C’était le 7 mai 2007,
Deux longues années, et le rêve qui a porté Sarkozy au pouvoir est en train de tourner au cauchemar.
« J’irais chercher le pouvoir d’achat avec les dents, » ou « ensemble tout devient possible ».. « travailler plus pour gagner plus »… etc…
Ces phrases clefs qui lui ont permis d’accéder au pouvoir suprême sont autant de casseroles, entraînant leur lot de déception.
La crise a bon dos et il est tentant de vouloir lui faire porter le chapeau : pourtant question chômage, la France est à peine dans la moyenne européenne, (8,6 %) mais loin derrière les Pays Bas (2,7 %).
Après avoir tant critiqué les 35 heures, Sarkozy pourraient commencer à le regretter. elles auraient permis en partageant le travail d’atténuer les effets de la crise. (57695 défaillances d’entreprises en 2008).
Question insécurité, ça s’aggrave aussi: voir lien, et les prisons se remplissent : 64250 prisonniers en juillet 2008, pour 51000 places.
Or chacun sait que la prison est la meilleure école du crime et de la délinquance : le pire est à craindre.
Le nombre des sans abri est en constante progression malgré les promesses, avec 372 morts en prime pour cet hiver (l’an dernier le nombre de morts se montait à 200).
La France a laissé passer l’occasion de montrer qu’elle était encore le pays des droits de l’homme en refusant d’être présente aux JO de Pékin: Sarkozy craignait l’annulation de juteux contrats que nous n’avons pas eu de toute façon.
Angela Merckel n’y était pas et elle a eu ses contrats.
Le service public est bradé.
Sarkozy avait commencé en septembre 2004, alors qu’il était ministre des finances avec France Telecom : l’état y est devenu minoritaire.
l’Hôpital, la Poste, et l’Enseignement, sont maintenant menacés : il leur demande d’être rentables.
Conséquences pour l’hôpital, suppressions de postes, fragilisation du système, accidents à répétition, pour le plus grand bonheur du privé qui récolte les clients friqués.
Si la grippe mexicaine persiste, on peut être inquiets.
Idem pour La Poste : les bureaux des petits villages ferment à tour de rôle.
Quand à la recherche et l’enseignement, la grève perdure et la crise persiste.
Alors à l’approche de l’élection européenne, Sarkozy ressort son arme préférée: la lutte contre l’insécurité.
Est-ce suffisant ? car en privant d’emplois les jeunes de banlieue (la France a le bonnet d’âne de l’Europe en la matière) Sarkozy favorise la délinquance.
Il voulait passer « la racaille au karcher », mais les voitures continuent de brûler.
Le retour de la France dans l’OTAN, sous la houlette américaine, ressemble plus à une soumission qu’à une preuve d’indépendance.
Mais au delà de tout çà, c’est la personnalité même du Président qui pose problème.
Il n’a pas le calme et la stature qui convient au poste qu’il occupe. En gros il ne fait pas Président : Il invective, il injurie, il s’énerve, il accumule les gaffes et il est complexé sur sa petite taille au point qu’il se hausse sur la pointe des pieds (voir photo) lors du G20 pour se mettre à la hauteur d’Obama.
Ses relations friquées posent la question de l’indépendance du gouvernement : Un yacht, un jet privé aimablement mis à disposition par le milliardaire Bolloré (dont la fortune est due en partie à l’exploitation des enfants du chocolat) a provoqué un retour d’ascenseur.
Lorsqu’il sort en province, il se protège en invitant une armée de militants UMP, comme à Valence ou 3000 invités l’ont accompagné toute la journée, et traverse à la va-vite le salon de l’agriculture.
Aujourd’hui, l’Omniprésident a réussi à écarter du pouvoir tous ceux qui lui faisaient de l’ombre.
Dans les médias, PPD a payé cher ses taquineries, le directeur de Paris Match aussi, idem pour le patron de radio France, coupable de laisser s’exprimer l’insolence.
Sauf qu’ayant réussi à vouloir être partout à la fois, les déçus du sarkozysme commencent à lui présenter l’ardoise, avec 32 % seulement d’opinions favorables fin avril 2009.
Les Français veulent-ils de cette société du « tout à l’égo » ?
Pour sortir de la crise, il vide des caisses déjà vides, à destination des banques et des entreprises, négligeant les plus pauvres, mais diminuant les impôts des plus riches, grâce à son bouclier fiscal : en 2008, les 834 français les plus riches ont reçu un chèque moyen de 368 261 €, soit trente années de smic.
Les parachutes dorés continuent de se déployer.
Pas de doutes, les trois années risquent de lui être dures.
Les séquestrations de patrons se multiplient, et les menaces présidentielles ne feront qu’attiser le feu qui couve, devant l’autisme présidentiel.
Un syndicaliste Philippe Widdershoven s’est suicidé d’avoir échoué à sauver les ouvriers qu’il tentait de protéger.
Car comme disait un vieil ami africain :
« Celui qui veut du miel doit avoir le courage d’affronter les abeilles ».