Nous sommes, aujourd’hui, huit milliards d’êtres humains, demain, sans doute selon les projections des démographes, dix milliards. L’enjeu, d’ores et déjà, est de produire une nourriture saine et de qualité pour toutes et tous tout en préservant la qualité et la fertilité des sols, la qualité de l’air, la qualité des eaux. Ce défi ne peut être relevé avec succès qu’avec la participation active des paysans, des consommateurs dans le cadre d’une société nouvelle qui ne fasse plus de la loi du marché dérégulé, de la concurrence libre et faussée, de la recherche du profit maximum à court terme aux dépens des producteurs l’alpha et l’oméga de toute politique mondiale en général et française en particulier. De plus, la hausse des prix de l’alimentation qui obère de plus en plus principalement les catégories populaires fait de cette question un sujet fondamental. Les projets de décélération des prix, du fait que les commandes effectuées par la grande distribution sont déjà actées, ne se feront sentir au mieux qu’en automne (déclaration d’Édouard Leclerc).
État des lieux en France : une souveraineté alimentaire fragilisée
Nous vivons une situation paradoxale. Le salon de l’agriculture a été un succès de par l’affluence exceptionnelle qu’il a suscitée montrant l’intérêt toujours d’actualité des Français et Françaises pour le monde paysan et dans le même temps une agriculture qui semble s’enfoncer dans la crise. D’un côté, l’ancien modèle agricole dépendant de la chimie et des lobbies agro-industriels soutenus par la direction de la FNSEA nous mène droit dans le mur et, de l’autre, un nouveau modèle, plus vertueux sanitairement et environnementalement, peine, malgré d’indéniables progrès, à trouver sa place.
Certes, momentanément, le solde vente/achat à l’étranger a été positif avec un différentiel de 10 milliards d’€ en 2021, soit une augmentation de 21 %. Ce résultat positif est plus le reflet de la hausse du cours des céréales due au conflit Russie/Ukraine qu’à une amélioration de la situation agricole. Les chiffres n’invitent pas à l’optimisme et montrent que nos échanges de viandes, de légumes et de fruits sont déficitaires. En l’espace de trente ans, la France a vu une baisse constante de son excédent commercial agricole(1)Sources : Agreste, Direction générale des douanes et droits indirects. Il a baissé de moitié de 2011 à 2017. au point de passer dans le rouge en ce qui concerne nos échanges avec les États de l’Union européenne. Le seul point qui demeure positif est la préservation de la position française avec le reste du monde. Cette dernière situation résulte des performances en matière de vins et de spiritueux, tout particulièrement dans le haut de gamme. En revanche, la situation est moins « glorieuse » dans les domaines des fruits et légumes, notamment pour les pommes et de la viande, notamment issue de la volaille. Les importations représentent 20 % de l’alimentation nationale soit deux fois plus qu’il y a vingt ans. Ceci est une moyenne qui masque des disparités. Ainsi certaines filières avoisinent les 50 % en termes de dépendances vis-à-vis de l’étranger. C’est flagrant pour la filière légumes et fruits avec 50 % de dépendance voire 71 % pour les seuls fruits(2)Source : Haut-commissariat au plan, indice « ratatouille » ; déficit en poivrons, aubergines, oignons, tomates en 2021 de 749,3 millions d’€.. Cela peut s’expliquer pour plusieurs raisons :
- 40 % de la surface agricole en verger perdue ;
- manque d’investissements à la hauteur ;
- recherche insuffisante ;
- compétitivité moindre due à une concurrence « libre et non faussée », c’est-à-dire, déloyale autant au sein de l’Union européenne qu’en dehors de l’Union(3)Source Gilles Bertrandias, directeur de la marque « Les paysans de Rougeline » cité par Marianne n° 1354 : l’entrée de l’Espagne dans le Marché commun « a profondément mis à mal l’agriculture française de fruits et légumes », la discordance avec les coûts de la production marocaine est énorme « une heure de travail au Maroc, c’est 1 € de salaire, contre 12 ou 13 € en France ».
Le secteur de la production française de la viande est en baisse constante. Ainsi la production de viande bovine est passée, entre 2017 et 2000, de 146 % à 95 % et celle de la viande ovine stagne à 54 % de nos consommations. Toujours dans le domaine des protéines, mais en dehors de la viande, nous sommes dépendants à 70 % des importations de légumineuses et à 90 % pour le soja qui sert à l’élevage.
Pour autant, le secteur alimentaire demeure, avec un niveau de 14 %, une part importante de nos exportations. Cette relative bonne position est cependant fragilisée par notre dépendance dans l’approvisionnement en intrants de synthèse provenant de l’étranger, notamment pour les agro-industriels addicts à l’utilisation de ces produits. Cette agro-industrie est responsable de 20 % des émissions de gaz à effet de serre.
Problème de remplacement des paysans cessant leur activité
L’autre point inquiétant est la proportion d’exploitants agricoles ayant plus de 60 ans, soit un quart. Ces derniers partiront forcément dans un très court laps de temps à la retraite sans trouver de successeurs. Ces derniers sont d’autant plus difficiles à trouver que les conditions de travail ne sont guère attirantes : des journées à rallonge, pas de week-end, pas ou peu de congés annuels, notamment pour les éleveurs, des revenus très faibles… Le fait que les agriculteurs représentent une profession moins bien rémunérée en regard de l’ensemble des actifs en emploi soit 1 973 € versus 2 342 €(4)Source : Insee. rend difficile de trouver des successeurs. Cela n’est qu’une moyenne. Nous savons que cela recouvre des disparités énormes d’un côté des grands céréaliers bien lotis et de l’autre des paysans qui peinent à dégager ne serait-ce qu’un SMIC. En outre, le fait que l’installation en tant qu’exploitant agricole exige d’énormes investissements n’arrange rien au problème. Même si s’amorce une baisse de l’usage des pesticides, des CMR (agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction)(5)Source : Ministère de la Transition écologique., majoritairement, l’agriculture française demeure dépendante de ces produits dangereux pour la santé et la biodiversité.
Autre fait, cette fois-ci relativement positif, est le nombre de produits identifiés comme de qualité et d’origine(6)Source Agreste, AOP (appellation d’origine contrôlée) et IGP (indication géographique protégée). qui place notre pays dans le peloton de tête derrière l’Italie. Cependant, il y a une certaine hypocrisie des pouvoirs publics en la matière, cf. paragraphe plus loin.
Quelles issues pour renationaliser la production agricole dans le cadre de la transition écologique ?
L’agriculture paysanne respectueuse à la fois de la santé des paysans et de la qualité des sols impliquerait, selon certaines estimations(7)Shift Project, groupe de réflexion animé par Jean-Marc Jancovici., d’attirer d’ici à 2050 pas moins d’un million de paysans(8)En 2017, dans le programme L’Avenir en commun page 76, LFI prévoyait la création de 300 000 emplois paysans pour sortir de l’agro-industrie et de la dépendance aux pesticides chimiques.. Certainement, sommes-nous à la croisée des chemins. Soit nous poursuivons vers un horizon dans lequel le nombre de fermes poursuit sa dégringolade (moins 20 % en dix ans) et la fuite en avant vers une agriculture selon le modèle du chef d’entreprise entouré de salariés, soit vers le maintien ou le retour au modèle d’exploitation familiale qui peut être amélioré.
Le modèle du paysan seul dans sa ferme peut évoluer, tout en garantissant une relative indépendance et une certaine autonomie favorable aux initiatives individuelles, vers une montée en puissance des GAEC (groupement agricole d’exploitation en commun) avec entraide et partage de l’usage des matériels. Comme dans le secteur médical avec les pôles médicaux qui permettent de mutualiser les coûts, de faciliter les remplacements en cas de congés ou de maladie, nous pouvons imaginer une même pratique dans l’agriculture. Cela permettrait de pallier aux incapacités provisoires pour raison de maladie ou de faciliter les prises de congés auxquels il n’y a aucune raison pour que les paysans, notamment les éleveurs, n’en bénéficient pas. Cela pourrait contribuer à faire face aux manques de bras, aux difficultés à trouver des repreneurs des exploitations agricoles. C’est un système à mettre en place avec les principaux intéressés qui ne relèverait ni d’une indépendance factice et illusoire face aux multinationales de l’alimentation ni d’une collectivisation forcée et délétère façon kolkhose ou sovkhose.
La préservation de notre agriculture et le retour à une souveraineté alimentaire respectueuse de l’environnement, de la santé des paysans et des consommateurs nécessitent un protectionnisme économique avec le soutien d’un État qui retrouve son rôle de stratège en partenariat avec tous les acteurs concernés. La question d’un meilleur partage sur toute la filière de production et de distribution s’avère également nécessaire afin d’assurer des revenus dignes pour les principaux concernés, les paysans. La rémunération des producteurs est essentielle pour attirer les personnes vers ce secteur.
Des pistes pour atteindre la souveraineté alimentaire et faire face à la sécheresse
Pour cela, l’augmentation des surfaces dédiées à l’agriculture est indispensable. Ainsi, l’artificialisation des sols au travers des réalisations de nouvelles autoroutes ou contournements(9)Il faut savoir qu’une autoroute occupe beaucoup plus de place que des voies de chemin de fer., de création de lotissements, de culture pour produire du bioéthanol pour les moteurs thermiques empiète considérablement sur les terres arables qui pourraient servir à la production de fruits, de légumes, de céréales diverses, de viande avec de l’élevage extensif sur prairie(10)Source FAO, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Les 3,8 % d’élevage industriel émettent 80 % du méthane attribué aux ruminants domestiques dans le monde. Autre source, le Cirad, Organisme français de recherche agronomique et de coopération internationale pour le développement durable des régions tropicales et méditerranéennes : démonstration est faite que l’élevage sahélien est neutre en carbone du fait de l’apport en matière organique des déjections des animaux sur des sols qui ont besoin d’amendements.. Un arrêt de cette artificialisation s’avère un préalable indispensable. Le bilan carbone du bioéthanol s’avère plus mauvais que celui des énergies fossiles sans compter le fait que cette production fait un usage immodéré d’engrais de synthèse et de pesticides qui pourrissent la nature des sols et compromettent l’avenir.
De même adapter le type de céréale et les modes de culture au changement climatique et à la pénurie d’eau s’avère nécessaire :
- culture du lin pour le fourrage(11)Article paru dans Sciences et Avenir n° 912, février 2023, signé Loïc Chauveau : « L’adjonction de lin dans l’alimentation animale entraîne une diminution de 40 % des émissions de méthane ». mais aussi pour l’élaboration de fil pour la fabrication de vêtements moins gourmand en engrais, en eau et en transport
- culture de plantes adaptées au changement climatique tel que le sorgho(12)Source Le Monde, 24 octobre 2022 : « Cultivé dans le sud de la France depuis plusieurs décennies, cette plante originaire d’Afrique réputée plus résistante au manque d’eau remonte peu à peu vers les régions tempérées ». ;
- mode cultural qui préserve la qualité des sols en capacité de capter les nutriments naturels et de stocker le carbone : associer élevage extensif et culture de plantes pour un apport en fumier qui limite l’usage d’intrants chimiques et notamment d’engrais azotés de synthèse par la culture de légumineuses qui captent l’azote de l’air ; favoriser la polyculture moins sensible aux maladies que la monoculture, replanter des haies et pratiquer l’agroforesterie qui associe les arbres et les cultures ou l’élevage extensif(13)Source ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire : « L’arbre, par son système racinaire, crée des conditions dans les couches profondes du sol qui favorisent l’alimentation en eau et en minéraux des cultures de surface. » ;
- réorganisation des relations du producteur au consommateur en passant par la grande distribution afin de garantir un juste prix aux paysans permettant de vivre dignement de son travail. Dans le cas de pratiques favorables à la biodiversité et à la préservation des ressources naturelles, il est sans doute intéressant que les paysans perçoivent une rémunération pour leur action utile à l’ensemble de la société humaine ;
- réduire la consommation carnée(14)Source Sciences et Avenirs, n° 912, s’appuyant sur les statistiques de la FAO : les seules protéines végétales pourraient nourrir une humanité trois fois plus nombreuse. La moitié des 800 millions de tonnes d’aliments végétaux produits par an sont utilisés pour le fourrage des animaux dont 270 millions de tonnes – 34 % du total – proviennent des prairies et pâturage permanents, utiles pour capturer le CO2 de manière encore plus efficace que les forêts.,
- retrouver la diversité de nos forêts pour les rendre plus résilientes(15)Source Sciences et Avenirs citant le programme français MixFoChange : 95 % des forêts plantées dans le monde n’abritent qu’une seule espèce. Dans les Landes, le pin traditionnel souffre moins du manque d’eau quand il est associé au chêne vert et au bouleau qui est un repoussoir efficace contre les insectes qui affectent la santé des pins. La résistance de nos forêts serait plus grande si les propriétaires, État ou privés, renonçaient au profit à court terme pour accepter la diversité des espèces.,
- protectionnisme.
Semences maraîchères : libérer les paysans de la dépendance à l’égard d’une poignée de grandes compagnies
Cinq grandes compagnies se partagent, à hauteur de 95 %(16)Source, rapport parlementaire européen de 2014 : l’américaine Corteva ou DuPont, la française Limagrain, l’allemande Bayer avec l’ex-Monsanto et la chinoise Syngenta ou ChemChina. le marché des semences maraîchères sans lesquelles il n’y a pas d’agriculture. Cette situation met le monde agricole en état de dépendance au travers d’un système qui permet de poser des brevets sur le vivant. Elle interdit jusqu’à l’échange de semences entre exploitants agricoles qui n’en sont plus propriétaires, mais « locataires ». C’est flagrant dans le cas du maïs et du soja.
Un vent de rébellion se lève. Ainsi des experts agricoles ont lancé l’Open Source Seed Initiative (OSSI) dans le but de mettre à disposition des semences libres de droit (ou open source), afin de favoriser « la libre circulation et l’échange des ressources génétiques, de la sélection végétale et du développement variétal ». D’autres initiatives utiles dans l’intérêt public et général, proviennent de la SEMAE, l’interprofession des semences et plants, qui propose des semences en phase avec la défense de la biodiversité et avec le souhait de limiter la chimie. Dans le Grand Lyon, un réseau de fermes semencières se crée dans l’objectif de sélectionner des semences de variétés anciennes, adaptées au réchauffement climatique pour les mettre gratuitement à la disposition des agriculteurs.
Sortir de l’hypocrisie ministérielle et européenne
La France dispose de labels de qualité (AOC, AOP ou IGP pour l’Union européenne). Pourtant, des décisions néfastes sont prises contre le développement de l’agriculture paysanne et au profit de l’élevage industriel. Ainsi, les éleveurs industriels peuvent maintenir la mention « élevé en plein air » ou « en liberté » même si les volailles ont été confinées pour raison de pandémie aviaire. Le gouvernement se livre ainsi à une complicité de fraude qui dévalorise le label rouge(17)Source Marianne n° 1355, article de Périco Légasse, Règles du Label rouge : « plein air » implique une surface de parcours de 2 m²/animal, « en liberté », 4 m²/animal ; « œufs bio cat. » 0, 4 m² en extérieur et 6 pondeuses par m² dans le bâtiment. « élevé en plein air » qui devrait demeurer un gage de véracité pour le consommateur. Si, au départ, la dérogation devait se limiter à seize semaines, elle a été prorogée sans vraies contraintes et surtout sans contrôle. À quoi servent des règles si la puissance publique ne dispose pas des moyens de contrôler. Ces complicités ministérielles de fraude fragilisent la distinction, sous la pression du lobby de l’agriculture industrielle, entre les paysans respectant le cahier de charges du label rouge et les tenants d’une production industrielle symbole de la « malbouffe » qui fait des ravages surtout parmi les catégories populaires qui ne disposent pas des revenus suffisants pour effectuer des choix.
Les pouvoirs publics pourraient utiliser le levier de la taxe pour infléchir dans le bon sens les pratiques agricoles, si toutefois, les dénominations de « Ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire » et de « Ministère de la Transition écologique » ne relevaient pas de la tartufferie et de la communication. L’État pourrait taxer systématiquement les activités économiques ayant un impact négatif sur la société, par exemple l’agriculture intensive et industrielle mortifère pour l’être humain et la nature et subventionner les externalités positives comme l’agriculture paysanne qui n’injurie pas l’avenir de l’humanité. Pour fonctionner, ce système de taxe doit imposer que l’intégralité de l’argent collecté par les taxes sur les activités négatives soit affectée au subventionnement des activités dont les effets sont positifs pour la société.
Production paysanne respectueuse de l’environnement ou production industrielle néfaste aux hommes et à la nature ?
Certains, notamment parmi les thuriféraires de l’agro-industrie, partisans de l’usage sans limite de la chimie, des engrais et pesticides de synthèse affirment sans vergogne qu’il n’y a pas d’alternatives pour parvenir à nourrir tous les êtres humains. Pourtant, ils passent par pertes et profits les désastres de la monoculture intensive qui épuisent les sols et les rendent arides pour des productions alimentaires futures.
L’agriculture paysanne diversifiée visant l’autosuffisance préserve, de façon pérenne, la santé des consommateurs et des producteurs(18)Source OMS, organisation onusienne pour la santé : la conversion des circuits actuels de transformation et de commercialisation vers des systèmes axés sur la diffusion de produits sains et bons pour la santé s’avère indispensable., la fertilité et la qualité des sols tout en limitant les émissions de GES, favorise la biodiversité et la vie microbienne dans la couche arable et garantit une production de qualité maintenant et pour les générations futures.
À court terme, l’agro-industrie produit suffisamment pour nourrir l’humanité, même si les échanges internationaux soumis aux normes ultralibérales font qu’une partie de l’humanité vit dans la misère et souffre de la faim. À long terme, par des pratiques intensives mortifères, cette agro-industrie génère un appauvrissement des sols et la disparition de la biodiversité microbienne de la terre(19)Source Sciences et Avenirs, n° 912, s’appuyant sur le programme EAT de la revue médicale The Lancet : le système alimentaire mondial est à bout de souffle. À une extrémité de la chaîne, les agriculteurs peinent à vivre de leur travail… À l’autre extrémité, 2 milliards d’êtres humains sont obèses, 2, 3 milliards n’ont pas accès à une nourriture correcte et 800 millions sont malnutris.. En conséquence, cela exige de plus en plus d’intrants de synthèse néfastes.
À l’opposé, l’agriculture paysanne respectueuse de la santé humaine permet de nourrir l’humanité sur des bases saines. Cela implique de mettre en application le principe très épicurien « Rien de trop » autrement dit « la qualité plutôt que la quantité » et son pendant le gaspillage. Cela implique également une nouvelle organisation internationale équitable des échanges.
Notes de bas de page
↑1 | Sources : Agreste, Direction générale des douanes et droits indirects. Il a baissé de moitié de 2011 à 2017. |
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↑2 | Source : Haut-commissariat au plan, indice « ratatouille » ; déficit en poivrons, aubergines, oignons, tomates en 2021 de 749,3 millions d’€. |
↑3 | Source Gilles Bertrandias, directeur de la marque « Les paysans de Rougeline » cité par Marianne n° 1354 : l’entrée de l’Espagne dans le Marché commun « a profondément mis à mal l’agriculture française de fruits et légumes », la discordance avec les coûts de la production marocaine est énorme « une heure de travail au Maroc, c’est 1 € de salaire, contre 12 ou 13 € en France » |
↑4 | Source : Insee. |
↑5 | Source : Ministère de la Transition écologique. |
↑6 | Source Agreste, AOP (appellation d’origine contrôlée) et IGP (indication géographique protégée). |
↑7 | Shift Project, groupe de réflexion animé par Jean-Marc Jancovici. |
↑8 | En 2017, dans le programme L’Avenir en commun page 76, LFI prévoyait la création de 300 000 emplois paysans pour sortir de l’agro-industrie et de la dépendance aux pesticides chimiques. |
↑9 | Il faut savoir qu’une autoroute occupe beaucoup plus de place que des voies de chemin de fer. |
↑10 | Source FAO, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Les 3,8 % d’élevage industriel émettent 80 % du méthane attribué aux ruminants domestiques dans le monde. Autre source, le Cirad, Organisme français de recherche agronomique et de coopération internationale pour le développement durable des régions tropicales et méditerranéennes : démonstration est faite que l’élevage sahélien est neutre en carbone du fait de l’apport en matière organique des déjections des animaux sur des sols qui ont besoin d’amendements. |
↑11 | Article paru dans Sciences et Avenir n° 912, février 2023, signé Loïc Chauveau : « L’adjonction de lin dans l’alimentation animale entraîne une diminution de 40 % des émissions de méthane ». |
↑12 | Source Le Monde, 24 octobre 2022 : « Cultivé dans le sud de la France depuis plusieurs décennies, cette plante originaire d’Afrique réputée plus résistante au manque d’eau remonte peu à peu vers les régions tempérées ». |
↑13 | Source ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire : « L’arbre, par son système racinaire, crée des conditions dans les couches profondes du sol qui favorisent l’alimentation en eau et en minéraux des cultures de surface. » |
↑14 | Source Sciences et Avenirs, n° 912, s’appuyant sur les statistiques de la FAO : les seules protéines végétales pourraient nourrir une humanité trois fois plus nombreuse. La moitié des 800 millions de tonnes d’aliments végétaux produits par an sont utilisés pour le fourrage des animaux dont 270 millions de tonnes – 34 % du total – proviennent des prairies et pâturage permanents, utiles pour capturer le CO2 de manière encore plus efficace que les forêts. |
↑15 | Source Sciences et Avenirs citant le programme français MixFoChange : 95 % des forêts plantées dans le monde n’abritent qu’une seule espèce. Dans les Landes, le pin traditionnel souffre moins du manque d’eau quand il est associé au chêne vert et au bouleau qui est un repoussoir efficace contre les insectes qui affectent la santé des pins. La résistance de nos forêts serait plus grande si les propriétaires, État ou privés, renonçaient au profit à court terme pour accepter la diversité des espèces. |
↑16 | Source, rapport parlementaire européen de 2014 : l’américaine Corteva ou DuPont, la française Limagrain, l’allemande Bayer avec l’ex-Monsanto et la chinoise Syngenta ou ChemChina. |
↑17 | Source Marianne n° 1355, article de Périco Légasse, Règles du Label rouge : « plein air » implique une surface de parcours de 2 m²/animal, « en liberté », 4 m²/animal ; « œufs bio cat. » 0, 4 m² en extérieur et 6 pondeuses par m² dans le bâtiment. |
↑18 | Source OMS, organisation onusienne pour la santé : la conversion des circuits actuels de transformation et de commercialisation vers des systèmes axés sur la diffusion de produits sains et bons pour la santé s’avère indispensable. |
↑19 | Source Sciences et Avenirs, n° 912, s’appuyant sur le programme EAT de la revue médicale The Lancet : le système alimentaire mondial est à bout de souffle. À une extrémité de la chaîne, les agriculteurs peinent à vivre de leur travail… À l’autre extrémité, 2 milliards d’êtres humains sont obèses, 2, 3 milliards n’ont pas accès à une nourriture correcte et 800 millions sont malnutris. |