La conflictualité au SAHEL – qui avait été jusqu’alors épargné (si l’on excepte la revendication territoriale touarègue) des soubresauts internes sporadiques que connurent d’autres régions du monde, telles que le Maghreb, certaines parties de l’Afrique et le Moyen Orient – trouve son origine dans les suites de la guerre civile algérienne des années 90 déclenché par le Groupe islamique armé (GIA) et qui avait ensanglanté ce pays. Si le terrorisme islamiste fut vaincu et se termina par la victoire du gouvernement algérien, suivi de la reddition de l’armée islamique du salut et la défaite totale du GIA en 2002, il devait se prolonger au-delà de l’Algérie ensuite, avec la création, à partir de 1998, du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), groupe dissident du GIA (Groupe Islamique Armée). Ce Groupe devait, à partir de 2003, pénétrer dans la partie septentrionale du MALI pour en prendre, neuf ans plus tard (2012), le contrôle presque total.
Pour ce qui est de l’engagement actuel de la France dans le conflit, rappelons que l’opération « Barkhane » est une opération militaire en cours dite « extérieure » (OPEX) menée au SAHEL par l’armée française pour lutter contre les groupes armés djihadistes salafistes dans toute cette région. Lancée le 1er août 2014, elle prend la suite des opérations Serval et « Épervier ».
Elle s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de forces pré-positionnées dans la région, en partenariat avec les États de la zone. Elle mobilise quelques milliers de soldats contre plusieurs centaines de djihadistes.
Antérieurement à l’opération « Barkhane », l’opération « Serval » fut une opération militaire menée au MALI, à la demande de ce pays, par l’armée française.
L’intervention militaire française, commencée en janvier 2013, s’est achevée en juillet 2014. L’opération avait pour objectif de soutenir les troupes maliennes cherchant à repousser une offensive des groupes armés islamistes qui avait pris le contrôle de l’Azawad, la partie nord du pays.
Selon le Ministère de la Défense lui-même, « La stratégie sahélienne de la France vise à ce que les États partenaires acquièrent la capacité d’assurer leur sécurité de façon autonome. Elle repose sur une approche globale (politique, sécuritaire et de développement) dont le volet militaire est porté par l’opération Barkhane, conduite par les armées françaises. »
Selon France-Info , l’opération Barkhane mobiliserait aujourd’hui pas moins de 3500 soldats, 17 hélicoptères et trois avions de chasse.
De son côté, Philippe HUGON, Directeur à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques, exprime ses doutes :
« Ces forces, qui ont détruit des arsenaux, réduit la logistique des groupes et favorisé le renseignement, ont aussi permis la transition institutionnelle au Mali. Cependant, elles n’ont pas éradiqué la violence. Les opérations militaires extérieures peuvent, temporairement, endiguer les conflits armés et la prolifération des milices ; en revanche, elles sont inaptes à s’attaquer à leur terreau et risquent même, par un effet boomerang, de retourner les populations contre elles ou de disséminer des groupuscules tout à la fois mafieux, politiques et religieux. Et, en effet, les milices se sont dispersées dans le Sahel, perpétrant de nombreux attentats, dont les derniers, revendiqués par le groupe Al-Mourabitoune de M. Mokhtar Belmokhtar, ont touché Bamako en novembre 2015 et Ouagadougou en janvier 2016. Tout à la fois mafieuses, politiques et religieuses, ces milices se réfèrent à des degrés divers à AQMI«
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