Le site « Arguments pour la lutte sociale » a partagé la Une de notre correspondant en Amérique latine, Lucho, sur l’élection de la Constituante au Chili avec la réserve suivante : l’article aurait la faiblesse « de ne pas avancer sur les moyens de se débarrasser des institutions post-Pinochet ».
D’abord, nous considérons cet échange comme une discussion au sein du peuple et nous remercions ce site de l’avoir engagé. Cela nous change des discours de haine politique à gauche qui sont souvent chez leurs auteurs une compensation de leur échec politique.
En plus, cela va nous permettre de préciser le rôle que nous assignons au journal ReSPUBLICA aux côtés des deux autres outils de notre Réseau que sont notre centre de ressources, le Réseau Education Populaire (REP), et notre appel « Combat laïque-Combat social, fédérer le peuple ».
D’abord, nous avons choisi de nous adresser avec ReSPUBLICA à plusieurs milliers de têtes de réseaux politiques, syndicaux et associatifs sur une diffusion hebdomadaire à plus de 25.000 abonnés. Nous le faisons car nous avons pris acte des reculs des conquis démocratiques, sociaux et laïques notamment dans la séquence 1957-59, en 1967 et de façon continue de 1983 à nos jours. Malgré l’intensification des politiques anti-démocratiques, anti-sociales et anti-laïques, les directions des organisations politiques et syndicales liées aux travailleurs n’ont pas été à la hauteur des enjeux. Il s’agit donc pour nous de prendre le chemin de la reconquête de nouveaux droits démocratiques, laïques et sociaux, en y ajoutant aujourd’hui la nécessaire transition énergétique et écologique et la non moins nécessaire transition vers une socialisation progressive des entreprises.
Insérés dans les mouvements sociaux et leurs organisations, nous pensons que la séquence actuelle nécessite un travail en réseau pour mener la bataille, pour recréer des liens sociaux et politiques avec la classe populaire ouvrière et employée et pour une nouvelle hégémonie culturelle dans les organisations, dans les mouvements sociaux, dans le peuple. Nouvelle hégémonie culturelle visant à permettre les séquences suivantes : celle d’un nouveau bloc historique autour de la classe populaire ouvrière et employée, celle de la centralisation des luttes syndicales et politiques, celle du développement des principes républicains, celle des ruptures nécessaires et assumées, celle des exigences indispensables à la stratégie de l’évolution révolutionnaire.
Pour revenir à la séquence actuelle, le rôle de notre journal ResPUBLICA est d’abord d’informer face à la désinformation des médias dominants, Informer, c’est pour nous transmettre une analyse du réel dans une perspective socio-historique sans laquelle nous ne pouvons pas cheminer vers l’idéal. C’est très exactement ce que Lucho et Luis ont fait dans l’article partagé cité en début de ce texte.
Ce qui ne nous empêche pas d’être d’accord sur le fait qu’il faille également « aborder la marche vers un autre monde, une autre société ».
Mais qui doit faire ce type de proposition ? Pour nous, c’est l’organisation nationale ou les organisations nationales qui centralisent les luttes dans le pays considéré. Avec bien sûr, la possibilité et même la nécessité de pouvoir en discuter avec eux de façon internationaliste mais jamais de façon supranationaliste (1)N’oublions pas l’histoire des Internationales. Les deux dernières Internationales n’ont pas brillé lorsqu’elles ont voulu être des Supranationales. C’est un autre débat qui mériterait d’être mené. Lucho et Luis nous ont permis de comprendre le réel. Si nous arrivons à avoir un débat internationaliste avec les organisations correspondantes, nous serons prêts à en rendre compte.
Step by step (Une marche après l’autre), disent nos amis anglais.
Notes de bas de page
↑1 | N’oublions pas l’histoire des Internationales. Les deux dernières Internationales n’ont pas brillé lorsqu’elles ont voulu être des Supranationales. C’est un autre débat qui mériterait d’être mené |
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