Troubles massifs de l’attention, retard de langage, absence de sociabilité, hyperactivité, symptômes graves évoquant l’autisme …Tous les enseignants témoignent de l’augmentation de ces phénomènes dans les classes. Mais les parents eux-aussi doivent faire face à ces difficultés.
Sabine Duflo, psychologue clinicienne et thérapeute familiale exerçant dans un CMP (Centre médico-pédagogique infanto-juvénile) dans le 93, livre une analyse pratique et théorique dans son ouvrage. Elle met en lumière les études scientifiques « ignorées » de l’industrie numérique et des pseudo-experts qui travaillent avec cette même industrie. Elle articule cette réflexion avec des cas cliniques qui nous éclairent sur les causes, mais aussi sur les voies de résilience. Résilience qui ne passe pas forcément par un recours médicamenteux, mais bien des modifications de pratiques sociales et familiales.
Toutes les familles sont englouties dans un bain d’écrans. Mais les familles savent-elles que de 0 à 5 ans, la surexposition aux écrans peut développer des comportements de type autistique ? Que de 5 à 10 ans, cette surexposition peut développer des troubles massifs du comportement ? Que le monde des jeux vidéo, qui échappe totalement à la plupart des parents, est accessible aux plus jeunes avec toute la violence que comportent ces jeux et les incursions à l’écran d’images pornographiques ?
Un exemple parmi d’autre en Gironde, en cliquant ici.
D’autres études alertent sur les effets de la lumière « bleue » des écrans qui diminuerait la production de mélatonine, hormone du sommeil. Cette diminution expliquerait une partie les troubles du sommeil des enfants et des adultes…
Et qu’enfin il y a un risque d’addiction bien réelle.
Les dégâts sont considérables dans le rapport au monde réel, aux autres … Il y a là un enjeu de santé publique qui va bien au-delà d’un problème d’un « usage problématique ». C’est aussi un enjeu politique dans la mesure où c’est le rapport aux autres et la sociabilité qui sont remises en cause. Par ailleurs l’industrie du numérique a la main sur les principaux médias. Seuls des réseaux militants, associatifs peuvent engager le combat. Un combat pour les adultes prennent la mesure de cette question et reprennent la main pour que nos jeunes ne soient plus surexposés aux écrans.
Vous n’êtes pas convaincus ? Quelques chiffres qui datent de 2015 pour les familles en France:
♦ Chez les 7-12 ans : 19% possèdent un ordinateur, 67% une console de jeux, 16% leur propre télévision, 22 % un smartphone, et 36 % une tablette.
♦ Chez les 13-19 ans : 68% possèdent un ordinateur, 67 % une console de jeux, 35% leur propre télévision, 81% un smartphone et 34 % une tablette.
Ces chiffres sont sans doute supérieurs en 2019, du fait du succès des tablettes (22% des foyers en 2013 ; 71% en 2017), sans parler de l’irruption massives des smartphones !
Et la télé ? vidéo live ou à la demande
Chiffres IPSOS 2015 : 4-14 ans en moyenne 2H22 par jour ; 7-10 ans 2H53… ; 11-14 ans 3H34. Les chiffres étatsuniens parlent de 8 heures par jours chez les 8-10 ans.
Toujours pas convaincus ? Deux infos : dans la Silicone Valley, les parents d’élèves recherchent des écoles privées… sans écran. Autre exemple aux États Unis : Les parents d’Overland Park, dans la banlieue de Kansas City, en avaient assez. Ils voulaient que leurs enfants décrochent des écrans, mais ils avaient besoin de s’unir pour se sentir plus forts. D’abord parce que personne ne souhaite que son gamin soit le seul jeune un peu bizarre à ne pas posséder de téléphone portable. Ensuite parce que priver un collégien de son smartphone est vraiment très, très dur…pour la suite suivre le lien…
Une partie de la bourgeoisie, en particulier celle qui vit du numérique, prend conscience des dangers liés à la surexposition aux écrans. Le droit à la déconnexion, sera-t-il réservé aux enfants de la bourgeoisie ?
Sabine Duflo ne se contente pas d’être une lanceuse d’alerte, en tant que professionnelle, elle propose une méthode pour les parents :
– Pas d’écrans le matin ;
– Pas d’écrans durant les repas ;
– Pas d’écrans avant de s’endormir ;
– Pas d’écrans dans la chambre de l’enfant.
Tout en rappelant que les adultes sont aussi des modèles. Donc qu’ils doivent aussi avoir une attitude qui permet aux enfants ces 4 « PAS ». D’ailleurs, avoir une praxis critique de l’utilisation des écrans, est aussi une question qui concerne les adultes, et les militants n’y échappent pas !
Livre à lire et à offrir de toute urgence !
On peut aussi se renseigner sur les sites suivants : (sans tomber dans la surexposition !!!)
– Association ALERTE (Association pour l’Éducation à la réduction du temps écran)
– COSE : Collectif Surexposition Écrans