La Convergence nationale Services publics, ses collectifs et ses partenaires syndicaux, associatifs et politiques, ont décidé de lancer une campagne « Pour que vive la Sécurité Sociale !», prévue par le programme du Conseil national de la Résistance, pour les 75 ans des ordonnances des 4 et du 19 octobre 1945 et des 4 grandes lois d’Ambroise Croizat de 1946.
Les quatre conditions portées alors par les constructeurs de la Sécurité sociale furent, pour le régime général :
• la solidarité entre les branches de la Sécurité sociale (détruite par les ordonnances de Gaulle-Pompidou de 1967),
• le financement par le salaire socialisé (modifié d’abord par la CSG de Mitterrand-Rocard – et par chacun de ses successeurs),
• le principe de la solidarité (à chacun selon ses besoins, chacun y contribuant selon ses moyens) amenuisé à partir du forfait hospitalier du deuxième gouvernement Mitterrand-Mauroy et accentué par tous ses successeurs,
• et enfin, et ce ne fut pas le moindre, la gestion de la Sécurité sociale, non pas assurée par l’État ou le privé, mais directement par les représentants élus par les assurés sociaux représentant 75 % des conseils d’administration (supprimée par le paritarisme des ordonnances de Gaulle-Pompidou de 1967 et par la décision de ne pas organiser l’élection en 1989 par Mitterrand-Rocard et puis par sa suppression en 1995 par Chirac–Juppé).
La Convergence Nationale Services Publics rappelle que le but de la Sécurité Sociale est d’assurer une protection de haut niveau de la naissance à la mort de tous les assurés sociaux et de leurs familles. La Convergence Nationale Services Publics propose que la Sécurité Sociale doit se réapproprier la définition de la santé de l’OMS de 1946 à savoir que la santé n’est pas l’absence de maladie et d’infirmité mais un état de bien-être physique, social et psychique. Elle doit donc prendre en charge tous les déterminants de la santé et combattre toutes les inégalités sociales de santé.
Cette campagne a débuté par l’appel de Saint-Étienne du 4 octobre 2020 signé par 38 organisations et par 75 personnalités. Elle s’est poursuivie par des réunions en visioconférence sur la Sécurité sociale intégrale (100 % Sécu), sur la branche Autonomie, sur le nécessaire pôle public du médicament et contre la privatisation de la santé, sur la nécessité d’un retour à la gestion de la Sécurité Sociale par les assurés sociaux et sur la mobilisation et le rassemblement indispensable pour cette reconquête d’une Sécurité Sociale solidaire avec l’appel du 22 mai. Cette reconquête doit d’abord porter sur les branches Santé-Assurance-maladie, Retraites, Famille (avec ses prestations familiales, logement et précarité), Accidents du travail et maladies professionnelles et Autonomie. Mais elle doit aussi viser à élargir la protection sociale pour assurer la sécurité du salaire, du logement, de l’alimentation, en lien avec les services publics. Un appel commun entre la Convergence nationale Services publics et la Coordination nationale des lieux de culture occupés a entraîné une conférence de presse nationale pour présenter les dizaines de manifestations prévues le 22 mai demandant une année « blanche » pour l’assurance-chômage et l’abrogation du décret du 30 mars (avec un recours auprès du Conseil d’État qui sera déposé le 21 mai) ainsi que des nouveaux droits sociaux et la défense de la sécurité sociale. Un autre partenariat a été scellé entre la Convergence et le journal L’Humanité.
Le Conseil d’administration de la Convergence a également, mis en discussion une initiative de la Convergence, de ses collectifs et de ses partenaires fin septembre ou début octobre aux fins de mobiliser, d’abord contre le PLFSS, puis durant l’année 2021 et 2022 jusqu’au 24 avril 2022, 75ème anniversaire des premières élections de la Sécurité sociale.
La Convergence appelle donc les assurés sociaux à créer des collectifs locaux de la Convergence et de s’y rassembler et assurer une forte mobilisation pour une refondation solidaire de la Sécurité Sociale dont notre pays a fort besoin. Dit autrement, la Convergence souhaite engager avec le plus grand nombre la problématique suivante : « Quel plan de reconquête de la Sécurité sociale ? » en reposant les questions écartées par le capitalisme néolibéral à savoir la satisfaction des besoins de santé de toute la population, la démocratie et le financement nécessaire.