Site icon ReSPUBLICA

Second tour des législatives : le 7 juillet, le RN ne doit pas conquérir l’État !

Parlons clair : les résultats du premier tour sont très difficiles.

Ne nous y trompons pas : le Rassemblement national est en passe de prendre le pouvoir en France le 7 juillet !

Malgré une participation importante de 65,5 %, le RN arrive à dépasser les 30 %. Avec ses alliés Ciotti et cie, l’extrême-droite tourne autour de 34 % des suffrages exprimés. Avec un tiers des voix, ce bloc politique extrémiste est fort bien placé pour le second tour, en particulier lors des triangulaires qui seront nombreuses. Ne nous y trompons pas : le Rassemblement national est en passe de prendre le pouvoir en France le 7 juillet !

Une semaine cruciale pour éviter le pire

Mais rien n’est inéluctable, il faut réagir vite ! Il en va de nos idéaux de la République sociale. Ne baissons pas les bras, nous avons une semaine pour éviter le pire. Oui le pire ! Car le RN est seul en lice et il le sait. Il ne s’agit pas d’une alliance droite-extrême droite. S’il arrive à ses fins, il s’agira d’une prise de pouvoir d’un groupe politique minoritaire avec un tiers des suffrages. Il sera donc dans l’obligation de durcir son positionnement politique et d’aller très vite pour s’imposer. Il ne fera aucun cadeau… nous sommes prévenus, à nous de réagir maintenant !

Dès le lendemain de l’annonce par le président de la République de la dissolution de l’Assemblée nationale, ReSPUBLICA a choisi son camp. Notre appel du lundi 10 juin sonnait l’alerte et proposait déjà un rassemblement de toute la gauche, avant même la constitution du Nouveau Front Populaire (NFP). Pour nous, le but était évident : contrer la prise de pouvoir du Rassemblement national, inévitable s’il obtient plus de 289 députés, c’est-à-dire la majorité absolue à l’Assemblée nationale avec son alliance droite-extrême droite. Oui, disons-le encore une fois et soyons clairs : le 7 juillet, le danger principal est là !

Le danger qui nous guette

Ne nous berçons pas d’illusions : le Front national a été fondé en 1972, il y a donc 52 ans. Il n’a jamais accédé au pouvoir, ni tout seul, ni par le jeu d’une alliance politique. Il aura fallu deux générations humaines pour que les efforts militants de cette organisation d’extrême-droite aboutissent enfin à la possibilité de contrôler l’État français. Si le 7 juillet, le RN et ses alliés se retrouvent majoritaires à la chambre des Députés, ils ne lâcheront pas leur proie de sitôt. Il ne s’agira pas d’une péripétie de la tranquille alternance démocratique. Le RN refusera de faire « trois petits tours et puis s’en vont ». N’oublions pas que la constitution de la Ve République précise que le Président ne peut dissoudre une seconde fois le Parlement dans l’année qui suit la première dissolution. Ainsi, le RN disposera de douze mois pour investir l’État et placer ses sbires méthodiquement aux postes clés de l’administration centrale. Prenons un exemple : dans la police nationale et la gendarmerie, le gouvernement Bardella mettra ses hommes et éventuellement ses femmes à la tête des services centraux comme la DGSI, le renseignement territorial, les CRS, la Garde mobile, etc. Il en sera de même dans l’armée avec la DGSE et le renseignement militaire. Le même remplacement s’appliquera dans l’Éducation nationale, la santé ou encore les directions fiscales du ministère des Finances… Dans ce cas de figure, tout sera en place pour une répression des opposants. Dès qu’un mouvement civique relèvera un peu la tête, la répression d’État s’abattra sur les contestataires. Les immigrés, avec et surtout sans papiers, seront les premiers visés. Voilà un court aperçu de ce qui nous attend si par malheur Le Pen, Bardella et cie prenaient les clés de l’État !

Notre positionnement

C’est cette perspective politique qui justifie notre position pour le second tour : il faut bien sûr continuer à voter pour les candidats du Nouveau Front Populaire (NFP) là où ils peuvent se maintenir au second tour, c’est-à-dire s’ils ont obtenu plus de 12,5 % des inscrits. La question cruciale est : que faire dans les dizaines de circonscriptions où le NFP n’est plus présent ? Imaginons qu’il ne reste qu’un candidat RN et un candidat « Républicain » et/ou macroniste. Doit-on s’abstenir ? Voter blanc ? Un raisonnement politique ne peut être conditionné par la célèbre formule « j’aime, j’aime pas », mais tenir compte du réel et de la situation concrète. Le danger principal, c’est l’État aux mains de l’extrême-droite. Donc, il faut tout faire en tant que démocrate et républicain pour l’empêcher à tout prix.

Bien sûr, nous ne sommes pas dupes des socialistes qui portent la responsabilité d’avoir mis Macron en orbite. Bien sûr, ReSPUBLICA a dénoncé à longueur de colonnes les agissements malfaisants de Macron contre les « gilets jaunes », le mouvement contre la réforme des retraites, les mouvements d’actions écologistes. Bien sûr, nous ne nous faisons aucune illusion sur le courage républicain des « Républicains ». Bien sûr, nous savons pertinemment qu’une fraction importante de l’électorat de droite ou du centre ne se reportera pas au second tout sur les candidats du NFP en cas d’élimination de leurs candidats. Bien sûr, nous présumons qu’un certain nombre d’élus de droite ou du centre vont « tourner casaque » et se dépêcher de rejoindre l’alliance autour du RN… Mais il n’empêche !

Oui, il n’empêche ! ReSPUBLICA ne prendra pas la responsabilité politique de faire le lit du fascisme en appelant à l’abstention dans les circonscriptions où le NFP n’est plus présent. Nous devons tenir compte des contraintes que nous impose l’épouvantable constitution de la Ve République. Avec un peu plus d’un tiers des suffrages exprimés au premier tour, le RN peut obtenir une large majorité à la Chambre sans besoin d’alliance.

Pour résumer la position de ResPUBLICA : au second tour, là où c’est possible, votons pour le candidat de la NFP. Dans les circonscriptions où la NFP a malheureusement été éliminée, votons pour le candidat le mieux placé pour éviter que le RN gagne la circonscription. C’est un choix difficile, mais la politique n’est pas un dîner de gala ! … No pasaran !

Quitter la version mobile