BRÉSIL : Élections présidentielle, législatives et sénatoriales

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Le premier tour de l’élection présidentielle en chiffres :

Inscrits : 156 millions — abstention : 20 %.
Votants hors nuls et blancs : 118 224 165.

Résultats du 2 octobre:

– Luis Inacio Lula Da Silva : 48,40 % ;
– Jair Bolsonaro : 43,20 %.

Une victoire en trompe-l’œil

Lula, l’ex-président du Brésil de 2003 à 2011 revient sur le devant de la scène électorale. En 2018 pourtant, bon nombre d’observateurs ne donnaient pas cher de son avenir politique : il venait d’être jeté en prison où il passera 560 jours (d’avril 2018 à novembre 2019). Lula ne souhaitait pas se représenter, mais il était le seul à avoir encore assez d’aura dans le pays pour se dresser contre Jair Bolsonaro. Bolsonaro qui, après avoir végété 20 ans comme un obscur député, avait accédé le 1er janvier 2019, de façon assez inattendue, à la présidence de la République. Un choc déjà pour les démocrates brésiliens (et au-delà) puisque Bolsonaro avait toujours nié les agissements de la dictature des années 80 tout en affichant ouvertement des valeurs d’extrême-droite. Ce n’était qu’un début.

Rappel

C’est donc au tout début de l’année 2019 que Jair Bolsonaro prend ses fonctions de président de la République au Brésil. Quelques mois plus tôt, en octobre 2018, il a battu le candidat du Parti des travailleurs Fernando Haddad (56 % à 44 %). Lula qui était d’abord le candidat désigné du PT et en tête de tous les sondages pour l’élection présidentielle, n’a pas pu se présenter. Il est jeté après avoir été jugé et condamné à 12 ans de prison pour corruption.

Fernando Haddad qui le remplace perd, mais fait un score honorable (44 %). Pourtant, à ce moment-là, le Parti des travailleurs commence à être sérieusement atteint dans ses structures militantes par toutes sortes d’accusations et de condamnations qui frappent plusieurs cadres très importants du parti, et semble touché comme les autres partis brésiliens par la corruption chronique qui pèse depuis des décennies sur la vie politique brésilienne. Après avoir dominé, avec Lula, le paysage politique de 2012 à 2016, le PT amorce son déclin électoral lors des élections municipales de 2016 au cours desquelles le parti perd bon nombre de bastions, déclin amplifié par la mise à l’écart de la présidente de la République en exercice, Dilma Rousseff qui a succédé à Lula en 2013. En fait, Dilma Rousseff est victime en 2016 d’un coup d’État parlementaire rendu possible par la trahison de son vice-président Michel Temer, issu d’un parti allié, le MDB (Mouvement démocratique du Brésil). Ces trahisons sont hélas courantes dans la vie politique du pays.

Dès sa prise de fonctions en 2019, Jair Bolsonaro a donc les mains libres et va en faire usage. Le 19 mars, il est reçu à la Maison blanche par son mentor, Donald Trump, qu’il admire et à qui il rêve de ressembler. Les deux compères échangent sur leur vision commune du monde et les valeurs qui les unissent : positions anti-avortement et pro-armes, en faveur de l’église et contre les institutions. Les deux présidents se sentent forts et heureux de représenter à eux deux un demi-milliard de citoyens brésiliens et américains.

 

Bolsonaro part donc avec l’appui des États-Unis, quand ses prédécesseurs du PT s’affichaient plutôt avec les leaders des pays d’Amérique latine que le monde mediatico-politique désigne comme radicaux. Le premier communiqué commun signé à Washington pour l’occasion stipule que le Brésil (comme les États-Unis) appuie totalement Juan Guaido au Venezuela, qui vient d’être « nommé » président de la République par l’Assemblée nationale de son pays. Les deux présidents savent très bien que Juan Guaido s’est autoproclamé et que sa décision n’a aucune valeur, qu’elle survient hors de toute légalité nationale comme internationale. Mais ils se moquent des convenances internationales, qui n’ont plus cours quand on se dresse contre le communisme ! Ils démontreront tous les deux, tout au long de leurs mandats, combien ils se moquent des institutions, qu’elles soient nationales ou internationales.

L’idéologie appliquée

En fait, depuis 2019 et jusqu’aux résultats de ce premier tour de la présidentielle, Jair Bolsonaro n’applique pas un programme gouvernemental ; mais il met en place les piliers d’une idéologie faite pour durer. « Dieu – famille – patrie – liberté » sont les éléments fondamentaux de sa politique pour le pays. Il est vrai que le terrain est propice à cette implantation : le Brésil est un pays de croyances, les églises évangéliques y prospèrent et détiennent une très forte représentation (30 % du corps électoral). Le Brésil comme le reste de l’Amérique latine est très en retard sur la question de l’avortement. La violence et la délinquance font partie de son quotidien et la question de l’armement individuel y est donc très bien accueillie.

Bolsonaro entreprend de se défaire des carcans administratifs qu’il attribue aux gouvernements de gauche, supprime les aides aux plus défavorisés, aux associations et célèbre la liberté d’entreprendre. Pour prouver sa volonté sur les thèmes porteurs, il met en avant son épouse Michelle qui met en place un véritable plan stratégique pour intervenir dans les milieux évangéliques. Elle n’hésite pas à se mettre en scène en visitant des hôpitaux, des écoles… ce qui permet aussi d’« humaniser » un peu l’image de Jair ! Elle accomplit sa mission avec passion, organisation et réussite.

En 2020, le Covid frappe très fort au Brésil et cause la mort de 700 000 personnes. Le président refuse le port obligatoire du masque, nie l’épidémie (« c’est une grippe ») et ses effets tout en insultant les communautés (« il faut résister à la maladie, on est pas des pédés »), et banalise la mortalité (« il faut bien mourir, nous mourrons tous un jour »).

Bolsonaro ne dédaigne pas exploiter le thème de la criminalité et de la violence dans un Brésil où les gangs dictent leurs lois dans les favelas. Il autorise l’achat d’armes individuelles, il laisse proliférer les milices armées, qui sont un véritable soutien pratique à sa volonté politique de reprise en main et joue sur la confusion des genres : il est bien difficile de différencier le militant bolsonariste du milicien armé ! Lorsque ses militants d’extrême-droite tuent ceux du PT, il regrette la violence « qui n’est pas de son fait », faisant mine d’oublier que ce sont tout de même des membres de son parti qui assassinent des membres du PT.

Au plan international, tout comme son ami Donald Trump, il exècre les gouvernements de gauche communiste qui selon lui génèrent la pauvreté et la faim dans leur pays, semblant oublier que les derniers chiffres de la pauvreté dans son pays ont atteint des records. Il ne se comporte pas en Président qui se devrait de respecter ses voisins ; tout comme son homologue américain, la scène internationale est une tribune de laquelle il assène des coups contre « le socialisme et le communisme ».

La liste des accusations contre Jair Bolsonaro est longue lorsque le 16 août dernier débute la campagne officielle pour les élections présidentielles. Les sondages continuent à annoncer une victoire confortable de Lula au second tour, pendant que Bolsonaro, lui, continue à s’en prendre aux institutions électorales : il menace de ne pas reconnaître les résultats, souhaite revenir au vote papier, insulte les journalistes, avec une préférence pour les femmes, lors de ses apparitions télévisées. Mime-t-il Donald Trump ? Pas tant que cela. C’est surtout qu’il applique sa stratégie, s’adresse à son électorat, à ce noyau dur d’évangélistes, d’adversaires de l’avortement, d’anti-homosexuel, d’anti-LGBT, d’anti partis de gauche. Il s’adresse à ses partisans dont la définition de la liberté est : « Marche avec nous si tu veux exister ! »

Résultat : alors qu’à la veille du vote, les sondages les plus optimistes donnaient Lula élu au premier tour avec 51 % de voix contre 36 % à Bolsonaro, les chiffres sont autres le dimanche 2 octobre en soirée. La victoire de Lula est incontestable avec 48,40 % des voix, comme prévu par les instituts de sondage. Mais le président sortant est bien au-delà des 36 % qu’ils avaient avancés. Il affiche 43,2 %, un score qu’aucune enquête n’avait seulement approché.

Constat du premier tour

Le résultat est surprenant. Les instituts de sondages présentaient, presque tous les jours, un nouveau sondage qui confortait le précédent et les médias relayaient ces chiffres toujours plus convaincants, s’appuyant sur tel ou tel universitaire, tel ou tel chercheur, tel ou tel politologue qui venaient tous confirmer la défaite annoncée de Jair Bolsonaro.

Cette situation me rappelle étrangement celle du Venezuela en 2017 et 2019 : les quotidiens et les radios, nationaux et internationaux (la France n’était pas en reste), s’enflammaient sur le départ imminent de Maduro à Cuba et l’arrivée de Juan Guaido à la tête du pays. Je m’efforçais de réfuter ces arguments qui ne prenaient pas en compte tous les paramètres. J’essayai de faire comprendre à mes interlocuteurs qu’il n’en serait rien. D’ailleurs Nicolas Maduro est toujours en place.

Les mêmes voyaient en Colombie une stabilité politique et économique sans pareille pour l’Amérique latine, une sécurité retrouvée grâce à une droite toujours victorieuse qui étouffait toute contestation, synonyme de subversion et d’appui à la guérilla. Or depuis des années, la cocotte-minute bouillait et a donné fort heureusement la victoire tant espérée de la gauche en portant Gustavo Petro à la présidence de la République !

Au Brésil, les médias et les instituts de sondages ont aussi pris leurs désirs pour des réalités, face à un Bolsonaro arrogant, limité, raciste, homophobe, peu sympathique, irrespectueux, parfois complètement illuminé, comme lorsqu’il convertit son mandat en mission au service de Dieu et s’adresse à ses partisans comme les nombreuses et puissantes églises évangéliques s’adressent à leurs fidèles. Le Parti des Travailleurs a perdu sa force militante, tandis que Bolsonaro s’appuyait sur les innombrables églises pour faire passer ses messages. Il a ainsi renforcé sa base, sur le terrain, au plus près des réalités et de la vie des gens.

En fait, en fin politique, Lula sait bien que le PT de 2022 n’a plus rien à voir avec celui qui l’a porté au pouvoir et appuyé durant ses mandats (2006 à 2012) puis appuyé Dilma Rousseff jusqu’en 2016. Il a donc pris une décision et tendu la main à son adversaire de toujours, Geraldo Alckmin, du centre droit, ancien chef d’un autre grand parti traditionnel, le PSDB, pour lui demander d’être son vice-président. Face au danger de l’extrême droite, il a créé une grande alliance, très large, intéressante sur le papier, mais plus difficile à faire entendre aux électeurs, car le centre de gravité de cette alliance n’est plus vraiment à gauche.

Le match électoral a donc eu lieu avec une belle affiche : d’une part l’ancien syndicaliste métallo et ex-président, condamné à la prison (puis gracié) face au président sortant, d’extrême-droite, évangéliste, sectaire, dont la gestion du dossier de la pandémie s’est révélée catastrophique. Un duel de telenovela. Mais contre toute attente, Bolsonaro n’est pas vaincu. Il obtient pour la présidentielle 43 % des voix, il est vainqueur à Rio, vainqueur à Sao Paolo, et arrive avec jusqu’à dix points d’avance dans ces super mégapoles. Pour l’élection de gouverneurs (27 États), huit de ses candidats sont élus au premier tour, contre 3 pour le PT. Pourquoi donc ces résultats ?

C’est toute la différence entre la réalité politique et sociale des pays d’Amérique latine et ce que les médias décident d’en faire. Pour ceux qui ont lu les articles des quotidiens français sur le sujet avant la soirée électorale, Bolsonaro devait mordre la poussière. On lui ferait payer dans les urnes ses extravagances, sa gestion du Covid, les incendies de l’Amazonie, son homophobie, sa misogynie, son goût pour les armes, ses liaisons dangereuses avec les évangélistes et d’ailleurs, les sondages allaient dans ce sens… Eh bien non !

Un militant pour nous aider à comprendre

Afin de compléter mon analyse, j’ai demandé à un ami militant qui vit au Brésil et qui milite dans son pays de m’aider à comprendre la situation. Bruno est très au fait de la situation politique et sociale de son pays. Je lui ai posé deux questions :

Question : Que s’est-il passé dimanche, après les innombrables annonces sur la victoire de Lula au premier tour, on attendait un écart plus grand avec Jair Bolsonaro ? À quoi attribuer l’erreur des instituts de sondages et comment se profile le second tour ?

Réponse : Ces dernières semaines, et surtout ces derniers jours, plusieurs instituts de sondages donnaient Lula vainqueur avec 51 %. Samedi 1er octobre, à la veille du scrutin, il était clair pour eux que Lula serait élu et que Bolsonaro ne comptabilisait pas plus de 36 % des voix.

Que s’est-il passé entre samedi et dimanche ? Déjà sur le candidat Lula, les sondages ne se sont pas trompés, qui l’ont donné en tête depuis des mois, à raison. Mais pour Bolsonaro c’est autre chose. Tout d’abord, je ne partage pas l’explication de certains analystes sur un supposé vote caché, du genre « les gens ne disent pas ouvertement pour qui ils vont voter ». Mais il s’est produit un mouvement massif de l’électorat entre samedi et dimanche. On voit que samedi le vote nul et blanc était de l’ordre de 11,5 %, mais qu’au final il n’a été que de 4,5 %. Ces 7 points de différence sont partis chez Bolsonaro.

Comment puis-je l’affirmer ? Le balancier s’est produit dans les trois plus grandes réserves de voix, Rio, Sao Paolo, et l’État du Minas Gerais. À Rio et Sao Paolo, Lula était donné vainqueur depuis des semaines, avec 7 points d’avance sur Bolsonaro, et c’est le contraire qui s’est produit. Idem pour le candidat PT au poste de gouverneur à Sao Paolo, Fernando Haddad : toutes les enquêtes le donnaient en tête au premier tour, mais il arrive second avec 7 points de retard sur le candidat de Bolsonaro.

Ce balancier s’est produit dans tous les bassins industriels où l’emploi est important. Ce sont les classes moyennes qui se sont tournées vers Bolsonaro au dernier moment et l’ont fait passer de 36 % dans les sondages à 43 % le jour de l’élection. En effet, les Brésiliens qui gagnent jusqu’à deux smic restent plutôt fidèles à Lula, mais les autres, ceux qui se situent entre 2 et 10 salaires minimums, eux, se sentent menacés. Les plus bas salaires ne payent pas d’impôts, les plus riches en gros, non plus, mais les plus taxés ce sont les classes moyennes qui gagnent entre 2 et 10 salaires moyens. De plus ces classes veulent garder leurs petits privilèges, une employée de maison à bas tarif par exemple. Lula avait octroyé des droits aux milliers de femmes de ménage, qui tous les jours sont au service de ces classes moyennes ou riches. Bolsonaro les a annulés, et ces gens-là ne veulent pas revenir en arrière et perdre ce que Bolsonaro leur a fait gagner.

Là, je vous réponds sur la différence entre les sondages et le résultat du scrutin, mais je voudrais vous parler du fond, et répondre à la seconde question sur le second tour.

Il faut avoir à l’esprit que Lula, le PT et sa coalition, affrontent non pas un parti politique traditionnel, mais un mouvement idéologique qui s’appelle le néo-fascisme. Et face à cela il faut que le Parti des travailleurs et les autres membres de la coalition se réveillent pour le second tour, mais aussi pour la suite, s’ils ne veulent pas que le pays vire totalement à l’extrême-droite. Nous n’avons pas à faire à des poètes, ce sont des fanatiques. Ils sont structurés, organisés, disposent de beaucoup de moyens. À Rio, ils se confondent avec les milices pour rétablir l’ordre par exemple.

 

Le PT a été trop docile ces derniers mois. Il faut être plus présent dans les quartiers, reprendre le drapeau et le combat de la rue qu’on a laissé aux autres. Ils ont tué plusieurs militants, saccagé des appartements parce que les locataires affichaient le drapeau rouge du PT.

Notre réaction doit être à la hauteur de l’enjeu. Nous avons à faire face à une idéologie fasciste. Il faut se battre pour affronter ces gens. La violence politique est là et il faut y répondre par la masse, la force militante. Je dis donc à mes camarades : il faut répondre par nos valeurs, les crier haut et fort.

Face à « Dieu – famille – patrie – liberté », il faut répondre frontalement par notre combat pour un autre Brésil. Il faut s’adresser à nos militants pour reprendre le chemin de la rue, en distribuant des tracts, en appelant au débat, en organisant des forums dans les universités, les ateliers, les usines. Il faut réinvestir le terrain perdu. Ces classes moyennes qui ont basculé le 2 octobre, nous voulons qu’elles puissent vivre et se sentir heureuses dans un pays où les riches doivent payer plus d’impôts.

Lula par sa démarche, en créant cette grande coalition, a eu une réponse d’homme politique censé, de vrai homme d’État, pour se dresser contre ce fascisme. Mais il faut aller plus loin, donner un contenu, un programme plus large en direction de ces électeurs pour le second tour, les rassurer sur leur avenir. Il faut aussi continuer à lutter pour que nos électeurs fidèles continuent à nous suivre, et ce n’est pas incompatible. Regardez le bastion de Lula, la région du Nordeste, la plus pauvre du Brésil, qui lui reste fidèle et vote pour lui à 65 %.

Bolsonaro et ses représentants sont les plus nombreux au Sénat et à l’Assemblée nationale sans avoir la majorité absolue. Le Brésil est très compliqué à ce niveau-là, et nous en reparlerons. Mais l’idéologie demeure et ils vont continuer à vouloir peser. L’élection du 30 octobre n’est qu’une étape. Lula garde toutes ses chances pour l’emporter, mais on sait déjà que l’après sera dur, très dur. »

En conclusion

Ces élections au Brésil mettent en lumière la pression que le pays a subie depuis le départ de Dilma Rousseff en 2016, suite à un coup d’État qui devait mettre fin à l’aventure du Parti des travailleurs dans un sous-continent « trop réfractaire » au modèle américain. Si Joe Biden et son gouvernement ont montré leur préférence (de circonstance) envers Lula ; Donald Trump, les gouverneurs et membres du congrès qui lui sont proches n’en soutiennent pas moins Jair Bolsonaro. La victoire annoncée de Lula au second tour ne calmera pas les ardeurs d’une extrême-droite qui disposera de bastions très importants, comme l’État de Minas Gerais où le gouverneur pro Bolsonaro a été élu au premier tour en ravissant le siège au PT ou Rio de Janeiro qui a élu un gouverneur bolsonariste au premier tour avec dix points d’écart et sans doute Sao Paolo (le plus gros réservoir de votants) où les sondages prévoyaient la victoire du candidat de Lula, mais où le candidat bolsonariste est malgré tout arrivé en tête. Le combat idéologique continue ici au Brésil, comme en France et en Europe où l’extrême-droite gagne du terrain.

Rien ne sert de se lamenter, il faut continuer à militer sans relâche. Ici au Brésil, l’extrême-droite et les évangélistes ne font qu’un en une véritable croisade idéologique, et n’hésitent pas à s’imposer par la violence, verbale ou physique.

Rien ne sert de se lamenter, il faut continuer à militer sans relâche. Ici au Brésil, l’extrême-droite et les évangélistes ne font qu’un en une véritable croisade idéologique, et n’hésitent pas à s’imposer par la violence, verbale ou physique. Dans ce contexte, les partis politiques traditionnels (y compris le PT) n’impressionnent pas la machine militante fanatique mise à la disposition de Bolsonaro, qui a pour l’instant la dynamique avec lui, ce qui n’est plus tout à fait le cas de la coalition Lula.

Après ce premier tour, Lula tout comme Bolsonaro engrangent les soutiens des personnalités battues aux présidentielles ou élues au premier tour comme gouverneur. Mais comme me le rappelait Bruno : « les personnalités je m’en moque ; ce qui compte, c’est le nombre de divisions de militants et d’électeurs ». Car c’est avec eux que se jouera ce second tour. Bolsonaro bénéficie indéniablement d’une dynamique, mais Lula ne manque pas de ressources.