Les islamistes (1) Courant politique qui considère les sociétés musulmanes comme perverties, il prône l’application de la Shari’a et le rétablissement du Califat. Composé de deux grandes écoles, celle des frères musulmans – Égypte 1928 – et celle du wahhabisme – péninsule arabique XXVIII-, les populations des pays musulmans sont les premières victimes des manifestations de violence de ce courant théocratique. seraient victimes de coups de force qui les spolieraient de « leurs victoires démocratiques ». Les François Burgat, Bernard Kouchner et autres Tarek Ramadan décochent déjà leurs plumes pour défendre « le droit démocratique des frères musulmans ». Essayons, par l’approche de la stratégie islamiste, de juger du sens et de la pertinence de ces affirmations et de l’engagement de ces héraults invétérés de l’islamisme. Faisons simple, restreignons nous aux fondamentaux :
L’islamisme et la démocratie
Les frères musulmans font le choix tactique d’investir les processus démocratiques pour instrumentaliser l’Etat au service de leur objectif stratégique de création d’émirats qu’ils regrouperont au sein d’un Califat théocratique. Toute leur littérature, depuis leur création, en atteste.
Le Djihad est un élément clef de la doctrine des frères musulmans. Ce concept implique et explique la création de groupes militaires en leurs seins. Les différences entres « modérés » et « fanatiques » sont celles-là même qui différencient dans les théories de la révolution sociale entre partisans de l’action de conscientisation de masse et partisans du rôle prééminent de minorités agissantes.
Avant d’arriver à exercer leur hégémonie sur une société, les islamistes avancent masqués. Ils mettent en œuvre leur stratégie de duplicité baptisée Ettaqiya. Au fur et à mesure que grandit leur influence cette Taqiya se trahit par la pratique d’un double langage, leurs véritables objectifs remontant progressivement à la surface.
Leur conception de la société exclut totalement la citoyenneté. Pour eux la société se stratifie :
· en croyants (les musulmans) qui dans la soumission bénéficient de droits politiques et s’acquittent de devoirs ;
· en dhimmis (protégés), les chrétiens et les juifs, ceux-ci s’acquittent d’impôts spécifiques et ne jouissent que de droits restreints, tout en étant soumis à de nombreux devoirs supplémentaires dont celui de s’effacer de l’espace public.
· en esclaves : en dehors des monothéistes, si le sort n’est pas la mise à mort, il est une réduction en esclavage.
La notion de citoyenneté est totalement absente de cette vision sociétale. La gouvernance y est l’affaire des gouvernants auxquels l’obéissance est religieusement fondée (2)Les athées et les agnostiques sont non seulement bannis de toute citoyenneté mais ils sont aussi niés dans leur humanité..
L’appareil de pouvoir y est un quasi clergé (dans le cas des shiites il est clairement identifié) dont la fonction est autant la gouvernance que l’interprétation du dogme religieux. Ses structures mêlent aspects gestionnaires et cléricaux.
Les islamistes ont une vision belliqueuse du monde. Ils définissent deux espaces globaux, celui « de paix » qui s’étendent sur « les terres d’islam » et le reste du monde définit comme un « espace de guerre ». La croyance religieuse est annonciatrice d’une promesse d’islamisation mondiale qui précèderait la fin des temps, ils ne sont pas prêts à renoncer à ce bellicisme.
Quelle est la compatibilité de l’islamisme avec la démocratie ? L’islamisme récuse la démocratie comme une négation de la souveraineté divine.
L’islamisme dans les banlieues
L’islamisme ne reconnaît pas l’appartenance à des Etats-nations. La seule identité validée dans cette pensée est celle de l’appartenance à l’Oumma (communauté des croyants – musulmans -). Voilà qui explique leurs comportements dans les banlieues européennes, ils acquièrent la nationalité du pays d’accueil, l’investissent comme un cheval de Troie pour promouvoir un communautarisme musulman (communauté – Oumma) en double substitution aux identités des pays « d’accueil » et « d’origine ». La nationalité acquise est une arme au service de leur identité de croyant – musulman. Cette substitution identitaire a des manifestations vestimentaires, alimentaires et sémantiques. Les tenues djihadistes banalisées dans l’espace public, le hidjab érigé en étendard, l’ostentation du manger hallal en cause et la rhétorique du « Salam alikoum » en signe de ralliement.
D’autres courants avaient ce souci de se distinguer de la société, par exemple par des « chemises brunes », pour lui imposer à terme de se soumettre à eux. Plus la prise de conscience sera tardive, plus il sera difficile de faire face au danger.
Notes de bas de page
↑1 | Courant politique qui considère les sociétés musulmanes comme perverties, il prône l’application de la Shari’a et le rétablissement du Califat. Composé de deux grandes écoles, celle des frères musulmans – Égypte 1928 – et celle du wahhabisme – péninsule arabique XXVIII-, les populations des pays musulmans sont les premières victimes des manifestations de violence de ce courant théocratique. |
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↑2 | Les athées et les agnostiques sont non seulement bannis de toute citoyenneté mais ils sont aussi niés dans leur humanité. |