Une gauche divisée et le macronisme aveuglé par la fuite en avant vers le gouffre
Suite à la dissolution de l’Assemblée nationale, le député François Ruffin a eu raison de dire qu’« Il faut arrêter les conneries ». L’histoire s’est accélérée. La situation, encore plus maintenant, exige des forces populaires et humanistes de se mettre enfin à la hauteur des enjeux et de ne plus se contenter d’être des « commentateurs mondains ». Il s’agit de passer à un niveau supérieur contre les pompiers pyromanes et les forces obscurantistes montantes. Macron a décidé de conduire notre pays au bord du gouffre.
L’extrême centre macroniste divisé est au plus bas et plus personne ne veut s’allier avec lui. L’extrême droite est à plus de 40 % des suffrages exprimés. La droite compatible et l’aile droite du macronisme peuvent permettre au RN de dépasser les 50 %. La gauche est divisée comme jamais. Dans un dispositif de scrutin majoritaire, la « vague brune » risque d’être en forme de tsunami ! Voilà où mènent les gouvernements qui se sont succédé depuis le tournant néolibéral de 1983 : chacun a fait pire que le prédécesseur. Macron a été la cerise sur le gâteau en affichant au grand jour son mépris du peuple. Rappelons-nous du mouvement des « gilets jaunes », du mouvement des retraites et de toutes les manifestations écologiques. Cette évolution favorable à l’extrême droite a lieu pratiquement dans toute l’Union européenne.
Deux objectifs prioritaires pour la gauche à court terme
Tout est donc à reconstruire. Face à cette conjoncture très grave pour notre pays, nous proposons trois objectifs concrets en l’attente d’un projet reconstruit qui demandera forcément plus de temps :
- D’abord, il faut un rassemblement des gauches pour l’élection législative du 30 juin avec un seul candidat de gauche dans chaque circonscription avec le soutien de toutes les organisations se déclarant à gauche. Cela est indispensable pour des raisons politiques, mais aussi arithmétiques. Avec un taux d’abstention élevé, la plupart des candidats de gauche s’ils partent séparément ne pourront pas se maintenir au second tour à cause de la nécessité de dépasser les 12,5 % des inscrits. Pour choisir le candidat, vu le peu de temps de la séquence, il faudra tenir compte du résultat du vote du 9 juin dans chaque circonscription, mais aussi de la notoriété de certains élus et personnalités.
- Ensuite, nous lançons un deuxième appel à la création de comités unitaires locaux et départementaux de résistance à la « vague brune ». C’est à la base et dans l’action concrète que seul peut se constituer un front unitaire contre l’extrême-droite et la droite. Ce qui se passera dans le mouvement syndical et dans les mouvements sociaux sera capital pour la suite des événements.
À long terme, fédérer la multitude des luttes sociales et écologiques éparses
Pour ce qui concerne notre courant laïque et social, l’heure est aussi à la mobilisation générale. Nous appelons à renforcer immédiatement le nombre de correspondants du journal ReSPUBLICA pour élargir le débat de la reconstruction d’un projet politique « gauche de gauche » pour la période de crise politique qui s’ouvre. Ces correspondants pourront constituer des cercles militants pour élargir le débat politique et participer aux mobilisations unitaires à la base contre l’extrême-droite. Nous proposons une première coordination de ces correspondants du journal ReSPUBLICA et des cercles militants dès l’automne. L’heure est à la mobilisation, l’heure est à l’action… No pasaran !