-Louis Bianco, ont également évité une défaite aurait affaibli la patronne. Mais Chevènement et les siens sont restés au tapis.

Jean-Luc Mélenchon, qui se plaignait que l’aile gauche ne soit plus utilisée par la direction du PS, et parlait de possible divorce quelques heures avant le deuxième tour, a chatouillé subtilement les représentants de la droite quant au référendum sur le mini-traité européen, pouvant à juste titre expliquer que le peuple ne comprendrait pas de ne pas être de nouveau sollicité sur cette question. Mais lui qui parlait « divorce » avec le PS fut bien plus ennuyé, et courroucé, quand il dut s’exprimer sur l’autre événement de la soirée, l’officialisation du « divorce » entre Ségolène Royal et François Hollande.

Il ne pouvait cacher son exaspération devant l’officialisation d’une telle décision un soir d’élection, ce qui occultait le sursaut socialiste.

Aucun doute que le livre qui sortira mercredi, « Les coulisses d’une défaite », de Thierry Masure et Christine Courcol, où l’ancienne candidate s’entretien longuement avec les deux journalistes de l’AFP, va s’arracher comme des petits pains.

Bien évidemment, au-delà de cet événement, les prochains jours vont être animés au sein du PS, mais François Hollande, que certains voulaient voir pendu haut et court dès dimanche soir, sort renforcé de ce deuxième tour, tandis que Ségolène Royal affiche clairement la couleur : prendre le parti, sur une ligne de centre gauche, et en faire l’outil de sa candidature pour 2012. De belles batailles internes en perspectives, qui vont probablement paralyser toute possible recomposition de la gauche jusqu’au prochain congrès du PS, qui se tiendrait, si on écoute Hollande, six mois après les municipales de 2008.

Le PCF, avec dix-sept députés, sans oublier l’excommunié Maxime Gremetz, pourra faire un groupe avec les Verts (bonjour les débats sur le nucléaire !), qui passent de trois à quatre députés ! Même Bayrou, qu’on annonçait comme seul Modem éligible, aura quatre députés, et les traîtres centristes auront leur groupe parlementaire. Elle est pas belle, la vie ?

Un dernier mot, sur deux victoires qui font particulièrement plaisir à tous les laïques : celle de Marc Dolez, député socialiste du Nord, qui était présent aux journées internationales laïques de Montreuil, et celle du député-maire communiste André Gérin, bête noire des islamistes, des gauchistes et des communautaristes de Vénissieux.

Deux scrutins méritent un examen attentif, tant ils prennent totalement à contre-pied tous les états-majors. L’élection de Maxime Gremetz (près de 60 %) dans la Somme, et le score de Marine Le Pen (plus de 40 %), à Hénin-Beaumont. Maxime Gremetz, par ailleurs stalinien de compétition, a eu toute la gauche contre lui. Mais il est sur le terrain, il est au contact des ouvriers, il ne crache pas sur les chasseurs, il ne court pas après l’extrême gauche, c’est un véritable élu populaire, qui distribue des tracts à la sortie des entreprises, et est au cœur des réalités de sa circonscription.

A Henin-Beaumont, pour comprendre le scrutin d’hier, il faut lire le remarquable ouvrage de Claude Askolovitch, « voyage au bout de la France », où le journaliste raconte trois années passées au contact des principaux militants et dirigeants du Front national, en pleine crise Mégret-Le Pen. On y découvre le travail de terrain d’un jeune frontiste, Steeve Briois, le suppléant de Marine Le Pen, dans une région minière dévastée par le chômage.

Briois est devenu conseiller régional à vingt-six ans, c’est un enfant du pays, il fait, avec un langage simple, un vrai travail militant, dans la tradition de celui de son grand-père, mineur cégétiste. Mais le petit-fils explique aux chômeurs et aux travailleurs pauvres qu’ils sont victimes de l’Europe, des délocalisations et de l’immigration. Lui aussi, il est devant les usines, il fait du porte-à-porte, il apparaît comme celui qui résiste au système.

Ajoutez à cette campagne le discours « marxiste » d’Alain Soral, proche de Marine Le Pen, qui entend gagner les ouvriers au discours nationaliste de l’extrême droite, au nom de la résistance à la mondialisation libérale.

Deux circonscriptions qui résument, avec des réponses différentes, ces choix iconoclastes d’électeurs de régions populaires, dévastées socialement, que la gauche classique ne parvient plus à convaincre qu’elle est l’alternative à Sarkozy.

Et les vainqueurs, dans tout cela ? Ils avaient du mal à masquer leur déception, et devaient rappeler régulièrement que c’était eux qui avaient gagné ! C’était parfois assez surréaliste, quand on entendait certains socialistes, on aurait pu croire le contraire ! Outre certains règlements de comptes internes (on conseille au radical valoisien Borloo de prendre un service d’ordre efficace quand il va affronter le groupe UMP), le gouvernement Sarkozy ne peut que constater une chose : le peuple français n’est toujours pas gagné par l’idéologie libérale, et n’a pas envie que les plus aisés profitent des largesses fiscales que les plus modestes devraiennt acquitter. Ils ont entendu leur président leur dire qu’ils allaient gagner plus d’argent, ils ne veulent pas payer davantage !

C’est pour ce gouvernement une douloureuse piqûre de rappel, qui confirme que Sarkozy a été élu sur des discours, écrits par Guaino, qui sont en totale décalage avec le programme et les aspirations de la majorité du groupe UMP, et de ses députés, d’où la contradiction explosive que souligne régulièrement Respublica.

J’avais évoqué, dans ma chronique 544, en les souhaitant, les possibles défaites symboliques d’Alain Juppé et d’Arno Klarsfeld. La chute du maire de Bordeaux, qui était le numéro deux du gouvernement, est une très grosse tuile pour Fillon-Sarkozy. Mais la défaite de ces deux garçons est également un mauvais coup pour l’écologie. Pourquoi ? Juppé, qui n’avait jamais monté sur un vélo depuis bien longtemps, venait, depuis qu’il était super-ministre écolo, en pédalant au conseil des ministres, et il avait commencé à faire des émules dans un gouvernement plutôt « footing ». Quant à Klarsfeld, un as du roller, il aurait pu inaugurer une nouvelle façon d’aller au Palais Bourbon pour les députés UMP, pour le plus grand plaisir du tandem Baupin-Delanoë, qui a déclaré la guerre à la voiture dans Paris !

Mais la politique n’étant pas un monde de poète, la défaite du maire de Bordeaux laisse une grande place disponible, et peut réserver quelques surprises quant à l’ouverture promise par Fillon pour la composition de son deuxième gouvernement, qui sera annoncé ce mardi. Le Premier ministre a bien sûr annoncé, dès dimanche soir, que les principales « réformes » allaient se mettre en place durant tout le mois de juillet, estimant avoir le mandat du peuple pour aller vite. On connaît le danger de ces périodes, quand les citoyens sont en vacances. Les salariés du privé se souviennent que c’est souvent là, comme en 1993, que les mesures les plus douloureuses sont votées.

Le gouvernement sait qu’aucune résistance sociale n’est possible à cette époque. Mais après le deuxième tour, et quelques mois avant les municipales, il est aussi conscient qu’il ne peut pas se couper de ses électeurs, sans en payer le prix immédiatement.

Respublica s’efforcera, sans manichéisme, et sans prendre les patins du Parti socialiste, de faire, sur chaque dossier examiné cet été, une critique, sur nos bases, sociales et républicaines. Comme nous l’avons fait sur la TVA sociale (voir chronique Respublica 545), tout en permettant un large débat sur l’ensemble des questions soulevées, en décortiquant les choix gouvernementaux, nous jugerons sur les faits, informerons les citoyens, et mènerons, s’il le faut, la bataille pour des réponses alternatives.

En tous cas, les électeurs ont envoyé hier un double message : ils ne veulent pas que la gauche revienne au pouvoir, ils sont prêts à donner sa chance à Sarkozy, mais serons très exigeants, et pour cela ils ont envie d’utiliser l’opposition pour calmer les ardeurs les plus libérales du nouveau gouvernement.

Je persiste à penser, après chaque élection, que la France a un électorat très mur politiquement.

Évariste Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

2 - Elections 2007

1 - Le jour d'après

Tel est le monde dans lequel nous vivons : le reflux de la vague bleue peut être analysé comme un vote sanction - déjà - pour la droite. J'ai dit et répété "merci Fabius" pour avoir posé le problème de la TVA sociale parce que c'est à partir de là que le retournement de tendance s'est opéré. On peut résumer cette idée en disant que le social est le "tendon d'Achille" de la droite. Mais c'est surtout aussi la raison d'être de la gauche. Si on avait fait campagne là dessus à l'élection présidentielle on n'en serait pas là aujourd'hui, j'en suis certain.

De Vendredi à samedi soir, je me trouvais à Berlin pour le congrès de fondation du Linkspartei. J'ai donné à ce sujet une tribune à "Politis" cosignée avec François Delapierre et Raquel Garrido qui participaient à ce déplacement. Par respect pour ce journal ami, je vous renvoie à sa lecture (à paraître jeudi). Mais j'ajoute ici une ou deux observations prises au vol. Par exemple pour situer la personnalité du Linkspartei qu'il ne veut réduire à aucune de ses composantes, Oskar Lafontaine lance à la tribune, en autre référence : "nous sommes les héritiers des allemands victimes des nazis, les héritiers des sociaux démocrates emprisonnés à l'est et des communiste emprisonnés à l'ouest". Dans le contexte d'une Allemagne sortant d'une coupure en deux pendant quarante ans de la façon que l'on sait, il faut se rendre compte de l'audace de la formule.... Au premier rang, tranquille, Hans Modrow, l'avant dernier chancelier de la RDA.... A côté de ça les difficultés des français de l'autre gauche pour s'entendre me paraissent légèrement dérisoires...

Dimanche soir j'ai eu la chance d'être invité sur le plateau de France 2. Mais j'y suis arrivé au pire moment. D'un côté entre Eric Besson le traître à face verte. De l'autre la dépêche sur la séparation du couple princier du PS. Urgence de réagir sur deux fronts.

Dans un premier temps nous tournons la tête pour éviter que Besson ne prenne prétexte d'une phrase de l'un ou de l'autre pour vendre ses salades comme c'est son boulot en qualité de semeur de confusions. Pas de chance, c'est mon nom qu'il choisit pour commencer une phrase: "comme l'a dit Jean-Luc Mélenchon. " Berk! Berk! Berk! Ensuite l'autre qui nous pourri la soirée avec son histoire de couple. Terrible! On commence tous par penser que c'est une ruse de journaliste pour tirer la droite d'un mauvais pas et repeopliser une situation qui tournait tragiquement à l'avantage du match droite gauche. On se défausse donc tous en rangs sérrés: "affaire privée, respect etc. ". Je me fends même d'un "il n'y a pas de divorce heureux même par consentement mutuel". Puis je réalise que je viens de me faire avoir et la moutarde me monte au nez. Car on nous dit: "ce soir Ségolène Royal annonce etc..." Donc ce n'est pas une affaire privée. C'est une affaire que Ségolène Royal rend publique et ça change tout. Je dis donc ce que je pense. Je le dis poliment, mais j'avoue que je le pense dans des termes plus rudes. Car je suis très fâché de m'être senti obligé à l'élégance avec quelqu'un qui n'en a aucune et se contrefiche de celle des autres. Son délire narcissique vise à substituer à la politique, qui se passe d'elle ce soir là, le retour à la focalisation de l'attention sur elle. Typique du comportement de toute puissance enfantin. Les gosses font ça tout le temps, ils se signalent, ils s'imposent, ils focalisent sur eux par leurs cris, leurs larmes, leurs souffrances réelles ou supposées, la société des adultes qui discutent sérieusement de choses qui les dépassent. Là, sitôt sa souffrance étalée comme de la confiture collante sur la tartine médiatique de la soirée médiatique, nous avons aussitôt l'air d'imbéciles, tous autant que nous sommes, sur tous les plateaux et ce matin dans toute la presse et surtout à la une du "Monde" ce midi, dans le titre et le dessin de Plantu. Bien sur, juste après, devant le tollé, suivant un scénario devenu classique arrive le "non, non, ce n'est pas moi qui ai voulu ça, on a fait exprès de mal comprendre, j'avais décidé d'en parlé à sept heures du matin et pas le soir à 23 heures" et ainsi de suite sur le mode victimaire bien connu. La semaine dernière c'était le même cirque avec le coup de téléphone à Bayrou et ainsi de suite pendant toute la campagne présidentielle. Questions: que devient la plainte contre les journalistes qui avaient soit disant "violé" sa vie privée en racontant déjà tout les tenats et aboutissant de cette histoire banale de couple? Et que faut-il penser de cette nouvelle forme de féminisme que l'on qualifierait de goujaterie nauséabonde si un homme la pratiquait à l'égard de sa compagne? Que faut-il penser de cette façon de proclamer sans cesse vouloir "protéger "ma" famille" et "mes" enfants (l'homme étant là dedans l'accessoire que le pronom possessif exclut sans autre forme de respect) quand on étale sans cesse les avatars de sa vie privée la plus intime? De toute façon les vedettes du Ségo-tour médiatique ont ausitôt re-déployé les moulins à prières qui fondent leur importance à proportion de l'espace médiatique que le cirque peut occuper. Attention, je risque le procès. Car pour avoir désigné ces personnes sans les nommer en les traitant de "groupies" Daniel carton, un ancien journaliste du "Monde" a eu droit à une plainte en justice de la part des personnes concernées. Brefla pipolisation de la politique est toujours un naufrage pour les personnalités politique, pour leurs idées comme pour les médias et les journalistes qui s'y abandonnent.

Après ça je suis allé dans ma ville jubiler en voyant François Lamy et son suppléant Jérome Guedj l'emporter très haut la main face à l'UMP soutenu par le "maire UDF" de Massy qui est également "Nouveau Centre" et d'autres fois "Démocrate" et bien sur "apolitique" dans les élections locales. Et je pensais à tous mes amis qui ont mordu la poussière dès fois de loin parfois de si peu après tant d'effort, tant de peine, tant d'espoir. Et quand leur visages passent devant mes yeux, un se détache à l'instant où je note ces lignes, celui d'Emile Zuccarelli, le si courageux maire de Bastia, rescapé d'une tentative d'assassinat à la bombe, héros du non au statut séparatiste de la Corse et du refus de gauche à la Constitution libérale pour l'Europe. Tous se sont ligués contre lui : la droite et les poseurs de bombes. C'est dire ce que vaut ce qui l'a battu.

Jean-Luc Mélenchon www.jean-luc-melenchon.fr

2 - Accord MRC-P.S. : chronique d'une débâcle annoncée

Quand, le dix décembre 2006, J.P.Chevènement, devant les quelque deux cents représentants du MRC présents, venus de toute la France pour organiser la campagne du président d'honneur du parti, a annonçé qu'il se désistait pour S.Royal, cela a été un véritable traumatisme. Les délégués présents ont eu une heure pour étudier les termes de l'accord signé la veille entre MRC et P.S. et écouter les orateurs qui se sont succédé à la tribune avant de voter l'accord. Un déni de démocratie : personne, dans la salle, n'avait été investi par ses camarades pour voter ce qui lui était demandé ! En Charente Maritime, les petites phrases louangeuses du Che à l'égard de S.Royal m'avaient mis la puce à l'oreille, j'avais annoncé aux camarades que, à titre personnel, je mettais la campagne entre parenthèses, le temps d'être sûre que nous n'étions pas en train de mouiller nos chemises pour le P.S. Cela nous avait permis d'imaginer cette éventualité et de nous déterminer, mais, dans les autres fédérations, c'était l'incompréhension totale.

De retour dans notre fédération, nous avons pris le mors aux dents, persuadés que le MRC perdrait son âme avec un P.S. de plus en plus tourné vers la social-démocratie, qui n'avait pas fait le bilan de 2002 ni du 25 mai 2005, qui prêtait de plus en plus l'oreille aux sirènes communautaristes, régionalistes et libérales et qui, selon nous, chercherait à ne pas appliquer le versant européen de l'accord. Certes, si Fabius avait été investi à la place de Royal, nous aurions mieux compris … Nous avons donc envoyé des mails à un certain nombre de camarades du MRC, leur proposant de s'associer à notre demande de congrès extraordinaire. Hélas, bien des militants ont démissionné, d'autres se sont mis au vert en attendant des jours meilleurs et seulement cinq fédérations ont demandé ce congrès, qui, bien sûr, a été refusé. Les autres ont approuvé sans réserve et se sont engagés dans la campagne pour S.Royal.

Et cette campagne, faut-il le dire, a été aussi calamiteuse qu'on le craignait … Nous avons vu une candidate usant à tort et à travers de la méthode Coué : " avec moi, la croissance repartira car les gens reprendront confiance ", parlant sans réfléchir de dossiers mal connus ( nucléaire, Iran … ), se contredisant selon ses interlocuteurs ( Palestiniens et Israéliens ), osant faire chanter la Marseillaise alors qu'elle venait de fustiger le jacobinisme et l'Etat centralisateur, prônant la démocratie participative, monstruosité qui fait hurler les vrais démocrates ! (Comment laisser des lobbies, des petits groupes imposer leur loi ? Nous le voyons dans la région Poitou-Charentes, où les projets retenus par les élèves dans les lycées ne témoignent pas souvent de l'objectivité, du sens du bien commun et de l'intérêt pédagogique que nous souhaiterions.). Mais le pire était à venir : l'entre-deux –tours fut pitoyable, des appels du pied à Bayrou comme à Bové (Dieu reconnaîtra les siens !) et un débat lamentable où elle a monté en épingle des faits divers, joué du pathos pour faire pleurer dans les chaumière, renvoyé à un futur et à des négociations indéterminés les problèmes économiques sans jamais aborder les questions de fond : Europe, OMC, mondialisation, spéculation financière …

Sarkozy l'a emporté, non parce que 53% des Français sont d'accord avec lui mais parce que 53 % (au moins, ne parlons pas de ceux qui ont voté Royal en espérant qu'elle ne serait pas élue, et ils sont légion) des Français ont eu peur de ce vide et de ces approximations.

Et le MRC, dans tout cela ? D'abord, je demeure convaincue que si J.P.Chevènement avait maintenu sa candidature, c'est sur lui que se seraient portés les suffrages de tous ces gens déboussolés, qui ne voulaient ni Sarkozy ni Royal ; il aurait récupéré toutes ces voix qui se sont portées sur Bayrou par défaut et non par adhésion à ses idées. Hélas ! Le message du MRC a été complètement brouillé, ses électeurs n'ont plus vu de différence entre le P.S. et le M.R.C. puisque celui qui en incarnait les valeurs couvrait toutes les bourdes de Royal, même les plus antirépublicaines. Et, mis dans le même panier que le P.S., le MRC a été rejeté avec lui. En effet, le Che, au lieu de se contenter d'un simple désistement, d'une simple alliance, comme le PRG, a fait sienne la campagne de S.Royal… à tel point qu'à l'heure où j'écris, au soir du second tour des législatives, son blog fait explicitement référence à elle et que même sur le site officiel du MRC, il y a toute une colonne de liens consacrés à Désirs d'Avenir, le site de la dite dame … Il n'empêche que le MRC est le grand perdant : un seul député élu sur les dix de l'accord, défaite de ses leaders, le Che et G.Sarre, inexistence totale dans les medias et l'opinion publique, difficultés financières prévisibles, mais aussi et surtout, hélas, disparition de la gauche républicaine, de ses valeurs et de ses combats dans la population… Cela ne dérangera sans doute pas un certain nombre de ses dirigeants ; aucun avis n'a été demandé aux militants, mais il est clair que quelques éléphants du MRC ont déjà décidé de rouler pour S.Royal et de sacrifier valeurs et parti. J'ai honte de ces Républicains qui trahissent nos idéaux.

Je crains que la suite (et fin) ne soit déjà écrite : le MRC sommé de suivre J.P. Chevènement pour réaliser les désirs de leadership de Royal, un congrès où se rassembleront des moutons de Panurge à qui l'on va expliquer que la débâcle des législatives est une catastrophe et politique et financière et que la seule voie de salut sera de faire partie de ce nouveau parti "républicain" (sic !) mené par la candidate de 2012 autoproclamée … Il va falloir fuir à toutes jambes ! Mais pour aller où ???

Source

Christine TASIN christinetasin.over-blog.fr

3 - Quelques commentaires sur les résultats des législatives

Nous pouvons tirer quelques premiers enseignements de l’élection législative qui vient de s’achever.

  1. Le matraquage des médias annonçant qu’il n’était même pas nécessaire d’aller voter car il y aurait de toute façon une vague bleue s’est avéré une fois de plus une grosse manipulation.
  2. Sale temps pour les Alain, sale temps pour les magouilleurs : Alain Juppé et Alain Carignon ont été sortis. Rien que pour ça, champagne ! En ce qui concerne Juppé, c’est la fin de sa carrière et une grosse claque pour Sarkozy qui a eu l’indécence de le mettre au gouvernement.
  3. Marine Le Pen fait 41,65 %, ce qui prouve que la droite façon Sarkozy n’hésite pas une seconde à voter à l’extrême droite. Il faut être bien pointilleux pour trouver encore une différence entre ces deux droites. On peut être sûrs que si nous avions eu un second tour présidentiel entre Le Pen et Royal, celle-ci n’aurait pas fait 82 % comme Chirac en 2002.
  4. Ségolène Royal annonce sa séparation d’avec François Hollande. Soit ils viennent juste de le décider, soit on nous a, encore une fois, menti durant toute la campagne présidentielle pour nous faire croire que c’était un beau couple, que tout allait bien, que les rumeurs n’étaient pas fondées (en fait, c’est évidemment cette seconde hypothèse la bonne, car François Hollande a une relation avec une journaliste de Paris-Match depuis 2005, voir ici). Comment maintenant faire confiance à Ségolène Royal qui a menti ainsi (comme Sarkozy) juste par ambition personnelle ?
  5. Arno Klarsfeld, l’homme qui n’agit que pour promouvoir la politique criminelle d’Israël, l’homme qui a été parachuté dans un 12e arrondissement de Paris qu’il ne connaissait que par ses sorties en rollers, l’homme qui n’a aucun programme sauf celui d’être lui-même, cet homme-là a été battu. Autre bonne nouvelle : comme Djamel Bouras ou Mouloud Aounit (éliminés dès le 1er tour), Nicole Guedj rejoint la liste des communautaristes battus. Deuxième bouteille, s’il vous plaît !
  6. Jean-Pierre Chevènement n’est pas élu. Pour tous ceux qui, comme moi, sont attachés aux valeurs de la gauche républicaine et qui ont déploré le ralliement de Chevènement à Royal, c’est une bonne nouvelle : cela montre que les Français veulent parfois des hommes et femmes de conviction, qui ne changent pas d’orientation politique en fonction du vent... ou des promesses qu’ont leur fait.

Stéphane Arlen président de l'association Faire Le Jour
www.fairelejour.org

4 - La TVA anti-sociale de la Droite

Avec la TVA « sociale », le gouvernement Fillon affirme avoir trouvé une mesure miracle. Augmenter de 5 % le taux de la TVA permettrait, selon lui, de gagner sur tous les tableaux à la fois : augmenter les salaires directs, ne pas augmenter les prix, lutter contre les délocalisations, financer la protection sociale…
Fillon ne marche pas encore sur les eaux mais il a déjà trouvé les moyens de multiplier les petits pains. L’ennui est que tout cela n’est que poudre aux yeux.

Augmenter les salaires directs grâce à l’augmentation de la TVA ?

Cela va de soi pour le gouvernement. Les cotisations sociales patronales diminueront : les employeurs n’auront donc pas d’autre urgence que d’augmenter les salaires directs. C’est pourtant exactement le contraire qu’ils pratiquent depuis vingt ans : ils empochent toutes les exonérations de cotisations sociales qui se présentent mais n’augmentent les salaires qu’au compte-gouttes. Il n’y a aucune raison pour que cela change, surtout avec la droite au pouvoir (et le Smic bloqué en juillet 2007). La diminution des cotisations sociales patronales ira donc directement dans la poche des employeurs et les salariés n’en verront pas la couleur.

Les prix n’augmenteront pas ?

Là encore c’est une évidence pour le gouvernement. Les prix augmenteront de 5 % mais comme les cotisations sociales patronales diminueront massivement : les prix n’augmenteront pas. A moins que, comme en Allemagne (où 78 % des habitants se disent mécontents des conséquences de la hausse de 3 % de la TVA), les employeurs choisissent d’augmenter leur marge bénéficiaire de 4 ou 5 %. Qu’est ce qui les en, empêcherait ?

Le plus vraisemblable – et de loin – est donc que les salaires directs (nets) n’augmenteront pas, que les prix augmenteront de 4 à 5 % et que le patronat empochera la différence sous forme de profits supplémentaires. (les salaires bruts baisseront de surcroît avec les heures supplémentaires non cotisées)

Lutter contre les délocalisations ?

Il faudrait pour cela que les prix des entreprises françaises n’augmentent pas. Nous venons de le voir, c’est un v¦u pieux : les employeurs ont toujours choisi d’augmenter leurs marges bénéficiaires dès qu’ils le pouvaient. C’est d’ailleurs cet objectif qui les pousse à délocaliser.

Faire financer notre protection sociale par les pays dont notre pays importe les produits ?

Cela paraît toujours aussi évident pour le gouvernement Fillon. En effet, chaque produit importé sera frappé par l’augmentation de 5 % de la TVA. Cette augmentation irait donc alimenter la Sécurité sociale. Ce plan sur la comète suppose que nos partenaires commerciaux se contenteront de lire le journal pendant que le taux de la TVA française augmentera. Les partenaires commerciaux de notre pays ne se contentent pourtant pas d’acheter les produits fabriqués en France, ils y vendent aussi leurs propres produits. Pourquoi, dans ces conditions, résisteraient-ils à la tentation d’augmenter également leurs taux de TVA pour faire participer les consommateurs français au financement de leur propre protection sociale ? A moins de penser que la France puisse vivre en autarcie et produire tout ce qu’elle consomme…
En augmentant la TVA, la Droite ne ferait qu’allumer une nouvelle guerre fiscale en Europe. Elle avait déjà annoncé le lancement d’une première guerre fiscale en Europe en affirmant qu’elle baisserait de 5 points le taux de l’Impôt sur les Sociétés. La nouvelle guerre fiscale enclencherait une nouvelle course des taux de TVA.
Nous avons là, à l’état presque pur, l’essence de la politique de la Droite la baisse de l’Impôt sur les Sociétés enclencherait une baisse en cascade des impôts payés par les sociétés ; la hausse de la TVA enclencherait, par contre, une hausse en cascade des impôts payés par les salariés. Toujours plus pour les sociétés, toujours moins pour les salariés !

Un tour de passe-passe aux dépens des salariés

Ce que veut nous imposer la Droite est, en réalité, un tour de passe-passe : baisser les cotisations patronales (et le salaire brut) et faire payer cette baisse en augmentant la TVA payée essentiellement par les salariés, retraités, demandeurs d’emplois qui représentent 91 % de la population active de notre pays.

En effet, la TVA est l’impôt le plus injuste qui soit : il frappe du même pourcentage d’imposition le pauvre comme le riche. Son taux est aujourd’hui, pour la très grande majorité des produits et services, de 19,6 %. Pour tout achat de 12 euros, c’est environ 2 euros de TVA qui sont prélevés et versés à l’Etat par le commerçant chez qui l’achat a été fait. 2 euros pour le Rmiste comme pour le PDG. ! Demain ce sera 2,5 euros.
Pour le Conseil Economique et social, le taux d’effort des 10 % des ménages les plus pauvres est de 8,1 % et celui des 10 % les plus aisés de 3,4 %. Cela se comprend aisément : plus un ménage est riche, plus la part de son revenu destinée à la consommation diminue et plus la part destinée à l’épargne augmente.

Avant l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy manifestait une certaine prudence. Dans son discours d’Agen (le 22 juin 2006), il déclarait : « Je propose que l’option de la TVA sociale soit étudiée, débattue sans a priori idéologique ». Car chacun le sait, le nouveau président de la République n’a aucun a priori idéologique.

Aujourd’hui, le gouvernement Fillon est déjà beaucoup moins prudent.
Imaginons ce qui tombera sur la tête des salariés, des retraités, des demandeurs d’emploi si la Droite gagne les élections législatives !

Jean-Jacques Chavigné www.democratie-socialisme.org

5 - Législatives : Une mise au pas

Cela devient une habitude : on n’analyse plus les résultats des élections ; on les compare aux projections bien discutables que les entreprises de sondages avaient présentées comme des vérités, en tout cas comme des références sérieuses.

Ainsi, après une semaine passée à entendre discourir sur la marée, la vague ou le tsunami bleus, voilà qu’on nous assomme à coups de discours sur la victoire du PS aux législatives. On en oublierait presque un détail : l’UMP a remporté la majorité absolue à l’Assemblée nationale !

Détail, d’ailleurs, puisque 80% des lois votées ne sont plus l’expression de la volonté populaire, mais la simple transposition des directives de Bruxelles. Les Français ne s’y sont pas trompés qui se sont abstenus à près de 40%, pratiquement au même niveau qu’au second tour de 2002, jamais atteint depuis 1958. Mais peu importe à nos dirigeants comme d’ailleurs à la plupart des commentateurs : tout au plus nous fournit-on des pourcentages et il est quasiment impossible de trouver le nombre de votes blancs et nuls sur les divers sites ou médias.

En dépit des apparences donc, le fossé s’élargit entre les Français et leur représentation. Et le taux de participation à l’élection présidentielle comportait bien des ambiguïtés qu’il faudrait analyser : Adhésion au programme d’un parti ? Suprématie d’un prétendu sauveur (au masculin ou au féminin) ? Efficacité du complexe médiatico-industriel et goût du spectacle ? Toujours est-il qu’après le spectacle, c’est maintenant « silence dans les rangs ! » Le résultat évite aux deux partis dominants toute remise en cause. Ne parle-t-on pas d’ailleurs de François Hollande à la présidence de la commission des finances de l’Assemblée nationale ? Et ce dernier n’a-t-il pas déclaré que « désormais, la France allait pouvoir marcher sur ses deux jambes » ?

Deux jambes oui, puisque les deux partis qui se partagent l’hémicycle, comme pratiquement tous le commentateurs au soir du deuxième tour étaient des partisans du oui au référendum ! Et marchent dans cette direction ! Deux jambes alors que ces élections en cascade tentent d’offrir essentiellement un enterrement de première classe au vote du 29 mai 2005 ! Des partisans du « non » et non des moindres l’ont payé de leurs siège : les socialistes ne semblent pas avoir beaucoup aidé Emile Zuccarelli en Corse et les ronds de jambe de Jean-Pierre Chevènement à l’égard du PS n’ont conduit qu’à la piteuse défaite du MRC et de lui-même.

Réaffirmer les vrais clivages passe d’abord par des ruptures : avec ceux qui occupent indûment l’espace de la gauche ; avec la pensée qui nous opprime en ne proposant que des contraintes ; avec les institutions.

Car notre système politique ne permet plus la représentation des véritables oppositions. Les Français avaient, d’une certaine façon, montré leur rejet de ce bipartisme stérile en accordant un score plus qu’honorable à François Bayrou à la présidentielle. Mais le seul souci des puissances politico-médiatiques est de justifier, de faire oublier la nocivité des institutions par des discours absurdes, souvent contradictoires. Les mêmes qui nous disaient, le 6 mai, que « la France vire à droite » évoquent aujourd’hui une « percée de la gauche ». Même si nombre de ces commentateurs sont idiots, cela montre surtout que les institutions sont incapables de nous dire ce que pensent les Français.

Les élections qui s’achèvent ont redonné l’ensemble de l’espace politique aux forces conservatrices de l’UMP et du PS qui vont perpétuer leur monopole en faisant semblant de s’opposer. Si nous insistons sur l’objectif d’une assemblée constituante, c’est essentiellement parce qu’elle représente le seul chemin permettant de recréer une espace public de débat politique, républicain et démocratique.

Source

Le Groupe République www.republique.blog.com

6 - Du passé faisons table rase…

Ce n'est pas le peuple qui a failli mais les vieilles directions, celle du PS obnubilée par les places à occuper et celle du PCF.
Les directions des organisations d'extrême gauche ont montré elles aussi leur incapacité à faire front.

Des militantes et militants déboussolés vont rendre leur carte ou même pour quelques uns d'entre eux se perdre au Modem!

Aujourd'hui il faut réfléchir, discuter entre nous et agir

Malgré le sursaut réel constaté, la gauche a subi ce 17 juin l'une des plus graves défaites de son histoire.

C'est là une réalité incontournable même si la déroute tant annoncée n'a pas eu lieu.

Ce n'est pas au parlement où la droite va disposer d'une majorité très confortable que la contre offensive victorieuse peut naître mais dans le cadre d'une mobilisation sociale populaire la plus large possible.

Les dirigeants du PS incapables de faire front et d'attendre l'issue du deuxième tour ont commencé à s'étriper...Si l'on excepte une certaine gauche du PS qui gravite autour de Jean-Luc Mélenchon et de Gérard Filoche, les différents courants et sous courants du PS ne diffèrent pas sur l'essentiel.

Les divergences qui séparent DSK, Ségolène ou Hollande tiennent plus du rythme des échéances de la recomposition que du fond du débat.

La quasi-disparition du PCF comme grande organisation même si son enracinement local le sauve d'une déroute et l'émiettement de l'extrême gauche donnent des aîles et du grain à moudre à tous ceux qui préparent la venue d'une alliance historique entre la gauche libérale et le centre...

Le PS n'est plus redressable, la gauche du parti a échoué dans sa tentative de regroupement et dans son combat pour traduire le non à la constitution européenne en alternative crédible en termes de direction du PS.

De nombreux militants écoeurés ou déboussolés risquent de quitter le combat politique, le PS d'Epinay s'apprête demain à ressembler à l'ancienne SFIO.

Faut-il quitter le navire ? C'est là une véritable question, question que se posent de nombreux militants qui eux veulent continuer le combat politique...

Il n'y a pas à l'heure actuelle de perspectives à court terme en ce qui concerne la création d'une autre organisation à gauche du PS, il faut donc à la fois :

  1. participer aux débats sans tabou qui s'ouvrent entre toutes celles et tous ceux qui ne renonçant pas sont convaincus qu'il est urgent de jeter les bases d'une nouvelle organisation;
  2. renouer avec les couches populaires notamment abstentionnistes, en militant dans les associations de quartier pour remplir une mission d'éducation populaire.

La résistance contre ce gouvernement doit s'organiser mais pas uniquement au niveau des états majors quelles que soient leurs tailles mais avec le peuple dans les villes et les campagnes. Les accusations qui sont portées par quelques bobos ou digeants sans troupes contre les populations les plus précaires qui se sont abstenues , précèdent d'un mépris vis à vis des « petites gens » et d'une ignorance de la réalité sociale dans les quartiers.

Comment veut-on que les travailleurs et leurs familles ne désespèrent pas quelque peu après les résultats des présidentielles alors que des militants aguerris se sont pas ou peu mobilisés entre les deux tours des législatives.

Sur ma ville, alors que pendant trois semaines nous avons été des dizaines à distribuer et à coller, nous nous sommes retrouvés à une poignée de militants à faire campagne entre les deux tours.

Je ne quitterai pas le PS tant qu'aucune alternative crédible ne se présentera, je ne quitterai pas le PS tant qu'un nouvel outil de transformation sociale ne sera pas sur les rails mais par contre je participerai activement à toutes les initiatives unitaires anti capitalistes qui verront le jour.

Il ne s'agit pas non plus d'attendre l'arme au pied que quelque chose de neuf et de pur se construise mais de devenir l'un des acteurs d'un mouvement social de résistance et d'action. C'est pourquoi avec d'autres je participerai à la construction de convergences locales de défense des services publics et de la préparation d'états généraux de la santé dans les départements ou lieux où ces EGSAM n'existent pas encore.

Jean-François Chalot

7 - Défaite de Juppé

La défaite d'Alain JUPPE, c'est la défaite de l'arrogance, du mépris qu'avait eu cet individu pour le Peuple quand il avait tenté de remettre en cause le principe de notre système de retraite en 1995.

A travers cette défaite, c'est le revers que subit la majorité présidentielle qui prend un visage. Celui d'une droite qui, après un premier tour fort favorable, a dévoilé sa véritable nature politique : TVA anti-sociale pesant sur les plus modestes, franchise faisant de l'accès à la santé un privilège réservé aux plus aisés, volonté liberticide de censurer l'internet avec l'appui de l'industrie du loisir et de réprimer aveuglément sur les routes en supprimant le caractère préventif des radars automatiques.

Le Peuple est sorti de sa torpeur, et si il ne pouvait évidemment pas inverser la tendance dégagée au premier tour d'une victoire de la droite, il l'a toutefois fortement tempéré et même permis un rééquilibrage qui sera utile dans les prochains mois pour constituer une opposition forte, résolue et déterminée à défendre les intérêts du peuple.

Bruno-José Lebeau

3 - Média

1 - Daniel Schneidermann viré de France 5

Annoncé sur le blog du Jean-Marc Morandini, l'information nous a été confirmée par le principal intéressé : l'émission Arrêt sur images est arrêtée par la direction de France 5. Brutalement. Le directeur de l'antenne Philippe Vilamitjana l'a annoncé aujourd'hui à Alain Taïeb, le producteur d'Arrêt sur Images. Au lendemain des élections législatives, comme par hasard. Officiellement, c'est le directeur de l'antenne qui a pris la « décision dans la solitude de son bureau », explique un collaborateur de l'émission : « Arrêt sur Images a douze ans, c'est le lot des émissions de TV de vieillir et c'est de la responsabilité de la chaîne de changer les programmes. » Alors, usure d'Arrêt sur images, qui avait gardé une bonne audience (7%) et su garder un public depuis des années tout en impulsant un vrai débat public sur l'information à la télévision ? Daniel Schneidermann est un patron de rédaction qui a été souvent contesté pour ses méthodes parfois jugées autoritaires, ce qui peut expliquer le manque d'enthousiasme à le soutenir de certains de ses collaborateurs.

Mais il est difficile de croire un mot de la fable de la direction. Il est clair que la décision d'arrêter une émission aussi sensible que celle de Daniel Schneidermann n'a pu être prise que par Patrick de Carolis. Daniel Schneidermann de son côté nous a déclaré : « Ce qui est grave n'est pas en soi l'arrêt de notre émission, mais le fait que le service public audiovisuel renonce à cette fonction de critique de l'information, comme l'annonçait d'ailleurs l'an passé l'arrêt du Premier pouvoir, l'émission d'Elisabeth Lévy, sur France Culture[1]. Si le directeur des programmes avait dit : nous allons remplacer Arrêt sur images par une émission plus punchy sur le même sujet, je n'aurais pu que m'incliner. Mais là, on voit bien qu'il s'agit d'autre chose. » Information contestée par Philippe Vilamitjana, directeur de l'antenne et des programmes de la chaîne, qui a epliqué à l'AFP qu'ASI sera remplacé par « une autre émission de décryptage ». « Il s'agira d'une émission en direct, rassemblant des grandes signatures de la télévision, de la radio et de la presse écrite, qui commenteront et décrypteront l'actualité de la semaine », avec la participation de téléspectateurs de France 5, a ajouté Philippe Vilamitjana.

La présentation qu'en fait le directeur de l'antenne ne laisse que peu de doutes sur les intentions de France 5 et de France télévision : substituer à une émission de contre-enquêtes sur le pouvoir médiatique, dans laquelle les journalistes menaient chaque semaine des enquêtes approfondies, un salon de thé audiovisuel – un « small talk » disent les anglosaxons - dans lequel quelques stars du PAF seront appelées à commenter l'actualité de la semaine, comme il en existe d'ailleurs sur plusieurs chaînes d'information.

Bref, on va nous remplacer une Gueuze au goût âpre par une bière sans alcool inodore et sans saveur. A moins que les fans de l'émission décident d'agir et, si cela est en leur pouvoir de protestation, de sauver l'un des derniers espaces de vraie liberté de la télévision publique. En tout cas, il faut se bouger, et vite !

Notes

[1] L'auteur de cet article était l'un des chroniqueurs de cette émission. Visiter le blog de l'équipe d'Arrêt sur images : bigbangblog.net

Philippe Cohen journaliste à Marianne

4 - Proche-Orient

1 - La Palestine et la gauche française devant la montée de l’islamisme

L'image était saisissante : on y voyait un combattant du Hamas brandir le Coran. Quand on sait que " le Coran est la solution" est la phrase -slogan de tous les mouvements islamistes qui veulent imposer leur dictature religieuse dans tous les pays musulmans, on ne peut qu'être accablé et inquiet.

Pour les laïques, et il y en a en Palestine mais aussi en Israël, c'est une défaite cuisante. Et l'objectif légitime de " la paix maintenant "(deux peuples= deux états) paraît s'éloigner.

La guerre qui a opposé le Fatah et le Hamas a vu la victoire du Hamas à Gaza. Et il est navrant de voir que des miliciens islamistes, le visage cagoulé, armés de kalachnikov, ont saccagé, pillé les bureaux de Mahmoud Abbas.

" C'est un traître, il devrait être jugé par un tribunal islamique" dit l'un d'eux. Ce coup de force porte un coup à la cause palestinienne, il partage en fait le peuple palestinien en deux entités : la bande de Gaza se place sous une autorité islamique imposée par les armes !

Non seulement ce coup de force entraîne les Palestiniens dans un conflit interne mais il fait reculer la perspective d'un règlement de la guerre avec Israël et il risque d'embraser toute cette région déjà fragilisée par l'invasion de l'Irak, et par la déstabilisation du Liban.

" Par ce combat interne, nos frères palestiniens ont réalisé le rêve d'Israël " a dit le prince Al-Fayçal.

A moins que les négociations, poussées par la nécessité et l'urgence reprennent et amènent les deux pays, Israël et la Palestine, à faire tous les deux les concessions nécessaires pour gagner la paix.

Car il faut bien voir que le Hezbollah (Liban) , le Hamas( Palestine) le parti islamiste de la Somalie, les talibans en Afghanistan, les partis islamistes en Turquie, en Egypte, les partis islamistes du Maghreb( Algérie, Tunisie, Maroc), la Jemaah Islamiyah de l'Indonésie..Tous les partis islamistes essaient de prendre le pouvoir dans les pays musulmans (même si l'on reconnaît bien volontiers que ces pays sont loin d'être démocratiques, certains même sont des dictatures militaires).

-et de déstabiliser les pays européens plus ou moins laïques.

Et c'est bien pourquoi la situation en Palestine, ou dans les pays musulmans doit nous interpeller, NOUS le peuple de Gauche.

La Gauche :

La Gauche, mais surtout l'extrême gauche, porte une lourde responsabilité dans cette montée de l'intégrisme islamique dans notre pays :

  1. elle a soit occulté, soit minimisé le danger de cette islamisation des banlieues quand elle ne l'a pas soutenue ! défilant derrière "les pauvres jeunes filles voilées stigmatisées par l'Etat français colonialiste"
  2. elle a traité de racistes et d'islamophobes les Républicains lucides qui avaient vu le danger
  3. en fait, elle a perdu SES VALEURS, ue Sarkozy, habile, a récupérées ! Elle a laissé le champ libre à ces intégristes religieux qui, alliés aux mafias locales, ont occupé les "territoires perdus de la République" et imposé LEURS LOIS en lieu et place de celles de la République.

Une République qui n'était :

Ni démocratique :

(le NON au TCE à 55% non représenté dans les élus du PS, non représenté dans les élus de la Nation.

Le vote de ce dimanche confirmera que les 53% de droite seront représentés par 346 députés tandis que les 47% de gauche seront représentés par 228 députés. Où est le peuple souverain?

Il faut quand même se réjouir du sursaut de la gauche qui limite le score de la droite: on attendait un "tsunami" c'est une tempête, comme il y en a en ce moment?

Mais la bonne nouvelle, c'est Jean-Luc Mélenchon qui l'a dite, le soir des élections : le TCE, même mini, ne pourrait plus être ratifié au Parlement avec cette majorité (insuffisante?).

Ni sociale

Quand un smicard ou un précaire ne peut pas se loger avec son salaire, quand les travailleurs sont jetés comme des malpropres de leurs usines pour que les actionnaires s'enrichissent "en dormant". Quand les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres! Il n'y a pas de justice sociale.

Ni laïque

Quand on accorde des subventions à l'école privée et confessionnelle ou à des associations dites culturelles mais cultuelles en fait, quand on accorde des droits différentiels à des communautés ethniques ou /et religieuses ; quand on prône la laïcité OUVERTE (ouverte en fait aux religions).

Quand un parti (censé représenter la gauche socialiste) perd des élus passés à droite, on voit que recomposition (ou décomposition ?) il y a. Le PS est-il devenu le SPF (Sans parti fixe) ?

La gauche a perdu : elle l'a mérité

Il sera long, très long le chemin de la remontée/ il faudra clarifier (tous les partis de gauche) et remettre au jour les valeurs de la Gauche: Une nouvelle République: démocratique, sociale et laïque Pour contrer la politique de Sarkozy, qui nous prépare un véritable "Munich social". Et parmi ces valeurs de la Gauche, la LAICITE, il faut la reconquérir il faut même l'étendre:

  1. aux pays de l'Europe (et il faudra lutter contre le mini-traité que Sarkozy veut faire voter par son assemblée bleue toute)
  2. aux autres pays du monde, son message UNIVERSEL est un rempart contre tous les communautarismes, ethniques et religieux.

Mireille Popelin

2 - Les islamogauchistes sont sans doute satisfaits : des sectateurs du nazisme ont triomphé à GAZA

ALLELUIA, ALLELUIA, nos islamogauchistes, cachés dans la LCR, les verts, le MRAP, l'UJFP, le PC (même si tous les membres de ces organisations ne sont pas à mettre dans le même panier, surtout pour les militants du PC, ne serait-ce que parce certains n'ont jamais lu la Charte du HAMAS) peuvent être satisfaits.

Toutes leurs campagnes en faveur de ce qu'ils appelaient hypocritement « une paix juste et durable » mais qui consistait en fait à tout faire pour refuser à Israel le droit d'exister en tant qu'état-nation et donc en fait à tout faire pour le détruire en soutenant notamment au nom d'une conception erronée de la résistance les islamistes rassemblés dans un HAMAS aux relents nazis, vont pouvoir se concrétiser. Voici d'ailleurs des extraits significatifs de leur charte :

  1. Le prophète, qu'Allah le bénisse, a dit: « le jour du Jugement dernier ne viendra pas avant que les musulmans ne combattent les juifs. Quand les juifs se cacheront derrière les rochers et les arbres., les rochers et les arbres diront: O musulman, il y a un juif derrière moi, vient le tuer ».
  2. La Palestine est un Waqf (propriété religieuse islamique) consacrée aux musulmans jusqu'au Jugement dernier.
  3. Les initiatives et soit-disantes solutions de paix et conférences internationales sont en contradiction avec les principes de la Résistance islamique.
  4. Le jour ou les ennemis usurpent une terre d'Islam, le Djihad devient le devoir individuel de chaque musulman ; face à l'usurpation par les juifs de la terre de Palestine, il devient obligatoire que l'étendard du Djihad soit hissé.
  5. Depuis longtemps les ennemis (les juifs) complotent habilement et avec précision pour réaliser leurs objectifs. Ils ont pris en considération les causes qui affectent les évènements en cours : ils ont amassé des fortunes colossales consacrées à réaliser leur rêve; avec leur argent ils ont soulevé les révolutions dans plusieurs parties du monde afin de servir leurs intérêts et réaliser leurs objectifs. Ils sont derrière la Révolution Française, la révolution Communiste et toutes les révolutions dont nous avons entendu parler; avec leur argent ils ont mis sur pied des sociétés secrètes comme les Francs-Maçons.

Et puis les femmes palestiniennes de GAZA sont déjà considérées comme des esclaves avec l'obligation de porter le voile islamique depuis que le HAMAS dirige le gouvernement palestinien et nul ne se fait des illusions depuis qu'il s'est emparé militairement de la bande de GAZA sur l'aggravation de leur sort.

Il est vrai que le fascisme juif symbolisé par un Nétanyaou, une droite colonialiste symbolisée par un Ariel Sharon, un intégrisme religieux xénophobe insupportable prôné par les partis religieux juifs, sont à l'origine de la victoire de cette peste brune verdâtre du HAMAS, il ne faut pas l'oublier, d'autant que c'est bien Ariel Sharon qui a favorisé en sous-main le HAMAS au début de son existence pour contrecarrer le FATAH d'Arafat.

Mais doit-on, en tant que républicains de la gauche laïque baisser les bras face à cette situation, surtout quand la propagande malsaine de nos islamogauchistes précités pourrit la vie des banlieues de notre pays par une distillation continue de la haine intercommunautaire au nom d'un antisionisme ressemblant plus à un authentique antisémitisme nazi ?

Non, notre devoir n'est ni de se laver les mains en attendant les prochains massacres, ni de proposer des pétitions hypocrites sur le thème d'une paix juste et durable et de proposer une aide financière européenne et internationale au gouvernement du HAMAS, mais de soutenir toute initiative qui puisse faire triompher une solution républicaine sur la base de 2 états-nations, dont les fondements ne peuvent se faire raisonnablement que sur l'application des accords contenus dans « l'Initiative de Genève » de 2003, patronnée par l'ancien ministre israélien Yossi Bélin et l'ancien ministre d'Arafat Yasser Abbed Rabbo. Notre devoir est donc de soutenir dans notre pays sans réserves les actions de l'association 2 peuples 2 états, Israel-Palestine, pour contrer la propagande pernicieuse de nos islamogauchistes dans toutes les couches progressistes de la société.

Nous renvoyons ici aux analyses concernant le concept républicain de la nation écrit récemment dans Respublica par Valentin Boudras-Chapon et particulièrement dans ses article 14 et 15 des numéros 539 et 540 sur les solutions républicaines à apporter au conflit israélien-palestinien.

Et concrètement, si nous devons soutenir toute action humanitaire pour soulager autant que faire se peut, les souffrances des populations palestiniennes de GAZA en donnant des moyens suffisants aux ONG non islamistes, nous devons soutenir aussi toute forme de blocus économique et politique de la bande de GAZA et toute reconquête même militaire de la part du FATAH pour éradiquer au plus vite de GAZA cette peste brune verdâtre du HAMAS.

Pour éradiquer la peste brune du nazisme en Europe, parce que nous avons trop écouté les soit-disant pacifistes de gauche, nous avons dû faire une guerre cruelle, dont a souffert aussi le peuple allemand. Est-ce que cela va nous servir de leçons?

L'aide financière et économique européenne et internationale doit être réservée et versée au seul FATAH pour la reconquête politique républicaine laïque de l'opinion palestinienne. Il est temps aussi de reprendre l'offensive sur le terrain politique en poussant Mahmoud Abbas à proclamer au plus vite unilatéralement la naissance l'état palestinien, quitte à ce que son autorité ne puisse s'exercer au départ que dans un territoire restreint de Cisjordanie, et d'obtenir ainsi , par une reconnaissance internationale de l'état palestinien, une pression efficace contre le gouvernement israélien pour qu'il engage des négociations sur la base du démantèlement des colonies de Cisjordanie et des accords de l'Initiative de Genève.

S'il faut, pour cela, menacer Israël de sanctions et même de blocus, il faut avoir le courage de le faire et d'aller jusqu'à leur application, d'où aussi une pression indispensable à obtenir de l'opinion internationale vis à vis du gouvernement des USA ; mais en même temps, il est nécessaire de le répéter encore, l'éradication de la peste brune verdâtre qu'est le HAMAS par tous les moyens, militaires et autres, (car des criminels ne peuvent avoir un label de démocratie même après des élections), est une impérieuse et urgente nécessité.

Hubert Sage

5 - combat féministe

1 - Femmes, droits de l’homme et Islam

Nous, membres du Conseil d’Administration du MRAP, sommes particulièrement attachées au principe de laïcité dans l’espace public, et en particulier à l’école.

Dans la poursuite de sa politique de défense des femmes voilées, le MRAP national a saisi la HALDE des cas de refus opposé aux femmes voilées d’accompagner les sorties scolaires et d’encadrer des activités extra-scolaires. Il se félicite de la récente délibération de la HALDE sur le sujet.

Pour nous, le voile est et reste un signe de l’oppression des femmes par la loi religieuse.

Nous constatons avec regret que le port du voile se développe chez les femmes de culture musulmane en France. Cette évolution, impulsée par les mouvements fondamentalistes, est relayée par les pressions sociales et familiales. Le port du voile est présenté par les islamistes et est vécu comme une revendication identitaire. Il prospère sur le terreau de la relégation sociale et territoriale et des discriminations.

Comment renverser cette évolution ? Comment faire tomber ces voiles, véritables murs qui se dressent entre communautés et entre sexes ? Le voile est l’étendard des militantes fondamentalistes. Il est à la mode chez certaines jeunes filles musulmanes. Symbole de l’islam fondamentaliste, le voile est et reste une prison pour l’identité féminine.

Les femmes qui se disent discriminées sont-elles dans une démarche revendicatrices de cet étendard, ou au contraire sont-elles des femmes qui cherchent à s’ouvrir sur l’extérieur ? Face à ces femmes, quelle attitude avoir ?

Il appartient à la société française et aux pouvoirs publics de réfléchir et d’agir pour faire évoluer la société pour que chacun y ait sa place, sans discrimination, et pour que toutes les identités soient reconnues, y compris la culture musulmane, sans que les uns et les autres aient besoin de faire pousser barbes et voiles.

Le principe de laïcité est posé à l’école, pour les personnels comme pour les enfants scolarisés.

Et, quoi qu’on en dise, le bilan de la loi Stasi est positif. Il a permis à de nombreuses jeunes filles de poser leur voile, et de mettre à distance, le temps de leur scolarité, le joug religieux.

Pourquoi ce principe ne serait-il pas appliqué aux accompagnants ?

Pourquoi accepterions-nous que les jeunes filles scolarisées aient pour modèles ces femmes voilées, emmurées ? Et, non seulement qu’elles accompagnent, mais aussi qu’elles encadrent des activités périscolaires…d’enseignement religieux ou de couture de foulards ?

Il est vrai que le risque existe de stigmatiser ces femmes, si on leur refuse d’intervenir dans le cadre des activités péri-scolaires. Mais le voile n’est-il pas en lui-même un marqueur social et communautaire qui les stigmatise ?

Si la question des femmes voilées est particulièrement sensible, nous regrettons que le MRAP se pose une nouvelle fois du côté de la défense des religions. Le MRAP ne peut se réjouir d’une décision de la HALDE qui reconnaît implicitement le symbole d’oppression de la femme, et le transmet comme symbole aux enfants. Prendre fait et cause pour les femmes voilées est-il d’ailleurs un service à leur rendre ?

Au-delà du cas particulier des accompagnements péri-scolaires, c’est la question du vivre ensemble qui est posée.

Comment une société peut-elle supporter que des femmes portent une burka complète, masquant le visage, comme on en croise en banlieue? Quel espace de liberté pour ces femmes au sein de notre société ? Alors que c’est à la société de garantir les mêmes libertés pour tous.

Il y a aussi cette violence observée dans certains services de gynécologie obstétrique en région parisienne et dans plusieurs grandes villes. Des maris fondamentalistes refusent que leurs femmes soient examinées, soignées, accouchées par un homme. Ils l’exigent avec vigueur, quitte à mettre en danger leurs épouses et à s’en prendre physiquement aux praticiens et aux personnels hospitaliers. Ces faits sont inacceptables.

Le voile, la burka, et ces pratiques de refus de soins sont avant tout des violences faites aux femmes, même si celles-ci, sous l’effet de la mode et de la pression communautaire et sociale, peuvent être consentantes.

La lutte contre le racisme et les discriminations doit s’articuler avec une lutte contre tous les intégrismes, avec en particulier la revendication d’une égalité réelle des droits entre les sexes.

Car la société française ne peut faire l’économie d’un travail sur elle-même pour aller vers plus de liberté, d’égalité et de fraternité. C’est le vivre ensemble d’une société laïque qu’il s’agit de refonder.

Nadia Kurys Vice-présidente du MRAP

Emmanuelle Le Chevallier membre du Conseil d’Administration du MRAP

6 - combat laïque

1 - J’ai écrit à Sarkozy

Cher Evariste,

Très sensibilisée par les 2 articles sur l'accompagnement des enfants dans les sorties scolaires et le cas Boutin, j'ai envoyé ce matin au site le mail ci-joint. J'insiste sur un point, l'émancipation des femmes qui me tient particulièrement à coeur et qui ne s'arrangera pas si on nomme des femmes comme Mme Boutin. Cordialement.

Monsieur le Président,

Nous sommes dans une république laïque, cette république que j’aime me paraît en grand danger d’implosion ! La liberté religieuse est une composante de notre république et de notre laïcité, mais l’intrusion de personnes, fortement engagée dans une croyance et faisant souvent acte de prosélytisme, au sein de notre gouvernement m’inquiète. J’apprends qu’un prêtre a été nommé auprès de Madame Boutin… A quand un rabbin, un imam, un moine bouddhiste ? Attention danger !!

Je suis une femme de 66 ans convaincue que sans une révolution féministe mondiale notre planète va droit dans le mur. La population de la planète de 1.000.000.000 d’individus en 1800 est passée entre 1960 et 2000, de 3 à 6 milliards. Que ferez- vous si nous sommes 12 milliards en 2040 ? C’est une question de survie et de paix d’émanciper les femmes du monde de leur apporter l’éducation, le droit à la contraception, d’interdire la polygamie, les voiles et les violences. Vous vous êtes exprimé sur ce point d’ailleurs dans vos interventions. La plupart des conflits de la planète sont dûs à des phénomènes de surpopulation. Or qui sont les principaux opposants à cette émancipation des femmes, les religieux de toutes les religions. Pas la peine de prier ou de pleurer ensuite sur la misère du monde quand on fait tout pour ne pas qu’elle diminue (ex préservatif et sida en Afrique et ailleurs).

Les convictions religieuses très affirmées me semblent dangereuses pour notre république et notre laïcité, je tenais à vous faire part de mon inquiétude. Les intégristes de tout poil sont prêts à s’engouffrer dans la brèche que vous venez d’ouvrir !

Chantal Crabère

7 - école publique

1 - L'annulation de la Circulaire par le Conseil d'Etat n'est qu'administrative

Il y a un an et demi, la publication de la Circulaire ministérielle relative aux applications du financement par les Communes des écoles privées passait inaperçue. Quelques mois plus tard, en effet, c'est par un entrefilet que j'étais informé et j'interrogeais des collègues maires pour constater qu'ils étaient également dans l'ignorance totale. La mesure gouvernementale a été, néanmoins, fermement contestée, par la suite, tant par des élus locaux, que par des parents d'élèves et autres militants associatifs. Ce qui a conduit le Conseil d'Etat à devoir vérifier sérieusement la légalité de ladite Circulaire. Il y a deux jours, le Conseil d'Etat a annulé ce texte et c'est une (petite) bouffée d'oxygène qui nous parvient.

Cependant, le motif invoqué pour l'annulation étant l'illégitimité des signataires de la Circulaire, je reste inquiet pour l'avenir, car il relève de principes administratifs basiques qui ne rassurent en rien sur le fond. Le projet-même de financement par les Communes des écoles privées n'est pas remis en cause. Je m'attends donc à ce qu'un nouveau texte d'application soit rédigé... en bonne et due forme cette fois ?

Je crains en outre que le projet gouvernemental de suppression de la carte scolaire affaiblisse encore le service public d'éducation et sa gestion et diminue la portée des efforts importants des Communes pour le maintenir et le développer à la mesure de leur population. La conjugaison de l'ensemble de ces mesures fait courir un risque grave aux quartiers populaires et aux Communes rurales.

Encore une fois, les principes fondamentaux du service public qui garantissent la justice sociale, sont dangereusement rognés. Encore une fois, le gouvernement français contraint les collectivités locales à s'engager dans le principe du financement du secteur privé et crée ainsi un précédent nécessaire à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) pour justifier l'Accord Général du Commerce des Services (AGCS).

J'invite donc les élus locaux, les enseignants et les parents d'élèves à se mobiliser pour organiser la riposte qu'exige la sauvegarde des règles fondamentales de justice sociale que nous procurent les services publics. Et enfin, j'interroge le gouvernement sur l'évolution que vont connaître toutes les assignations au Tribunal Administratif que les préfets ont mis en oeuvre contre les maires qui ont refusé d'appliquer ladite Circulaire.

René BALME Maire de Grigny (Rhône)

2 - La laïcité malmenée par la mouvance sikh

D’après le journal Libération du 13 juin 2007 l’association United Sikhs en appelle à la Cour européenne des droits de l’Homme, pour défendre le cas de M. Shingara Mann Singh, un commerçant de 52 ans de Sarcelles, à qui les autorités françaises refusent d’assortir son permis de conduire d’une photo d’identité sur lequel il porte un turban.

Kudrat Sigh, responsable de la branche française de United Sikhs indique que « les sikhs ne coupent jamais leurs cheveux et les couvrent d’un turban en permanence au point que cet article de foi prescrit par leur religion, est inhérent à leur identité culturelle et ethnique » Ayant épuisé toutes les voies de recours, la requête est actuellement adressée à la Cour européenne de droits de l’Homme par les avocats de United Sikhs.

Les origines de cette affaire remontent en 2005.

Le Conseil d’Etat avait débouté la demande de M. Shingara Mann Singh concernant l’annulation de la circulaire du ministère des Transports, qui impose des photos d’identité avec tête nue pour le permis de conduire, selon des exigences de sécurité. « On va aller jusqu’à la fin. Et sinon, je demanderai l’asile politique dans n’importe quel pays » avait déclaré le petit commerçant lors d’une conférence de presse en décembre 2005. Ses avocats avaient alors prêché pour un traitement non discriminatoire respectant la religion. Me Spinosi avait aussi argumenté sur la proportionnalité, puisque le retrait du turban, qui ne servait qu’à identifier après tout, portait « une atteinte à l'intimité et à la religion ».

En date du 6 décembre 2005, une circulaire du ministère des Transports, de l'équipement, du tourisme et de la mer, adressait aux Préfets des instructions concernant les photographies d'identité apposées sur le permis de conduire. Elle renvoyait aux règles du ministère de l’Intérieur du 21 juin 1999, qui exige des photos de face et tête nue pour la délivrance du permis de conduire, comme pour tout autre titre réglementaire. Les avocats de M. Mann Singh avaient considéré cette obligation comme contraire à la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales. L’affaire avait été portée devant le tribunal administratif qui avait confirmé l’interdiction du turban, et le conseil d’Etat lui ayant donné raison… avec un remboursement de frais de justice de 3.000 euros pour M. Mann Singh !

Le jugement du conseil s’était fait sur la forme et non sur le fond: les compétences du ministre de l'Intérieur restant limitées dans cette affaire, et ne pouvaient exiger des demandeurs de permis de conduire une photographie tête nue. A savoir que selon le code de la route, le permis est du ressort du ministre des Transports dont la réglementation n’est pas suffisamment précise pour créer l'obligation de fournir des photographies de cette sorte…

Pour couronner le tout, le Conseil d'Etat ne s'était pas prononcé sur le fait de savoir si l'obligation de figurer tête nue sur une photo de permis de conduire, est contraire à la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales !

United Sikhs

L’association United Sikhs ne recule réellement devant aucun procédé pour faire valoir ce qu’elle considère comme une liberté fondamentale. Quitte à passer outre la loi de mars 2004 sur les signes ostensibles religieux, qui interdit aux Sikhs le port du turban à l’école publique, ainsi que sur les photos d’identité.

On se rappellera la Lettre au président Chirac du 19 janvier 2004 signée par diverses organisations sikhs internationales protestant contre cette loi. Au nom d’une foi sikh qui représente les mêmes principes de liberté égalité fraternité que la République Française, et des soldats sikhs morts pour la France pendant la première guerre mondiale.

Au nom d’une conscience sikh qui ne peut concevoir qu’un croyant ne quitte son turban sous peine de n’être plus sikh, à la différence d’un non-sikh qui peut se “défaire” momentanément de sa croix ou de son couvre-chef.

On se souviendra aussi de la cinglante déclaration de Kudrat Singh le 1er juin dernier à propos de Maha Singh élève du lycée professionnel de Rosny-sous-Bois : "Mais nous irons jusqu'aux juridictions internationales si nécessaire", puisqu’il s’agit de "survie de cette tradition". A l’issue de diverses négociations entre l’établissement et la famille, s’étant soldées par des échecs, cet adolescent était passé en conseil de discipline au lycée en raison du turban qu’il refusait d’enlever.

On découvre alors que United Sikh oeuvre en direction des familles et s’ingère de plein droit dans les problèmes que rencontrent leurs enfants …Aussi prétendent-ils trouver des établissements d’accueil aux cas de lycéens exclus. Or selon les dispositifs de la loi d’Orientation de 1989, les lycées qui procèdent à des exclusions définitives à l’issue des conseils de discipline, se doivent de trouver des établissements d’accueil pour leurs anciens élèves mineurs ou majeurs… Lorsque les familles recherchent encore des lycées après décision disiplinaire de l’établissement où l’élève a été inscrit, et le reste jusqu’à ce que le dispositif d’accueil soit résolu, ça signifit que le problème du turban s’est à nouveau posé, et qu’il s’agit de trouver les établissements adéquats à la requête sikh. Moyennant finances, il se résout donc du côté du privé catholique, en attendant la création d’établissements scolaires sikhs. Et de nouveau on retrouve le rôle très actif de United Sikh-collectif français, qui favorise la non-intégration des familles de confession sikh dans le système éducatif en se posant comme médiateur, et qui plus est depuis… le Royaume Uni, en amont du processus qui conduit aux sanctions scolaires prévues par la loi.

Dans une réunion de l'équipe juridique de cette organisation à Londres le 18 novembre 2006, il était question de discuter des actions à mener en direction d’instances comme la cour Européenne, pour quatre lycéens sikhs français qui n’avaient pu réntégrer leurs lycées professionnels avec leur turban à la rentrée 2006.

Pour Mejindarpal Kaur, directeur exécutif de united sikh et spécialisé dans les droits civiques, la France se rend coupable d’enfreindre la liberté du culte, d’où la nécessité de faire appel aux instances dites “internationales” pour créer un précédent favorable à ce que United nomme “le droit de pratiquer le culte” pour l’ensemble des religions. Il s’agit aussi de collecter des fonds pour pouvoir déplacer les litiges nationaux sur le plan international. Et surtout de pulvériser la loi française de 1905, qui reste la garantie des libertés cultuelles en les préservant dans la sphère du privé…

Alors qu’en 2006 une vingtaine de jeunes musulmanes refusait encore d’ôter leur voile à l’école, ce sont les Sikhs qui incitent les garçons à ne pas respecter les règles de la laïcité en France, et à faire front face à la loi laïque de mars 2004.

Souhaitons que la cour Européenne des droits de l’Homme ne prenne pas de décision en faveur du demandeur, ce qui serait en totale contradiction avec la loi de 1905 et les principes fondateurs de l’Etat.

Source

Nathalie Szuchendler

8 - débats républicains

1 - Immigration et identité nationale : et si on parlait vrai ?

Je suis une « pièce rapportée » comme on dit dans ma famille. Cela veut dire que je viens d’Afrique du Nord.

Question : est-ce que je pollue l’identité nationale française ?

Réponse de l’intéressé qui prétend ne pas aimer l’ambiguïté : oui et non !
La bonne nouvelle d’abord. Déjà au Maroc j’admirais Delacroix, ses odalisques et les seins généreux de Marianne guidant le peuple. Vous voyez le tableau ! Dès mes années lycée, je voulais rééditer la révolution française et voir Hassan II au pied de l’échafaud ! J’aurais demandé sa grâce car, je n’aime pas le sang et je n’ai jamais tué de mouton, même si je suis musulman.

Venons-en à la mauvaise nouvelle ! Oui, je vous pollue, y compris les pages de ce journal, avec mes histoires de nouvel islam en France alors que vous aviez à peine fini de remettre les soutanes au placard ! Ce qui m’y a poussé, ce sont bel et bien mes coreligionnaires qui en sont venu à brandir leurs foulards comme un étendard et ce sont aussi Jeanne d’Arc qui commençait à remettre sa cuirasse du côté de chez Le Pen et de Villiers. Politiquement, Mitterrand s’en était réjoui. Jospin en a été cuit, à la place de Jeanne.
A moi donc de vous poser des questions, chers camarades militants :

Hypocrisie quand tu nous tiens !

Ceux qui, contre vents et marées, nous chantent qu’il n’y a pas de problèmes d’identité et que nous pouvons dormir tranquilles nous préparent bel et bien des lendemains qui déchantent.

Mohamed Pascal Hilout Initiateur du nouvel islam en France

nouvel-islam.org

9 - à lire, à voir ou à écouter

1 - Le livre athée, de Salvatore Pertutti

10 euros
BP 30444 – 57105 Thionville cedex
www.le-monde-pluriel.eu

Les participants aux journées internationales laïques de Montreuil, les 10 et 11 février 2007, ont fait connaissance de Salvatore Pertutti, qui est intervenu à plusieurs reprises dans la salle, lors de différents débats. Il a d’abord fortement surpris les auditeurs présents en expliquant qu’il avait déposé plainte contre les éditeurs de la Bible et du Coran, estimant le contenu de ces textes incompatibles avec nos idéaux humanistes de tolérance et d’égalité des sexes.

Nous étions à la fin du procès intenté par les islamistes à Charlie Hebdo. Il expliqua que nous étions beaucoup trop sur la défensive, et qu’il fallait arrêter de subir, et contre-attaquer, tout en précisant qu’il n’était pas pour leur interdiction, mais qu’il souhaitait, par sa démarche, provoquer un débat dans toute la société, en mettant les religions sur la défensive.

Le moins qu’on puisse dire est que Salvatore a de la suite dans les idées, puisque, tout au long de cet ouvrage de 160 pages, il se livre d’abord à un vibrant hommage à l’athéisme et à la foi en l'Homme, expliquant que ce n’est pas Dieu qui a créé l’Homme, mais l’Homme qui a créé Dieu. Pour lui, toutes les religions, sans exception, ne sont que d’immenses sectes qui utilisent notre peur de la mort pour exister.

On pourra contester certains de ses arguments, notamment le fait que la religion soit à l’origine de presque toutes les guerres ou actions terroristes, même si certaines citations du Coran, ou de la Bible sont effrayantes par les véritables appels au meurtre qu’elles contiennent.

La lecture de certaines sourates ou de passages de l’Ancien Testament ou du Nouveau Testament donneront quelques arguments à ceux qui sont sceptiques sur le fait que les religions sont amour.

On pourra lui rappeler que l'intolérance contre laquelle il nous incite à nous insurger n'est pas uniquement religieuse et que des crimes innommables contre l'humanité sont commis dans des sociétés qui ne sont ni chrétiennes ni juives ni musulmanes. Comment oublier les massacres des khmers rouges et le sort subi par les enfants esclaves en Chine?

On pourrait lui en vouloir de confondre instructions des livres sacrés et comportement des croyants. En effet ces derniers ne sont pas tous forcément rétrogrades, réactionnaires et intolérants. Nombre d'entre eux ont besoin de croire en l'au-delà sans pour autant cesser de lutter pour l'amélioration des conditions de vie dans ce bas monde. L'affirmation catégorique "La mort est la fin de tout" risque d'aliéner les plus sceptiques, les agnostiques, les gens qui doutent.

L'auteur ne dissimule pas son dessein : parvenir à un monde athée. On pourrait le taxer d'intransigeance, despotisme et totalitarisme, mais nous qui partageons son idéal comprenons bien que son objectif est la fin des guerres de religion, la fin du terrorisme, du fanatisme, de l'intégrisme et de l'obscurantisme. Il souhaite la fin d'un monde où la religion est un alibi et un blanc-seing pour les tyrans de tout genre.

Pour l’auteur, c’est aujourd’hui l’islam qui représente le danger le plus fort pour les démocraties, ce qui ne l’empêche pas de citer abondamment les dégâts de l’Eglise catholique tout au long de son histoire, quand elle était hégémonique.

Certains laïques estimeront que cette charge contre les doctrines religieuses fait l’impasse sur les différentes sensibilités qui s’expriment dans les Eglises. Mais à une époque où certains intégristes expliquent que la liberté d’expression doit s’arrêter là où commence la liberté des croyants, on ne peut qu’encourager à lire cet ouvrage accessible à tous, qui constitue une excellente antidote face à des discours obscurantistes qu’on entend à Varsovie, à Washington ou à Téhéran et qui traduit la foi de l'auteur en la fin de la foi religieuse.

Pierre Cassen

Rosa Valentini

Agenda

vendredi 29 juin 2007, 19:00

AURA-T-ON DEMAIN LES MOYENS DE SE SOIGNER?

Maison des Associations
Rue Poterne 21200 BEAUNE

L’Union des Familles Laïques de la Côte d’Or organise une conférence sur le thème de la Santé et de l’Assurance Maladie :

VENEZ PARTICIPER A CETTE CONFERENCE !

Avec Lucette GUIBERT, Responsable du Secteur Santé de l’UFAL
Et la présence de professionnels de la santé

Nombreux échanges !

Contact : ufal21@wanadoo.fr

- Entrée gratuite -

Voir l'agenda complet en ligne

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