Un livre politique violent
Écrivain de 44 ans formé à la philosophie, comédien, auteur prolixe déjà primé (prix de Flore en 2014), engagé dans sa jeunesse au Parti socialiste, Aurélien Bellanger publie au Seuil pour la rentrée littéraire un livre politique violent. Se plaçant hors d’un débat contradictoire avec des adversaires, il revendique avoir écrit contre ses « ennemis » « un roman pour faire mal à des gens » à qui il veut « infliger le plus de dommage possible »(1)Voir son intervention sur France Inter : https://www.youtube.com/watch?v=yKPZF8o0dpw.. Les derniers jours du Parti socialiste(2)Les événements qui ont suivi l’écriture du livre ont donné tort à l’auteur qui prétend expliquer pourquoi le Parti socialiste est mort : ni ce parti ni la gauche ne vivent leurs derniers jours.prétend démontrer que la France s’est droitisée par sa gauche. Si la France vire à l’extrême droite, la faute en revient à une clique d’idéologues médiocres, liquidateurs de la gauche, laïcistes intégristes, étatistes, racistes, liberticides, antimusulmans obsessionnels, faussaires et fossoyeurs de la laïcité historique. La quatrième de couverture résume ce qui devrait constituer l’intrigue du roman : « Début du XXIe siècle. Deux philosophes que tout oppose rêvent de prendre d’assaut la République des Lettres. Un apparatchik de seconde zone, agitateur d’idées au Parti Socialiste, a lui pour obsession de sauver la République française ». Il s’agit de Michel Onfray, Raphaël Enthoven et Laurent Bouvet, auxquels le romancier a attribué un nom fictif(3)Les autres protagonistes également rebaptisés par Aurélien Bellanger sont identifiables dans ce « roman à clé » ; le battage médiatique auquel le livre a donné lieu ne laisse de toute façon aucun doute sur leur identité. D’autres personnages apparaissent sous leur véritable nom. Tous les personnages sont négatifs, à l’exception de celui de Bellanger (l’auteur) qui s’est rebaptisé Sauveterre..
Une couverture médiatique imposante
La couverture médiatique est imposante, souvent laudative(4)Le travail de marketing est bien huilé. Libération souligne qu’« il est des livres qui avant même leur apparition sur les étals des librairies ont déjà eu une vie, suscité des commentaires et des polémiques. Au point qu’on finirait par oublier que personne ou presque ne les a lus. C’est le cas du nouveau roman d’Aurélien Bellanger, Les derniers jours du Parti Socialiste. S’il n’est sorti que ce 19 août, il a été envoyé dans les rédactions début juin ». Source : https://www.liberation.fr/culture/livres/les-derniers-jours-du-parti-socialiste-laicite-de-la-peur-20240823_OMGVBDRTKJHRDK4S75GRPMYHJ4/.. Retenons qu’à France Culture, on a lu le livre « comme un bon Club des cinq, qui donne du jeu, et à un échiquier politique immobilisé, et de la vie à des pions bloqués » (5)Source : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-regard-culturel/le-regard-culturel-chronique-du-lundi-26-aout-2024-1982028.. Télérama salue une « grande fresque politico-historique, délicieusement cynique ». Le Monde accorde à l’auteur un entretien croisé tandis qu’à la revue de gauche Regards, on est carrément enthousiaste. Il y a peu, je lisais un tweet sur X qui disait : « Un jour, on réalisera le mal profond qu’a fait le Printemps Républicain à la gauche et plus largement à l’unité du pays, en rendant acceptable d’avoir des discours et des actions clairement racistes et xénophobes sous le masque d’un laïcisme perverti ». Eh bien, ce jour est arrivé avec la parution […] du nouveau roman d’Aurélien Bellanger(6)Nous soulignons. L’article se conclut ainsi : « N’attendez pas le second tour de l’élection présidentielle de 2027 pour lire Les derniers jours du Parti socialiste, et comprendre le piège qui a été tendu à la gauche avec ce simple mot : laïcité ». Source : https://regards.fr/les-derniers-jours-du-parti-socialiste/..
Une prestation radiophonique édifiante ?
Si l’on a d’autres urgences que la dépense de 23 euros et la lecture de ce pavé de 470 pages, on peut utilement regarder Aurélien Bellanger lui-même sur France Inter. On saisira sinon ses positions exactes et la nature précise de son projet, du moins sa posture. Certes, on peine à savoir si son livre est une fantasmagorie – une pure fiction – sans aucun rapport avec la réalité, ou une fiction qui prétend éclairer la réalité. On est dans le flou : Bellanger assure répondre à un besoin de vérité : il déclare s’être livré à une « enquête romanesque », car il « ne supporte pas ne pas comprendre ». Mais il reconnaît avoir manipulé les faits. Comme un vrai menteur, il ne ment pas toujours ; ce serait trop simple. On ne sait pas à quel moment il est dans le vrai et quand il est dans le faux. Toujours est-il que cette prestation d’Aurélien Bellanger sur France Inter nous a semblé à elle seule édifiante d’autosatisfaction, de confusion et de brutalité, chacun pouvant facilement se faire une idée de sa posture.
Quel message laïque ?
Reste le contenu du message politique. Le livre entend dénoncer les faux laïques qui refusent de voir le « racisme institutionnel hérité des hiérarchies coloniales », et qui se braquent contre ceux pour qui un monde sans Dieu est forcément désespéré. Mais on ne trouve pas le commencement d’une analyse sur la laïcité et l’athéisme. Une mention favorable au feu Observatoire de la laïcité en tient lieu(7)De sinistre mémoire, l’Observatoire de la laïcité ne remarqua pas les multiples messages de détresse d’une grande précision que le professeur Samuel Paty avait lancés durant plusieurs jours avant d’être finalement décapité par un islamiste à la sortie de son établissement scolaire.. On lit que des faux laïques défendent un faux universel et perpétuent la culture de la domination. Mais on ne voit pas pointer l’ébauche d’une alternative à ce pseudo universel. Quant à la gravité de l’islamisme meurtrier et de l’antisémitisme qui lui est associé, l’auteur n’a rien vu et n’a donc pas besoin de se demander comment les combattre. Voilà sur la laïcité.
Quel message social ?
Aurélien Bellanger évoque-t-il les enjeux sociaux ? Rares, à notre connaissance, sont les recensions à s’être intéressées à la question. Le récent mouvement sur les retraites n’est pas dans son champ de vision(8)Les Gilets jaunes sont évoqués dans une bouillie inintelligible.. Lit-on un mot sur les nécessités d’une politique économique de gauche ? Non plus. L’explosion des inégalités ces dernières années ? Les désastres sur la santé des travailleurs de l’ubérisation et du management contemporain dans le privé et dans le public ? L’auteur n’a rien à signaler. L’impérieuse nécessité de faire progresser la démocratie au travail ? Le besoin de renforcer le syndicalisme ? L’exigence d’un tournant écologique porté par une politique de justice sociale et d’intérêt général ? Le romancier satirique a d’autres chats à fouetter. L’effondrement du système de santé ? Les services publics détruits de l’intérieur ? Rien à redire sinon que « l’État fort est le seul bien » des laïcards intégristes qu’il combat sans merci. Le séparatisme scolaire accentué ? Rien observé. Le tournant néolibéral de la gauche en 1983 ? Rien à redire, sinon que Mitterrand s’est « fracassé sur le mur de la dette ». Les acquis de la Libération aujourd’hui mis à mal ? Ce sont là « des histoires édifiantes : celles d’Ambroise Croizat, le héros des ordonnances de 1945 et de la fondation de la Sécurité sociale ». La désertion électorale des ouvriers et des employés, qui constituent pourtant le bloc historique de la gauche ? L’auteur ne s’est pas penché sur la question. Voilà sur le social.
Un Balzac du XXIe siècle ?
Notre romancier se dit inspiré par Balzac, maître de fresques sociales(9)Source : https://www.francetvinfo.fr/culture/livres/les-derniers-jours-du-parti-socialiste-d-aurelien-bellanger-livre-d-histoire-contemporaine-ou-buzz-inutile-de-la-rentree-litteraire_6770182.html.. Sur ce plan, le ratage est complet. Les personnages n’ont ni l’épaisseur, ni la profondeur, ni les problèmes des personnages balzaciens. Enveloppés dans un gloubi-boulga navrant, les personnages de Bellanger sont des marionnettes dont le marionnettiste fait ce qu’il veut. Le livre empile des scènes et des propos semblables à des tweets à la fiabilité douteuse, qui se présentent comme exacts. Aurélien Bellanger prétend avoir « saisi l’air du temps ». Il parvient effectivement à écrire 470 pages qui nous rappellent, au cas où nous l’aurions oublié, que nous vivons au « temps de la post-vérité et des fake news ». En revanche, le pitre hyperactif a du chemin à parcourir avant d’arriver à la cheville d’un Balzac du XXIe siècle.
Des mensonges contre des vivants et contre un mort
Des personnes présentes dans le livre se sont légitimement insurgées contre un récit vendu comme une copie de la réalité alors que tout ou presque est de pure invention(10)C’est le cas de Caroline Fourest et Raphaël Enthoven. Voir : https://www.franc-tireur.fr/mediapart-entre-fixette-et-fiction ; https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/raphael-enthoven-aurelien-bellanger-ne-se-conduit-pas-en-romancier-mais-en-necrophage-JETUPIMUORDHZPS32J7VK5DUCQ et https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/repliques/laurent-bouvet-et-le-printemps-republicain-9732714.. Elles ne dénoncent pas une fiction, mais une compilation de mensonges diffamatoires à leur encontre. Mais que penser de ce qui est écrit sur Laurent Bouvet, placé au centre du livre, violemment discrédité dans les pensées intimes qu’Aurélien Bellanger lui impute et dans les paroles privées minables qu’il lui attribue ? Bouvet est mort. Il ne peut plus répondre. De ce que nous savons de Laurent Bouvet, il aurait vraisemblablement riposté sans détours diplomatiques à tant de sottise et de calomnies(11)Écouter à ce propos : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/repliques/laurent-bouvet-et-le-printemps-republicain-9732714.. Puisqu’Aurélien Bellanger a une formation philosophique, on opposera à son procédé L’idiot de la famille, qui est une biographie que Sartre a consacrée à Flaubert. Sartre écrit dans la préface : « On entre dans un mort comme dans un moulin »(12)Jean-Paul Sartre, L’idiot de la famille. Gustave Flaubert de 1821 à 1857, Gallimard, 1971, p. 8.. Le philosophe biographe signifiait que les vivants peuvent pénétrer sans difficulté l’intimité d’un mort, avec pour seul risque de se heurter à des murailles silencieuses sans force sur les vivants. De ce point de vue, Bellanger s’en est donné à cœur joie.
Cependant, dans l’esprit de Sartre, cette facilité impose en retour un scrupule particulier, compte tenu de l’asymétrie absolue entre un vivant et un mort dont on ne prétend pas seulement analyser l’œuvre publique, mais pénétrer l’intimité. Mais à l’inverse de Sartre, Aurélien Bellanger ignore le scrupule. Il raconte n’importe quoi sur Bouvet, comme il le fait à propos des autres personnes qu’il identifie comme ses ennemis. Il fait dire à Laurent Bouvet des horreurs, et lui impute de sombres desseins. Sur France Culture, deux connaissances de Bouvet ont rétabli les faits, expliquant que Bellanger attribue à Bouvet le contraire de ce qu’il a voulu faire et de ce qu’il a effectivement dit(13)Écouter : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/repliques/laurent-bouvet-et-le-printemps-republicain-9732714.. Jamais, par exemple, Laurent Bouvet n’a prétendu que tout l’islam était contraire à l’universalité républicaine française et à la laïcité qui lui est historiquement associée. En réalité, Aurélien Bellanger n’a pas cherché à pénétrer un mort pour faire découvrir sa personnalité, sa complexité et ses problèmes intimes. Il a fait dire à un mort ce qu’il avait envie de lui faire dire(14)On ne trouve évidemment rien de tel dans le projet biographique de Sartre. Après avoir rappelé qu’« on entre dans un mort comme dans un moulin », Sartre avait ajouté : « L’essentiel, c’est de partir d’un problème », charge au biographe d’en trouver un. Celui que Sartre avait dégagé était la « mélancolie native », telle une « plaie profonde toujours cachée » que Flaubert lui-même avait avouée. Sartre a bâti sa biographie philosophique sur cet étonnement initial : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Une plaie peut-elle être native ? », Jean-Paul Sartre, L’idiot de la famille. Gustave Flaubert de 1821 à 1857, op. cit., p. 9. La seule question que pose Bellanger et à laquelle il prétend répondre est la suivante : comment Bouvet et ses complices ont-ils réussi à liquider définitivement la gauche ?.
Des laïques glaçants d’inhumanité ?
Pire encore que des marionnettes, les ennemis de Bellanger ressemblent à des machines programmées pour discréditer les musulmans et les Arabes. Chaque nouvel attentat islamiste est pour eux une nouvelle occasion d’accabler indistinctement les musulmans, de propager leur racisme et de faire pencher davantage le pays vers l’extrême droite. Il arrive cependant que Bouvet ne soit pas enchanté par un attentat islamiste. Ainsi, à la suite de la tuerie islamiste en 2012 devant une école juive, la réaction du Bouvet de Bellanger est que cela « tombait doublement mal. D’abord parce qu’on était à un mois de la présidentielle de 2012, ensuite parce qu’elle s’était produite un lundi, et que c’était le mardi soir qu’il dormait à Toulouse ». Ce faux Bouvet est glaçant d’inhumanité. Mais le plus sidérant dans ces inepties haineuses est la manière dont est évoquée sur un mode grand-guignolesque la progression de la maladie dégénérative de Laurent Bouvet, tout en feignant de livrer des détails cliniques sur le comportement du malade jusqu’à son dernier souffle. Miteux ? Pitoyable ? Minable ? Un peu des trois, et surtout : nul.
Une vraie fausse-enquête !
Que l’on mène une enquête réelle ou fictive, on cherche à établir, reconstituer ou éclairer la réalité des faits tels qu’ils se sont déroulés. On attend du récit d’une enquête qu’il soit celui d’une recherche aventureuse, avec ses aléas, ses fausses pistes, ses intuitions, ses déductions, ses bonnes pistes abandonnées puis remises sur le métier à la lumière d’éléments nouveaux. Des hypothèses sont mises à l’épreuve des faits et les analyses sont guidées par une volonté de vérité. Rien n’obligeait Aurélien Bellanger à prétendre écrire un roman d’enquête. Mais le pacte qu’il annonce à son lecteur n’est pas respecté, car son « enquête » ne part pas d’une présomption, mais d’une certitude. Avant de commencer sa pseudo-enquête, Aurélien Bellanger tient déjà les coupables. L’empilement de tableaux et de discours, qui font office de récit, ne sert qu’à valider sa pétition de principe, au prix du travestissement de la réalité lorsque celle-ci contredit sa croyance et ses haines.
Cette effarante compilation de ragots, de faits réels et de calomnies copiés-collés, piochés dans les réseaux sociaux et dans Wikipédia, a été moulinée selon le procédé de l’autopromotion d’une certitude. Le résultat est une mélasse aux capacités prévisionnelles cruellement mises en échec. Le livre achevé en juin dernier prétendait en effet expliquer l’effondrement définitif de la gauche au bénéfice de l’extrême droite. Mais patatras ! Entre-temps, la dissolution et les élections législatives ont changé la donne. La réalité s’est révélée moins sinistre que la fiction cauchemardesque. Le combat laïque et social, difficile et complexe dans un contexte très tourmenté, poursuit son chemin.
Notes de bas de page
↑1 | Voir son intervention sur France Inter : https://www.youtube.com/watch?v=yKPZF8o0dpw. |
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↑2 | Les événements qui ont suivi l’écriture du livre ont donné tort à l’auteur qui prétend expliquer pourquoi le Parti socialiste est mort : ni ce parti ni la gauche ne vivent leurs derniers jours. |
↑3 | Les autres protagonistes également rebaptisés par Aurélien Bellanger sont identifiables dans ce « roman à clé » ; le battage médiatique auquel le livre a donné lieu ne laisse de toute façon aucun doute sur leur identité. D’autres personnages apparaissent sous leur véritable nom. Tous les personnages sont négatifs, à l’exception de celui de Bellanger (l’auteur) qui s’est rebaptisé Sauveterre. |
↑4 | Le travail de marketing est bien huilé. Libération souligne qu’« il est des livres qui avant même leur apparition sur les étals des librairies ont déjà eu une vie, suscité des commentaires et des polémiques. Au point qu’on finirait par oublier que personne ou presque ne les a lus. C’est le cas du nouveau roman d’Aurélien Bellanger, Les derniers jours du Parti Socialiste. S’il n’est sorti que ce 19 août, il a été envoyé dans les rédactions début juin ». Source : https://www.liberation.fr/culture/livres/les-derniers-jours-du-parti-socialiste-laicite-de-la-peur-20240823_OMGVBDRTKJHRDK4S75GRPMYHJ4/. |
↑5 | Source : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-regard-culturel/le-regard-culturel-chronique-du-lundi-26-aout-2024-1982028. |
↑6 | Nous soulignons. L’article se conclut ainsi : « N’attendez pas le second tour de l’élection présidentielle de 2027 pour lire Les derniers jours du Parti socialiste, et comprendre le piège qui a été tendu à la gauche avec ce simple mot : laïcité ». Source : https://regards.fr/les-derniers-jours-du-parti-socialiste/. |
↑7 | De sinistre mémoire, l’Observatoire de la laïcité ne remarqua pas les multiples messages de détresse d’une grande précision que le professeur Samuel Paty avait lancés durant plusieurs jours avant d’être finalement décapité par un islamiste à la sortie de son établissement scolaire. |
↑8 | Les Gilets jaunes sont évoqués dans une bouillie inintelligible. |
↑9 | Source : https://www.francetvinfo.fr/culture/livres/les-derniers-jours-du-parti-socialiste-d-aurelien-bellanger-livre-d-histoire-contemporaine-ou-buzz-inutile-de-la-rentree-litteraire_6770182.html. |
↑10 | C’est le cas de Caroline Fourest et Raphaël Enthoven. Voir : https://www.franc-tireur.fr/mediapart-entre-fixette-et-fiction ; https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/raphael-enthoven-aurelien-bellanger-ne-se-conduit-pas-en-romancier-mais-en-necrophage-JETUPIMUORDHZPS32J7VK5DUCQ et https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/repliques/laurent-bouvet-et-le-printemps-republicain-9732714. |
↑11 | Écouter à ce propos : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/repliques/laurent-bouvet-et-le-printemps-republicain-9732714. |
↑12 | Jean-Paul Sartre, L’idiot de la famille. Gustave Flaubert de 1821 à 1857, Gallimard, 1971, p. 8. |
↑13 | Écouter : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/repliques/laurent-bouvet-et-le-printemps-republicain-9732714. |
↑14 | On ne trouve évidemment rien de tel dans le projet biographique de Sartre. Après avoir rappelé qu’« on entre dans un mort comme dans un moulin », Sartre avait ajouté : « L’essentiel, c’est de partir d’un problème », charge au biographe d’en trouver un. Celui que Sartre avait dégagé était la « mélancolie native », telle une « plaie profonde toujours cachée » que Flaubert lui-même avait avouée. Sartre a bâti sa biographie philosophique sur cet étonnement initial : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Une plaie peut-elle être native ? », Jean-Paul Sartre, L’idiot de la famille. Gustave Flaubert de 1821 à 1857, op. cit., p. 9. La seule question que pose Bellanger et à laquelle il prétend répondre est la suivante : comment Bouvet et ses complices ont-ils réussi à liquider définitivement la gauche ? |