Alberto Serrano est militant de Podemos Paris.
En Espagne, on écrit les dates importantes en concaténant le nombre du jour avec l’initiale du mois : par exemple le 23F désigne la tentative de putsch du 23 février 1982, le 15M nomme l’irruption de la révolte populaire « des indignés » le 15 mai 2011, et ainsi de suite.
Le 24M désigne donc le dimanche d’élections du 24 mai 2015 : élections municipales dans tout le pays et renouvellement des parlements de 13 des 17 communautés autonomes – équivalentes aux régions, mais avec des compétences très étendues (restent à renouveler les parlements basque, catalan et galicien, l’Andalousie ayant voté de façon anticipée en mars dernier).
24M signe désormais le jour où les peuples d’Espagne auront commencé à ouvrir en grand fenêtres et volets, faisant passer un grand courant d’air frais dans tout le pays, balayant les toiles d’araignée, réduisant en poussière une partie de la vieille classe politique telle une bande de vampires carbonisée par le soleil du jour.
Comme par le passé, en Espagne la vague du changement démarre dans les villes ; ces élections ont fait tomber en miettes la mainmise du parti gouvernemental ultra-corrompu PP sur les plus grandes villes et régions, presque toutes entre ses mains jusqu’alors. Les déchiqueteuses de documents tournent à plein, de façon spectaculaire à Madrid – où les perdants du PP ont très peur de ce que pourrait trouver la nouvelle équipe dirigée par la juge Manuela Carmena sur le pillage des biens publics durant ces années…
Madrid et Barcelone, mais aussi notamment Saragosse, Cadiz, La Corogne, Saint-Jacques de Compostelle, Las Palmas de Gran Canaria, Oviedo… Dans toutes ces villes, des listes de large rassemblement citoyen initiées par Podemos ont gagné et vont porter à la tête des municipalités des personnes issues du peuple et à des années-lumière du profil de politicien professionnel dont les Espagnols en majorité ne veulent plus (ajoutons Valence, où deux listes de rassemblement citoyen, qui n’ont pas su aller ensemble au scrutin, sont tout de même largement en tête).
Les Espagnols appliquent ainsi la belle consigne des dirigeants de la Commune de Paris, qui en avril 1871 appelaient le peuple de Paris a élire ses représentants en choisissant les plus valeureux en son sein et surtout ceux qui n’étaient pas candidats, car leur désintéressement n’en ferait que de meilleurs élus.
Il en a été ainsi à Madrid, où les dirigeants de Podemos sont aller chercher Manuela Carmena qui ne s’est laissée convaincre que quelques semaines avant le scrutin ; ainsi d’Ada Colau, travailleur social engagée ces dernières années contre la vague d’expulsions par les banques de dizaines de milliers de familles de leurs logements, qui a franchi le pas pour en finir avec la gestion ultraréactionnaire de la droite indépendantiste à Barcelone. Citons aussi Monica Oltra, la très jeune dirigeante du rassemblement valencien « Compromis » (traduire par « engagement »), ou en Aragon Pablo Echenique, chercheur en physique fondamentale et handicapé circulant en fauteuil électrique, ou bien encore « Kitchi » Gonzalez, jeune prof d’histoire de collège bientôt maire de Cadiz, etc.
Le 24M, Podemos, qui n’existait pas avant 2014, a obtenu 16 % des voix des scrutins régionaux. Il est à égalité avec le PSOE en Aragon, et peut y revendiquer la présidence. Au Pays valencien, Compromis et Podemos, d’être ensemble, auraient été en tête ; leur rapprochement les met en position de revendiquer la présidence de cette région.
Podemos ne se présentait pas en tant que tel aux élections municipales, mais entendait y promouvoir des listes de rassemblement citoyen. Cette orientation, décidée en novembre 2014 lors de la création du parti, actait l’impossibilité matérielle de garantir sur tout le territoire la constitution de listes valables ; elle entendait privilégier également la promotion de rassemblements nés d’une dynamique « d’en bas » et singuliers à chaque ville.
Cette dynamique n’a pas été possible partout, et l’absence du nom « Podemos » sur les bulletins municipaux aura sans doute pu freiner en partie le vote régional (ainsi par exemple à Séville où les différents acteurs locaux n’ont pas su se rassembler, nombre d’électeurs demandaient aux assesseurs sur quelle liste était Podemos, et deux listes à l’appellation proche ont conduit à disperser les voix). Mais là où Podemos a réussi à structurer le rassemblement, les résultats sont historiques, comme on l’a vu à Madrid et Barcelone.
Le petit parti centriste anti-corruption UPyD disparaît des écrans radar après cette élection, alors qu’il semblait pouvoir progresser fortement selon les enquêtes d’il y a un an. La coalition IU (équivalent du Front de gauche français) subit un revers historique en devenant un petit parti alors qu’elle était la troisième force du pays, donnée en progrès par les enquêtes de début 2014 ; IU a vu ses divisions internes exploser depuis le surgissement de Podemos et l’appel d’air que ce nouveau parti a provoqué pour le renouvellement des vieux appareils. Par contre, le parti de centre-droit Ciudadanos, né en 2007 en Catalogne et longtemps confiné à cette région, a connu une poussée remarquable au-delà de 10 %, sans pour autant réussir à entrer dans tous les parlements régionaux (contrairement à Podemos).
Le 24M, les deux partis dominant la vie politique espagnole depuis 1982 – PP de droite et PSOE de gauche – ont perdu leur domination écrasante. Au scrutin régional (qui ne se déroulait donc pas sur tout le pays), ils sont passés en six ans de 80 % des suffrages à eux deux à 50 % (avec avantage au PP).
La chute du couple PPSOE est inexorable. C’est la fin du bipartisme qui verrouillait complètement les institutions espagnoles, l’alternance sans alternative du PP et du PSOE pour la même politique, en masquant par les confrontations « sociétales » (avortement, mariage gay notamment) leur soumission aux volontés de l’oligarchie patronale (qui compte les deux anciens présidents Aznar et Gonzalez dans ses conseils d’administration).
C’est une étape décisive de la profonde crise du régime né de la « transition démocratique » en 1978, miné par la corruption à outrance qui a provoqué la multiplication des scandales concernant en premier lieu le PP, mais aussi la famille royale, les indépendantistes catalans, le PSOE, et a même hélas éclaboussé les syndicats et IU.
Malgré la fin du terrorisme de l’ETA, les aspirations indépendantistes en Catalogne et au Pays Basque sont ravivées par la crise et nourries par les stratégies opportunistes de confrontation identitaire déployées en face-à-face, voire en complicité, par le PP et la droite indépendantiste, notamment en Catalogne (le PP se donnant le rôle de rempart de l’unité de l’Espagne, les nationalistes de droite catalans promouvant l’indépendance comme projet d’avenir radieux face à la crise et faire oublier leur corruption massive et leur politique ultralibérale).
La crise de régime a été accélérée par l’effondrement du « modèle économique » désastreux basé sur les banques et l’immobilier (le « ladrillazo », bétonnage effréné). Puis l’austéricide appliqué à partir de 2008 a brisé le « deal » historique de la transition : « blanchiment » de la vieille oligarchie franquiste et intégration de nouvelles élites « de gauche », contre développement d’un État social et conquête de nouveaux droits démocratiques et d’expression – dans la limite du bipartisme.
Le parti socialiste espagnol, sur ordre de Bruxelles, a « sauvé » les banques en 2008 à coup de centaines de milliards d’argent public après l’éclatement de la bulle immobilière, puis a engagé la politique d’austéricide – qui lui a valu son effondrement électoral. Cette politique, aggravée par le PP à son arrivée au pouvoir en 2011, a plongé des millions d’espagnols dans la dégradation et la pauvreté, provoquant par exemple le départ de près d’un million d’espagnols du pays et celui de plus de 500 000 travailleurs immigrés, générant chômage de masse (24% de la population active malgré l’émigration de masse, 52% parmi les moins de 25 ans), chute des salaires, précarité généralisée (91% des contrats de travail signés sont précaires).
Avant le 24M, l’Espagne a vécu le 15M : le surgissement en 2011 du mouvement des « indignés », dont l’un des mots d’ordre clef était « ¡No nos representan ! » (Ils ne nous représentent pas). Ce mot d’ordre s’adressait bien au bipartisme et à la royauté autant qu’à tous les « vieux » appareils, progressivement installés dans le cadre institutionnel et l’acceptant : la coalition Izquierda unida (IU) avec le PCE, les syndicats UGT et CCOO (commissions ouvrières, équivalent de la CGT en France), sans parler des partis nationalistes institutionnels catalans, basques, etc.
En même temps que ce rejet des vieux appareils et de l’oligarchie financière, le mouvement du 15M scandait « Si, ¡se puede ! », « oui, c’est possible ! » : il y a bien, contrairement au matraquage idéologique du PPSOE et des médias aux ordres, une alternative de progrès à la politique de destruction de l’État social et de dépouillement des droits du plus grand nombre au nom de la dette, de l’Europe et de l’appétit insatiable de profits des oligarques.
Le mouvement du 15M est comme le point d’orgue d’une vague de mobilisations populaires puissantes, provoquées par la violence des « recortes », coupes claires pratiquées par le pouvoir dans tous les dispositifs sociaux. Ainsi à Madrid la Marea blanca (« marée blanche ») contre la destruction des services de santé et la privatisation des hôpitaux, mais aussi les manifestations inédites contre les politiques urbaines de ségrégation sociale (certaines devenant émeutes pour cause de répression policière à Barcelone ou Burgos), ou encore les luttes contre les expulsions massives de logements par les banques (de ces luttes a émergé Ada Colau, bientôt maire de Barcelone, qu’il faut voir se faire embarquer par la police dans les sit-in), sans omettre les mobilisations ouvrières contre les plans de licenciements massifs dans les usines ou les mines – marche des mineurs sur Madrid en 2013, occupations et manifestations puissantes de travailleurs en grève, etc.
Point commun à ces luttes massives, ces « marées », et au 15M : l’adoption de nouvelles formes d’organisation misant sur la souveraineté populaire et rejetant les « vieux appareils » syndicaux et militants, à la remorque et largués par ces mouvements.
De « Si, ¡se puede ! » (Oui, c’est possible) à « Podemos » (Nous pouvons), le pas aura été franchi fin janvier 2014, voilà 16 mois à peine, avec l’initiative lancée par un petit groupe de professeurs de l’université de Madrid, connus pour les émissions de débats politiques qu’ils produisent sur internet – surtout Pablo Iglesias, devenu invité récurrent sur certains plateaux télé où il portait avec brio l’esprit et les idées du 15M.
Un appel intitulé « mover fichas » (prendre l’initiative, se lancer) et signé d’une trentaine d’intellectuels et activistes – dont Juan-Carlos Monedero – les avait mis en mouvement. Début janvier 2014, Iglesias et Monedero rencontraient Cayo Lara, principal dirigeant de IU, pour lui proposer l’initiative d’une liste de large rassemblement ouverte aux activistes des luttes sociales et du 15M, par l’organisation de primaires ouvertes. Mais IU, à qui les sondages prédisaient qu’elle capitaliserait en partie le mécontentement croissant, n’avait pas l’intention de partager les places à gagner pour les personnes de son appareil, et ne se fixait pas l’objectif de gouverner pour mettre fin à l’austéricide et changer le modèle de pays (tout au plus se voyait-elle influencer « à gauche » un gouvernement socialiste).
Pablo Iglesias lança donc un appel, le 17 janvier, pour la constitution d’une force ouverte participant aux élections européennes. Il recueillit via internet les 50 000 soutiens que Podemos posait comme condition pour aller de l’avant : 50 000 soutiens en… 24h. Quatre mois plus tard, Podemos obtenait 9 % et 5 députés – alors qu’aucun sondage ne lui en accordait plus d’un (Podemos égalait ainsi IU).
L’équipe de Podemos décida ensuite d’organiser le nouveau parti et engagea un processus constituant. L’objectif : se préparer pour gagner les élections générales (législatives) de novembre 2015 – « asaltar los cielos » (partir à l’assaut du ciel). Quelques mois plus tard, après le congrès constituant de novembre 2014 et jusqu’en janvier 2015, les enquêtes donnaient même Podemos comme premier parti en intentions de vote.
À partir de janvier, la contre-offensive particulièrement violente des médias « mainstream » avec l’intervention directe des ministres du gouvernement, consista à salir le nom des principaux dirigeants en montant en épingle tout et n’importe quoi – le quotidien « de référence » El Pais, proche du PSOE, n’étant pas en reste au mépris de toute éthique professionnelle.
L’autre volet de la contre-offensive a été la convocation par le PSOE d’élections anticipées au parlement d’Andalousie, obligeant ainsi Podemos à engager une campagne électorale en février sans avoir pu s’organiser en parti politique dans cette région. Le but du PSOE andalou était de prendre Podemos à contre-pied et de maintenir sa mainmise sur cette région qu’il gouverne depuis plus de trente ans. Le pari aura presque réussi, puisque le PSOE a retrouvée sa première place (perdue au profit du PP en 2011) – bien qu’il fasse le plus mauvais score de son histoire. Podemos obtenait 15% et la troisième place : c’est certes le triple qu’aux européennes, mais cela a suffi pour enclencher le discours médiatique sur le « dégonflement » de Podemos, le maintien du bipartisme, etc. (Dommage collatéral des élections anticipées : la défaite cuisante de la coalition écolo-communiste IU, qui participait au gouvernement d’Andalousie jusqu’à ce que le PSOE la congédie, et qui aura payé son soutien au PSOE sans mettre en cause le clientélisme et la corruption qui marquent sa gestion.)
Troisième volet de la contre-offensive : la promotion du petit parti Ciudadanos, se présentant comme neuf et anti-corruption et disputant à Podemos sa place de parti du renouveau. Ciudadanos, parfaitement ultralibéral, rassure « les marchés » : puisque le PP est tellement discrédité qu’il va finir en lambeau, la mise en avant de Ciudadanos permet d’avoir en réserve une alternative afin que si tout change, rien ne change. Mais on a vu, avec les résultats du 24M, que cette opération a certes fonctionné mais n’a pas atteint le résultat espéré par l’oligarchie : Ciudadanos n’est pas passé devant Podemos, et son influence sur les prochaines désignations des maires et des présidents de régions va être très limitée, au contraire de Podemos.
La contre-offensive de l’establishment et la rudesse des coups bas ont un peu surpris les dirigeants de Podemos, comme ils le reconnaissent eux-mêmes, et en auront fortement marqués certains – notamment Juan-Carlos Monedero, particulièrement harcelé par les médias et qui a fini par quitter la direction début mai.
Par ailleurs mais dans la même séquence, la construction d’un parti selon des modalités accélérées a mis en forte tension la logique d’une organisation centralisée et hiérarchisée face à la volonté de promouvoir systématiquement la démocratie d’assemblée et la participation la plus large possible à toutes les décisions. Si la volonté d’aller vite s’explique par les échéances électorales, cette construction accélérée – avec un processus d’élections de structures dirigeantes qui a créé des confrontations et déjà des blessures et déceptions – a laissé se diffuser, dans une partie de la base activiste, le sentiment de perdre une part d’âme et la crainte de devenir un parti « comme les autres ». En démissionnant (tout en restant activiste « de base ») Juan-Carlos Monedero exprimait bien cela.
Le 24M a montré que, pour Podemos, l’hiver à la défensive est terminé. Podemos a franchi une nouvelle étape en s’imposant comme la force incontournable et qui peut gagner. Pour cela, il a retrouvé son rôle de dénonciation du régime épuisé et corrompu de 1978, et en même temps sa place dans la défense du peuple soumis aux dures injustices de la politique ultralibérale. De façon très caractéristique, les percées électorales aux municipales de Madrid et de Barcelone ont été permises par la mobilisation déterminante des électeurs des quartiers populaires, où l’abstention massive est d’habitude la règle.
Podemos a aussi démontré la sincérité de son projet d’approfondissement de la démocratie, au-delà de la démocratie participative, par la promotion de l’empowerment (« empoderamiento » en espagnol) citoyen, notamment dans les processus d’élaboration des programmes.
Son ouverture à d’autres forces (telle l’organisation écologiste Equo) et à des personnalités non « encartées » dans la constitution des listes sans leur demander de perdre leur identité, en promouvant les primaires et la transparence au contraire des négociations fermées entre appareils, a permis d’enclencher la dynamique de rassemblement qui va maintenant se propager partout.
Sa volonté d’obtenir des mesures d’urgence sociale pour la population et non des postes et des avantages pour ses dirigeants, lors des négociations pour la désignation des maires et présidents de région (l’Andalousie en aura donné le premier exemple par anticipation), confirme aux yeux des espagnols l’approche éthique et désintéressée que ses dirigeants maintiennent depuis le début.
Mais le 24M a également montré combien est cruciale l’émergence de nouvelles figures charismatiques capables d’assumer le leadership, l’importance pour la dynamique de changement d’apporter aux espagnols les nouveaux visages issus « d’en bas », dans lesquels ils vont se reconnaître et reconnaître le meilleur de leur pays.
Podemos ne veut pas devenir un parti « comme les autres ». Il n’entend pas non plus être le parti léniniste « de l’avant-garde », axe inamovible détenant la vérité et autour duquel se construirait tout rassemblement. Il n’envisage pas de fêter ses 125 ans comme le PSOE ou bien ses 90 ans comme le PCE.
Podemos refuse aussi de se désigner comme parti « de gauche », radicale ou pas : que veut dire aujourd’hui pour le peuple la dichotomie gauche/droite, quand les partis qui se disent de gauche font la politique du grand capital et diffusent le même discours de renoncement, quand on y retrouve la même caste ? Podemos prend acte que l’interpellation droite/gauche a perdu son sens pour une grande partie des couches populaires ; il prend acte aussi de l’immense déroute historique de la gauche, dans ses différentes composantes, au siècle passé. Le projet de Podemos est donc de construire le rassemblement populaire aujourd’hui, en parlant le langage qui peut être reçu par tous et en ne craignant pas de s’ouvrir largement.
Cela ne retire rien à la radicalité de la dénonciation des politiques en place ni à la radicalité des propositions de changement. Sans masquer leur sensibilité propre, les dirigeants de Podemos prétendent s’adresser à tout le peuple et le représenter, en rassemblant pour des solutions progressistes à partir de la réalité des difficultés expérimentées par tous, qu’ils se croient de droite ou non, en rassemblant autour des besoins, des aspirations communes, de la participation la plus large à la construction d’alternatives sociales et politiques. Comme le dit Pablo Iglesias, la lutte des classes, il vaut mieux la faire plutôt qu’en parler en vain.
Podemos se veut instrument du rassemblement dans ce moment historique de crise de régime, comme une fenêtre d’opportunité pour porter, enfin !, au gouvernement et au pouvoir les forces de progrès qui engageront, après Syriza, les changements dont les peuples d’Espagne et d’Europe ont un urgent besoin. Son organisation, tentative de synthèse d’organisation de parti « classique » et de pratique « assembléiste » (pas d’adhérents, cercles ouverts à tous) avec un usage novateur des réseaux sociaux, sera sans doute amenée à évoluer avec l’expérience, avec le souci de rester un outil et de ne pas devenir une fin en soi. En ce sens, ses dirigeants se disent prêts à prendre toutes les décisions utiles afin que grandisse la dynamique du rassemblement populaire, qui va chasser des institutions la vieille oligarchie et les laquais de Mme Merkel, et transformer l’Espagne.
La crédibilité de Podemos pour diriger le pays sort renforcée du 24M – et va se renforcer encore dans les prochaines semaines, marquées par la question des alliances de gouvernement local et régional.
Rendez-vous à l’automne – en novembre si le pouvoir ne décide pas d’anticiper le scrutin en septembre – pour le changement de gouvernement en Espagne : « Si, ¡Se puede ! »