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Vous connaissez sans doute la chanson qui a lancé sa carrière : « Pourvu » de son album de 2017. Une déclaration d’amour avant même de connaître l’élue de son cœur. Mais Gauvain Sers, c’est bien plus que cela. Vous avez sans doute en mémoire « Les Oubliés »⁽¹⁾À écouter ici..

« A vouloir regrouper

Les cantons d’à côté

En trente élèves par salle

Cette même philosophie qui transforme le pays

En centre commercial

Ça leur a pas suffi

Qu’on ait plus d’épicerie

Qu’les médecins s’fassent la malle

Y’a plus personne en ville

Y’a que les banques qui brillent

Dans la rue principale »

Certains y ont vu l’annonce du mouvement des Gilets jaunes.

Le plus souvent, les radios ne connaissent que ces deux titres. Pourtant, Gauvain Sers c’est un peu « Renaud sans les gros mots »… Parole d’une spectatrice lors d’une représentation. C’est sans doute pour cela que Renaud lui a donné un coup de main pour faire décoller sa carrière. Il y a bien des sujets que Gauvain aborde avec tact et poésie. Impossible de tout citer, il faut aller le voir sur scène et en attendant acheter ses CD : Pourvu (2017) ; Les Oubliés (2019) ; Ta place dans ce monde (2021).

Les personnages de ses chansons sont régulièrement des prolos anonymes qui tiennent le pays debout : caissière, livreur, éboueur, aide-soignante… « En première ligne »…

Et tant d’autres personnages du peuple travailleur « Les gens de l’ombre » ; « La chanteuse de salle de bains » ; les retraitées « Cité Thimonnier »… ou les ados « Ta place dans ce monde ».

Pour le reste, je vous laisse découvrir quelques extraits écrits par le chanteur de la Creuse. Et en note, des liens vers les titres les plus connus⁽²⁾Voir ici : https://www.youtube.com/watch?v=gKYndIafI7Y. Mais toutes les chansons valent le détour.

« Excuse-moi mon amour »⁽³⁾À écouter ici :https://www.youtube.com/watch?v=1DrhymXG5vU

« Je pense à toi mon amour

Quand tu rentres en métro

Avec tous ces vautours

Aux instincts d’animaux…

… Quand on insulte une femme

On les insulte toutes »

« Sentiment étrange »⁽⁴⁾À écouter ici : https://www.youtube.com/watch?v=MAgYeGXS3qQ

« Les remarques sournoises

Les regards qui blessent

Préjugés qui glacent, contrôle au faciès

Chaque jour à la cafetière

Le racisme ordinaire

Mais les petits ruisseaux

Font les grandes colères »

« Entre République et Nation »⁽⁵⁾À écouter ici : https://www.youtube.com/watch?v=ZTp7CeAICgY

« Quand on veut tuer un journal…

… Faites l’humour et pas la guerre

Les mains qui claquent à l’unisson

J’entends se briser les barrières »

« Mon Fils est parti au Djihad »⁽⁶⁾À écouter ici : https://www.youtube.com/watch?v=p_cQaA1_tsU

« Y rêvait d’être éducateur

Avant de se faire endoctriner…

…Je ne souhaite ça à aucune mère

C’est l’aller simple pour l’enfer »

« Au pays des Lumières »⁽⁷⁾À écouter ici : https://www.youtube.com/watch?v=s9vbuvaIWoc

« Au pays des lumières

Faut changer l’éclairage »

« Hénin Beaumont »⁽⁸⁾À écouter ici : https://www.youtube.com/watch?v=m-mckUxiJ3c

« Elle avait pourtant un beau nom

Ma commune d’Hénin-Beaumont

Un peu comme tout c’ qu’est dégueulasse⁽⁹⁾Presque pas de « gros » mots !

Alors je me casse

Et j’ramènerai mes convictions

Au temps des prochaines élections… »

« La France des gens qui passent »⁽¹⁰⁾À écouter ici : https://www.youtube.com/watch?v=iLy5OTFzONM

« Elle a ses instants pleins de grâce

Et c’est la France des gens qui passent…

… Elle mène toujours sa lutte des classes

Et c’est la France des gens qui passent »

À Samuel Paty

par Gauvain Sers

« Paraît qu’on s’habitue
Aux larmes de la nation
Ce matin, j’me suis tu
Sous l’coup de l’émotion
Paraît qu’on s’habitue
Quand l’infâme est légion
Tous ces hommes abattus
Pour les traits d’un crayon
Paraît qu’on s’habitue
À défendre à tout prix
Les 3 mots qu’on a lus
Aux frontons des mairies
Paraît qu’on s’habitue
Quand on manque de savoir
Par chance, on a tous eu
Un professeur d’Histoire
Paraît qu’on s’habitue
À la pire barbarie
Mais jamais j’n’y ai cru
Et pas plus aujourd’hui
Paraît qu’on s’habitue
Aux horreurs qu’on vit là
Mais l’innocent qu’on tue
Je ne m’habitue pas »

Texte lu lors de l’hommage national.