Ces dernières années, plusieurs faits d’actualité ont conduit les français à s’interroger sur la difficile notion de laïcité : l’affaire du voile à l’école, la mixité dans les piscines, l’affaire du port du voile intégral, et maintenant l’affaire des minarets. Ces faits divers sont à chaque fois rattachés à la religion musulmane, et parfois à son instrumentalisation politique. Les Français se demandent souvent pourquoi cette religion tente de s’arroger des droits supplémentaires et d’empiéter sur des lieux laïcs.
La réponse en est pourtant très simple : la laïcité actuelle, la laïcité telle que nous la connaissons aujourd’hui en France, n’est pas celle que nos hommes politiques défendent, n’est pas celle que nos pères avaient voulu.
La laïcité d’aujourd’hui, c’est la non-séparation des Eglises et de l’Etat en Alsace-Moselle avec toutes les subventions qu’elle suppose. La commission Stasi nous disait dans son rapport que « la réaffirmation de la laïcité ne conduit pas à remettre en cause le statut particulier de l’Alsace-Moselle, auquel est particulièrement attachée la population de ces trois départements ».
Comment un tel argument peut-il être entendu ? La République ne saurait s’incliner devant des demandes particulières. Et pourtant elle fait preuve ici même d’une grande lâcheté.
Comment s’étonner alors que dans un quartier à majorité musulmane la non-mixité des piscines publiques soit demandée, quand en France on refuse la séparation des Eglises et de l’Etat dans une région entière car « la population s’en satisfait ».
La laïcité d’aujourd’hui, c’est la reconnaissance des diplômes délivrés par le Vatican. Quid d’un établissement qui délivrerait un diplôme en médecine comportant un cours obligatoire condamnant les préservatifs ou l’IVG ?
La laïcité d’aujourd’hui, c’est le financement partiel des écoles privées cultuelles par des deniers publics, surtout depuis la modification de la loi sur le financement des écoles privées de Septembre dernier.
La laïcité d’aujourd’hui, c’est un Président de la République premier et unique chanoine d’honneur de l’Archibasilique Saint-Jean de Latran à Rome, titre reçu au Vatican par un président de confession catholique exclusivement.
La laïcité d’aujourd’hui, ce sont des repas casher ou halal servis dans les cantines des écoles de la République, c’est à dire une différenciation exclusivement basée sur des principes religieux au sein même de la plus fondamentale institution de la République.
La laïcité d’aujourd’hui, c’est l’autorisation pour les églises de rappeler leurs présences par de joyeuses volées de cloches à tout instant de la journée. Pourquoi ne pas imposer des lieux de cultes aphones afin de préserver la tranquillité du plus grand nombre.
J’ai suivi avec attention les débats de la Commission Stasi, ainsi que les travaux de l’actuelle mission d’information sur le port du voile intégral.
Il est grand temps de remettre à plat la principe de laïcité à la Française : renforçons notre laïcité, affirmons fermement une fois pour toutes son application stricte, son message universel, sa portée nationale, son caractère républicain.
Par Anonyme