La lutte contre le terrorisme est une priorité pour les communistes. Le meurtre de notre compatriote, Hervé Gourdel, nous rappelle que des groupes structurés sont prêts à tout pour faire régner la peur et la haine.
Les communistes participeront à tous les hommages nationaux ou locaux en la mémoire d’Hervé Gourdel dans le respect strict des volontés exprimé par sa famille.
Les communistes y participeront pour apporter à la famille et aux proches de la victime toute leur solidarité dans ce moment si difficile et douloureux pour eux. Nous réaffirmons notre indignation face à la cruauté et l’inhumanité des assassins d’Hervé Gourdel et face à celles de tous ceux qui se réclament du djihadisme.
Les communistes y participeront pour réaffirmer que face à ce déchaînement de violence et de haine, ils travailleront sans relâche à la cohésion de notre peuple dans toutes ses composantes et sans discrimination dans la lutte pour l’égalité, la justice et la solidarité.
Les Français ne tomberont pas dans le piège tendu par les terroristes, ou certains extrémistes de l’ordre nouveau. Aucune religion ne prône le recours à une telle barbarie et ne peut servir à justifier de tels actes de terreur. Nous saluons toutes celles et tous ceux qui se lèvent pour manifester leur liberté de conscience et dire non au terrorisme.
« Guerre » contre le terrorisme ou « lutte » contre le terrorisme ?
Le meurtre d’Hervé Gourdel met en premier plan la lutte contre les organisations terroristes. La sémantique n’est pas neutre. La « guerre » contre le terrorisme préconisée par le président de la République fait référence aux mots et à la politique de G.W. Bush après le 11-Septembre.
13 ans plus tard, nous voyons bien que cette stratégie est un échec et un désastre.
Un échec car elle nie que la structuration de ces groupes terroristes a été et est encore aidée par des puissances internationales et régionales comme l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie et les Etats-Unis eux-mêmes tant qu’ils servaient leurs intérêts ou servaient à diviser les peuples sur lesquels l’« Occident » prétend maintenir sa domination. Aujourd’hui les monstres échappent à leurs créateurs.
Un désastre parce que les 4 000 milliards de dollars mis dans cette « guerre » ont ont pour résultat d’être passéd’1foyer de djihadistes dans le monde à 13.
Il faut donc changer de politique. Le PCF souhaite qu’une véritable stratégie de lutte contre le terrorisme se mette en place. Cela nécessite d’avoir des objectifs clairs et les moyens financiers et humains d’agir sans compromettre les libertés individuelles. Cela suppose de sortir d’une logique de domination économique, politique et militaire au profit d’une logique de coopération, de développement, de démocratie.
Les meurtres antisémites d’un Merah ou encore le cafouillage du week-end dernier à l’arrivée de 3djihadistes en provenance de Turquie montrent que notre système de renseignements et de sécurité intérieur ont de sérieuses lacunes.
Les renseignements généraux et les services anti terroristes ont-ils les moyens techniques et humains pour remplir leurs missions ? et surtout quelles sont les priorités et modalités de leur mission ? Le dispositif juridique et législatif de notre pays est suffisant pour répondre à la menace terroriste, il faut encore l’appliquer, et ce dans le respect des droits et libertés.
Le Parlement n’est pas assez associé aux objectifs et moyens mis en œuvre. C’est indispensable pour éviter toute tentation de dérives autoritaires.
Non à la guerre, Oui à des mesures coercitives contre Daesh
Est-ce que les frappes aériennes menées par la France en Irak et par les Etats-Unis en Syrie vont empêcher ce qui s’est passé en Algérie avec le meurtre d’Hervé Gourdel ? A l’évidence non ! La France doit être unie derrière la famille d’Hervé Gourdel. Dans un moment tel que celui-là, la recherche de cohésion s’impose, mais elle ne peut se traduire par taire le débat qui existe sur la manière de mener efficacement ou non la lutte contre le terrorisme, et sur l’aide à apporter à ceux qui en Irak et en Syrie combattent l’ « Etat islamique ».
La force du mouvement Daesh, c’est à la fois de s’appuyer sur une base territoriale et une stratégie économique. Les objectifs militaires de la France au moyen de « frappes » en Irak, même ciblées, sont inefficaces dans la durée. Au lieu de dépenser des millions dans des frappes militaires, il serait plus utile d’aider de manière plus importante les combattants kurdes en Irak et en Syrie, et d’aider l’Irak à reconstruire son armée et son État.
Le terrorisme c’est d’abord une entreprise de la terreur et de conflits
Le terrorisme c’est d’abord une entreprise qui cherche à faire des profits financiers en faisant régner la terreur. Le chiffre d’affaires de Daesh dépasse le milliard de dollars par an. Des mesures internationales doivent être prises pour agir sur les États de la région qui arment et achètent aux groupes terroristes du pétrole, pour agir sur les finances des « émirs » chefs de bandes qui utilisent le terrorisme comme moyen de s’enrichir, et pour agir enfin sur les marchands d’armes qui profitent des trafics.
Parti communiste français, le 26 septembre 2014