Les résultats positifs des référendums du 24 01 2010 qui, malgré un contexte de forte abstention (près de 2/3 de l’électorat), en Guyane et en Martinique, pourraient aboutir à la création de collectivités uniques exerçant des compétences dévolues au Département et à la Région, permettent au président Sarkozy de réaliser un triple objectif sur le dos des domiens :
– trancher provisoirement la question institutionnelle dans les DOM, relancée par les évènements de février/mars 2009, en écartant la voie d’une autonomie accrue (référendum du 10 01 2010) au bénéfice de la création d’une collectivité unique permise par l’article 73 de la constitution;
– faire exploser, à la veille des élections régionales, les majorités progressistes dirigeant les collectivités locales dans les DOM en initiant de nouvelles lignes de fractures entre les tenants du oui et ceux du non là où il y a eu référendum, en agitant le spectre de l’indépendance en Guadeloupe, en jouant les Père Noël à la Réunion. Sarkozy mise en partie sur les DOM pour empêcher le grand chelem annoncé par la gauche aux régionales de mars. Il espère aussi y réduire son handicap en outre-mer pour les présidentielles de 2012 (il y avait réalisé son plus mauvais score, 40 %). Vaste chantier !
– et, surtout, créer, à partir de ces nouvelles collectivités à statut particulier initiées dans les DOM, un précédent permettant d’étendre ce statut à l’ensemble du territoire métropolitain, comme le permet l’article 13 bis du projet de reforme des collectivités territoriales dont l’objectif reste d’harmoniser territorialement la France sur les autres pays membres de l’Union Européenne. Le chantier du détricotage de la République ne fait malheureusement que démarrer.