Courrier reçu de Claude Jenger, Valence
Non, nous ne sommes pas au milieu des années 30 ; non, les nervis d’extrême droite n’ont pas encore tiré sur les policiers, pourtant la “crise” qui n’en finit pas de finir (pourquoi finirait-elle puisque les vrais responsables et leurs errements continuent ?) ressemble à celle de 1929 et à ses conséquences.
Selon les cas, les spécialistes écrivent, soit que : “l’histoire est un éternel recommencement”, soit : “qu’elle ne se répète pas”. La vérité reste que “si on ignore l’histoire, on est condamné à en revivre les pires moments” !
On voit se multiplier les exactions, les provocations et la violence est de plus en plus présente et grave … que les catholiques extrêmes (et les autres) n’aient pas jugé utile de manifester avec autant de vigueur contre l’exclusion, les privilèges éhontés et la pauvreté que contre le “mariage pour tous” en dit long sur leurs “vraies” valeurs.
Excités par les déclarations va-t-en-guerre de leurs responsables, évêques et cardinaux, ils ont le sentiment de mener une croisade contre les mécréants (au passage, on sait comment ont fini les croisades).
Débordés, dépassés par leurs propres troupes et le cortège des provocateurs et casseurs de tous poils, voilà que les hurluberlus, bobos de droite parisiens qui ont entraîné dans leur sillage la bourgeoisie bien-pensante des presbytères, en appellent à la police et au gouvernement pour les débarrasser des cohortes fascisantes … alors que simultanément, ils appellent eux-mêmes à la radicalisation par des propos ahurissants proches de l’appel au meurtre, accompagnés par des élus qui ne sont pas en reste !
Tout le monde s’accorde pour dire que le sang-froid et la retenue sont les principales qualités requises pour les chefs d’entreprises, les cadres dirigeants, les responsables d’organisation et … les élus de la République !
Or, que voyons-nous et qu’entendons-nous ? Des députés qui accusent le gouvernement de “meurtres d’enfants”, d’autres quittent leur banc pour tenter d’agresser physiquement leurs homologues et un membre de cabinet ministériel et auraient frappé une huissière de l’Assemblée nationale venue s’interposer.
Les vidéos nous montrent un Christian Jacob, Président du groupe UMP, aboyant, éructant, hurlant de haine, postillonnant, les yeux révulsés, se croyant sans doute dans les suites trop arrosées d’un comice agricole (un truc à faire regretter que dans certains cas, l’ascenseur social ne se soit pas arrêté plus tôt).
Les choses ne s’arrangent pas, quand on passe d’un Clemenceau, Barrès, Poincaré, Debré (pour ne citer que des présidents de groupe de droite) à un tel foutraque, tout en constatant que le niveau et le choix correspondent bien au groupe parlementaire concerné. Au passage citons quelques autres Présidents de groupe de gauche, Mendès-France, Jaurès, Blum, Herriot, tous, les uns comme les autres, choisis parmi les meilleurs orateurs et les esprits les mieux faits.
Stupéfiante régression qui déconsidère la vie politique et “qui ferait passer Marine Le Pen pour un mélange de Mme de Staël et de George Sand” (François Darras).
Pendant ce temps, il y a en France 6 millions de sans emploi et quasiment 10 millions de gens qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, parmi lesquels plus de 2 millions d’enfants. Je trouve les évêques, cardinaux et grenouilles de bénitier bien silencieux en la matière.