Il n’est certes pas demandé à la France de s’engager seule dans la voie du désarmement nucléaire mais d’agir efficacement de concert avec tous les États (neuf à l’heure actuelle) disposant de cette arme de destruction massive dans l’objectif d’aboutir à son élimination complète.
Le 22 janvier 2021, le Traité d’interdiction des armes nucléaires est entré dans le droit international à l’ONU.
Propos indignes du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères
Jean-Yves Le Drian a expliqué que la France ne respecterait pas ce traité. En fait, il le considère comme un vulgaire « chiffon de papier ». Ce n’est pas faire honneur au pays de la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » de s’exprimer de la sorte et de mépriser le droit international approuvé par 122 pays en 2017.
Il est urgent d’agir. En 2019, les États-Unis avaient annoncé suspendre leur participation au Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), conclu avec Moscou à la fin de la Guerre froide. Dès le lendemain, la Russie répliquait en déclarant la reprise de la fabrication de missiles. Nous sommes loin de l’espoir suscité du temps de Gorbatchev pour aller dans le sens du désarmement. Mickaël Gorbatchev avait en 1986 proposé un plan de désarmement nucléaire avec un objectif d’éradication totale en 2020.
La France retrouverait ce souffle qui donnait le vertige aux peuples épris d’émancipation et de liberté en clamant haut et fort sa volonté humaniste et en agissant pour atteindre un tel objectif.
Une double nécessité d’éradiquer l’arme atomique :
• Une nécessité humanitaire et écologique : le recours à ce type d’armes aurait des conséquences catastrophiques sur le plan humain et environnemental (cf. Hiroshima et Nagasaki) et, cela, sans compter les victimes des essais nucléaires (pour la France dans le Sahara algérien et en Polynésie) directement ou par les effets induits de la radioactivité dans les sols et dans l’air.
• Une nécessité économique : la recherche dans ce domaine, la fabrication de telles armes et leur entretien représentent un gouffre financier. Ces dépenses pourraient être utilisées pour contribuer au développement des pays pauvres et/ou émergents, pour financer les services publiques (éducation, santé, droits sociaux) qui leur font défaut et leur permettre d’acquérir une souveraineté alimentaire, industrielle. Cela rejoint la première nécessité car ainsi une partie de la population de ces pays pourrait ne pas être tentée de s’expatrier vers des horizons qui leur paraissent « paradisiaques », pour fuir la misère et l’insécurité dues aux conflits pour l’accès aux minerais, aux produits dont les nouvelles technologies sont friandes (cobalt, tantale, or, diamants, niobium, gaz, pétrole) souvent alimentée par les multinationales.
Ce serait là une contribution beaucoup plus efficace pour lutter contre les groupes djihadistes, fondamentalistes et obscurantistes en éradiquant l’une des causes principales de leur emprise sur les esprits.
Créer et financer un Fonds de développement humain
Une partie de ces dépenses, outre qu’elles pourraient être affectées au financement de nos propres services publiques qui se dégradent du fait des successives politiques d’austérité, pourrait contribuer à doter un Fonds de développement humain (FDH) qui n’existe pas encore et dont l’objectif serait d’améliorer le bien-être général des populations des pays pauvres en favorisant l’accès à un toit, à une nourriture suffisante, à l’éducation, à la santé, à la culture.