Sixième rapport du GIEC : résumé pour les décideurs, une occultation problématique – 2/2

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Voici le second volet d’une analyse du 6e rapport du GIEC à partir d’une lecture critique du résumé pour les décideurs. Le premier est à retrouver ici : https://www.gaucherepublicaine.org/a-la-une/sixieme-rapport-du-giec-resume-pour-les-decideurs-une-occultation-problematique-1-2/7431301.

Les émissions par secteurs et les mesures à prendre

Le GIEC prend bien soin de préciser à propos de son travail, qu’« il s’agit de projections  quantitatives et non de prédictions ou de prévisions » établies à partir de ses hypothèses, de la démographie et des augmentations du PIB.

Ces projections l’amène à établir huit scénarios, un scénario dit C1 avec une augmentation moyenne des températures  de 1,5°C (avec un dépassement limité maxi de +0,1°C) pendant plusieurs décennies ; un scénario C2 d’augmentation de 1,5°C en 2100 et qui dépasse 1,5°C de 0,1°C à 0,3°C pendant plusieurs décennies ; un scénario C3- plus 2°C maxi au XXIe siècle ; un scénario C4 à plus 2°C, mais le réchauffement se poursuit au-delà du XXIe siècle ; trois scénarios, C5 à plus 2,5°C, C6 plus 3°C, C7 plus 4°C qui tous se poursuivent au-delà du XXIe siècle ; un scénario C8 plus de 4°C avec une température qui continue d’augmenter au-delà du XXIe siècle. Tous ces scénarios ont une probabilité de 50 %.

Par la suite les préconisations du GIEC sont concentrées sur les scénarios C1 et C2 qui correspondent aux décisions de l’accord de Paris.

Il rappelle que les émissions de GES par secteur d’activité, après attribution aux secteurs qui utilisent l’énergie finale sont de : industrie 34 % ; agriculture 22 %, bâtiments 16 %, transports 15 %, foresterie, utilisation des terres 15 %, approvisionnement énergie 12 %. Cette répartition indique en creux les secteurs dans lesquels les efforts pour diminuer les rejets de GES sont à faire pour gagner en efficacité, industrie 34 %, donc rien ne pourra être fait sans un travail avec les entreprises, agriculture au sens large : 22 + 15=37 %, rien de possible sans le monde agricole.

Les trajectoires mondiales modélisées qui limitent le réchauffement à 1,5 °C sans dépassement ou avec un dépassement limité impliquent des réductions d’émissions de GES à court terme plus rapides et plus importantes jusqu’en 2030, et devraient entraîner moins d’émissions nettes négatives de CO2 et moins d’absorption de dioxyde de carbone (CDR) à long terme que les trajectoires qui ramènent le réchauffement à 1,5 °C après un dépassement important (catégorie C2).

Les trajectoires modélisées qui limitent le réchauffement à 2 °C ont en moyenne des émissions nettes négatives de CO2 inférieures à celles des trajectoires qui limitent le réchauffement à 1,5 °C sans dépassement ou avec un dépassement limité et des trajectoires qui ramènent le réchauffement à 1,5 °C après un dépassement important (catégories C1 et C2 respectivement).

Les trajectoires modélisées qui ramènent le réchauffement à 1,5 °C après un dépassement important (catégorie C2) présentent des réductions d’émissions de GES à court terme similaires aux trajectoires qui limitent le réchauffement à 2 °C (catégorie C3). Pour un niveau de réchauffement global maximal donné, des réductions d’émissions de GES à court terme plus importantes et plus rapides sont associées à des dates ultérieures de zéro.

Et le GIEC précise : « Toutes les trajectoires modélisées à l’échelle mondiale qui limitent le réchauffement à 1,5 °C (>50 %) sans dépassement ou avec un dépassement limité, et celles qui limitent le réchauffement à 2 °C (>67 %) impliquent des réductions rapides et profondes, et dans la plupart des cas immédiates, des émissions de GES dans tous les secteurs. Les stratégies d’atténuation modélisées pour parvenir à ces réductions comprennent le passage des combustibles fossiles sans CSC à des sources d’énergie à très faible teneur en carbone ou à teneur nulle en carbone, comme les énergies renouvelables ou les combustibles fossiles avec CSC, des mesures axées sur la demande et l’amélioration de l’efficacité, la réduction des émissions autres que le CO2 et le déploiement      de méthodes d’élimination du dioxyde de carbone (EDC) pour contrebalancer les émissions résiduelles de GES. Les voies d’atténuation illustratives (IMP) présentent différentes combinaisons de stratégies d’atténuation sectorielles compatibles avec un niveau de réchauffement donné. (confiance élevée) »

Les préconisations

Énergie : la réduction des émissions de GES dans l’ensemble du secteur de l’énergie exige des transitions majeures, notamment une réduction substantielle de l’utilisation globale des combustibles fossiles, le déploiement de sources d’énergie à faibles émissions, le passage à des vecteurs énergétiques de remplacement, ainsi que l’efficacité énergétique et les économies d’énergie. Par contre la poursuite de l’installation d’une infrastructure de combustibles fossiles non modifiée aura pour effet de « verrouiller » les émissions de GES.

Pour cela, il est nécessaire de s’engager dans des systèmes énergétiques à zéro émission nette de CO2 impliquant une réduction substantielle de l’utilisation globale des combustibles fossiles, une utilisation minimale des combustibles fossiles non exploités et l’utilisation du CSC (stockage du CO2)  dans le système fossile restant ; des systèmes électriques qui n’émettent pas de CO2 dans  une électrification généralisée du système énergétique, y compris des utilisations finales  avec des vecteurs énergétiques tels que les biocarburants durables, l’hydrogène à faibles émissions et les dérivés dans les applications qui se prêtent moins à l’électrification ; la conservation et l’efficacité énergétiques ; et dans une plus grande intégration physique, institutionnelle et opérationnelle dans le système énergétique. La RDC sera nécessaire pour contrebalancer les émissions résiduelles dans le secteur de l’énergie. Les stratégies les plus appropriées dépendent des circonstances nationales et régionales, notamment des conditions favorables et de la disponibilité des technologies.

Bien entendu il est indispensable d’utiliser les technologies clés, notamment l’énergie éolienne, l’énergie solaire et le stockage, qui ont augmenté l’attrait économique des transitions vers un secteur énergétique à faibles émissions jusqu’en 2030.

Ces préconisations furent faites avant la guerre en Ukraine, depuis les priorités de nombre d’États  semblent avoir bien changé, les objectifs de l’accord de Paris sont oubliés.

Ces préconisations furent faites avant la guerre en Ukraine, depuis les priorités de nombre d’États  semblent avoir bien changé, les objectifs de l’accord de Paris sont oubliés, la priorité pour l’UE qui se veut pourtant à la pointe de la lutte contre les dérèglements climatiques est de « se passer du gaz russe », en faveur du retour du charbon et du gaz de schiste liquéfié des USA beaucoup plus polluant  à tel point que certaines études le considèrent comme plus négatif que le charbon pour le climat..

L’industrie

« L’élimination nette des émissions de CO2du secteur industriel est un défi, mais elle est possible. La réduction des émissions de l’industrie nécessitera une action coordonnée tout au long des chaînes de valeur afin de promouvoir toutes les options d’atténuation, notamment la gestion de la demande, l’efficacité énergétique et des matériaux, les flux circulaires de matériaux, ainsi que les technologies de réduction et les changements  transformationnels dans les processus de production. La progression vers des émissions nettes de GES nulles de la part de l’industrie sera rendue possible par l’adoption de nouveaux processus de production utilisant de l’électricité, de l’hydrogène et des carburants à émissions de GES faibles ou nulles, ainsi que par la gestion du carbone. (confiance élevée) » dit le GIEC.

Les zones urbaines

Les zones urbaines sont très émettrices de gaz à effet de serre, cependant elles peuvent offrir des possibilités d’accroître l’efficacité des ressources et de réduire considérablement les émissions de GES grâce à la transition systémique des infrastructures et de la forme urbaine vers des voies de développement à faible émission, en vue de parvenir à des émissions nettes nulles. Des efforts d’atténuation ambitieux pour les villes établies, en croissance rapide et émergentes comprendront :

1) la réduction ou la modification de la consommation d’énergie et de matériaux,

2) l’électrification, 

3) l’amélioration de l’absorption et du stockage du carbone dans l’environnement urbain. Les villes peuvent atteindre des émissions nettes nulles, mais seulement si les émissions sont réduites à l’intérieur et à l’extérieur de leurs limites administratives par le biais des chaînes d’approvisionnement, ce qui aura des effets en cascade bénéfiques sur d’autres secteurs.

Cela peut se faire par l’amélioration, la réaffectation ou la modernisation efficace du parc immobilier, le remplissage ciblé et la promotion des transports non motorisés (par exemple, la marche, le vélo) et des transports publics. Les villes à croissance rapide peuvent éviter les émissions futures en regroupant les emplois et les logements pour obtenir une forme urbaine compacte, et en adoptant des technologies à faibles émissions.

Bâtiments

En 2019, les émissions mondiales directes et indirectes des bâtiments non résidentiels ont augmenté d’environ 55 % et celles des bâtiments résidentiels d’environ 50 % par rapport à 1990.Cette dernière augmentation, selon l’analyse de décomposition, est principalement due à l’augmentation de la surface de plancher par habitant, à la croissance démographique et à l’utilisation accrue d’électricité et de chaleur à forte intensité d’émissions, tandis que les améliorations de l’efficacité ont partiellement diminué les émissions. Il existe de grandes différences dans la contribution de chacun de ces facteurs aux émissions régionales.

L’utilisation de matériaux adéquats permettrait d’atténuer de 10 % les émissions de GES, l’efficacité énergétique de 42 %, les énergies renouvelables de 9 %.

Transports

Dans les scénarios qui limitent le réchauffement à 1,5 °C, sans dépassement ou avec un dépassement limité, les émissions mondiales de CO2 liées aux transports diminuent de 59 % [intervalle interquartile 42-68 %] d’ici à 2050 par rapport aux émissions modélisées pour 2020, mais avec des tendances différentes selon les régions. Dans les scénarios modélisés à l’échelle mondiale qui limitent le réchauffement à 2 °C, les émissions de CO2 liées aux transports devraient diminuer de 29 % d’ici à 2050 par rapport aux émissions modélisées pour 2020. Dans les deux catégories de scénarios, le secteur des transports n’atteindra probablement pas des émissions de CO2 nulles d’ici 2100.

Les recommandations sont dans le prolongement des dispositions en cours, laissant entrevoir un embarras du GIEC sur ce sujet. Il affirme : « les véhicules électriques alimentés par de l’électricité à faibles émissions offrent le plus grand potentiel de décarbonisation pour les transports terrestres, sur la base du cycle de vie. Les biocarburants durables peuvent offrir des avantages supplémentaires en matière d’atténuation dans les transports terrestres à court et moyen terme (confiance moyenne). Les biocarburants durables, l’hydrogène à faibles émissions et les dérivés (y compris les carburants synthétiques) peuvent contribuer à l’atténuation des émissions de CO2 liés aux transports maritimes, de l’aviation et des transports terrestres lourds, mais nécessitent des améliorations des processus de production et des réductions de coûts. De nombreuses stratégies d’atténuation dans le secteur des transports auraient divers avantages connexes, notamment des améliorations de la qualité de l’air, des avantages pour la santé, un accès équitable aux services de transport, une réduction de la congestion et une réduction de la demande de matériaux ».

Les produits agricoles et forestiers, l’utilisation des terres

Cette question est essentielle pour l’alimentation de l’humanité, la biodiversité, les habitats des différentes espèces et du vivant, le cycle de l’eau, le cycle du carbone et du phosphate, les vents. Aujourd’hui, 40 % des terres sont dégradées d’après la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), ce qui affecte la moitié de l’humanité.

La réduction des émissions de ce secteur peut permettre de réduire les émissions de GES à grande échelle et de renforcer l’absorption, mais elles ne peuvent pas compenser entièrement les actions retardées dans d’autres secteurs. Elles exigent des compromis qui résultent des impacts du changement climatique, des demandes concurrentes sur les terres, des conflits avec la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance, de la complexité des systèmes de propriété et de gestion des terres, des aspects culturels, mais aussi et surtout des options politiques adoptées, sans compter que les dispositions à prendre sont peu coûteuses et peuvent être mises en œuvre rapidement. « Le potentiel d’atténuation économique projeté des options dans ce domaine entre 2020 et 2050, à des coûts inférieurs à 100 USD/t CO2 -eq-1, est de 8-14 Gt CO2-eq par an-1 [F (confiance élevée). 30 à 50 % de ce potentiel est disponible à un coût inférieur à 20 USD/t CO2-eq et pourrait être développé à court terme dans la plupart des régions (confiance élevée). La plus grande partie de ce potentiel économique [4,2-7,4 Gt CO2-éq./an-1 ] provient de la conservation, de l’amélioration de la gestion et de la restauration des forêts et d’autres écosystèmes (zones humides côtières, tourbières, savanes et prairies), la réduction de la déforestation dans les régions tropicales présentant l’atténuation totale la plus élevée. La gestion améliorée et durable des cultures et du bétail, ainsi que le piégeage du carbone dans l’agriculture, qui comprend la gestion du carbone du sol dans les cultures et les prairies, l’agroforesterie et le biochar(1)Le biochar ou charbon à usage agricole est un amendement du sol issu de la pyrolyse de biomasse. Il est utilisé en agriculture pour augmenter la qualité des sols, et donc leur productivité ; il est également utilisé dans la lutte contre le réchauffement climatique comme solution de séquestration à long terme de carbone atmosphérique dans les sols., peuvent contribuer à une réduction de 1,8 à 4,1 Gt CO2-eq par an » précise le GIEC.

Utilisation des infrastructures

L’atténuation du côté de la demande englobe les changements dans l’utilisation des infrastructures, l’adoption des technologies d’utilisation finale et les changements socioculturels et comportementaux.

Les personnes ayant un statut socio-économique élevé contribuent de manière disproportionnée aux émissions et ont le plus fort potentiel de réduction des émissions.

D’ici à 2050, des stratégies globales axées sur la demande dans tous les secteurs pourraient réduire les émissions mondiales de GES (CO2 et hors CO2) de 40 à 70 % par rapport aux projections d’émissions pour 2050. Avec un soutien politique, les options socioculturelles et les changements de comportement peuvent réduire les émissions mondiales de GES des secteurs d’utilisation finale d’au moins 5 % rapidement, la majeure partie du potentiel se situant dans les pays développés, et davantage jusqu’en 2050, si elles sont combinées à une amélioration de la conception et de l’accès aux infrastructures. Les personnes ayant un statut socio-économique élevé contribuent de manière disproportionnée aux émissions et ont le plus fort potentiel de réduction des émissions, par exemple en tant que citoyens, investisseurs, consommateurs, modèles et professionnels. (confiance élevée) (souligné par nous)

Le GIEC préconise par ailleurs le développement du stockage durablement dans des réservoirs géologiques, terrestres ou océaniques, ou dans des produits (CDR).


Liens entre l’atténuation, l’adaptation et le développement durable

Le changement climatique induit par l’homme est la conséquence de plus d’un siècle d’émissions nettes de GES résultant d’une utilisation non durable de l’énergie, de l’utilisation et du changement d’affectation des sols, du mode de vie et des modèles de consommation et de production. Aussi, « une action climatique accélérée et équitable pour atténuer les effets du changement climatique et s’y adapter est essentielle au développement durable. Les mesures de lutte contre le changement climatique peuvent également donner lieu à certains compromis. Les compromis des différentes options pourraient être gérés par la conception des politiques. Les objectifs de développement durable (ODD) adoptés dans le cadre de l’Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable peuvent servir de base à l’évaluation de l’action climatique dans le contexte du développement durable. (confiance élevée) » Le GIEC reste prudent, car les compromis dépendent de décisions politiques dont il n’est pas comptable.

Renforcer la réponse

Le GIEC estime que les réponses apportées par les gouvernements ne sont pas suffisantes, mais qu’il existe des possibilités si on s’en donne les moyens.

« Il existe des options d’atténuation qu’il est possible de déployer à grande échelle à court terme. La faisabilité varie selon les secteurs et les régions, ainsi qu’en fonction des capacités, de la rapidité et de l’ampleur de la mise en œuvre. Il faudrait réduire ou supprimer les obstacles à la faisabilité et renforcer les conditions favorables pour déployer les options d’atténuation à grande échelle. Ces obstacles et ces conditions favorables comprennent des facteurs géophysiques, environnementaux-écologiques, technologiques et économiques, et surtout des facteurs institutionnels et socioculturels. Une action renforcée à court terme au -delà des CDN (annoncées avant la COP26 de la CCNUCC) peut réduire et/ou éviter les problèmes de faisabilité à long terme des trajectoires modélisées mondiales qui limitent le réchauffement à 1,5 °C (>50 %) sans dépassement ou avec un dépassement limité. » 

En conclusion

Pour la première fois, le GIEC fait des préconisations, mais celles-ci ne remettent pas en cause le système capitaliste intrinsèquement prédateur, car basé sur le lucre, le profit pour l’enrichissement toujours plus pour les possesseurs des moyens de production.

Ce type de rapport établi sur un grand nombre d’études scientifiques est toutefois adopté par les gouvernements des parties prenantes. Pour la première fois, le GIEC fait des préconisations, mais celles-ci ne remettent pas en cause le système capitaliste intrinsèquement prédateur, car basé sur le lucre, le profit pour l’enrichissement toujours plus pour les possesseurs des moyens de production. Tous les scénarios sont basés sur le dogme implicite de la croissance dont fait état Dennis Meadows. Les gouvernements n’accepteraient pas un rapport qui remettrait en cause les politiques qu’ils mènent depuis des décennies dans un cadre oligarchique. Toutefois par la qualité des études les rapports du GIEC forment une documentation précieuse pour engager une politique de rupture avec un système qui conduit à des affrontements dont nous n’entrevoyons que les toutes premières conséquences.

Les affrontements guerriers démontrent qu’il ne peut pas y avoir de prise en charge par l’humanité de la lutte contre les conséquences des dérèglements climatiques, la perte de la biodiversité, la dégradation des sols et l’amélioration des conditions de vie au plan mondial sans la paix.

La guerre impérialiste en Ukraine pour l’hégémonie mondiale n’augure rien de bon pour la lutte et l’adaptation aux changements climatiques et ses conséquences, au contraire. Toutes les questions écologiques sont évacuées aux profits de considérations géopolitiques présentées comme la défense de valeurs alors qu’il s’agit de sordides considérations économiques et politiques de domination. La lutte contre les émissions de gaz à effet de serre est complètement abandonnée, le charbon revient pour produire de l’électricité, peu importe le CO2 émis, le gaz de schiste américain beaucoup plus polluant que le gaz naturel russe va enfin approvisionner l’Europe, les industries d’armement sont relancées au détriment et avec un gaspillage de toutes les ressources naturelles pourtant limitées. Le GIEC a rédigé son rapport avant l’agression de l’Ukraine par la Russie, or le contenu du rapport comme les préconisations qu’il fait demandent la coopération de tous les pays. Les affrontements guerriers démontrent qu’il ne peut pas y avoir de prise en charge par l’humanité de la lutte contre les conséquences des dérèglements climatiques, la perte de la biodiversité, la dégradation des sols et l’amélioration des conditions de vie au plan mondial sans la paix. Du point de vue des intérêts de l’humanité, nous vivons en pleine inconséquence des gouvernements ainsi que du monde capitaliste capable de s’autodétruire pour conserver ses profits et sa position sociale.

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Le biochar ou charbon à usage agricole est un amendement du sol issu de la pyrolyse de biomasse. Il est utilisé en agriculture pour augmenter la qualité des sols, et donc leur productivité ; il est également utilisé dans la lutte contre le réchauffement climatique comme solution de séquestration à long terme de carbone atmosphérique dans les sols.