Le débat qui vient de s’ouvrir sur le port du voile intégral (Burqa, Niqab, …) suite à la proposition de mettre en place une commission d’enquête parlementaire sur le sujet, se déroule dans une grande confusion. L’UFAL tient à souligner qu’on ne saurait interdire le port du voile intégral dans l’espace civil au motif qu’il violerait le principe de laïcité. Comme l’a justement rappelé la loi du 15 mars 2004 sur le port des signes religieux à l’école publique élémentaire et secondaire, le régime de laïcité impose l’abstention dans le seul espace relevant de l’autorité publique. Il établit parallèlement la tolérance dans l’espace civil où les individus ont le droit de jouir de leurs libertés dans les limites du droit commun. C’est la raison pour laquelle l’UFAL a combattu le port des signes religieux à l’école publique, mais a toujours défendu la liberté d’arborer des signes religieux (y compris le voile qui laisse le visage visible) dans l’espace civil.
Cela étant dit, le voile intégral pose un réel problème : non seulement il est un signe insupportable d’un projet idéologique et sectaire visant à asservir les femmes en leur refusant le statut de personne (puisque les femmes intégralement voilées, inaccessibles au regard d’autrui, ne sont, à proprement parler, personne), mais il est aussi un masque qui rend impossible l’identification de l’individu.
Le voile intégral est plus qu’un symbole d’oppression pour les femmes : il est une manière d’abolir l’humanité, la sienne propre puisqu’on se retire des relations ordinaires entre les êtres humains, celle des autres puisqu’une personne peut devenir ainsi invisible et intouchable. En cela, Burqa et Niqab ne sont pas des signes religieux, mais bien des dénis d’identité. A ce déni d’identité s’ajoute un déni d’identification susceptible de poser des problèmes de sécurité publique.
A ce titre l’UFAL demande l’interdiction du port du voile intégral dans tous les espaces de la société civile (dans les transports individuels et collectifs, dans les lieux clos accessibles au public, dans les commerces, mais aussi dans la rue).
On ne saurait s’opposer à une telle interdiction au prétexte qu’on condamnerait à la claustration les femmes portant le voile intégral. Cela reviendrait à maintenir une injustice et une oppression au prétexte d’une autre, mais ce serait aussi méconnaître que la Burqa et le Niqab n’ont de sens que s’ils sont visibles.
L’UFAL se tient à la disposition de la commission parlementaire pour faire connaître aux députés sa position et ses arguments.