Après les 47.000 chômeurs nouveaux de catégorie A (aucune activité) en septembre, voilà les 46.500 nouveaux chômeurs de catégorie A pour octobre 2012 (230.000 depuis l’accession de François Hollande à la présidence de la République et 18ème mois d’augmentation incessante du chômage). Si on y ajoute les chômeurs en activité réduite (catégories B et C), nous avons 73.600 chômeurs de plus en octobre. Voyez ce que cela fera au bout d’un an à ce rythme. Et encore, on ne compte pas tous ceux qui sont dans les formations-parking,les malades non comptabilisés et les contrats aidés temporaires qui masquent le vrai chiffre du chômage.
Les reprises d’emploi s’écroulent (-6,1 %). A noter que Pôle-emploi continue de supprimer les inscriptions des chômeurs désespérés (+7,7 %) pour faire baisser les statistiques.
Nous en sommes donc si on ne tient compte que de la catégorie A à 3,3 millions en France entière et 4,8 millions si on rajoute les chômeurs en activité réduite mais toujours sans compter les stages de formation-parking, les malades, et les contrats aidés.
Respublica a déjà montré dans ses dernières articles que cette croissance du chômage va de pair avec une croissance des inégalités sociales de toutes natures (de salaires, de patrimoine, de santé, de logement, etc,). Rajoutons aujourd’hui la forte croissance des inégalités territoriales au fur et à mesure que les « amortisseurs sociaux » diminuent. Laurent Davezies montre l’écroulement de l’emploi dans de larges zones notamment en Lorraine, Picardie, Champagne-Ardenne, Franche-Comté et Haute-Normandie. Dans 120 zones d’emploi (sur les 350 que comptent la France), certaines zones d’emploi, comme celles de Corte, de Tulle, du Morvan, de Carcassonne ou de Guéret, par exemple, dépendent désormais à plus de 7 % de revenus non marchands (retraites, emplois publics, prestations sociales…). Inutile de dire que la poursuite de la baisse des emplois publics due à la Révision générale des politiques publiques (RGPP) poursuivie par l’actuel président de la République (en dehors des trois secteurs de l’éducation, de la justice et de la police) va faire augmenter la fracture territoriale. Or les analyses de Christophe Guilluy (le phénomène de gentrification) et de Laurent Davezies (le phénomène de la fracture territoriale) ne sont absolument pas prises en compte par les ordolibéraux de droite et de gauche.
Tout ceci aura pour conséquence d’alimenter la campagne de l’extrême droite qui pourrait se voir renforcer par la partie de la droite dite « décomplexée ». La France périurbaine et rurale qui voit grossir les rangs des couches populaires ouvriers et employés se trouve largement abandonnée par l’oligarchie élitiste ordolibérale de droite et de gauche et continuera donc à être le terreau privilégié des extrêmes droites.
Ne serait-ce qu’en écoutant les public qui participent aux conférences publiques de plus en plus nombreuses du Réseau Éducation Populaire (1)REP, plus de 200 conférences par an, nous nous apercevons des conséquences anxiogènes créées par les politiques ordo libérales de l’oligarchie. Donnons alors la priorité aux campagnes d’éducation populaire avec débat sur les alternatives possibles car nous vivons une course de vitesse entre d’une part la gauche de gauche et d’autre part l’extrême droite (cette dernière étant largement favorisée par les politiques ordo libérales de droite et de gauche).
Notes de bas de page
↑1 | REP, plus de 200 conférences par an |
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