Site icon ReSPUBLICA

Austérité et offensives contre la Sécurité sociale

Toujours plus d’austérité dans l’hôpital

D’après une communication du Pr André Grimaldi

Marisol Touraine a d’abord donné le nombre de milliards qu’il fallait diminuer pour le financement de l’hôpital puis elle passe aux directives pour les professionnels. Nouvelle campagne tarifaire, directive pour les « managers » des hôpitaux (elles appellent les directeurs comme cela, en français dans le texte!) pour obtenir le nombre de milliards en moins.
Tout cela peut être résumé de la façon suivante:

Subrepticement, on pointe auprès des praticiens les activités « rentables », telle l’opération de la cataracte en ambulatoire, la dialyse, la chirurgie de l’obésité, la césarienne (on pousse donc les hôpitaux publics à faire plus de césariennes inutiles, comme le font déjà les cliniques privées à but lucratif pour les actionnaires)… et nouveauté aujourd’hui : la neurochirurgie ! (Pour cette dernière, on met en avant une expérimentation financière à l’hôpital de Clermont-Ferrand.)
La communication ministérielle est réorganisée de ce fait pour permettre la jubilation du praticien hospitalier qui privilégie le « rentable » et les congratulations du « système » au dit praticien déclaré « rentable » ! Ce que tout citoyen éclairé doit comprendre est que l’on doit de moins en moins se préoccuper de la pertinence et de la qualité des soins, mais beaucoup plus de leur rentabilité. Désormais le service public hospitalier ré-institué dans la loi par la ministre sera dirigé par des « managers » développant des activités « rentables ». Voila comment la novlangue prépare la privatisation de l’hôpital public.

A moins que la communauté médicale hospitalière dise NON, comme à Marseille ou … que les assurés sociaux, devenus citoyens éclairés, commencent à demander des comptes à leurs élus en matière de santé et de protection sociale en se mobilisant à leur tour. ​

La complémentaire santé pour tous : mode d’emploi

Essayons de comprendre l’usine à gaz des néolibéraux. L’Accord national interprofessionnel (ANI) signé entre le Medef et les syndicats complaisants envers le néolibéralisme (CFDT, CGC, CFTC) est un accord qui au lieu d’augmenter les cotisations et les prestations de la Sécurité sociale a décidé d’augmenter les cotisations des complémentaires santé. Très bon pour ceux qui veulent à terme privatiser la Sécurité sociale mais pas bon pour les salariés puisque les frais de gestion des complémentaires santé sont au moins trois fois supérieurs à ceux de la Sécurité sociale. Ce sera obligatoire à compter du 1er janvier 2016 pour tous les employeurs. Ce ne sera donc pas universel !

Le panier de soins minimal de cette complémentaire santé sera inférieur au panier de soins de la couverture médicale universelle complémentaire (CMU- Complémentaire) et ne s’appliquera qu’au salarié et non à ses ayants droits comme sa famille. Non universel pour cette deuxième raison.

Pour que le contrat reste « responsable », il faudra limiter les remboursements à 125 % du tarif dit opposable. Faire cela au lieu d’interdire les dépassements d’honoraires et d’assurer une couverture du territoire pour toutes les spécialités, c’est défavoriser les assurés sociaux qui vivront dans certains départements où la pénurie de praticiens de secteur 1 est patente.

Le salarié ne sera pas couvert par une seule couverture mais par 4.

Et n’oublions pas que la loi favorise le choix de la complémentaire santé fait par le patronat. Si, après cela, il n’est pas clair que  cette loi rentre dans une offensive contre la Sécurité sociale et pour la future privatisation de la Sécu, il ne nous reste qu’à prendre notre bâton de pèlerin pour l’expliquer encore et encore. ..

 

Quitter la version mobile