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Assemblée générale des Amis de ReSPUBLICA : des débats instructifs

L’Assemblée générale des Amis de ReSPUBLICA s’est déroulée mardi 11 juin 2024. Elle a été suivie d’un conseil d’administration qui a élu Philippe Schwartz, président, M. Tambay, trésorière, Elisabeth Chamboredon, trésorière adjointe et Philippe Duffau secrétaire. Elle s’est poursuivie par un débat introduit par des membres du comité de rédaction. Comme vous pouvez vous en douter, le sujet principal en était la dissolution cavalière et antidémocratique du fait des délais trop courts de la décision qui a surpris tout le monde, y compris dans son propre camp et la ou les stratégies pour la gauche en général et la gauche républicaine, laïque, sociale et écologique pour ce qui nous concerne. Ont également été soulevées des remarques sur la forme du journal (longueur des articles notamment) et de notre manque de présence sur les réseaux sociaux pour toucher la jeunesse.

Quelle union à gauche ?

Il a été rappelé que le Comité de rédaction a publié un « Appel à tous les partisans d’une république sociale à reconstruire », l’accent a été mis sur la nécessité de démarrer dans les plus brefs délais la reconstruction d’une union à gauche avec un seul candidat dans chaque circonscription autour d’un Front populaire issu de l’alliance des quatre partis. Cette alliance doit aboutir à une véritable refondation qui ne doit pas se contenter d’être un accord entre appareils au-dessus des gens et des militants.

Cette union devra s’appuyer sur les mouvements sociaux, les partis, les syndicats, les mouvements associatifs. Il est lancé un appel à former des comités locaux afin de favoriser le travail collectif, la réflexion et la délibération dans le but de rassembler et d’éviter que chacun œuvre dans son coin. Il faut apprendre à parler au-delà de nos mouvements respectifs.

Le mouvement contre la dernière réforme des retraites fut massif et marqué par une intersyndicale qui a tenu dans l’unité. La déception fut grande, car malgré cette unité exemplaire et le soutien des trois quarts des Français, ce fut un échec, car ce que voulaient tous celles et ceux qui se sont mobilisés durant de longs mois, c’était gagner en faisant retirer cette réforme.

La question fondamentale est : comment organiser tout cela ?

Faiblesses de la gauche

Nous nous distinguons clairement d’une partie de la gauche en nous tenant sur une ligne sociale et laïque. Le wokisme, l’indigénisme, le communautarisme religieux en général et islamiste en particulier divisent le peuple. Le Front populaire n’est-il pas un simple slogan qui masque les fissures communautaristes ? Notre apport particulier est notre fond laïque qui est essentiel pour construire l’unité populaire dans la droite ligne de Jean Jaurès. C’est ce qui nous distingue d’autres médias de gauche.

Stratégie axée sur la dénonciation de l’extrême droite : insuffisante

Dénoncer l’extrême droite et le RN ne fonctionne pas. Ce qu’il faut, c’est un projet populaire de rassemblement social qui fasse rêver. La gauche semble ne plus être en capacité de faire rêver. Il faut un projet fondé sur la justice sociale et sur une refondation démocratique pour faire des citoyens et citoyennes des acteurs participant aux débats et aux décisions. Le dynamisme des forces de gauche n’est plus. Elle a été longtemps une force de propositions. Elle ne sait plus l’être.

Écologie et rapport capital-travail

La nouveauté insuffisamment prise en compte est le lien entre le social et l’écologie. Le rapport capital-travail se caractérise par l’exploitation des salariés. Cette exploitation se trouve accrue par les questions écologiques et la moindre disponibilité des ressources naturelles. Cela se traduit dans le monde occidental économiquement développé par une baisse du niveau de vie qui atteint selon certaines études 30 % en moyenne. Les gens en ont confusément conscience. La réponse du capital est de tout mettre en œuvre pour se mettre à l’abri et conserver un haut taux de rémunération. Cette crise du capitalisme et des ressources joue dans la montée d’extrême droite même si cette dernière ne propose rien.

La question essentielle est la redistribution des richesses créées socialement et écologiquement. Une évolution négative qui semble passer inaperçue est le rattachement des anciennes DDE (directions départementales de l’équipement) au ministère de l’Intérieur. C’est ce qui explique en partie l’apparition des accusations d’« écoterrorisme ».

Crise mondiale

Nous constatons le même type de situations dans le monde, en Amérique latine, du Nord, en Russie, en Chine… La volonté des USA est de tenter de vassaliser ses alliés. Malgré les différences d’attitude entre Biden et Trump, que l’on ne s’y trompe pas, quel que soit le prochain président USA en automne, la même politique sera mise en œuvre : préserver la domination des USA y compris sur ses partenaires européens.

Les jeux sont-ils faits en France ? Rien n’est moins certain

Les résultats de cette élection indiquent que dans certaines villes le RN réalise à peine 20 %, Renaissance (parti de la majorité présidentielle) à peine 15 %, le PS de même et LFI dans les secteurs où habitent une forte proportion de travailleurs, de salariés d’« origine » immigrée, souvent plus de 50 %. LFI surfe sur un vote très communautarisé. Dans une élection au scrutin majoritaire à deux tours, l’élection, si candidature unique, d’un député de gauche est possible.

L’objectif du RN n’est sans doute pas de sortir un Premier ministre de ses rangs qui risque de montrer une certaine incompétence. Ce serait plutôt que sorte des urnes une Assemblée nationale ingouvernable avec à la clé la démission du président Macron.

Comment s’adresser aux gens et à la jeunesse en particulier ? Être sur les réseaux sociaux

La forme actuelle de notre journal en ligne est questionnée. Elle est adaptée à la génération des 40-50 ans et plus, à des individus habitués à lire des articles plus ou moins longs. Même s’il y a des jeunes qui y trouvent leur compte, il ne correspond pas aux habitudes de la plupart qui se nourrissent des messages courts sur les réseaux sociaux, tels Instagram et surtout TikTok pour visionner des vidéos courtes. La réflexion doit s’engager pour y être et toucher la jeunesse. Certes, il est patent que les réseaux sociaux alimentent plus la bêtise, l’ignorance, l’addiction aux clichés qu’ils ne nourrissent l’intelligence, le discours argumenté. Pour autant, il existe des contenus de qualité même si leur durée n’excède guère la minute. Un appel est lancé aux personnes qui ont les aptitudes de créer des « capsules » efficaces pour transmettre des contenus à fort contenu laïque, social et écologique.

L’urgence est à la multiplication des correspondants locaux pour créer des liens et des allers-retours entre les lecteurs et le comité de rédaction.

En parallèle de notre journal en ligne qui s’est beaucoup amélioré ces dernières années et qui est lu surtout par des responsables intermédiaires syndicaux, associatifs, politiques et intellectuels, la création de capsules vidéo courtes pourrait nous permettre de toucher un lectorat plus jeune. Cela ne peut que renforcer le caractère d’éducation populaire, au sens noble du terme, alimentant la conscientisation et l’émancipation du plus grand nombre.

Nous avons, pour cela, un grand besoin de renforcer notre comité de rédaction ! Si vous avez les compétences ou l’envie d’aider le comité de rédaction, n’hésitez pas à vous signaler !

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